lundi 23 décembre 2013

Qu'est-ce qu'un cas-limite ? Je me souviens d'une analysante qui était arrivée très angoissée à sa séance. Elle s'interrogeait sur la nature de notre travail : Qu'est-ce que cela voulait dire que des gens comme moi s'occupent de gens comme elle ? Que faisait-on ? Pourquoi ?... Je pouvais faire une interprétation transférentielle de sa demande mais je savais bien que parfois l'interprétation ne suffit pas. Avec certains analysants, nous sommes obligés d'accompagner l'interprétation d'une réponse plus ou moins directe. A cette patiente-là, je me souviens avoir dit que notre travail portait sur la vérité. Elle était restée silencieuse un instant, puis avait répondu : "c'est vrai." Doucement, son angoisse est partie...

André Green et Fernando Urribarri, Dialoguer avec André Green : La psychanalyse contemporaine, chemin faisant

jeudi 19 décembre 2013

La projection

Opération par laquelle le sujet expulse de soi et localise dans l'autre, personne ou chose, des qualités, des sentiments, des désirs, voire des "objets" qu'il méconnaît ou refuse en lui. Il s'agit là d'une défense d'origine très archaïque et que l'on retrouve à l’œuvre particulièrement dans la paranoïa mais aussi dans des modes de pensées "normaux" comme la superstition.

Jean Laplanche et J.-B. Pontalis, Vocabulaire de la psychanalyse

mercredi 18 décembre 2013

Evhémère

C'est le fondateur de l'organisation ; celui qui lui a donné des valeurs toujours honorées par le groupe en cas de stress ou de tension ; celui qui a donné sa raison d'être, ses "lois", sa culture, sa technique...

Eric Berne, Structure et dynamique des organisations et des groupes

mardi 17 décembre 2013

La perlaboration se définit essentiellement comme la répétition de l'élaboration des interprétations qui permettent le passage d'un insight initial à un changement durable dans les réactions ou le comportement du patient.

Ralph R. Greenson, Technique et pratique de la psychanalyse

lundi 16 décembre 2013

Les positions de vie

Postulat : Nous avons décidé pour nous même, inconsciemment, une position de vie qui nous détermine face aux autres, en fonction de la valeur intrinsèque que nous nous accordons. Les expériences primales déterminent la position de vie. Elle tourne autour des polarités “toi” “moi” et “vous”.

Il y a 4 types de position de vie :

La position positive fondamentale notée + +.

La position - - "Je suis nul, toi aussi, c’est la catastrophe..." C’est une position dépressive où tout est permis.

La position + - “ Si tu es comme moi tu es ok sinon je te rejette...” c’est une position de mépris, paranoïaque.

La position - + “Je laisse tomber...”.

www.dicopsy.com

mercredi 11 décembre 2013

Transfert par retournement

C'est le passage d'une position passive à une position active chez un patient qui, ayant subi le traumatisme d'un abandon par exemple, ne peut que retourner activement cet éprouvé de telle sorte que ce soit l'autre, le thérapeute qui le ressente et qui en souffre à sa place momentanément.

René Roussillon, Agonie, clivage et symbolisation

mardi 10 décembre 2013

Redéfinitions

Désignent les façons de méconnaître la réalité en répondant à côté, en pinaillant, en se mettant en rivalité artificielle, en jouant des rôles de persécuteur, sauveur, victime, en généralisant ou en rêvant de vouloir tout changer (grandiosité).

Dominique Chalvin, Les nouveaux outils de l'analyse transactionnelle

vendredi 6 décembre 2013

La plus grande gloire dans la vie ne réside pas dans le fait de ne jamais tomber, mais dans celui de se relever à chaque fois que nous tombons.

Nelson Mandela

jeudi 5 décembre 2013

Psychiatrie dynamique

C'est l'ensemble des courants et des écoles qui associent une description des maladies de l'âme (folie), des nerfs (névroses) et de l'humeur (mélancolie) à un traitement psychique de nature dynamique, c'est à dire faisant intervenir une relation transférentielle entre le médecin et le malade.

Elisabeth Roudinesco, Pourquoi la psychanalyse ?

mercredi 4 décembre 2013

Extraversion

Attitude typique caractérisée par la concentration de l'intérêt sur l'objet extérieur.

Carl Gustav Jung, Ma vie, souvenirs, rêves et pensées

mardi 3 décembre 2013

Le diagnostic pour Winnicott, c'est ni plus ni moins la mise en place de repères dans une situation intersubjective. [...] l'analyste se sert d'un outil ouvrant à tous les renversements dialectiques. Récusant la notion de "maladie essentielle" il met en évidence une labilité dans les structures, et encourage ses élèves à faire confiance au "jeu avec la folie". A privilégier dans son rapport au patient un espace pour la fantaisie, il rend possible la création, et arrache la folie à la momification dont elle avait fait l'objet dans le cadre de la psychiatrie traditionnelle.

Maud Mannoni, La théorie comme fiction

lundi 2 décembre 2013

Melanie Klein distingue deux formes de dépression. L'une est signe de "santé" : il s'agit de la capacité du sujet à éprouver un sentiment de culpabilité (en même temps qu'il acquiert le sens de la responsabilité). L'autre s'accompagne d'un sentiment de dépersonnalisation et représente un échec, dont l'origine est à trouver avant la position dépressive qu'on vient de décrire. L'envers de cette seconde forme de dépression est la défense maniaque (déni de la dépression).

Maud Mannoni, La théorie comme fiction

jeudi 28 novembre 2013

Un métalogue est une conversation sur des matières problématiques : elle doit se constituer de sorte que non seulement les acteurs y discutent vraiment du problème en question, mais aussi que la structure du dialogue dans son ensemble soit, par elle-même, pertinente au fond.

Gregory Bateson, Vers une écologie de l'esprit, tome 1

mercredi 27 novembre 2013

Introduite par Silberer en 1914 dans ses Probleme des Mystik und ihrer Symbolik, la notion d'une interprétation anagogique est commentée par Freud dans une note du "Complément métapsychologique à la théorie du rêve" pour désigner la mise en évidence de symboles représentatifs d'expériences spirituelles transcendantes au fonctionnement naturel de l'appareil psychique ; une analyse nouvelle du processus décrit par Silberer s'inspirera, avec le développement de la seconde topique, du rôle reconnu au Surmoi ou à l'Idéal du Moi dans la genèse des symboles évoqués par Silberer.

Pierre Kaufmann (dir.), L'apport freudien : éléments pour une encyclopédie de la psychanalyse

mardi 26 novembre 2013

L'Eucatastrophe est un néologisme forgé par J.R.R. Tolkien qui fait allusion au coup de théâtre à la fin d'une histoire, ayant pour effet la victoire ou l'accomplissement de la quête des protagonistes. Le mot fut créé en préfixant le mot grec eu, qui veut dire bon, au terme catastrophe, le mot traditionnellement utilisé en littérature classique pour désigner le dénouement d'un drame. Ce concept désigne le moment précis où la situation se retourne, où le mal, qu'on croyait jusque là devoir gagner le combat, est finalement vaincu. L'eucatastrophe ne doit donc pas être confondue avec la "happy end" ("fin heureuse") : "ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants" n'est en rien une eucatastrophe, car cette phrase est une conclusion et pas un retournement. En outre, la "happy end" traditionnelle est une fermeture, elle ne permet pas vraiment l'aventure ultérieure puisqu'il est affirmé que plus rien de négatif ne se produit. L'eucatastrophe, au contraire, fidèle à un certain pessimisme de Tolkien (qui ne doit pourtant pas être exagéré), est toujours une ouverture : pour l'auteur du Silmarillion, en effet, le mal, dans notre monde, ne peut être vaincu que provisoirement, et continuera à revenir jusqu'à sa défaite finale lors de la Fin des Temps. L'eucatastrophe est donc un retournement de situation dans le bon sens ; mais l'avenir meilleur qu'elle promet n'est pas destiné à durer.

Lu sur wikipedia.fr

lundi 25 novembre 2013

Rendre la vie supportable est le premier devoir du vivant.

Sigmund Freud, Considérations actuelles sur la guerre et la mort

vendredi 22 novembre 2013

Je suis prêt à affirmer que toute névrose d'un adulte se construit sur sa névrose infantile, mais que celle-ci n'est pas toujours d'une intensité suffisante pour être remarquée et reconnue en tant que telle.

Sigmund Freud, L'homme aux loups

jeudi 21 novembre 2013

Utilisée par Sigmund Freud (dans Malaise dans la culture, 1930), l'expression "narcissisme des petites différences" est souvent utilisée en science politique. Elle désigne la volonté de certains peuples de se démarquer à tout prix d'un peuple voisin (on l'a dit à propos des Québécois vis-à-vis des Américains) sur des choses apparemment mineures, mais dont l'enjeu porte sur l'identité et l'affirmation de soi.

Jean-François Dortier (dir), Dictionnaire des sciences humaines

mercredi 20 novembre 2013

La notion de communication chez Bion est importante ; elle a le sens précis de rendre public un savoir privé ou inconscient. Ainsi, quand l'analyste propose une interprétation au patient, il fait acte de communication en ce qu'il essaie de rendre conscient l'inconscient. Dans le même sens, en parlant de la connaissance inconsciente qu'a le rêveur de l'ensemble des idées qui se trouvent à l'origine de son rêve, Freud écrit : "il est donc vraisemblable que le rêveur a une connaissance de son rêve, et il ne s'agit plus que de le rendre capable de retrouver cette connaissance et de nous la communiquer" ; et encore : "Aussi [le médecin ayant l'habitude de l'analyse devrait] pouvoir facilement rétablir son malade, en le délivrant de son ignorance par la communication de ce qu'il sait." (Introduction à la psychanalyse).

Wilfred R. Bion, Bion à New-York et Sao Paulo

mardi 19 novembre 2013

Nous avons pu montrer que l’attitude thérapeutique paradoxale structurait un espace de jeu et relançait les processus transitionnels en même temps qu’elle permettait aux soignants de « contenir » à bon compte thérapeutique l’agressivité contre-transférentielle induite.

Cette activité de relance, cet espace de jeu présente trois propriétés que nous ferons qu’ébaucher ici.

- la première de ces propriétés, non la moindre, est la délimitation d’un espace-temps, limité, défini comme situation de soin et qui fonctionne comme appui externe à la constitution d’un espace interne. Un cadre est ainsi construit.

- Second aspect : le thérapeute est amené à présenter (formuler ou mettre en forme) des représentations psychiques au patient, il « nourrit » les processus élaboratifs dans une activité que nous avons rapprochée de la capacité de rêverie décrite par Bion et qui s’apparente, à un niveau métaphorique, à la «présentation d'objet» du maternage selon Winnicott.

- En troisième lieu, le thérapeute adopte à l’égard de la vie psychique une certaine attitude qui transmet un cadre de référence qui introduit un certain décollement par rapport aux imagos mobilisées, qui introduit un certain jeu dans les représentations psychiques et les processus. Ces méthodes, toujours suivant notre expérience propre, peuvent être utilisées corrélativement à des interventions thérapeutiques plus traditionnelles et dérivées de la psychanalyse qu’elles ne sauraient remplacer. Elles fournissent en situation de crise de la situation de soin, un « supplément de cadre » qui permet de contenir plus économiquement la crise.

René Roussillon, Paradoxes et situations limites de la psychanalyse

lundi 18 novembre 2013

C'est exactement cette tension que décrit Ludwig Eidelberg, dans sa recherche un peu bizarre sur les lapsus. Un homme va au restaurant avec une femme et demande au maître d'hôtel une chambre pour deux. On pourrait imaginer qu'il voulait demander une table mais que comme ce qu'il avait vraiment en tête était d'avoir une aventure sexuelle avec la femme, le thème le plus fort s'est affirmé : une chambre au lieu d'une table. Mais Eidelberg refuse de se laisser duper. Il pense que le lapsus indique que ce que l'homme essayait désespérément d'éviter était l'idée centrale de son oralité et que le lapsus, la référence à la chambre, était une sorte d'alibi pour que sa conscience ne tomba pas dans le piège. Ce qu'il voulait vraiment, c'était une grande table couverte de nourriture. Par conséquent, Eidelberg remet en question toute la théorie du lapsus. Quand vous faites un lapsus, est-ce le mot effectivement prononcé qui représente l'élément refoulé lui-même ? Ou au contraire, le mot qu'on voulait prononcer, celui qui n'est pas venu, est-il le véritable indice du complexe refoulé ?

Darian Leader, À quoi penses-tu ? Les incertitudes de l'amour

mercredi 13 novembre 2013

Au cours d'une psychanalyse ce n'est pas seulement le courage d'un malade qui croît, c'est aussi celui de la maladie. Elle ose s'exprimer plus clairement.

Sigmund Freud, L'homme aux rats

vendredi 8 novembre 2013

Clinamen

Terme employé par les oulipiens pour désigner l'exception nécessaire à la plénitude de la règle.

Bernard Demers, Les nouveaux exercices de style

jeudi 7 novembre 2013

Le premier sommeil du bébé est sans contenu visuel de rêve. Il suit la satiété orale. Les phénomènes hypnagogiques plus tardifs qui précèdent le sommeil représentent une incorporation orale du sein ; ceux qui suivent parfois peuvent figurer la séparation du sein. Le sein est représenté dans le sommeil par l'écran du rêve. L'écran du rêve représente aussi l'accomplissement du désir de dormir.

Bertram D. Lewin, Le sommeil, la bouche et l'écran du rêve. Nouvelle revue de psychanalyse n° 5, 1972

mercredi 6 novembre 2013

La langue de la névrose obsessionnelle est un dialecte de la langue de l'hystérie.

Sigmund Freud, L'homme aux rats, un cas de névrose obsessionnelle

mardi 5 novembre 2013

Le scénario de vie (analyse transactionnelle)

Un scénario de vie est composé des éléments suivants :

* les injonctions. Il y en a 12 dont N'existe pas, Ne sois pas un enfant, Ne grandis pas, Ne sois pas intime... ;

* les prescriptions ou mini-scénarios : Sois Fort, Sois Parfait, Fais Effort, Fais Plaisir, Dépêche-Toi ;

* le programme qui indique comment mettre en place les injonctions et les prescriptions. Le programme est montré par le parent du même sexe ;

* la décision prise par l'enfant pour satisfaire désirs et envies propres et intégrer les contraintes senties.

Il y a plusieurs types de scénarios :

- gagnant, non-gagnant ou perdant ;

- jamais, toujours, jusqu'à ce que, après, sans cesse ou sans but ;

- sans joie, sans amour ou sans plaisir.

On désigne par "harmatique" un scénario avec une fin tragique.

Gérard Chandezon et Antoine Lancestre, L'analyse transactionnelle, éd. PuF, coll. Que sais-je ? n° 1936

lundi 4 novembre 2013

Ayant découvert l'importance de la capacité de la mère, et, par association, de l'analyste, à tolérer les identifications projectives du petit enfant et du patient, Wilfred Bion en a conclu que, dans l'analyse, l'analyste doit se montrer capable de patience ; de même, il doit savoir garder confiance [...] La capacité négative est la capacité de tolérer la frustration en raison de la conviction qu'il est en définitive possible de trouver un sens.

James S. Grotstein, Dictionnaire international de psychanalyse

jeudi 31 octobre 2013

Le recadrage (PNL)

Recadrer signifie changer de regard sur les choses. En modifiant le sens que nous donnons à des faits ou à des comportements, nous changeons notre opinion et notre jugement. Le sens donné à un événement dépend du cadre dans lequel nous le situons.

Reine Lepinaux, Nicole Soleilhac et Andrée Zerah, La programmation neuro-linguistique à l'école

mercredi 30 octobre 2013

Le pacte dénégatif qualifie un accord inconscient sur l'inconscient imposé ou conclu mutuellement pour que le lien s'organise et se maintienne dans la complémentarité des intérêts de chaque sujet et de leur lien. Le prix du lien est cela même dont il ne saurait être question entre ceux qu'il lie, en raison de la double économie croisée qui régit les rapports des sujets singuliers et de la chaîne dont il sont membre.

Le pacte dénégatif est une métadéfense qui se fonde sur diverses opérations défensives : de refoulement et de dénégation, mais aussi de déni, de désaveu, de rejet et d'enkystement. En même temps qu'il est nécessaire à la formation du lien, il crée dans celui-ci du non-signifiable, du non-transformable, des zones de silence, des poches d'intoxication qui maintiennent les sujets d'un lien étrangers à leur propre histoire et à l'histoire des autres.

René Kaës, Un singulier pluriel : la psychanalyse à l'épreuve du groupe

mardi 29 octobre 2013

Déplacement cognitif

Il s'agit du processus par lequel les points de repère précédents, qui régissent la perception des événements suivant un code de référence déterminé, sont bouleversés. Ceci provoque un moment de confusion, mais si on parvient à le surmonter, on arrive à percevoir la réalité suivant un nouveau schéma de perception.

Claudio Neri, Une pièce, où des gens parlent et discutent. Le modèle implicite de groupe chez W. R. Bion. Revue française de psychanalyse "Groupes", n° 3, Tome LXIII, 1999

lundi 28 octobre 2013

Effet Janis

La pensée groupale (Janis) désigne le fait qu’à l’intérieur du groupe se développent des mécanismes psychologiques qui incitent les individus à rapprocher leurs points de vue les uns des autres, à développer une cohésion qui leur fait prendre des positions irrationnelles ; elles se manifeste en particulier par le fait que l’on ne tient plus compte des réalités extérieures et, de ce fait, la décision prise est souvent boiteuse.

La pensée groupale comporte plusieurs aspects qui interviennent dans les prises de décision :

- le sentiment d’invulnérabilité qui fait que le groupe par exemple peut se croire au-dessus des lois ;

- la conviction d’être dans son bon droit ;

- la tendance à dénaturer une information contraire à la décision du groupe ;

- les pressions exercées sur les membres afin qu’ils soutiennent la décision majoritaire ;

- la tendance des membres à construire des stéréotypes concernant des personnes opposées à leur décision.

Les membres d’un groupe sont plus intéressés et préoccupés à sauvegarder leur cohésion ou à défendre le groupe contre des menaces externes plutôt qu’à trouver et à aboutir à une décision rationnelle.

Gustave-Nicolas Fischer, La psychologie sociale

vendredi 25 octobre 2013

Empathie

On sait que Freud s'y est intéressé dans Psychologie des masses et analyse du moi, sous le terme de Einfühlung, le "mécanismes qui seul rend possible une prise de position à l'égard d'une autre vie psychique" Ferenczi aussi. Mais ce fut R. R. Greenson (1959) le premier à donner une place majeure à l'empathie (L'empathie et ses phases diverses", Congrès international de psychanalyse, 1959, repris in Revue française de psychanalyse, 1961, n° 4-5-6). Daniel Wildlöcher (1996, Les nouvelles cartes de la psychanalyse), en décrivant les possibilités et les limites de l'empathie, pense que le concept, emprunté à la psychologie, n'est pas propre à la découverte de l'inconscient. Il souligne que, dans la technique de Kohut, "l'écoute empathique" est privilégiée au détriment de l'interprétation. Critique à l'esprit de la "communication intersubjective", D. Widlöcher préfère la notion de "copensée", entendant par là non pas une réciprocité des interprétations entre analyste et analysant, mais "l'existence d'une construction commune du sens à partir d'une expérience psychique partagée ; partage du travail interprétatif et non réciprocité".

César et Sara Botella, Figurabilité et régrédience. Revue française de psychanalyse 2001/4, volume 65

jeudi 24 octobre 2013


Le mépris est l'une des caractéristiques clés de la triade des défenses maniaques, les deux autres étant le contrôle et le triomphe. Il correspond au noyau du déni défensif (maniaque) de l'importance de l'objet. Comme tel, il vise expressément à combattre la gratitude envers un objet qui pourrait donner lieu à des sentiments de dépendance et de petitesse, et démanteler le sentiment d'omnipotence.

Robert D. Hinshelwood, Dictionnaire de la pensée kleinienne

mercredi 23 octobre 2013

Parents unifiés

Image de parents fantasiés comme unifiés dans le rapport sexuel. Cette image se forme lorsque le père n'est pas encore complètement distingué de la mère et que son pénis est senti comme faisant partie du corps de la mère. Quand les angoisses œdipiennes surgissent, une régression réactive ce fantasme comme un moyen de dénier le coït parental. Cette image est vécue comme terrifiante.

Hanna Segal, Introduction à l’œuvre de Melanie Klein

mardi 22 octobre 2013

Il me semble que la représentation de ce qu'on appelle un pénis en terme psychanalytiques relève à l'origine d'un rapport à certaines qualités de la mère telles que l'autorité et les règlements, l'exactitude, la fermeté, l'indestructibilité. A une date variable, ces représentations se rassemblent et peuvent être mises au compte du père, pour peu qu'il soit dans les parages. Là s'érige la représentation d'un élément indestructible qui fournit facilement une racine pour l'appréciation définitive du phallus paternel. Avant que cela n'arrive, il y a plusieurs chemins de traverse dont l'un est la représentation d'un phallus maternel. [...] Quelle tâche que celle de l'enfant, de faire tenir ensemble sa propre génitalité et le concept de phallus paternel...

Donald W. Winnicott, Lettres vives

lundi 21 octobre 2013

Symbiose (Analyse transactionnelle)

Relation dans laquelle deux individus ou plus se comportent comme si, ensemble, ils formaient une seule personne et par conséquent n'utilisent pas pleinement leurs autres états du moi.

Ian Stewart et Vann Joines, Manuel d'analyse transactionnelle

vendredi 18 octobre 2013

Je crois que le mot intégration décrit la tendance au développement et son accomplissement chez l'individu sain, accomplissement par lequel il ou elle devient une personne complète, unifiée [an integer]. Ainsi l'intégration acquiert-elle une dimension temporelle. L'état antérieur à l'intégration, je l'appelle non-intégration. En psychopathologie, il y a une désintégration qui est une défense, une fragmentation de la personnalité produite et maintenue dans le but d'éviter la tendance destructrice qui est inhérente à la relation d'objet après la fusion (des éléments érotiques et destructeurs).

Il y a alors aussi une dissociation, qui est une sorte de clivage assez sophistiqué dans lequel la personnalité totale n'est pas scindée. Cela n'est pas tant la "contrepartie pathologique de la non-intégration" qu'une forme sophistiquée de la désintégration. La non-intégration me semble décrire un état primaire, ou encore un état qui est associé cliniquement à la régression à la dépendance. La dissociation (comme la désintégration et le clivage) semblent être des organisations défensives.

Donald W. Winnicott, Lettre à Masud Khan du 26 juin 1961 in Lettres vives

jeudi 17 octobre 2013

Contrôle interne / contrôle externe

Dans notre culture, quand un sujet perçoit un renforcement comme n'étant pas totalement déterminé par une certaine action de sa part, ce renforcement est perçu comme action de sa part, ce renforcement est perçu comme le résultat de la chance, du hasard, du destin, ou comme le fait d'autres tout-puissants, ou bien encore comme totalement imprévisible en raison de la grande complexité des forces entourant l'individu. Quand l'individu perçoit l'événement (il faut entendre le renforcement) de cette façon, nous disons qu'il s'agit d'une croyance en un contrôle externe. Si, au contraire, la personne considère que l'événement dépend de son propre comportement ou de ses caractéristiques personnelles relativement stables, nous disons qu'il s'agit d'une croyance en un contrôle interne.

Julian B. Rotter, Generalized expectancies for internal versus external control of reinforcement. Psychological Monographs, 80, whole n° 609. Cité par Nicole Dubois, La psychologie du contrôle

mercredi 16 octobre 2013

Il existe deux types de déprivations, l'une est à envisager par rapport à la perte de l'objet, l'autre a à faire avec la perte du cadre ou du contrôle. Dans un sens on pourrait parler de la perte de la mère et de la perte du père, le père paternel et non le-père-qui-remplace-la-mère.

Donald W. Winnicott, La crainte de l'effondrement

mardi 15 octobre 2013

Intuition (selon Carl Gustav Jung)

C'est une fonction fondamentale de la psyché puisqu'elle transmet la perception par voie inconsciente. Sa particularité est de ne pas être à proprement parler, ni sensation sensorielle, ni sentiment, ni déduction, bien que malgré tout, elle puisse se manifester sous toutes ces formes. C'est une sorte d'appréhension instinctive de n'importe quel contenu.

Carole Sédillot, ABC de la psychologie jungienne

lundi 14 octobre 2013

La séduction précoce (d'après les travaux de Jean Laplanche)

La séduction précoce [est] liée aux soins maternels, qui dans la théorisation freudienne est marquée par un refoulement toujours plus net (mais il y a des oscillations), ainsi que par un morcellement, un éclatement de la problématique de la séduction. Dans la cure, le transfert est connoté comme illusion. C'est seulement chez Ferenczi que la question reste ouverte (de façon ambigüe cependant). La recherche d'un sol originaire à partir de la pulsion, et d'une pulsion ancrée dans le biologique, ferme la voie à une théorie de la séduction. Néanmoins, la factualité de la séduction précoce progresse, avec la prise en compte des soins de la mère. Il y manque l'attention à l'inconscient de la mère.

Dominique Bourdin, La psychanalyse de Freud à aujourd'hui

vendredi 11 octobre 2013

Carte ou timbre (Analyse transactionnelle)

Désignent les sentiments refoulés pendant une longue période et qui éclatent de façon excessive à un moment inattendu, provoquant des ennuis à tout le monde. C'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Par exemple, à force de ne vouloir jamais manifester sa colère et son désaccord à dose modérée, cette colère finit par éclater avec violence et au mauvais moment (sentiment-tabou).

Dominique Chalvin, Les nouveaux outils de l'analyse transactionnelle

jeudi 10 octobre 2013

Le potlatch

Le potlatch regroupe l’ensemble des rites, codes, cérémonies, sanctions qui régissent le don de cadeaux dans les ethnies dites de type primitive : Nord-ouest américain, Australie, Afrique.

Le potlatch c’est essentiellement l’obligation de donner : un chef doit exercer le potlatch, c’est ce qui montre son autorité, son rang par rapport aux membres de son clan et par rapport aux clans voisins. C’est surtout un combat pour la prépondérance, ce n’est pas du commerce, même si en apparence il y a échange de richesses matérielles ou de rites et de fêtes.

Ce serait un invariant social universel.

Gabrielle Rubin, Pourquoi on en veut aux gens qui nous veulent du bien

mercredi 9 octobre 2013

Totalité chez Carl Gustav Jung

A propos de la notion de totalité que Jung emploie fréquemment, il faut rappeler que le mot français trahit l'original allemand. Jung utilise rarement die Totalität, mais presque toujours die Ganzheit (ganz, ganzwerden...). Or, le radical ganz ne signifie pas "total" mais "entier". Il faudrait traduire Ganzheit par un néologisme tel que "entièreté" dont les idées d'intégrité et d'intégration se rapprochent davantage que celle de totalité. Loin de viser à être tout, tout posséder ou faire toutes les expériences, la Ganzheit est corrélative aux expériences de dissociation et de morcellement. Jung précise que la Ganzheit n'est pas une Volkommenheit, "accomplissement total, perfection". A l'homme qui sent la présence de deux être en lui, la Ganzheit vient comme l'unité possible. C'est dans ce sens que l'expérience du soi résout la dissociation du conscient et de l'inconscient et donne au sujet d'être entier.

Élie G. Humbert, Jung

mardi 8 octobre 2013

Intuiter

C'est ce verbe, et dès 1967, que Bion prend comme support d'une césure de la psychanalyse d'avec le modèle de la médecine, et dont il fait la caractéristique propre aux réalisations du domaine du psychanalyste.

Traduire "intuit" par "intuitionner" ("intuitionables"), "intuition", "percevoir par intuition", etc. c'est maintenir la prévalence du sens de la vue, autrement dit, annuler la portée du choix de Bion, et ne pas décider de différencier les réalisations du domaine du psychanalyste, "intuitables" par aucun des cinq sens.

Il n'y a d'autre solution en français que laisser ce terme non traduit, ou admettre le néologisme - intuiter, intuitable - solution qui me semble préférable car elle fait entrer une terminologie propre au psychanalyste dans le vocabulaire de la psychanalyse.

Jacquelyne Poulain-Colombier, Lexique de traduction de Bion en français in Le Mouvement psychanalytique n° 10, 2005

lundi 7 octobre 2013

Ne plus rêver, c'est être à demi mort, c'est faire de la réalité sa seule loi.

J.-B. Pontalis, L'amour des commencements

samedi 5 octobre 2013

Je m'habitue à considérer chaque acte sexuel comme un événement impliquant quatre personnes.

Sigmund Freud, Lettre à Wilhelm Fliess du 1er août 1899

vendredi 4 octobre 2013

Trois modalités principales de la honte selon Léon Wurmser

- la honte proprement dite : c'est l'expérience directe de la honte, vécue comme affect, émotion spécifique ;

- l'angoisse de la honte : il y anticipation de la honte comme danger immédiat et donc mise en place de défenses d'évitement ;

- la honte comme potentiel : elle donne lieu à la création d'un style qui porte à éviter une honte possible (par exemple, à manifester une grandiosité défensive, à cacher ou accentuer sa différence).

Jean-Marie Robine, La honte en supervision in La supervision en psychanalyse et en psychothérapie

jeudi 3 octobre 2013

Les étapes qui conduisent à la relation d'objet selon Winnicott

- une expérience "suffisamment bonne" du narcissisme primaire grâce à la préoccupation maternelle primaire (1956) qui permet au nourrisson de vivre son omnipotence et de créer ses objets subjectifs ;

- la présence d'un troisième espace, l'espace transitionnel entre l'enfant et sa mère, espace de jeu et de symbolisation primaire, où l'ambiguïté est acceptée, sans clivage entre le sujet et l'objet (1951) ;

- la capacité d'être seul en présence de la mère (1958) ;

- la capacité d'utiliser l'objet et de se laisser utiliser (1969).

Philippe Jaeger, Elaboration sans fin du deuil de l'objet primaire chez Winnicott ou le paradoxe de la séparation, Revue française de psychanalyse n° 2, vol. 65, 2001

mercredi 2 octobre 2013

Les étapes du développement de l'enfant selon Fairbairn

1) La dépendance infantile, qui est marqué par la non-différenciation relative entre le moi et le non-moi et par la prépondérance de l'incorporation ou de l'"acquisition" d'objets ;

2) La transition ;

3) La dépendance mûre, caractérisée par des "rapports entre deux êtres qui sont complètement différenciés" et par la prédominance du "don" dans les relations d'objets.

Paul Watzlawick et John Weakland, Sur l'interaction

mardi 1 octobre 2013

Les clauses constitutionnelles

Ces déclarations, explicites ou implicites, essentielles pour la croissance et la survie d'un groupe se retrouvent dans les structures de toutes les organisations saines et efficaces. Elles prévoient les clauses suivantes :

D'amendement. Prévoyant le mécanisme de changement de la constitution proprement dite.

Existentielle. Formalisant l'existence du groupe en lui attribuant son nom, ses devoirs, ses prérogatives et ses responsabilités.

Réglementaire. Prévoyant des sanctions pour renforcer la discipline et l'ordre pendant le travail du groupe.

Structurale. Fixant les conditions d'appartenance, tout particulièrement la structure majeure d'un groupe.

Téléologique. Fixant ou suggérant l'objectif ou l'activité.

Eric Berne, Structure et dynamique des organisations et des groupes

lundi 30 septembre 2013

Représentation

Formation psychique qui comporte un contenu représentatif (figurable) psychiquement investi. La dissociation entre l'affect et la représentation proprement dite (la figuration) peut intervenir sous l'effet du refoulement ou d'un autre mécanisme de défense.

Dominique Bourdin, La psychanalyse de Freud à aujourd'hui

dimanche 29 septembre 2013

Être dehors est peut-être une illusion permanente ; il n'y aurait que du dedans et nous nous acharnerions à ne pas le savoir.

Philippe Sollers, Éloge de l'infini

samedi 28 septembre 2013

Si tu cherches la vérité, sois prêt à l'inattendu, car elle est difficile à trouver et surprenante lorsqu'on y parvient.

Héraclite

vendredi 27 septembre 2013

Les 4 types d'"accidents" du développement affectif normal selon Basch :

- l'échec du lien affectif ;

- la honte de l'affect ;

- les problèmes liés à l'accordage affectif ;

- le défaut d'empathie durant la phase oedipienne.

Olivier Chambon et Michel Marie-Cardine, Les bases de la psychothérapie

jeudi 26 septembre 2013

Il est intéressant de comparer le concept d'objet transitionnel avec le concept d'objet interne de Melanie Klein. L'objet transitionnel n'est pas un objet interne (lequel est un concept mental) - c'est une possession. Et pourtant ce n'est pas non plus (pour le nourrisson) un objet externe.

Je dois faire la complexe déclaration suivante. le nourrisson peut utiliser un objet transitionnel quand l'objet interne est vivant et réel et suffisamment bon (pas trop persécuteur). Mais cet objet interne dépend, dans ses qualités, de l'existence, du caractère vivant et du comportement de l'objet externe (sein, image de la mère, et en général soins apportés par l'environnement). Le caractère mauvais ou l'échec de ce dernier conduisent indirectement à la mort de l'objet interne, celui-ci cesse d'avoir une signification pour le nourrisson et dès lors, et seulement alors, le stade transitionnel cesse également d'avoir un sens. L'objet transitionnel peut tenir lieu de sein "externe", mais indirectement, en tant qu'il représente la mère "interne".

L'objet transitionnel n'est jamais sous contrôle magique comme l'objet interne, ni sous contrôle extérieur comme l'est la mère réelle.

Donald W. Winnicott, Jeu et réalité

mercredi 25 septembre 2013

Un élément bêta est un chien qui vient quand il est appelé.

Wilfred R. Bion, Un mémoire du temps à venir

mardi 24 septembre 2013

Une définition possible de la cure psychanalytique, celle de permettre au patient de faire des expériences archaïques, fondamentales, constitutives de la psyché, du moi, et du penser, qu'il n'a pas eu l'occasion de faire dans son existence naturelle.

Didier Anzieu, Journal de psychanalyse de l'enfant n° 14, 1993

lundi 23 septembre 2013

La littérature ne permet pas de marcher, mais elle permet de respirer.

Roland Barthes, Qu'est-ce que la critique ?

dimanche 22 septembre 2013

Les secrets sont faits pour être agis.

Guy Ausloos, Secrets de famille

samedi 21 septembre 2013

Il est bon de suivre sa pente pourvu que ce soit en montant.

André Gide, Les Faux-Monnayeurs

vendredi 20 septembre 2013

Le groupe thérapeutique est un groupe d'appartenance secondaire dans lequel sont déplacés, répétés, transférés, de nombreux éléments du groupe primaire, des patients et - souhaitons-le - dans une moindre mesure, de l'analyste lui-même.

Jean Claude Rouchy, Le groupe, espace analytique

jeudi 19 septembre 2013

Que sont ces transferts ? Ce sont de nouvelles éditions, ou des fac-similés de motions et de fantaisies qui sont éveillés et rendus conscients à mesure que se déroule l'analyse ; mais ils ont cette particularité, caractéristique de leur espèce, de substituer à une personne antérieure la personne du médecin. Autrement dit : toute une série d'expériences psychologiques sont ravivées non pas en tant qu'appartenant au passé mais en tant que s'appliquant présentement au médecin.

Sigmund Freud, Fragment d'une analyse d'un cas d'hystérie

mercredi 18 septembre 2013

La psychanalyse appliquée commence dès que l'analyste s'identifie à une position d'analyste, et l'analysé à celle d'analysé.

J.-B. Pontalis, La question de la psychanalyse

mardi 17 septembre 2013

On pose généralement que le Moi s'édifie à partir de ses identifications successives. Peut-être, pour ce qui est des fonctions étroitement instrumentales. Mais je me demande parfois si ce n'est aussi de cette manière qu'il se falsifie ; car le "Je" le plus vrai ne peut-être ailleurs que dans l'élaboration de l'instinct, c'est-à-dire dans ce qu'il y a de plus essentiel et, comme l'inconscient lui-même, de plus inacceptable pour l'esprit.

Michel de M'Uzan, Contre-transfert et système paradoxal

lundi 16 septembre 2013

La beauté véritable contient immanquablement des éléments nouveaux.

Rosanjin Kitaôji

dimanche 15 septembre 2013

Nous savons comment le psychanalyste Jung fut amené à la notion de synchronicité, cette curieuse corrélation qui s'établit parfois entre un état de la psyché et un événement extérieur.

Un jour, une de ses patientes lui racontait un rêve qui l'avait particulièrement impressionnée. Dans ce rêve, un inconnu lui donnait un scarabée d'or sous la forme d'un objet très précieux. A ce moment, Jung entendit quelque chose qui tapait discrètement contre la fenêtre derrière lui. Il se retourna. C'était un cétoine vert doré qui cherchait à entrer. Elle ressemblait étrangement au scarabée que décrivait au même moment sa patiente.

La présence de ce scarabée à la fois dans le rêve et dans la réalité sensible était pleine de sens. En Egypte ancienne, le scarabée symbolisait la transformation, la renaissance. Or, la patiente de Jung était précisément dans une phase de grande métamorphose intérieure et extérieure.

[...]

En fait, toute personne qui entretient un lien magique avec sa propre vie, sait que de tels faits existent en profusion. Si nous sommes suffisamment attentifs, c’est réellement une "forêt de symboles" qui s'ouvre. Tout parle. Tout est signe. L'univers reflète nos états intérieurs, et la destinée peut s’interpréter comme un rêve s'interprète.

Cette étrange osmose entre le "dedans" et le "dehors" suggère que le monde extérieur se déroule en fait à l'intérieur de notre conscience.... comme un rêve. comme si la substance du rêve et la substance du monde étaient deux cristallisation différentes de la même et unique substance.

Si le monde parle comme un rêve, c'est qu'il est un rêve.

Erik Sablé, L'univers est un rêve

samedi 14 septembre 2013

Rabbi Chisda a dit : "un rêve qu'on n'interprète pas est comme une lettre qu'on ne lit pas."

Le Talmud (Berachot 55a)

vendredi 13 septembre 2013

Ce qu'une psychanalyse est appelée à expliquer est d'ailleurs étroitement limité. Les frappantes formations symptomatiques sont à expliquer par la découverte de leur genèse, les mécanismes de nature instinctuelle auxquelles on est ainsi conduit ne sont pas à expliquer mais à décrire.

Sigmund Freud, A partir de l'histoire d'une névrose infantile : l'Homme aux loups

jeudi 12 septembre 2013

Lorsque les forces cruelles ou destructrices menacent de dominer les forces d’amour, l’individu est obligé de trouver une manière de se défendre : se retourner comme un gant, mettre en scène son monde interne à l’extérieur, jouer lui-même le rôle destructeur et obtenir qu’une autorité extérieure accepte de le contrôler.

Donald W. Winnicott, Agressivité, culpabilité et réparation

mercredi 11 septembre 2013

L’enfant reste un être fait de soi et de celui qu’on a aimé, il a pour mission de transmettre ce qu’il a reçu.

Catherine Bergeret-Amselek, Le mystère des mères

mardi 10 septembre 2013

Cela me rappelle, dans la théorie de Jung, la persona qu'il définit comme étant un self qui se présente en société sous un aspect poli et socialisé. Cela ressemble au self sain de la théorie de Winnicott, qui constitue un intermédiaire entre le self privé et le monde extérieur au sens large. Une trop grande identification avec sa persona cependant est considéré par Jung comme relevant d'une organisation pathologique - tout comme le faux self présenté dans l'échelle d'évaluation par Winnicott.

Jan Abram, Le langage de Winnicott. Dictionnaire explicatif des termes winnicottiens

lundi 9 septembre 2013

Le moment clé est celui où l’enfant se surprend lui-même, et non celui où je fais une brillante observation.

Donald W. Winnicott, Jeu et réalité

dimanche 8 septembre 2013

Il est difficile de pratiquer la psychanalyse en solitaire. C'est une aventure éminemment conviviale. Ce serait tellement mieux si nous gueulions et hurlions tous en chœur et en mesure, au lieu que chacun maugrée tout seul dans son coin.

Lettre de Sigmund Freud à Georg Groddeck, 21 décembre 1924

samedi 7 septembre 2013

Si quelqu'un devait demander comment le rêveur peut percevoir l'inconscient, la théorie freudienne du rêve lui donne la réponse : justement par le rêve.

Herbert Silberer, Von den Kategorien der Symbolik

vendredi 6 septembre 2013

Nous n'échouerons pas. Au lieu du passage que nous cherchons, nous découvrirons peut-être des océans dont nos successeurs devront pousser plus loin l'exploration.

Sigmund Freud, Lettre à Fliess du 3 janvier 1897

jeudi 5 septembre 2013

En écho aux craintes de certains patients, un collègue me dit un jour: "J'espère qu'ils ne pensent pas que tes deux oreilles sont aussi fermées que ces deux portes". Je lui répondis qu'il devait savoir que pour un analyste, la seule oreille qui vaille était la troisième, l'analytique, celle dont bien peu de gens souhaitent qu'elle reste constamment ouverte. 

Dominique Maugrendre, lu sur www.melaniegribinski.com

mercredi 4 septembre 2013

Le domaine des idées, y compris les pensées et les sentiments de toute sorte, concerne la psychanalyse.

Wilfred R. Bion, La césure

mardi 3 septembre 2013

En quoi l'approche psychanalytique des groupes concerne-t-elle les psychanalystes ?

Question posée à René Kaës par la Commission des Publications de l'Association Psychanalytique Internationale en 2004

lundi 2 septembre 2013

Le désir dégagé de l'angoisse est une aptitude à symboliser.

Julia Kristeva, Le génie féminin. Tome II, Melanie Klein

dimanche 1 septembre 2013

L'essentiel suffit.

Carl Theodor Dreyer

lundi 22 juillet 2013

L'avenir est un lieu de naissance qui s'ouvre devant nous.

Ernest Bloch

dimanche 21 juillet 2013

On doit bien se rappeler que le début est une somme de débuts.

Donald W. Winnicott, Intégration du moi au cours du développement de l'enfant

samedi 20 juillet 2013

La vieillesse d'un homme, ce n'est pas uniquement le temps passé de sa vie, tout le parcours traversé par son corps se déployant avant de se tasser puis de s'éteindre, de la naissance à la mort, mais l'accumulation en lui par le souvenir, non seulement de ce qu'il a personnellement vécu et engrangé, mais aussi de ses liens avec les autres : contemporains, ascendants et descendants, cette chaîne de vie unissant ses morts et ceux qui sortiront de sa souche...

André Green, La diachronie en psychanalyse

vendredi 19 juillet 2013

La forme de changement la plus simple et la plus familière est le mouvement, c'est-à-dire le changement de position.

Gregory Bateson cité par Paul Watzlawick et allii, Changements paradoxes et psychothérapie

jeudi 18 juillet 2013

A certains stades de certaines analyses, le patient recherche en fait la haine de l'analyste, et ce dont on a alors besoin est une haine qui soit objective. Si le patient recherche une haine objective ou justifiée, il doit pouvoir la rencontrer, sinon il ne pourra pas sentir qu'il peut atteindre un amour objectif.

Donald W. Winnicott, La haine dans le contre-transfert

mercredi 17 juillet 2013

Quand on vit fort on vit sans mémoire, mais elle prend des photos sans qu'on sache.

Jean-Jacques Goldman, Il me restera

mardi 16 juillet 2013

Aussi étrange que cela paraisse, je crois que l'on devrait envisager la possibilité que quelque chose dans la nature même de la pulsion sexuelle ne soit pas favorable à la réalisation de la pleine satisfaction.

Sigmund Freud, Le tabou de la virginité

lundi 15 juillet 2013

Je tiens donc que le cas de conscience du médecin qui veut rester fidèle à sa conviction scientifique est bien minime en face de la question infiniment plus importante de savoir comment il pourra venir en aide à son malade.

Carl Gustav Jung, L'Âme et la Vie

dimanche 14 juillet 2013

La référence au travail de la séance montre bien que nous ne cessons d’avoir en tête la préoccupation de suivre, au fur et à mesure que celle-ci progresse, l’expression d’un processus de transformations incessant selon les relations de l’intrapsychique et de l’intersubjectif, et selon le double angle du transfert sur la parole et du transfert sur l’objet.

André Green, Idées directrices pour une psychanalyse contemporaine

samedi 13 juillet 2013

Il est impossible de "définir" les concepts de Winnicott. On ne peut que les "raconter". Ils ont leur vie propre et, parfois, nous pouvons seulement les suivre, en faisant en sorte qu'ils ne nous perdent pas en route.

Laura Dethiville, Donald W. Winnicott, une nouvelle approche

vendredi 12 juillet 2013

J'ai tellement appris de mes patients aujourd'hui !

Donald W. Winnicott

mercredi 10 juillet 2013

Dans une famille, les enfants et les chiens savent tout, toujours, et surtout ce qu'on ne dit pas.

Françoise Dolto

mardi 9 juillet 2013

Rien de ce que nous voyons ou entendons n'est parfait. Mais c'est là, dans l'imperfection, que se trouve la réalité parfaite.

Shunryu Suzuki, Libre de soi, libre de tout

lundi 8 juillet 2013

Il faut savoir ce que l'on veut. Quant on le sait, il faut avoir le courage de le dire ; quand on le dit, il faut avoir le courage de le faire.

Georges Clemenceau

dimanche 7 juillet 2013

Une psychanalyse est une psychothérapie compliquée.

Pierre Fédida, Contre-transfert, crise et métaphore

samedi 6 juillet 2013

La morale dominante du XIXe siècle édictait à la femme l'impératif suivant : travaille, économise et renonce à la chair ! L'impératif tout aussi catégorique d'aujourd'hui, tel qu'il est par exemple véhiculé par les magazines féminins, dit : sois heureuse, sois comblée, bref : jouis ! Entre ces deux injonctions, Margaret Mead notait avec humour que la première avait au moins le mérite d'être réalisable.

Jacques André, La sexualité féminine

vendredi 5 juillet 2013

Il faut aimer la vie avant d'en aimer le sens. Où et quand l'amour de la vie disparaît, aucun sens nous console.

Fiodor Mikhaïlovitch Dostoïevski

jeudi 4 juillet 2013

Sans solution, il n'y aurait plus de problème.

Paul Watzlawick, John Weakland et Richard Fisch, Changements, paradoxes et psychothérapie

mercredi 3 juillet 2013

Ce qui m'intéresse, ce n'est pas le bonheur de tous les hommes, c'est celui de chacun.

Boris Vian, L'Ecume des jours

mardi 2 juillet 2013

Accepter "l'aventure psychanalytique", accepter l'inconscient, c'est rompre avec toute certitude, se dégager de tout savoir, y compris théorico-analytique. C'est pour un analyste refuser d'être un "pratiquant" pour être et rester un praticien.

Alain Amselek, L'ouverture à la vie

lundi 1 juillet 2013

Une existence satisfaisante ne consiste pas en une vie sans problème, mais en une vie où une intention unifiée et une confiance en soi fondamentale trouvent leur satisfaction dans une continuelle attaque des problèmes.

Carl R. Rogers, La relation d'aide et la psychothérapie

dimanche 30 juin 2013

Le setting, cadre de l'analyse, reproduit les techniques premières les plus primitives de maternage. Il invite à la régression en raison de sa stabilité. La régression d'un patient est un retour organisé à une dépendance primitive ou double dépendance. Le patient et le cadre se fondent dans la situation originelle heureuse du narcissisme primaire. Le progrès à partir du narcissisme primaire démarre à nouveau, avec le vrai self en mesure de faire face à des situations de carence de l'environnement sans avoir recours à l'organisation des défenses qui utilisent un faux self pour protéger le vrai self.

Donald W. Winnicott, Les aspects métapsychologiques et cliniques de la régression au sein de la situation analytique

vendredi 28 juin 2013

N'est consolateur que ce qui laisse un manque.

Jacques Hochmann, La consolation

lundi 24 juin 2013

La vérité n'est pas le contraire du mensonge.

Francis Walder, Saint-Germain ou la négociation

vendredi 21 juin 2013

On ne dépend de l'avenir que lorsqu'on laisse échapper le présent.

Sénèque

jeudi 20 juin 2013

Lorsque mon ami rit, c'est à lui de m'apprendre le sujet de sa joie ;
lorsqu'il pleure, c'est à moi de découvrir la cause de son chagrin.

Joseph-François-Édouard de Corsembleu, sieur de Desmahis

mercredi 19 juin 2013

Celui qui compte ses pas ne va jamais bien loin.

Nicolas de Colières

mardi 18 juin 2013

Nous devons nous y habituer : aux plus importantes croisées des chemins de notre vie, il n'y a pas de signalisation.

Ernest Hemingway

lundi 17 juin 2013

Le but à atteindre dans le traitement sera toujours la guérison.

Sigmund Freud, La méthode psychanalytique de Freud

vendredi 14 juin 2013

Congruence est le terme que nous avons employé pour indiquer une correspondance exacte entre l'expérience et la prise de conscience. Ce terme peut aussi désigner d'une façon plus large l'accord de l'expérience, de la conscience et de la communication.

Carl R. Rogers, Le développement de la personne

jeudi 13 juin 2013

Etre passeur, c'est accepté d'être soi-même traversé.

Patrick Faugeras

mercredi 12 juin 2013

Dilemme dans lequel l’analyste se trouve pris : "être tortionnaire ou être victime" ; la confrontation à l’accomplissement d’une menace plutôt que d’un désir. (...) La vie n’engendre pas toujours la vie !

J.-B. Pontalis, À partir du contre-transfert : le mort et le vif entrelacés

mardi 11 juin 2013

Le contre-transfert (…) c’est quand nous sommes touchés au mort. (…) le "touché au mort" indique la mort de la réalité psychique (…) et c’est là, avec cette rencontre de la mort de la réalité psychique, qu’il y a emprise du contre-transfert.

J.-B. Pontalis, Entre le rêve et la douleur

lundi 10 juin 2013

À la différence des autres maladies, la vie est toujours mortelle et ne supporte aucun traitement. Soigner la vie ce serait vouloir boucher des orifices de notre organisme, en les considérant comme des blessures. À peine guéris, nous serions étouffés.

Italo Svevo, La conscience de Zeno

dimanche 9 juin 2013

[...] combien il est central et décisif que le psychanalysant, répétant son enfance, rencontre un objet (l'analyste) qui, sans irritation ni angoisse, affronte les pulsions instinctives qu'il dirige vers ce même objet, l'analyste ; de cette manière, on peut introjecter dans le surmoi un objet qui est plus tolérant et plus compréhensif que les "objets archaïques".

Heinrich Racker, Etudes sur la technique psychanalytique : transfert et contre-transfert

samedi 8 juin 2013

On se sauve de la mort par la création.

Didier Anzieu, Le corps de l’œuvre

vendredi 7 juin 2013

La pensée a, parfois, pour espace la douleur. L’absent est alors l’objet de haine de l’amour.

Pierre Fédida, L’absence

jeudi 6 juin 2013

Notre plus grande gloire n'est pas de ne jamais tomber mais de nous relever après chaque chute.

Confucius

mercredi 5 juin 2013

Ils ont pétrifié ma vie mentale en voulant m’éviter la souffrance.

Masud R. Khan, Figures de la perversion

mardi 4 juin 2013

Un analyste qui ignorerait sa propre douleur psychique n’a aucune chance d’être analyste, comme celui qui ignorerait le plaisir - psychique et physique - n’a aucune chance de le rester.

J.-B. Pontalis, Entre le rêve et la douleur

lundi 3 juin 2013

On a deux vies, et la deuxième commence quand on se rend compte qu'on n'en n'a qu'une.

Confucius

dimanche 2 juin 2013

Peut-être faut-il que nous nous pénétrions de l'idée qu'on ne parle jamais de l'enfant. Parce que les adultes qui parlent de l'enfant portent encore en eux leur enfance dont l'enseignement de la psychanalyse a montré qu'elle ne passait jamais avec le temps, mais qu'elle demeure intacte dans l'adulte. Cet enfant omniprésent dans l'adulte et dictant ses vues les plus apparemment objectives n'est pas l'enfant-dans-le-monde, pas plus qu'il n'est l'enfant-dans-la-famille ; il est l'enfant intériorisé, l'enfant s'intériorisant lui-même après qu'il a introjecté les imagos parentales qui sont constitutives de sa réalité psychique. La psychanalyse doit renoncer à la recherche de l'enfant "en soi", non parce que celui-ci est inaccessible, mais parce qu'un tel enfant est une fiction de l'adulte qui prétend son enfance révolue. Or la révolution psychanalytique a montré que la prétendue révolution de l'enfance est un mythe. Il existe bien des fixations infantiles qui commandent des régressions plus ou moins massives. Mais ces fixations et ces régressions témoignent plutôt, de la part de ceux qui les subissent, non de l'attachement à leur enfance, mais d'un rejet de celle-ci.

André Green, La diachronie en psychanalyse

jeudi 30 mai 2013

Les six degrés de séparation (aussi appelée Théorie des 6 poignées de main) est une théorie établie par le Hongrois Frigyes Karinthy en 1929 qui évoque la possibilité que toute personne sur le globe peut être reliée à n'importe quelle autre, au travers d'une chaîne de relations individuelles comprenant au plus cinq autres maillons.

Avec le développement des Technologies de l'information et de la communication, le degré de séparation a été mesuré de 4,74 sur le réseau social Facebook1 à 6,6 sur l'échange de plusieurs milliards de messages instantanés étudiés en 2008 par Eric Horvitz et Jure Leskovec2, chercheurs chez Microsoft, en analysant des discussions de Windows Live Messenger34.

Cette théorie est reprise en 1967 par Stanley Milgram à travers l'étude du petit monde.

Cette théorie peut se démontrer de nos jours avec le site Facebook, qui met en évidence les liens que nous avons avec les autres et les liens que nous avons avec des personnes que nous ne connaissons pas (amis de vos amis). Elle est encore plus manifeste sur LinkedIn, qui signale le degré de séparation entre deux individus ainsi que les « chemins » possibles qui relient un individu à un autre à travers leurs réseaux relationnels respectifs.

wikipedia.fr

mercredi 29 mai 2013

Vouloir se démarquer du troupeau, c'est encore subir la marque du berger.

J.-B. Pontalis, L'amour des commencements

mardi 28 mai 2013

L'espace est le champ de la puissance des hommes ; le temps est celui de leur impuissance.

Baruch Spinoza

lundi 27 mai 2013

Quand on rêve on ne tombe pas hors du monde.

Sigmund Freud

vendredi 24 mai 2013

Les psychanalyses aujourd’hui ne manquent pas de constater que les « nouveaux patients » ne rêvent pas, ou peu. Insomniaques ? Ou incapables de verbaliser ? Il est possible que les « nouvelles maladies de l’âme » (dépression, toxicomanie, délinquance, psycho-somatose) proviennent précisément de l’incapacité des hommes et des femmes modernes de construire un espace psychique : c’est-à-dire des représentations verbales et trans-verbales correspondant à leurs excitations neuronales.

Julia Kristeva, Ma vie en dormant

jeudi 23 mai 2013

La psychanalyse par elle-même n'est ni pour ou contre la religion ; c'est l'instrument impartial qui peut servir au clergé comme au monde laïque lorsqu'il n'est utilisé que pour libérer les gens de leur souffrance.

Sigmund Freud, Lettre au Pasteur Pfister

mercredi 22 mai 2013

La théorie freudienne de l'après-coup

C'est le grand mérite d'abord de Lacan (1953), puis de Pontalis et Laplanche (d'abord in : Fantasme originaire, fantasmes des origines, origine du fantasme (1964), puis dans leur Vocabulaire de la psychanalyse 1967) d'avoir attiré l'attention sur le concept freudien d'après-coup c'est :

1) ce qui vient tout simplement plus tard ;

2) ce qui fera vivre, dans un deuxième temps, quelque chose qui a été déposé dans la psyché auparavant. Chez Freud, cet « éveil », ce deuxième temps, est nécessaire pour « créer » l'événement psychique, l'événement traumatique. Dans cette optique, l'événement « pur » ne se trouve pas dans la psyché ;

3) avec « L'homme aux loups » (1918), Freud développe enfin le troisième versant de l'après-coup : toutes les expériences infantiles laissent une trace mnésique qui demande à être réinterprétée et qui le sera ultérieurement.

Susann Heenen-Wolff, Revue belge de psychanalyse

mardi 21 mai 2013

Je ne suis pas un "Menschen Kenner" (un connaisseur d'hommes).

Confidence de Sigmund Freud à Ernest Jones

dimanche 19 mai 2013

Le symptôme, c'est le provisoire qui dure.

Joyce McDougall, Théâtres du Je

jeudi 16 mai 2013

Aimer, ce n'est n'avoir plus droit au soleil de tout le monde. On a le sien.

Marcel Jouhandeau

mercredi 15 mai 2013

Seulement voilà : Winnicott n'observait pas les enfants ; on peut même dire qu'il ne les interprétait pas non plus, sachant, dans sa pratique plus visiblement que dans sa théorie, laisser venir le sens et aussi respecter leur non-sens. Pour être plus exact, disons qu'il interprétait à sa façon. Car on ne peut pas ne pas interpréter l'enfant. C'est même dans les premiers temps de l'existence, une condition de sa vie, parfois de sa survie : une mère doit plus même que répondre aux besoins de l'infans, elle doit les deviner. De son côté, l'enfant n'en n'est pas moins, d'entrée de jeu, interprète. C'est de cet écart entre les deux interprétations que Winnicott a tiré parti. Aussi bien ne pratiquait-il pas la psychothérapie de l'enfant, mais avec lui. L'écart fait jeu. L'espace intermédiaire facilite le langage qui n'est pas mettre ses mots dans la bouche de l'autre.

J.-B. Pontalis, Perdre de vue

mardi 14 mai 2013

Les paradis perdus sont faits pour qu'on en réinvente d'autres.

Nicole Fabre, conférence "Roman familial et RE" du 3 octobre 2005

lundi 13 mai 2013

Savoir qu'il y a quelqu'un quelque part qui pense a vous, qui vous réserve un petit coin dans son cœur, au chaud, à l'abri de tout, c'est comme une couverture toute douce qui vous enveloppe et vous protège du froid.

Agnès Ledig, Pars avec lui

dimanche 12 mai 2013

La vie créatrice est si près de la vie sexuelle, de ses souffrances, de ses voluptés, qu'il n'y faut voir que deux formes d'un seul et même besoin, d'une seule et même jouissance.

Rainer Maria Rilke, Lettres à un jeune poète

vendredi 10 mai 2013

En outre, le constant ressourcement de la pensée psychanalytique dans l'expérience psychanalytique donne une idée du temps qui, non seulement n'appartient qu'à elle, mais est inconnue en dehors d'elle. Nous la nommons le temps éclaté.

André Green, Le temps éclaté

mercredi 8 mai 2013

Si tu es pressé, fais un détour.

Proverbe japonais

mardi 7 mai 2013

Que deviendrait l'intérieur s'il ignorait l'extérieur qui l'entoure ?

François Dagognet, citation de l'exposition "Ultra peau"

lundi 6 mai 2013

Effet Pygmalion

L'effet Pygmalion, également appelé effet Rosenthal ou prophétie auto-réalisante, a été mis en évidence dans une situation expérimentale célèbre.

Robert Rosenthal et son équipe ont tout simplement fait croire à des groupes d'étudiants qu'ils comptaient effectuer une expérience sur des rats dans une situation d'apprentissage dans un labyrinthe.

L'astuce de l'expérience résidant en ceci, justement, de faire croire à certains groupes d'étudiants que les rats qu'ils reçoivent pour l'expérience ont été très soigneusement sélectionnés sur base d'une intelligence supérieure, tandis qu'à d'autres groupes d'étudiants, ont prétend que les rats reçus ont été sélectionnés pour leur très médiocres capacités intellectuelles.

En réalité, la répartition des rats est effectuée tout à fait par hasard.

Ce qui est observé par les chercheurs est étonnant. Les rats soi-disant intelligents sont, au final, beaucoup plus performants que les rats soi-disant idiots; les premiers sont "devenus intelligents" tandis que les seconds sont au final "très bêtes".

L'élément crucial qui est entré en jeu étant, "simplement", le fait que les étudiants aient été convaincus que... Convaincus que leur rats étaient très intelligents, ils se sont comportés en accord avec cette hypothèse, les stimulants, leur accordant de l'attention (à l'inverse des étudiants de l'autre condition expérimentale). Et ils ont de ce fait suscité la confirmation de leur hypothèse, ce qui s'est traduit par des performances meilleures de leurs rats..... intelligents.

Jérôme Vermeulen, texte paru sur le www.lepsychologue.be

jeudi 2 mai 2013

Imaginons deux phares tournant en sens inverse et dont les feux se coupent périodiquement. C'est lorsque transfert et contre-transfert s'entrecroisent que se situent les moments de la plus grande brillance. Moments privilégiés où fulgure la vérité de l'interprétation.

Serge Viderman, La construction de l'espace analytique

lundi 29 avril 2013

Indiquons au lecteur qui ne connaît pas le vocabulaire de la cybernétique que "rétroaction négative" (ou feedback négatif) se rapporte à l'opposé ou l'inverse (et donc à la correction) d'une déviation constatée. Une rétroaction positive, au contraire, accroît la déviation.

Paul Watzlawick, John Weakland et Richard Fisch, Changements, paradoxes et psychothérapie

vendredi 26 avril 2013

L'accumulation met fin à l'impression de hasard.

Sigmund Freud, Considérations actuelles sur la guerre et sur la mort

jeudi 25 avril 2013

On est fait de mille autres. L'illusion c'est le moi qui prétend être un.

J.-B. Pontalis, Le Monde des livres, 22.06.06.

mercredi 24 avril 2013

Aujourd'hui, il me semble toujours très important, dans le travail de supervision, d'aider mes jeunes collègues à repérer leurs réactions contre-transférentielles. Je leur donne toujours le même exemple, celui d'une femme qui se plaignait régulièrement « Vous ne me faites rien, vous ne me trouvez pas un homme, vous ne m'aidez pas à gagner ma vie correctement. ». Un vendredi, elle m'a dit : « Vous allez voir, ce week-end je vais me suicider ». Je m'entends lui répondre : « Si vous faites ça, je ne vous parlerai plus jamais ! ». Elle est revenue le lundi suivant : « J'ai ri tout le week-end sur l'absurdité de ce que vous avez dit et je me suis dit, pour la première fois, que vous teniez vraiment à moi ».

Joyce McDougall, Entretien avec Marie-Rose Moro, Le Carnet/Psy

mardi 23 avril 2013

Il n'y a que le sage qui soit capable d'amitié. Comment celui qui ne sait pas connaître ce qui est bon ou mauvais pourrait-il aimer ?

Epitecte, Entretiens, Livre II, LIV.

lundi 22 avril 2013

Nous restons archaïques, pour plus des neuf dixièmes de notre épaisseur, enfoncés jusqu'aux yeux dans le passé immédiatement long de l'attente de la science...

Michel Serres, Statues

jeudi 18 avril 2013

Chaque être humain dans sa complexité psychique est un chef-d’œuvre, chaque analyse, une odyssée.

Joyce McDougall, Plaidoyer pour une certaine anormalité

mercredi 17 avril 2013

En plantant des pins, on invite le vent.

Zhao Chong

mardi 16 avril 2013

L'"Identification projective" désigne avant tout un processus de clivage du premier moi dans lequel des parties bonnes ou mauvaises du soi sont clivées et détachées du soi, puis projetées amoureusement ou haineusement dans des objets extérieurs, ce qui conduit à une fusion et à une identification des parties projetées du soi avec les objets extérieurs. Ces processus mettent en jeu d'importantes angoisses paranoïdes, car les objets remplis des parties agressives du soi deviennent persécuteurs et le patient les ressent comme menaçants, il craint de leur part des représailles qui consisteraient à rentrer de force dans son moi avec toutes les mauvaises parties du soi qu'elles contiennent.

Extrait d'une conférence d'Herbert Rosenfeld, Colloque international sur la psychose, Montréal, novembre 1969

lundi 15 avril 2013

On pense quand on est absent.

Hannah Arendt

vendredi 12 avril 2013

Le rêve ignore le néant.

J.-B. Pontalis, La traversée des ombres

jeudi 11 avril 2013

Les fragments ignorent leurs coïncidences.

Jean-Simon Desroches, Parle seul

mercredi 10 avril 2013

Le conflit psychique est l’un des organisateurs majeurs de la psyché. Il se présente cliniquement le plus souvent selon une opposition entre deux termes, expression manifeste d’un autre conflit sous jacent plus fondamental ; celui entre une tendance à éteindre la pulsion et un impératif à l’investir selon diverses modalités. En 1924, Freud écrit à son propos « Il y a trois grands types de maladies suivant les instances en conflit : moi–ça (névroses de transfert), moi–surmoi (névroses narcissiques), moi–monde extérieur : (psychoses). », mais il reconnaît aussitôt que le conflit ne peut être réduit à une telle lutte entre instances. En 1937 il invite une révision de la conception du conflit psychique au regard de la dualité pulsionnelle et de l’existence d’ une « tendance au conflit ». La constitution du conflit psychique devient dès lors centrale ainsi que sa qualité et la préoccupation technique de le faire advenir sur la scène du transfert : « Les adversaires, souligne Freud, ne se trouvent pas plus l’un face à l’autre que l'ours blanc et la baleine. Une vraie solution ne peut intervenir que lorsque les deux se retrouvent sur le même terrain ».

Bernard Chervet, Laurent Danon-Boileau et Marie-Claire Durieux, Le conflit psychique

lundi 8 avril 2013

Syndrome de Peter Pan

Cet homme dont le coeur est resté bloqué dans l'enfance ne peut agir véritablement en adulte quand il s'agit de sentiments. Sa maturation émotionnelle n'étant pas achevée, il attend naturellement de sa femme qu'elle se comporte en mère à son égard.

Il a besoin d'être aimé d'amour maternel, mais paradoxalement cet amour peut lui faire peur, puisqu'il ne le comprend pas. L'angoisse est par définition la peur de l'inconnu. C'est avec cette angoisse qu'il vit chaque jour : l'angoisse de ne pas tout saisir des sentiments adultes, et en particulier de l'amour.

L'homme-enfant ne peut pas comprendre l'amour gratuit, totalement désintéressé, qu'est par exemple celui d'une mère pour son enfant, ou d'un prêtre pour les âmes. Dans son monde, cet amour n'existe pas car il a au fond de lui la mentalité de l'enfant qui ramène tout à lui. Il pense alors naturellement que tout le monde aime de cette façon.

Il a une fausse conception de l'amour. Il est alors réellement incapable de vivre pleinement l'amour adulte et d'en tirer satisfaction.

Le jour où sa femme a besoin qu'il se comporte véritablement en homme, il ne saisit pas ce qui se passe, ni le bien-fondé des désirs qu'elle exprime. Vu qu'il ignore qu'il est victime d'un blocage émotionnel, il ne trouve pas d'explication au comportement de sa femme. Elle est insatisfaite et il ne voit pas pourquoi.

Angoissé face aux demandes de sa femme qu'il ne parvient pas à satisfaire, il perd peu à peu confiance en lui dans sa vie affective. La moindre remarque devient alors pour lui une montagne. A chaque conflit, sa confiance en lui s'effrite davantage. Il finit par ne plus savoir par lui-même s'il est quelqu'un de bien : sa femme devient pour lui comme le miroir de ce qu'il vaut : il se voit mauvais à la moindre plainte (ou simple demande), et ne se croit bon que lorsqu'elle semble satisfaite. Pour parvenir à se croire bon, il n'a d'autre solution que de s'évertuer à la rendre parfaitement heureuse. Mais il est encore desservi par son manque d'empathie : il ne ressent pas ses sentiments normalement à cause de son blocage émotionnel, et a alors beaucoup de mal à imaginer ce que peuvent ressentir les autres.

Il fait le maximum et elle se rebelle : c'est pour lui une terrible injustice. Il finit par penser qu'elle est vraiment trop exigeante, qu'elle profite de sa bonté. Il se sent exploité et la croit méchante.

www.syndrome-de-peter-pan.com

dimanche 7 avril 2013

Il est utile de postuler l'existence, pour l'enfant immature, de deux mères que j’appellerai la mère-objet et la mère-environnement. Je n'ai nullement le désir d'inventer des noms qui deviendront des étiquettes et prendront éventuellement un sens rigide et gênant, mais dans ce contexte, il me paraît possible d'utiliser ces termes : "mère-objet" et "mère-environnement" pour décrire la grande différence qui existe, aux yeux du nourrisson, entre deux aspects des soins infantiles : la mère qui est un objet ou détient l'objet partiel propre à satisfaire les besoins immédiats, et la mère qui est une personne veillant à écarter l'imprévisible et qui, d'une façon active, soigne et dirige.

Donald W. Winnicott, Élaboration de la capacité de sollicitude

vendredi 5 avril 2013

Je propose d'englober dans le terme "psychothérapie" toute procédure d'influence destinée à modifier radicalement, profondément et durablement une personne, une famille ou simplement une situation, et cela à partir d'une intention "thérapeutique".

Tobie Nathan, Quel avenir pour la psychiatrie et la psychothérapie ?

jeudi 4 avril 2013

Les situations que nous ne pouvons pas changer peuvent nous changer : quand on est prisonnier du vent, comment l'utiliser ?

Bertrand Piccard

mardi 2 avril 2013

On appelle "humour" le processus psychique opérant dans le champ du Préconscient, étayé sur la dynamique interinstancielle et apparenté à un mécanisme de défense, consistant en une réévaluation inattendue des exigences de la réalité qui en renverse la tonalité affective pénible, offrant ainsi à un Moi triomphant ce gain de plaisir par lequel il affiche un narcissisme invulnérable.

Jean-Pierre Kamieniak, article "Humour", Dictionnaire international de psychanalyse

vendredi 29 mars 2013

Parfois l'analyste aime génitalement la patiente et désire qu'elle ait un amour génital pour lui, il ressent de la rivalité si par la suite elle aime un autre homme et de l'envie pour leur plaisir sexuel.

Peut s'ensuivre une réaction thérapeutique négative de l'analyste, en lien avec son complexe d'Oedipe non résolu, qui se défend alors inconsciemment de la soigner.

Heinrich Racker, Etudes sur la technique psychanalytique

jeudi 28 mars 2013

L'hypothèse que je vais développer ici c'est que "boring" - ennuyer, engendrer l'ennui - a la qualité de la tendance antisociale ce qui sous-entend une demande et un espoir, alors que "boredom" - l'ennui - est une humeur organisée et défensive et une structure psychique.

Masud R. Khan, préface à Fragment d'une analyse

mercredi 27 mars 2013

Le faux self est une fonction de défense qui s'établit sur la base d'identifications ; il vise à protéger le "vrai self". L'individu peut, par sa réussite sociale (c'est-à-dire par une bonne organisation du faux self), arriver à aborder autrui et à cacher sa détresse. Dans la relation mère-nourrisson, le "faux self" est le "faux self" de la mère ; et, si la mère n'a pas laissé au bébé la possibilité "d'être", il peut se développer identifié à ce point aux insignes de la mère qu'il ne devra son existence qu'à l'imitation. Le vrai self serait la position (dans la relation à autrui) qui permet le geste spontané, le jeu et la création.

Maud Mannoni, La théorie comme fiction

mardi 26 mars 2013

Les écoles de psychanalyse sont d'une valeur inestimable. Tout analyste a, semble-t-il, l'obligation éthique de s'imprégner de l'orientation théorique des principales écoles de psychanalyse : freudienne, kleinienne, hartmanienne, kohutienne, bionienne, winnicottienne et lacanienne. Cela revient à accroître ses facultés perceptuelles, élargir son esprit, accueillir les patients avec une sagesse qui ne s'acquiert que par la rencontre avec la différence.

Christopher Bollas, Le moment freudien

vendredi 22 mars 2013

L'un des concepts les plus employés par les thérapeutes de famille est celui de "délégation" : conformément au double sens du verbe latin delegare, qui signifie en même temps "envoyer" et "confier une mission", ce concept implique que la personne déléguée est tout à la fois envoyée par sa famille et liée à elle par un processus de loyauté ; or il importe de noter que cette délégation n'est pas forcément source de pathologie, puisqu'elle concourt aussi à bâtir l'image que nous nous faisons de nous-mêmes.

Selon [Helm] Stierlin, il existe trois types de missions selon qu'elles servent le ça, le moi ou le surmoi de la personne qui délègue. Les missions qui servent le ça peuvent déboucher, notamment, sur des comportements de toxicomanie ou de promiscuité sexuelle ; celles qui sont au service du moi aident les parents à faire face aux aspects pratiques de la vie quotidienne ; quant à celles déléguées par le surmoi, elles suscitent le désir de réussir dans tel ou tel domaine où les parents n'ont pas réussi.

Mony Elkaïm (Dir.), Panorama des thérapies familiales

jeudi 21 mars 2013

Notre interlocuteur impartial dit aussi : "C'est comme une sorte de magie, vous soufflez sur les souffrances et elles s'envolent."

Sigmund Freud, La question de l'analyse profane

mercredi 20 mars 2013

Le terme isolation recouvre deux sens. Il peut désigner :

- une élimination de l'affect lié à une représentation (souvenir, idée, pensée) conflictuelle, alors que la représentation en question reste consciente ;

- une séparation artificielle entre deux pensées ou deux comportements qui en réalité sont liés, leur relation ne pouvant être reconnu sans angoisse par la personne.

Serban Ionescu, Marie-Madeleine Jacquet et Claude Lhote, Les mécanismes de défense : théorie et clinique

mardi 19 mars 2013

Quand on a bonne conscience, c'est Noël en permanence.

Benjamin Franklin, L'Almanach du Pauvre Richard

lundi 18 mars 2013

Quand on dit que le premier objet est le sein, le mot "sein" est utilisé, ce me semble, pour rendre compte autant de la technique de maternage que de la chair elle-même. Il n'est pas impossible à une mère d'être suffisamment bonne (selon ma façon de dire) en utilisant un biberon pour nourrir son enfant.

Donald W. Winnicott, Jeu et réalité

dimanche 17 mars 2013

Pour beaucoup de personnes âgées, c'est l'horreur qui est au rendez-vous avec d'un côté le refus de se souvenir que le passé est révolu et le désir d'oublier que la fin est proche, et de l'autre la crainte de la maladie d'Alzheimer et donc la peur d'oublier et le désir éperdu de se souvenir. Comment la mémoire ne serait-elle pas cisaillée par des désirs aussi contradictoires ?

Jean Maisondieu, préface à Mémoire, souvenirs, oublis. Compilation de textes de Sigmund Freud

samedi 16 mars 2013

Il m'a dit, lors de la première séance : "Vous n'êtes pas venu me voir pour me parler de votre vie sexuelle, ni pour parler de votre enfance ni pour parler de vos rêves. Vous êtes venu me dire simplement ce que vous avez dans la tête."

Paroles de Masud R. Kahn adressées à Adam Phillips, Is ordinary good enough ? Entretien avec Michel Gribinski, Penser/rêver n° 22, automne 2012

vendredi 15 mars 2013

Ses symptômes disparaissent et il [le patient] semble guérir rien que par amour pour son analyste.

Sigmund Freud, Abregé de psychanalyse

mercredi 13 mars 2013

La sagesse n'est pas dans la raison mais dans l'amour.

André Gide

mardi 12 mars 2013

En outre, l’analyste n’entend pas seulement avec son oreille – fût-ce la troisième – mais avec son corps tout entier. Il est sensible non seulement aux paroles mais aussi aux intonations de la voix, aux suspensions du récit, aux silences et à toute l’expression émotionnelle du patient. Sans la dimension de l’affect, l’analyse est une entreprise vaine et stérile. Sans le partage avec les émotions du patient, l’analyste n’est qu'un robot-interprète qui ferait mieux de changer de métier avant qu'il ne soit trop tard.

André Green, La déliaison

lundi 11 mars 2013

Le rêve, extériorisation d’un processus psychique inconscient, involontaire, soustrait à l’influence consciente, représente la vérité, la réalité intérieure telle qu'elle est ; non pas telle que je la suppose ou que je la désire, mais bien telle qu'elle est.

Carl Gustav Jung, L'Âme et la Vie

vendredi 8 mars 2013

Quand je regarde cet arbre, est-ce l'arbre que je vois, ou la vision que j'en ai ?

André Comte-Sponville, "Conscience", Dictionnaire philosophique

jeudi 7 mars 2013

L'analyste doit faire preuve de modestie et de prudence et adopter l'attitude de l'observateur qui verrait un bébé perché sur un éléphant.

Edward Glover
, Technique de la psychanalyse

mercredi 6 mars 2013

Quand nous interprétons quelque chose que l'analysant rejette de sa conscience, sans inclure dans cette interprétation la partie de son moi qui est porteuse du rejet, il en résulte que l'analysant verra en nous cette partie rejetante de son moi. De cette manière, nous courrons le risque de cliver l'analysant un peu plus au lieu de l'intégrer.

Heinrich Racker, Etudes sur la technique psychanalytique

lundi 4 mars 2013

Capacité négative : c’est la « qualité qui contribue à former un homme accompli lorsqu'il est capable d’être dans l’incertitude, les mystères, les doutes sans courir avec irritation après le fait et la raison ».

d'après John Keats

samedi 2 mars 2013

À Karin Obholzer qui lui demandait : « Aujourd’hui, croyez-vous encore à la psychanalyse ? », Serguei Constantinovitch Pankjeff répondit autour de 1975 : « Aujourd’hui, je ne crois plus à rien ».
– « À plus rien ? » insista-t-elle. Et alors, « l’homme aux loups » de répondre : « Mon Dieu, je crois au transfert. »

vendredi 1 mars 2013

Il faut savoir baisser les bras, mais retrousser ses manches.

Denise

jeudi 28 février 2013

Si une personne vient vous parler et qu'en l'écoutant vous avez le sentiment qu'elle vous ennuie, dans ce cas elle est malade et il lui faut un traitement psychiatrique. Mais si votre intérêt reste soutenu, peu importe la gravité de sa détresse ou de son conflit, dans ce cas vous pouvez très bien l'aider.

Paroles de Donald W. Winnicott rapportées dans la préface de Fragment d'une analyse

mardi 26 février 2013

Je ne suis pas du tout certain qu'il faille être fou pour comprendre les psychotiques. Mais ce dont je suis sûr, c'est que pour comprendre un pervers, lorsqu'on ne l'est pas, on souffre.

Paul-Claude Racamier

lundi 25 février 2013

Freud a rendu le sexe acceptable et Melanie Klein a rendu l'agressivité acceptable.

David Slight

samedi 23 février 2013

Si le chemin est beau, ne nous demandons pas où il mène.

Anatole France, La vie littéraire

jeudi 21 février 2013

Le souvenir est une forme de rencontre.

Khalil Gibran, Le sable et l'écume

vendredi 15 février 2013

Tout est symbolique car tout est symbolique.

Bernard Lamarche-Vadel, Comment jouer Enfermement

jeudi 14 février 2013

Ne pousse pas la rivière, elle coule toute seule.

Titre d'un livre de Barry Stevens

mardi 12 février 2013

Quand je sors de la peur d'être rejeté ou d'être abandonné, je peux lâcher le sentiment insupportable que c'est moi le mauvais (ou la mauvaise).

Jacques Salomé, Eloge du couple

lundi 11 février 2013

Souvent, lorsqu'on a communiqué la règle fondamentale psychanalytique à un patient dont l’histoire de vie est pleine de vicissitudes et l’histoire de maladie fort longue, qu'on a alors invité celui-ci à dire ce qui lui vient à l’idée, et qu'on s’attend maintenant à ce que ses communications se répandent à flots, on apprend tout d’abord qu'il ne sait quoi dire. Il se tait et affirme que rien ne veut lui venir à l’idée. Naturellement, cela n’est rien d’autre que la répétition d’une attitude homosexuelle qui vient s’imposer en tant que résistance à toute remémoration. Aussi longtemps qu'il restera en traitement, il ne se libérera plus de cette contrainte de répétition. On comprend finalement que c’est là sa façon de se remémorer.

Sigmund Freud, Remémoration, répétition et perlaboration

vendredi 8 février 2013

Et revient le souvenir d'un autre jour semblable, depuis longtemps révolu...

Margaret I. Little, Des états-limites : l'alliance thérapeutique

jeudi 7 février 2013

Ce que tu n'as pas, cherche-le dans ce que tu as.

Koan Zen

mercredi 6 février 2013

Et certes cela ne veut pas dire que M. Legrandin ne fût pas sincère quand il tonnait contre les snobs. Il ne pouvait pas savoir, au moins par lui-même, qu'il le fût, puisque nous ne connaissons jamais que les passions des autres, et que ce que nous arrivons à savoir des nôtres, ce n'est que d'eux que nous avons pu l'apprendre. Sur nous, elles n'agissent que d'une façon seconde, par l'imagination qui substitue aux premiers mobiles des mobiles relais qui sont plus décents.

Marcel Proust, Du côté de chez Swann

mardi 5 février 2013

La psychanalyse n'est que la rayure sur le pelage du tigre ; mais qu'adviendra-t-il si nous rencontrons le tigre lui-même ?

Wilfred R. Bion, Un mémoire du temps à venir

lundi 4 février 2013

La définition première [du transfert] : le surgissement anachronique de l'infantile.

François Richard, La rencontre psychanalytique

dimanche 3 février 2013

Ce qui vient au monde pour ne rien troubler ne mérite ni égards ni patience.

René Char, Fureur et mystère

vendredi 1 février 2013

[La grande force de Winnicott tenait à ce] qu'il attendait toujours du patient qu'il rende compte de lui-même au maximum, plutôt que de se fier à ses propres spéculations... Il reconnaissait que seul le patient pouvait rendre le transfert possible et que ça dépendait de son initiative.

John Padel, interview cité in "Melanie Klein : son monde et son oeuvre" de Phyllis Grosskurth

jeudi 31 janvier 2013

L'ontogénèse récapitule la phylogénèse.

Sigmund Freud, Totem et tabou

mercredi 30 janvier 2013

Les gens qui veulent une chose sont presque toujours servis par le hasard.

Honoré de Balzac, La Vendetta

mardi 29 janvier 2013

Dans le groupe, on s'aperçoit que ce que les membres souhaitent substituer aux processus de groupe serait de pouvoir arriver parfaitement équipés, comme des êtres adultes capables de savoir par instinct, sans évolution et sans apprentissage, comment il faut vivre, agir et s'établir dans un groupe.

Wilfred R. Bion, Recherches sur les petits groupes

lundi 28 janvier 2013

Ce n'est qu'avec l'établissement de l'organisation génitale que l'amour est devenu l'opposé de la haine.

Sigmund Freud, Métapsychologie

vendredi 25 janvier 2013

Je voudrais utiliser ici comme modèle la méthode du tailleur de diamants qui taille une pierre de sorte qu'un rayon de lumière qui entre dans la pierre soit réfléchi en retour par la même voie de telle manière que la lumière en soit augmentée - la même "association libre" est réfléchie en retour par la même voie, mais avec une brillance augmentée. Ainsi le patient acquiert-il la capacité à voir sa "réflexion" bien plus clairement que ce qu'il peut voir de sa personnalité si elle n'est exprimée que par lui seul (c'est-à-dire sans analyste).

Mot de Wilfred R. Bion à Donald Meltzer, Etudes pour une métapsychologie élargie

mercredi 23 janvier 2013

La vie de chacun d'entre nous n'est pas une tentative d'aimer. Elle en est l'unique essai.

Pascal Quignard, Vie secrète

mardi 22 janvier 2013

Pour le tire-bouchon, le couteau est recourbé.

Cyprian St. Cyr [Eric Berne], Letters to my wife's maid

lundi 21 janvier 2013

Nous avons alors l'impression de voir l'amour se transformer en haine. Mais nous allons au-delà de cette description si nous concevons que dans ce cas la haine, motivée dans la réalité, est renforcée par la régression de l'amour au stade préliminaire sadique, de sorte que la haine acquiert un caractère érotique et que la continuité de la relation d'amour est garantie.

Sigmund Freud, Métapsychologie

jeudi 17 janvier 2013

A l’origine du masochisme il y a une crainte d’un événement douloureux à venir. L’humain le redoute parce qu’il ne sait pas quand il surviendra et de quelle intensité il sera. Le masochiste a compris qu’une façon de réduire cette peur était de provoquer lui-même l’événement pénible. Ainsi au moins il saura quand et comment il arrivera.

Le problème, c’est qu’en suscitant lui-même l’événement redouté, le masochiste découvre qu’il contrôle enfin sa vie. Il est capable de décider quand, comment, pourquoi et de qui lui arrivent des malheurs. Il est alors envahi d’une volonté de tout contrôler. Il provoque tout ce qui lui fait peur afin de s’assurer qu’il ne sera pas surpris.

Plus le masochiste se torture lui-même, moins il a l’impression d’être ballotté par un destin qui le dépasse. Et mieux il peut mesurer sa force. Car il sait que les autres ne pourront pas égaler en intensité douloureuse ce qu’il s’inflige lui-même. Il n’a donc plus rien à craindre de la vie. Plus il augmente sa douleur plus le masochiste se pénètre d’une sensation de contrôle total de son futur. Pas étonnant que nombre de dirigeants et de personnes de pouvoir soient coutumiers de ce genre de fantasmes.

Cependant, il y a un prix à payer. A force de lier la notion de souffrance à la notion de maîtrise de sa vie, le masochiste perd la notion de plaisir. Il est amené à devenir anti-hédoniste. C’est-à-dire qu’il ne souhaite plus recevoir de satisfactions, il demeure uniquement en quête de nouvelles épreuves de plus en plus difficiles.

Bernard Werber, Encyclopédie du savoir relatif et absolu

mercredi 16 janvier 2013

Comment nous y prenons-nous pour tenir notre mort à la fois pour certaine et improbable ?

J.-B. Pontalis, En marge des jours

mardi 15 janvier 2013

Le problème fondamental de toute société est de répondre efficacement à la question "Comment vivre ensemble ?".

Maurice Allais

lundi 14 janvier 2013

Le patient est arrivé avec une certaine idée de sa vie, de son passé, et il s'agit de mettre tout cela en question, qu'il puisse se dire : "Non, ce n'est pas du tout comme cela que j'ai vécu les choses".

André Green, La paix avec soi-même n'est jamais définitive. Psychologie magazine, décembre 2010

samedi 12 janvier 2013

La psychanalyse ne rend pas compte des objets sociaux, mais seulement de leur fonction d'étayage ou de dépôt, ou encore de cadre dans la formation de la réalité psychique : c'est à ce titre qu'elle les interroge aussi comme des lieux d'inscription de la psyché.

René Kaës, Le groupe et le sujet du groupe

vendredi 11 janvier 2013

Ce qui rend difficile l'aventure psychanalytique, c'est qu'une personnalité constamment changeante parle à une autre personnalité constamment changeante.

Wilfred R. Bion, Entretiens psychanalytiques

mardi 8 janvier 2013

Dans le cadre de la psychanalyse, Bion envisage les transformations comme l'effort du psychanalyste pour aider l'analysant à transformer (changer la forme, non pas la nature profonde ou invariant) la partie de l'expérience émotionnelle dont il est inconscient en une expérience émotionnelle dont il est conscient.

James S. Grotstein, article "Transformations" in Dictionnaire international de psychanalyse