vendredi 29 mars 2024

La souffrance intime est nécessaire pour réveiller le désir de connaître.

Marie-Thérèse Montagnier, De la souffrance à la pensée

jeudi 28 mars 2024

Le soleil n'est jamais si beau qu'un jour où l'on se met en route.

Jean Giono, Les grands chemins

mercredi 27 mars 2024

Se demander devant un autre : par quelle voie apaise-t-il en lui le désir d'être tout ?

Georges Bataille, L'expérience intérieure

mardi 26 mars 2024

Personne n'a le monopole de la réalité.

Augustin Berque, Médiances : de milieux en paysages

lundi 25 mars 2024

Les poètes sont les ambassadeurs du monde muet. Comme tels, ils balbutient, ils murmurent, ils s'enfoncent dans la nuit du Logos - jusqu'à ce qu'enfin ils se retrouvent au niveau des racines, où se confondent les choses et les formulations.

Francis Ponge, Le monde muet est notre seule patrie

vendredi 22 mars 2024

Combien de mois, combien de vies faut-il pour écrire une phrase qui égale en puissance la beauté des choses ?

Christian Bobin, Le Huitième jour de la semaine

jeudi 21 mars 2024

J'essaye de me frayer un chemin parmi les sentiers sinueux et tourmentés de ma mangrove intérieure.

Jean-Marie Cartereau

mercredi 20 mars 2024

Marche sur ton propre chemin, tout le reste est égarement.

Gitta Mallasz, Dialogues avec l'ange

mardi 19 mars 2024

On n'est vieux que le jour où on le décide.

Jean Anouilh, La valse des toréadors

lundi 18 mars 2024

La situation des sciences de la nature et de la matière aujourd’hui, malgré les apparences d’un triomphe sans partage, est extrêmement critique, et qu’elles ont probablement beaucoup à gagner à se rapprocher des sciences humaines et sociales, faute de quoi elles risquent bien de devenir toujours plus inhumaines et asociales.

Jean-Marc Lévy-Leblond, « La science au défi de la langue »

vendredi 15 mars 2024

Toutes les sciences, tous les arts éclairent chacun sous son angle le fait humain. Mais ces éclairages sont séparés par des zones d'ombre profondes, et l'unité complexe de notre identité nous échappe. Il nous faut une pensée qui essaie de rassembler et organiser les composants (biologiques, culturels, sociaux, individuels) de la complexité humaine. Les trois termes cerveau-culture-esprit sont inséparables. Une fois que l'esprit a émergé, il rétroagit sur le fonctionnement cérébral et sur la culture. Il se forme une boucle entre cerveau-esprit-culture, où chacun de ces termes est nécessaire à chacun des autres. L'esprit est une émergence du cerveau que suscite la culture, laquelle n'existerait pas sans le cerveau.

Edgar Morin, La Méthode V : L'Humanité de l'humanité.

jeudi 14 mars 2024

La clinique ne laisse pas le choix au clinicien, il ne peut pas se dérober, éluder les contraintes que son “objet” lui présente. La clinique confronte le clinicien à ses choix théoriques, idéologiques, non dans le ciel pur des idées mais sur le champ de bataille de sa pratique. Ici la rencontre avec la complexité est inévitable. Si on le décide rigoureusement et honnêtement, nulle échappatoire n'est possible.

André Green, La causalité psychique

mercredi 13 mars 2024

J'ai beau faire, tout m'intéresse.

Paul Valéry, Cahiers

mardi 12 mars 2024

Dès que j'ai commencé à penser, je me suis trouvé en rupture avec le monde.

Arthur Schopenhauer, L'art de se connaître soi-même

lundi 11 mars 2024

L'adulte qui veut entrer en contact avec la vie affective du groupe affronte une tâche aussi formidable que celle qu'affronte le nourrisson dans ses efforts pour établir des relations avec le sein maternel, et l'insuccès de ses efforts se manifeste par une régression.

Wilfred R. Bion, Recherches sur les petits groupes

vendredi 8 mars 2024

Pour s'occuper du psychotique, il faut être plusieurs.

Jean Oury, Psychanalyse, psychiatrie et psychothérapie institutionnelle

jeudi 7 mars 2024

Nous pouvons tenir comme une proposition suffisamment sûre que le complexe fraternel prédomine dans sa forme archaïque là où le complexe d'Œdipe achoppe à assurer le dépassement des rapports au double narcissique, et l'avènement d'une identité sexuée.

René Kaës, Le complexe fraternel

mercredi 6 mars 2024

La souffrance n'est pas uniquement définie par la douleur physique, ni même par la douleur mentale, mais par la diminution, voir la destruction de la capacité d'agir, du pouvoir faire, ressentie comme une atteinte à l'intégrité de soi.

Paul Ricœur, Soi-même comme un autre

mardi 5 mars 2024

Il m’a fallu très longtemps pour comprendre qu’être en analyse était en soi-même une expérience traumatique et que cela prenait du temps avant de s’en remettre. En médecine somatique, vous traversez normalement une période de convalescence ; vous espérez alors que, avec un peu de chance, vous retirerez quelque bénéfice de la violence qui vous a été physiquement faite. J’avais été imprégné de l’idée que la psychanalyse ne vous fait pas violence et que, petit à petit, vous allez de mieux en mieux. À mon avis, cela ne rime pas à grand-chose… Beaucoup de temps a coulé avant que je ne commence à avoir l’impression de comprendre ce qui s’était passé, et quel genre de niche j’occupais dans ce drôle d’univers ou de champ que, à défaut d’un meilleur mot, nous appelons « psychanalyse ».

Wilfred R. Bion, Bion à la Tavistock

lundi 4 mars 2024

La thérapie familiale analytique est une thérapie par le langage du groupe familial dans son ensemble, fondée sur la théorie psychanalytique des groupes. Elle vise, par la réactualisation, grâce au transfert, des modes de communication les plus primitifs de la psyché, par le rétablissement de la circulation fantasmatique dans l'appareil psychique (familial), à l'autonomisation des psychismes individuels de chacun des membres de la famille.

André Ruffiot, La thérapie familiale psychanalytique

vendredi 1 mars 2024

L’écoute psychanalytique consiste en un traitement particulier du langage. Là où habituellement on reçoit des significations, l’analyste reçoit des symboles ; des symboles, c’est-à-dire des données auxquelles manque une partie et cela de manière à la fois, en principe, déterminable, et encore indéterminée. Retrouver le complément des symboles, le tirer de l’indétermination, voilà la visée singulière de cette écoute. Dès les débuts de la psychanalyse et jusqu’à ce jour, l’effort théorique porte sur la recherche des règles qui permettent de retrouver le complément inconnu qui manque au symbole, ce qui “symbolise avec” ou ce qui – qu’on nous passe le barbarisme – “co-symbolise”.

Nicolas Abraham & Maria Torok, Le Verbier de l'homme aux loups