dimanche 15 septembre 2013

Nous savons comment le psychanalyste Jung fut amené à la notion de synchronicité, cette curieuse corrélation qui s'établit parfois entre un état de la psyché et un événement extérieur.

Un jour, une de ses patientes lui racontait un rêve qui l'avait particulièrement impressionnée. Dans ce rêve, un inconnu lui donnait un scarabée d'or sous la forme d'un objet très précieux. A ce moment, Jung entendit quelque chose qui tapait discrètement contre la fenêtre derrière lui. Il se retourna. C'était un cétoine vert doré qui cherchait à entrer. Elle ressemblait étrangement au scarabée que décrivait au même moment sa patiente.

La présence de ce scarabée à la fois dans le rêve et dans la réalité sensible était pleine de sens. En Egypte ancienne, le scarabée symbolisait la transformation, la renaissance. Or, la patiente de Jung était précisément dans une phase de grande métamorphose intérieure et extérieure.

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En fait, toute personne qui entretient un lien magique avec sa propre vie, sait que de tels faits existent en profusion. Si nous sommes suffisamment attentifs, c’est réellement une "forêt de symboles" qui s'ouvre. Tout parle. Tout est signe. L'univers reflète nos états intérieurs, et la destinée peut s’interpréter comme un rêve s'interprète.

Cette étrange osmose entre le "dedans" et le "dehors" suggère que le monde extérieur se déroule en fait à l'intérieur de notre conscience.... comme un rêve. comme si la substance du rêve et la substance du monde étaient deux cristallisation différentes de la même et unique substance.

Si le monde parle comme un rêve, c'est qu'il est un rêve.

Erik Sablé, L'univers est un rêve