vendredi 29 mars 2013

Parfois l'analyste aime génitalement la patiente et désire qu'elle ait un amour génital pour lui, il ressent de la rivalité si par la suite elle aime un autre homme et de l'envie pour leur plaisir sexuel.

Peut s'ensuivre une réaction thérapeutique négative de l'analyste, en lien avec son complexe d'Oedipe non résolu, qui se défend alors inconsciemment de la soigner.

Heinrich Racker, Etudes sur la technique psychanalytique

jeudi 28 mars 2013

L'hypothèse que je vais développer ici c'est que "boring" - ennuyer, engendrer l'ennui - a la qualité de la tendance antisociale ce qui sous-entend une demande et un espoir, alors que "boredom" - l'ennui - est une humeur organisée et défensive et une structure psychique.

Masud R. Khan, préface à Fragment d'une analyse

mercredi 27 mars 2013

Le faux self est une fonction de défense qui s'établit sur la base d'identifications ; il vise à protéger le "vrai self". L'individu peut, par sa réussite sociale (c'est-à-dire par une bonne organisation du faux self), arriver à aborder autrui et à cacher sa détresse. Dans la relation mère-nourrisson, le "faux self" est le "faux self" de la mère ; et, si la mère n'a pas laissé au bébé la possibilité "d'être", il peut se développer identifié à ce point aux insignes de la mère qu'il ne devra son existence qu'à l'imitation. Le vrai self serait la position (dans la relation à autrui) qui permet le geste spontané, le jeu et la création.

Maud Mannoni, La théorie comme fiction

mardi 26 mars 2013

Les écoles de psychanalyse sont d'une valeur inestimable. Tout analyste a, semble-t-il, l'obligation éthique de s'imprégner de l'orientation théorique des principales écoles de psychanalyse : freudienne, kleinienne, hartmanienne, kohutienne, bionienne, winnicottienne et lacanienne. Cela revient à accroître ses facultés perceptuelles, élargir son esprit, accueillir les patients avec une sagesse qui ne s'acquiert que par la rencontre avec la différence.

Christopher Bollas, Le moment freudien

vendredi 22 mars 2013

L'un des concepts les plus employés par les thérapeutes de famille est celui de "délégation" : conformément au double sens du verbe latin delegare, qui signifie en même temps "envoyer" et "confier une mission", ce concept implique que la personne déléguée est tout à la fois envoyée par sa famille et liée à elle par un processus de loyauté ; or il importe de noter que cette délégation n'est pas forcément source de pathologie, puisqu'elle concourt aussi à bâtir l'image que nous nous faisons de nous-mêmes.

Selon [Helm] Stierlin, il existe trois types de missions selon qu'elles servent le ça, le moi ou le surmoi de la personne qui délègue. Les missions qui servent le ça peuvent déboucher, notamment, sur des comportements de toxicomanie ou de promiscuité sexuelle ; celles qui sont au service du moi aident les parents à faire face aux aspects pratiques de la vie quotidienne ; quant à celles déléguées par le surmoi, elles suscitent le désir de réussir dans tel ou tel domaine où les parents n'ont pas réussi.

Mony Elkaïm (Dir.), Panorama des thérapies familiales

jeudi 21 mars 2013

Notre interlocuteur impartial dit aussi : "C'est comme une sorte de magie, vous soufflez sur les souffrances et elles s'envolent."

Sigmund Freud, La question de l'analyse profane

mercredi 20 mars 2013

Le terme isolation recouvre deux sens. Il peut désigner :

- une élimination de l'affect lié à une représentation (souvenir, idée, pensée) conflictuelle, alors que la représentation en question reste consciente ;

- une séparation artificielle entre deux pensées ou deux comportements qui en réalité sont liés, leur relation ne pouvant être reconnu sans angoisse par la personne.

Serban Ionescu, Marie-Madeleine Jacquet et Claude Lhote, Les mécanismes de défense : théorie et clinique

mardi 19 mars 2013

Quand on a bonne conscience, c'est Noël en permanence.

Benjamin Franklin, L'Almanach du Pauvre Richard

lundi 18 mars 2013

Quand on dit que le premier objet est le sein, le mot "sein" est utilisé, ce me semble, pour rendre compte autant de la technique de maternage que de la chair elle-même. Il n'est pas impossible à une mère d'être suffisamment bonne (selon ma façon de dire) en utilisant un biberon pour nourrir son enfant.

Donald W. Winnicott, Jeu et réalité

dimanche 17 mars 2013

Pour beaucoup de personnes âgées, c'est l'horreur qui est au rendez-vous avec d'un côté le refus de se souvenir que le passé est révolu et le désir d'oublier que la fin est proche, et de l'autre la crainte de la maladie d'Alzheimer et donc la peur d'oublier et le désir éperdu de se souvenir. Comment la mémoire ne serait-elle pas cisaillée par des désirs aussi contradictoires ?

Jean Maisondieu, préface à Mémoire, souvenirs, oublis. Compilation de textes de Sigmund Freud

samedi 16 mars 2013

Il m'a dit, lors de la première séance : "Vous n'êtes pas venu me voir pour me parler de votre vie sexuelle, ni pour parler de votre enfance ni pour parler de vos rêves. Vous êtes venu me dire simplement ce que vous avez dans la tête."

Paroles de Masud R. Kahn adressées à Adam Phillips, Is ordinary good enough ? Entretien avec Michel Gribinski, Penser/rêver n° 22, automne 2012

vendredi 15 mars 2013

Ses symptômes disparaissent et il [le patient] semble guérir rien que par amour pour son analyste.

Sigmund Freud, Abregé de psychanalyse

mercredi 13 mars 2013

La sagesse n'est pas dans la raison mais dans l'amour.

André Gide

mardi 12 mars 2013

En outre, l’analyste n’entend pas seulement avec son oreille – fût-ce la troisième – mais avec son corps tout entier. Il est sensible non seulement aux paroles mais aussi aux intonations de la voix, aux suspensions du récit, aux silences et à toute l’expression émotionnelle du patient. Sans la dimension de l’affect, l’analyse est une entreprise vaine et stérile. Sans le partage avec les émotions du patient, l’analyste n’est qu'un robot-interprète qui ferait mieux de changer de métier avant qu'il ne soit trop tard.

André Green, La déliaison

lundi 11 mars 2013

Le rêve, extériorisation d’un processus psychique inconscient, involontaire, soustrait à l’influence consciente, représente la vérité, la réalité intérieure telle qu'elle est ; non pas telle que je la suppose ou que je la désire, mais bien telle qu'elle est.

Carl Gustav Jung, L'Âme et la Vie

vendredi 8 mars 2013

Quand je regarde cet arbre, est-ce l'arbre que je vois, ou la vision que j'en ai ?

André Comte-Sponville, "Conscience", Dictionnaire philosophique

jeudi 7 mars 2013

L'analyste doit faire preuve de modestie et de prudence et adopter l'attitude de l'observateur qui verrait un bébé perché sur un éléphant.

Edward Glover
, Technique de la psychanalyse

mercredi 6 mars 2013

Quand nous interprétons quelque chose que l'analysant rejette de sa conscience, sans inclure dans cette interprétation la partie de son moi qui est porteuse du rejet, il en résulte que l'analysant verra en nous cette partie rejetante de son moi. De cette manière, nous courrons le risque de cliver l'analysant un peu plus au lieu de l'intégrer.

Heinrich Racker, Etudes sur la technique psychanalytique

lundi 4 mars 2013

Capacité négative : c’est la « qualité qui contribue à former un homme accompli lorsqu'il est capable d’être dans l’incertitude, les mystères, les doutes sans courir avec irritation après le fait et la raison ».

d'après John Keats

samedi 2 mars 2013

À Karin Obholzer qui lui demandait : « Aujourd’hui, croyez-vous encore à la psychanalyse ? », Serguei Constantinovitch Pankjeff répondit autour de 1975 : « Aujourd’hui, je ne crois plus à rien ».
– « À plus rien ? » insista-t-elle. Et alors, « l’homme aux loups » de répondre : « Mon Dieu, je crois au transfert. »

vendredi 1 mars 2013

Il faut savoir baisser les bras, mais retrousser ses manches.

Denise