vendredi 29 août 2014

Notre royaume est celui de l'entre-deux.

Sigmund Freud, Lettre à Wilhelm Fliess du 16 avril 1896

jeudi 28 août 2014

Dès qu'une fissure s'ouvre, nous nous étonnons de la rapidité de l'enchaînement, alors qu'en réalité, les forces étaient à l'oeuvre depuis longtemps, impalpables et silencieuses.

François Lenglet, Carnets du mois, Enjeux-Les échos, novembre 2007

mercredi 27 août 2014

L'expérience qu'a le schizophrène de lui-même nous est nécessairement incompréhensible et nous le restera tant que nous serons sains d'esprit et lui non.

Ronald D. Laing, Le moi divisé

mardi 26 août 2014

J'ai fait une assez longue descente au Néant pour pouvoir parler avec certitude. Il n'y a que la Beauté ; et elle n'a qu'une expression parfaite, la Poésie. Tout le reste est mensonge.

Stéphane Mallarmé, Lettre du 27 mai 1867 à Henri Cazalis

lundi 25 août 2014

Le transfert crée de la sorte un espace intermédiaire entre la maladie et la vie réelle, domaine à travers lequel s'effectue le passage de l'une à l'autre.

Sigmund Freud, Remémoration, répétition et perlaboration

vendredi 22 août 2014

J'ai recours à la notion de métacadre, ou cadre du cadre, pour rendre compte du fait que tout cadre est lui-même cadré par un cadre qui le contient, le soutient, l'empiète ou l'entrave. Cette notion est fort utile pour comprendre les rapports entre le cadre psychanalytique de la cure, le cadre psychanalytique de la supervision et le cadre psychanalytique de l'institution psychanalytique.

René Kaës, Un singulier pluriel

jeudi 21 août 2014

J'ai distingué six fonctions du cadre.

- La première est la fonction contenante décrite par Bleger lorsqu'il dit que le cadre est "récepteur de la symbiose", contient la "partie psychotique de la personnalité". A l'intérieur de cette première fonction, nous pouvons distinguer la contenance comme réceptacle ou comme contrainte, le dépôt, soit pure et simple consignation, soit lieu où l'on entrepose certains objets pour les conserver ou mettre à l'abri, et la crypte, qui reçoit le caché et l’archaïque.

- La deuxième fonction, de limitation, assure la distinction entre le "moi" et le "non-moi". Le cadre est le garant des limites du sujet, de son espace corporel et psychique.

- La troisième fonction du cadre est transitionnelle : frontière entre le moi et le non-moi, le cadre articule le dedans et le dehors, le cadre participe de cet espace qu'a conceptualisé Winnicott, où règnent la paradoxalité et l'indécidabilité. Trouvé-créé, le cadre n'est ni subjectivement conçu, ni objectivement perçu. Un des problèmes conséquents est celui du maintien de la dimension contractuelle du cadre confronté avec celui de son adéquation et de son aménagement. Ce problème définit en partie le contenu de ce que j'ai nommé analyse transitionnelle.

- Le cadre accomplit une quatrième fonction d'adossement et d'étayage, sur le modèle de l'appui sur l'objet d’arrière-plan ; les travaux de J. Grostein, J. Sandler et G. Haag ont mis en évidence le rôle de cet objet dans la formation du sentiment de sécurité et d'identité.

- La cinquième fonction est celle du "conteneur" : elle correspond à la fonction de figuration et de transformation des représentations d'objets et des affects en représentation de mots qui sont rendues possibles par le cadre.

- Lorsque ces cinq conditions sont remplies, le cadre peut exercer une sixième fonction, symbolisante, condition majeure de la formation de la pensée.

René Kaës, Un singulier pluriel

mercredi 20 août 2014

Il ne suffit pas de déceler les processus inconscients qui opèrent au sein d'un groupe, quelle que soit l'ingéniosité dont on sache alors faire preuve : tant qu'on place hors du champ de l'analyse l'image même du groupe, avec les fantasmes et les valeurs qu'elle porte, on élude en fait toute question sur la fonction inconsciente du groupe.

J.-B. Pontalis, Le petit groupe comme objet

lundi 18 août 2014

Ce que Freud a pensé du rêve ne décrit pas toutes les expériences oniriques dont peut rendre compte la psychanalyse. Le rêve n'est plus envisagé aujourd'hui seulement comme réalisation hallucinatoire d'un désir et comme voie royale d'accès à l'inconscient. Si nous continuons à comprendre le rêve à l'intérieur de l'espace de la réalité intrapsychique où il est nécessairement produit par un rêveur singulier, l'étude de ses conditions internes, de ses processus, de ses contenus et de son sens montre que le rêve est aussi une expérience créatrice, réparatrice, transformatrice.

René Kaës, Un singulier pluriel