vendredi 26 février 2021

Pour pouvoir contempler un arc-en-ciel, il faut d’abord endurer la pluie.

Proverbe chinois

jeudi 25 février 2021

J’aime le contraste, brouiller un peu les pistes et les repères. Le trop évident ne m’intéresse pas et puis, la vie, les choses, les gens sont complexes, constitués d’ombre et de lumière. Il y a dans “Pieds Nus”, du profane et du sacré, du chaos et de la sérénité, du vivant et du mort, de la souillure et de la pureté. Or, de cette rencontre inopportune naît une certaine harmonie. J’aime l’idée que ces univers puissent se compléter, s’équilibrer et finalement se réguler.

Emma Barthere, A la lumière des femmes par Julien Foulatier, Boum!Bang!, 30 janvier 2013

mercredi 24 février 2021

Une sortie, c'est une entrée qu'on prend dans l'autre sens.

Boris Vian, Traité de civisme

mardi 23 février 2021

La plus ancienne et la plus forte des émotions humaines est la peur, et le type de plus ancien et le plus fort de peur est la peur de l'inconnu.

Howard Phillips Lovecraft, Epouvante et surnaturel en littérature

lundi 22 février 2021

Les caractéristiques de l'expérience mystique ont été différenciées en sept types par Stace, en 1961. On peut y voir une description de l'expérience mystique universelle, une « expérience religieuse primordiale », dépassant et intégrant les clivages imposés par les religions « institutionnalisées ».

En voici la liste synthétique :

  • Qualité noétique : le mystique ressent ce qu'il vit comme une illumination ou un accès à la connaissance authentique : ses visions et pensées sont vécues comme appartenant à une réalité objective et indépendante, basée sur une connaissance directe et intuitive ;
  • Emotions profondément positives (la texture de l'univers est Amour) : des sentiments de grâce, de joie, de paix, de bonheur et d'harmonie ;
  • Sentiment du caractère sacré de la vie et de toutes choses : tout ce qui est appréhendé revêt une nature divine ;
  • L'Unité interne : tout est « Un » ; sentiment que derrière la multiplicité apparente du monde, il y a une unité qui est appréhendée lorsque la conscience se détache des formes sensorielles et des contenus conceptuels ; au bout du compte, le mystique sent que les frontières du soi se dissipent et il devient un avec une existence plus large que lui-même ; s'y associe le sentiment que toutes les choses et créatures sont reliées, et que toutes les choses sont vivantes ;
  • Transcendance des limites du temps et de l'espace : passé, présent et futur coexistent simultanément sur un axe vertical ; le mystique ressent que les notions de temps et d'espace ne sont plus applicables ;
  • Ineffabilité de l'expérience : il s'agit d'une difficulté à décrire par des mots l'expérience mystique, les concepts habituels semblant inadaptés ou insuffisants, pour des phénomènes se situant au-delà de toute description verbale ;
  • La paradoxalité : les canons de la logique sont remis en cause ; pour atteindre les royaumes du Divin, on doit laisser derrière nous notre rationalité habituelle ;
Pahnke (1963) rajoute deux autres catégories à cette liste :
  • Le caractère transitoire : la durée de l'état de conscience mystique est délimitée, et bien différenciée quand l'expérience est terminée ; c'est une différence importante entre la conscience mystique et la psychose ;
  • Des changements positifs durables dans les attitudes et les comportements : quand une personne traverse une expérience caractérisée par les huit catégories décrites ci-dessus, elle présente souvent des changements dans l'un ou moins des domaines suivants :
    • envers elle-même : intégration plus forte de la personnalité ; plus grand sentiment de valeur personnelle ; détente des mécanismes de défense de l'ego ; meilleure acceptation de soi ; plus grande foi dans la créativité personnelle : plus grand optimisme ;
    • envers les autres : plus grande sensibilité, tolérance, compassion et plus d'amour ;
    • envers la vie : changements de valeurs, de buts et de signification de la vie ; plus grande implication professionnelle ; perte de la peur de la mort ; appréciation plus grande envers la totalité de la création ;
    • envers l'expérience mystique elle-même : elle est ressentie comme ayant conduit à un apprentissage utile. Après être ressorti de cette expérience, bien des gens reconnaissent pour la première fois qu'ils sont le centre créatif de leur existence physique, qu'ils sont entièrement responsables de ce qu'ils font, autant par leurs pensées que par leurs actes ; leurs problèmes sont vécus comme le lieu par excellence où ils peuvent découvrir la sagesse et l'amour.
En effet, il existe, en dehors d'une expérience passagère, le transpersonnel au quotidien, qui se fait dans l'affrontement existentiel de la dure réalité de tous les jours et dans l'appel confiant au forces supérieures protectrices (Descamps, 1999).

Olivier Chambon et Michel Marie-Cardine, Les bases de la psychothérapie

vendredi 19 février 2021

S'il y a quelque chose de certain, c'est que la certitude se trompe.

Wilfred R. Bion, Bion à New York et à São Paulo

jeudi 18 février 2021

La psychanalyse ne conduit pas nécessairement à la santé, à un bien-être ou à un « mieux-être », elle reconnaît même de l'incurable dû à la condition humaine, un mal-être, une négativité, non de circonstance mais de structure. Par contre, correctement menée, elle pousse à découvrir ou inventer de nouveaux possibles et peut conduire à un « plus-de-vie », un « un plus-être » : être plus proche de son désir, de sa « vie propre », être dans plus de sentir, plus d'intensité, plus de liberté jaillissante... C'est en ce sens que la psychanalyse est une véritable expérience spirituelle, une preuve d'extension.. Freud, toujours en mouvement et évolution, avait commencé à le réaliser à la fin de sa vie. La psychanalyse est un voyage de découverte et de créativité dans l'in-time intimité de l' « l'être même du sujet », le  « sujet de la vie » et sa métamorphose intérieure, loin de toute démarche scientifique ou philosophique, de tout psychologisme ou quelconque fonction psy, qui ont aujourd'hui le vent en poupe et envahissent tout.

Alain Amselek, Le livre rouge de la psychanalyse

mercredi 17 février 2021

Et puis un jour on s'en fout, et ça fait du bien.

Anonyme

mardi 16 février 2021

Ce qui nous pousse à n'accorder aux philosophes, dans leur ensemble, qu'un regard où se mêlent méfiance et raillerie, ce n'est pas tant de découvrir à tout bout de champ combien ils sont innocents, combien de fois et avec quelle facilité ils se trompent et s'égarent, bref, quelle puérilité est la leur, quel enfantillage ; c'est de voir avec quel manque de sincérité ils élèvent un concert unanime de vertueuses et bruyantes protestations dès que l'on touche, même de loin, au problème de leur sincérité. Ils font tous comme s'ils avaient découvert et conquis leurs opinions propres par l'exercice spontané d'une dialectique pure, froide et divinement impassible (à la différence des mystiques de toute classe, qui, plus honnêtes et plus balourds, parlent de leur "inspiration"), alors que le plus souvent c'est une affirmation arbitraire, une lubie, une "intuition", et plus souvent encore un vœu très cher mais quintessencié et soigneusement passé au tamis, qu'ils défendent par des raisons inventées après coup. Tous sont, quoi qu'ils en aient, les avocats et souvent même les astucieux défenseurs de leurs préjugés, baptisés par eux "vérités".

Friedrich Nietzsche, Par-delà le bien et le mal

lundi 15 février 2021

Qui comprend invente.

Louis Scutenaire

vendredi 12 février 2021

Liste des choses à faire, aujourd'hui :

1. Respirer par le nez.

2. Ne rien précipiter.

3. Rester calme et centré.

4. Conserver son sens de l'humour.

5. Laisser aller ce que l'on ne peut pas contrôler.

6. Se rappeler que tout passe.

Nicole Bordeleau

mercredi 10 février 2021

L’homme qui se relève est encore plus fort que celui qui n’est pas tombé.

Viktor Frankl

mardi 9 février 2021

Le premier degré de la grandeur est d'être en réalité ce que nous semblons être.

Socrate

lundi 8 février 2021

Il extériorise ce qui déchire tout enfant (et adulte) intérieurement : le désir de vaincre et l'envie d'être bercé.

Anne Dufourmantelle, Chroniques

jeudi 4 février 2021

Ainsi, dans la séparation, l’objet s’éloignant jusqu’à n’être plus qu’un point à l’horizon, le Moi quitte son corps et le suit dans la fuite ; et les patients de se vivre comme n’existant plus, privés du sentiment de leur habitat en un corps qui n’est presque plus le leur et n’est plus qu’une sorte de dépouille sans existence, alors que leur âme endolorie continue à courir après l’objet qu’elle a perdu.

André Green, Le Corps, le sens

mercredi 3 février 2021

Les mots, c'est pire que des lance-pierres.

Michel Audiard

mardi 2 février 2021

Il lui était arrivé d'écrire qu'on devrait davantage « observer les minéraux, les cailloux, la lave pétrifiée, les fossiles, les roches » quand l'amour se retire ou meurt.

Robert Maggiori, préface à Chroniques, Anne Dufourmantelle

lundi 1 février 2021

Si j'étais psychiatre, au malade qui souffre d'angoisse, je conseillerais, dès l'apparition de la crise, de lire le poème de Baudelaire, de dire bien doucement le mot baudelairien dominateur, ce mot vaste qui donne calme et unité, ce mot qui ouvre un espace, qui ouvre l'espace illimité.

Gaston Bachelard, La Poétique de l'espace