Pour pouvoir contempler un arc-en-ciel, il faut d’abord endurer la pluie.
Proverbe chinois
J’aime le contraste, brouiller un peu les pistes et les repères. Le trop évident ne m’intéresse pas et puis, la vie, les choses, les gens sont complexes, constitués d’ombre et de lumière. Il y a dans “Pieds Nus”, du profane et du sacré, du chaos et de la sérénité, du vivant et du mort, de la souillure et de la pureté. Or, de cette rencontre inopportune naît une certaine harmonie. J’aime l’idée que ces univers puissent se compléter, s’équilibrer et finalement se réguler.
Emma Barthere, A la lumière des femmes par Julien Foulatier, Boum!Bang!, 30 janvier 2013
Les caractéristiques de l'expérience mystique ont été différenciées en sept types par Stace, en 1961. On peut y voir une description de l'expérience mystique universelle, une « expérience religieuse primordiale », dépassant et intégrant les clivages imposés par les religions « institutionnalisées ».
En voici la liste synthétique :
La psychanalyse ne conduit pas nécessairement à la santé, à un bien-être ou à un « mieux-être », elle reconnaît même de l'incurable dû à la condition humaine, un mal-être, une négativité, non de circonstance mais de structure. Par contre, correctement menée, elle pousse à découvrir ou inventer de nouveaux possibles et peut conduire à un « plus-de-vie », un « un plus-être » : être plus proche de son désir, de sa « vie propre », être dans plus de sentir, plus d'intensité, plus de liberté jaillissante... C'est en ce sens que la psychanalyse est une véritable expérience spirituelle, une preuve d'extension.. Freud, toujours en mouvement et évolution, avait commencé à le réaliser à la fin de sa vie. La psychanalyse est un voyage de découverte et de créativité dans l'in-time intimité de l' « l'être même du sujet », le « sujet de la vie » et sa métamorphose intérieure, loin de toute démarche scientifique ou philosophique, de tout psychologisme ou quelconque fonction psy, qui ont aujourd'hui le vent en poupe et envahissent tout.
Alain Amselek, Le livre rouge de la psychanalyse
Ce qui nous pousse à n'accorder aux philosophes, dans leur ensemble, qu'un regard où se mêlent méfiance et raillerie, ce n'est pas tant de découvrir à tout bout de champ combien ils sont innocents, combien de fois et avec quelle facilité ils se trompent et s'égarent, bref, quelle puérilité est la leur, quel enfantillage ; c'est de voir avec quel manque de sincérité ils élèvent un concert unanime de vertueuses et bruyantes protestations dès que l'on touche, même de loin, au problème de leur sincérité. Ils font tous comme s'ils avaient découvert et conquis leurs opinions propres par l'exercice spontané d'une dialectique pure, froide et divinement impassible (à la différence des mystiques de toute classe, qui, plus honnêtes et plus balourds, parlent de leur "inspiration"), alors que le plus souvent c'est une affirmation arbitraire, une lubie, une "intuition", et plus souvent encore un vœu très cher mais quintessencié et soigneusement passé au tamis, qu'ils défendent par des raisons inventées après coup. Tous sont, quoi qu'ils en aient, les avocats et souvent même les astucieux défenseurs de leurs préjugés, baptisés par eux "vérités".
Friedrich Nietzsche, Par-delà le bien et le mal
Ainsi, dans la séparation, l’objet s’éloignant jusqu’à n’être plus qu’un point à l’horizon, le Moi quitte son corps et le suit dans la fuite ; et les patients de se vivre comme n’existant plus, privés du sentiment de leur habitat en un corps qui n’est presque plus le leur et n’est plus qu’une sorte de dépouille sans existence, alors que leur âme endolorie continue à courir après l’objet qu’elle a perdu.
André Green, Le Corps, le sens
Si j'étais psychiatre, au malade qui souffre d'angoisse, je conseillerais, dès l'apparition de la crise, de lire le poème de Baudelaire, de dire bien doucement le mot baudelairien dominateur, ce mot vaste qui donne calme et unité, ce mot qui ouvre un espace, qui ouvre l'espace illimité.
Gaston Bachelard, La Poétique de l'espace