Si nous plaçons l’inceste, donc la sexualité, comme plaisir des plaisirs nécessitant l’invention d’une règle des règles, la castration apparaît bien comme le régulateur indispensable de la sexualité non seulement pour la vie sociale mais pour la croyance de l’individu en sa propre survie terrestre, aussi longue que possible. […] Le sens de la castration est donc bien symbolique : pas seulement par sa face érotique en relation avec la mère incestueuse du complexe d’Œdipe, mais aussi par sa face meurtrière, vectrice du désir de faire mourir celui qui s’oppose à ce plaisir incestueux. La castration apparaît comme une mesure qui évite la vengeance du talion en punition du désir parricide. Non par mansuétude, mais parce que les raisons du meurtre peuvent être multipliées. […] La sexualité est donc ici reconnue dans sa double valeur : celle de la différence des sexes et celle du rapport de la génération, c’est-à-dire de la perpétuation de la vie. L’inceste et la mort sont réunis à travers le symbole négatif de la castration.
André Green, Le complexe de castration
jeudi 29 septembre 2016
mercredi 28 septembre 2016
Là où il se rencontrent confiance et fiabilité, il y a un espace potentiel, espace qui peut devenir une aire infinie de séparation, espace que le bébé, l'enfant l'adulte peuvent remplir créativement en jouant, ce qui deviendra ultérieurement l'utilisation heureuse de l'héritage culturel.
Octave Mannoni, La Part du jeu
Octave Mannoni, La Part du jeu
mardi 27 septembre 2016
lundi 26 septembre 2016
vendredi 23 septembre 2016
Supposons qu’ayant deviné la représentation jadis refoulée par un de nos patients, nous la lui fassions connaître. Cette révélation n’aura d’abord aucune répercussion sur son état psychique et n’abolira surtout pas le refoulement ni ses conséquences, et peut-être en serons-nous surpris, puisque la représentation autrefois inconsciente est dès lors devenue consciente. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, cette idée refoulée sera à nouveau repoussée. Mais le patient a maintenant réellement une représentation sous deux formes différentes en diverses localités de son appareil psychique. En premier lieu, il a un souvenir auditif conscient de cette représentation par ce que nous en avons dit, en second lieu, il porte en lui, ainsi que nous le savons avec certitude, le souvenir inconscient, sous sa forme primitive, de ce qu’il a vécu. En réalité, le refoulement n’est levé que lorsque la représentation consciente a pu se mettre en relation, une fois les résistances surmontées, avec les traces mnésiques inconscientes. Ce n’est qu’après que celles-ci sont devenues conscientes qu’on aboutit au succès. Un examen superficiel pourrait faire croire que les représentations conscientes et inconscientes sont des enregistrements différents, topiquement séparés du même contenu. Mais la réflexion montre de suite que l’identité de la révélation faite au patient et du souvenir refoulé par celui-ci n’est qu’apparente. Le fait d’avoir entendu, et celui d’avoir d’abord vécu quelque chose, sont de nature psychologique absolument différente, même lorsque le contenu est identique.
Sigmund Freud, L'inconscient
Sigmund Freud, L'inconscient
vendredi 16 septembre 2016
mercredi 14 septembre 2016
Notre tâche à nous psychanalystes d'aujourd'hui n'est pas de répéter ce qu'a découvert Freud sur la crise de l'homme occidental à la fin de l'ère victorienne mais de trouver une réponse psychanalytique au malaise de l'homme dans la civilisation présente.
Didier Anzieu, Devenir psychanalyste aujourd'hui
Didier Anzieu, Devenir psychanalyste aujourd'hui
mardi 13 septembre 2016
lundi 12 septembre 2016
vendredi 9 septembre 2016
jeudi 8 septembre 2016
mercredi 7 septembre 2016
mardi 6 septembre 2016
lundi 5 septembre 2016
Rien d'étranger n'est entré en toi ; c'est une partie de ta propre vie psychique qui s'est dérobée à ta connaissance et à la domination de ta volonté. C'est pourquoi d'ailleurs tu es si faible pour te défendre ; tu combats avec une partie de tes forces contre l'autre partie ; tu ne peux pas mobiliser toutes tes forces comme contre un ennemi extérieur. Et ce n'est même pas la part la plus mauvaise ou la plus insignifiante de tes forces psychiques qui s'est ainsi opposée à toi et est devenue indépendante de toi. La responsabilité, je dois le dire, t'en incombe entièrement. Tu as surestimé tes forces quand tu as cru que tu pouvais faire de tes pulsions sexuelles ce que tu voulais, et que tu n'avais pas besoin de faire le moindre cas de leurs intentions. Alors elles se sont révoltées, et ont suivi leurs propres voies obscures pour échapper à la répression, elles se sont fait droit d'une manière qui ne peut plus te convenir. Comment elles y ont réussi, et par quelles routes elles ont cheminé, cela, tu ne l'as pas appris ; c'est seulement le résultat de ce travail, le symptôme, que tu ressens comme souffrance, qui est parvenu à ta connaissance. Tu ne le reconnais pas alors comme un rejeton de tes propres pulsions réprouvées, et tu ne sais pas qu'il s'agit là de leur satisfaction substitutive.
Sigmund Freud, Une difficulté de la psychanalyse
Sigmund Freud, Une difficulté de la psychanalyse
vendredi 2 septembre 2016
jeudi 1 septembre 2016
Les dix commandements paradoxaux
Kent M. Keith
- Les gens sont déraisonnables, illogiques et égocentriques. Aimez-les quand même.
- Si vous êtes désintéressé, les gens vous prêteront des motifs égoïstes et calculateurs. Soyez désintéressé quand même.
- Si vous réussissez, vous gagnerez de faux amis et de vrais ennemis. Réussissez quand même.
- Le bien que vous faites aujourd’hui sera oublié demain. Faites le bien quand même.
- L’honnêteté et la franchise vous rendent vulnérable. Soyez honnête et franc quand même.
- Ceux qui voient grand peuvent être anéantis par les esprits les plus mesquins. Voyez grand quand même.
- Les gens aiment les petites gens, mais préfèrent suivre les puissants. Luttez pour les petites gens quand même.
- Ce que vous avez mis des années à bâtir peut être détruit du jour au lendemain. Bâtissez quand même.
- Les gens ont besoin d’être secourus, mais certains se retourneront contre vous si vous les aidez. Aidez-les quand même.
- Si vous donnez au monde le meilleur de vous-même, vous risquez d’y laisser des plumes. Donnez le meilleur quand même.
Kent M. Keith
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