mardi 31 janvier 2012

Un guerrier de la lumière se décourage souvent.
Il pense que rien ne parviendra à susciter l'émotion qu'il espérait. Il passe des après-midi ou des nuits entières à tenir une position conquise, sans qu'aucun événement nouveau vienne raviver son enthousiasme.
Ses amis commentent: "peut-être sa lutte est-elle déjà terminée".
Le guerrier ressent douleur et confusion en écoutant ces paroles parce qu'il sait qu'il n'est pas parvenu là où il voulait. Mais il est têtu, et il n'abandonne pas ce qu'il a décidé de faire.
Alors, au moment où il s'y attend le moins, une porte s'ouvre.

Paulo Coelho, Manuel du guerrier de la lumière

lundi 30 janvier 2012

La théorie de la représentation, comme Freud le dit implicitement mais pas explicitement, a le mérite d'englober sous son chef trois données tout a fait hétérogènes : d'une part ce qu'il appelle le représentant psychique de la pulsion, d'autre part la représentation de chose, d'objet, et enfin la représentation de mot. Il y a là trois champs qui vont mettre en confrontation trois types de données : d'une part le corps, d'autre part le monde, et enfin autrui.

André Green, Un psychanalyste engagé

dimanche 29 janvier 2012

Plusieurs types de rationalité coexistent dans l'esprit humain et s'interpénètrent mutuellement. [...] La sagesse ne consiste pas à déclarer que la folie est condamnable, mais à reconnaître que, chez le plus sage, il y a encore beaucoup de folie, et que c'est peut-être une folie de vouloir être sage à tout prix.

André Green, La folie privée

vendredi 27 janvier 2012

Par processus tertiaires j'entends les processus qui mettent en relation les processus primaires et les processus secondaires de telle façon que les processus primaires limitent la saturation des processus secondaires et les processus secondaires celle des processus primaires.

André Green, Propédeutique : la métapsychologie revisitée

jeudi 26 janvier 2012

Guérison n'est peut-être pas le mot le plus approprié, mais on a le sentiment que le patient est sauvé.

André Green, Le travail du psychanalyste en psychothérapie

mercredi 25 janvier 2012

Il faut donc que l'analysé (ou l'analysant) admette que l'analyste est et n'est pas l'analyste.

André Green, Note sur les processus tertiaires

mardi 24 janvier 2012

En outre, le constant ressourcement de la pensée psychanalytique dans l'expérience psychanalytique donne une idée du temps qui, non seulement n'appartient qu'à elle, mais est inconnue en dehors d'elle. Nous la nommons le temps éclaté.

André Green, Le temps éclaté

lundi 23 janvier 2012

Comme le rêve - qui montre le désir accompli - trouve créance pendant le sommeil, il supprime le désir et rend le sommeil possible.

Sigmund Freud, Sur le rêve

dimanche 22 janvier 2012

La première question qui est posée au sujet du moi est la suivante : Y a-t-il un moi dès le début ? La réponse est que le début est quand le moi commence.

Donald W. Winnicott, Intégration du moi au cours du développement de l'enfant

samedi 21 janvier 2012

Aller au-delà des apparences, des évidences et des coïncidences.

Olivier Jarreton

vendredi 20 janvier 2012

L'aliénation, contrairement à la psychose, comporte et préserve un état de totale méconnaissance de la part de l'aliéné concernant l'accident survenu à sa pensée. En d'autres termes, "l'aliénation" est un concept qui n'est pensable que par un observateur extérieur. Le psychotique peut ignorer le terme "psychose" mais il lui reste possible de penser l'état de dépendance, d'exclusion, de conflit, de mutilation, imposé à son activité de pensée. L'aliénation présuppose un vécu non nommable, non percevable par celui qui le vit.

Piera Aulagnier, Les destins du plaisir, aliénation, amour, passion

jeudi 19 janvier 2012

Dans un certain sens, les interprétations sont décidées par le sujet à qui elles appartiennent, et ainsi se crée un sens quand le sujet et le psychanalyste s'accordent mutuellement sur la lucidité d'un narratif particulier.

Barnaby B. Barratt, Psychoanalysis and contemporary science

mercredi 18 janvier 2012

Le bonheur est parfois caché dans l'inconnu.

Victor Hugo, Margarita

mardi 17 janvier 2012

L'idée de moi-même, c'est moi.

Miguel de Unamuno, Le sentiment tragique de la vie

lundi 16 janvier 2012

Il y a dans la vie, des instants qui valent de mondes.

Jonathan Coe, La femme du hasard

dimanche 15 janvier 2012

Ici nous devons rappeler que le travail analytique consiste en deux pièces entièrement distinctes, qui se jouent sur deux scènes séparées et concernent deux personnages dont chacun est chargé d'un rôle différent.

Sigmund Freud, Constructions dans l'analyse

samedi 14 janvier 2012

Si notre regard portait au-delà des limites de la connaissance, et même plus loin que le halo de nos pressentiments, peut-être recueillerions-nous avec plus de confiance encore nos tristesses que nos joies. Elles sont des aubes nouvelles où l'inconnu nous visite.

Rainer Maria Rilke, Lettres à un jeune poète

vendredi 13 janvier 2012

Les erreurs ne se regrettent pas, elles s'assument.
La peur ne se fuit pas, elle se surmonte.
L'amour ne se crie pas, il se prouve.

Simone Veil

jeudi 12 janvier 2012

L'enfance est un voyage oublié.

Jean de La Varende, Le Centaure de Dieu

mercredi 11 janvier 2012

Il n'est pas facile de comprendre comment s'y prendre pour retirer à une pulsion la satisfaction [qui lui est attachée].

Sigmund Freud, Malaise dans la civilisation

mardi 10 janvier 2012

Mon hypothèse est que chaque rêve, en tant qu'objet de l'analyse, renvoie au corps maternel.

J.-B. Pontalis, Entre le rêve et la douleur

lundi 9 janvier 2012

[...] ni mien ni tien : lien.

André Green, Narcissisme de vie, narcissisme de mort

dimanche 8 janvier 2012

Femme phallique, mère phallique

Femme fantasmatiquement pourvue d'un phallus. une telle image peut prendre deux formes principales selon que la femme est représentée soit comme porteuse d'un phallus externe ou d'un attribut phallique soit comme ayant conservé à l'intérieur d'elle-même le phallus masculin.

Jean Laplanche et J.-B. Pontalis, Vocabulaire de la psychanalyse

samedi 7 janvier 2012

C'est déjà moins souffrir que de savoir pourquoi l'on souffre.

Saint Augustin

vendredi 6 janvier 2012

L'idée est que les faux pas sont extrêmement précieux parce que la manière de négocier les réparations et de corriger les ratés est l'une des plus importantes façons d'être ensemble qui deviennent implicitement connues.

Daniel N. Stern, Le moment présent en psychothérapie

jeudi 5 janvier 2012

Le complexe d'Oedipe est le problème de la sexualité infantile, et, dans toutes les sociétés, il n'est rien d'autre que cela. Le problème est pourtant le même, quelle que soit la manière de le résoudre. Il consiste dans le fait que la différenciation sexuelle entre fille et garçon inscrit dans la vie émotionnelle une construction symbolique des rapports personnels, et que l'analyse de cette construction fait apparaître une borne affective de l'éthique fondée sur le rapport de l'être humain à son origine. Telle est la situation problématique de l'enfance humaine. Tout le reste, tout ce qui se raconte dans les fantasmes n'est que réponse à cette situation problématique, la réponse étant variable suivant chaque individu (fût-ce à l'intérieur d'une même culture).

Marie-Cécile et Edmond Ortigues, Oedipe africain

mercredi 4 janvier 2012

Depuis ses origines, la psychanalyse brasse le matériel des fantasmes.

Jean Laplanche et J.-B. Pontalis, Fantasme originaire, fantasme des origines, origine du fantasme

mardi 3 janvier 2012

La vérité est une erreur rectifiée.

Serge Viderman, La construction de l'espace analytique

lundi 2 janvier 2012

Chaque fois qu'on me demande de choisir entre deux voies, je n'hésite jamais : je prends la troisième !

Woody Allen

dimanche 1 janvier 2012

C’est en quoi la relation duelle, dont on a beaucoup parlé, est insuffisante. Je ne dis pas qu'elle n'existe pas mais je dis qu'elle est une illusion, parce que Winnicott a dit : "Un bébé ça n'existe pas", et après je dis : "un bébé et une maman, ça n'existe pas." Parce que s'il n'y a pas de papa dans la tête de la maman ça ne bouge pas, ça tourne en rond dans la circularité et dans la clôture.

André Green, La cure parlante et le langage