mercredi 24 décembre 2014

Ce que nous faisons en analyse, c'est, à mon avis, donner à ceux qui viennent nous voir la possibilité d'accroître leur sentiment de liberté. De quelle manière ? En libérant les forces présentes en eux-mêmes, afin qu'il profitent de la vie non comme des gens terrorisés cherchant la sécurité à tout prix, ni comme des pécheurs repentis, mais comme des êtres humains qui sont inhibés par quelque chose qui les fait aller de l'avant, en quête de ce qu'ils valorisent. L'analyse devrait développer leur capacité à investir quelque chose. Nous n'avons pas à leur dire quoi, ils le découvriront... En d'autres mots, l'analyse devrait améliorer ce que le patient a déjà, ou lui donner la possibilité de découvrir que la vie vaut la peine d'être vécue.

(traduction Ana de Staal)

André Green, entretien avec Lesley Cadwell, New Formations n° 26, 1995

mardi 23 décembre 2014

Le symptôme arrive tout d’abord dans la vie mentale du patient comme un hôte indésirable ; il n’a aucune raison de l’accueillir. Et c’est bien pour cela qu’avec le temps il peut s’évanouir si aisément, comme de son propre gré. Au départ, il n’est d’aucune utilité pour la gestion interne du mental mais souvent il parvient secondairement à s’en trouver une : l’un ou l’autre flux mental, ou quoi que ce soit, trouve expédient de s’en servir. De cette manière, le symptôme obtient une fonction secondaire et, pour ainsi dire, s’inscruste dans la vie mentale du patient.

Sigmund Freud, Fragment d'une analyse d'hystérie, Dora

lundi 22 décembre 2014

La Croix : Depuis vingt ans d’exercice, qu’est-ce qui vous marque le plus ?

L’attachement des patients à leur souffrance. Certes, ils demandent de l’aide et veulent être libérés au plus vite de leurs symptômes. Mais si, par magie, cela pouvait être le cas, ils s’effondreraient aussitôt, car la plupart sont attachés à leurs souffrances et aux mécanismes de défense qu’ils ont mis en place pour s’épargner une angoisse bien pire. D’où les résistances inconscientes qu’ils opposent au travail analytique par crainte du vide.

Anne-Marie Saunal, La Croix du 12 septembre 2013

vendredi 19 décembre 2014

« Tante, dis-moi quelque chose, j’ai peur, parce qu’il fait si noir. » La tante lui répondit : « À quoi cela te servira-t-il, puisque tu ne peux pas me voir. – Ça ne fait rien, répondit l’enfant, du moment que quelqu’un parle, il fait clair. »

Sigmund Freud, Introduction à la psychanalyse

jeudi 18 décembre 2014

Ennuyer (boring) et ennui (boredom) chez Winnicott

L'hypothèse que je vais développer ici c'est que "boring" - ennuyer, engendrer l'ennui - a la qualité de la tendance antisociale ce qui sous-entend une demande et un espoir, alors que "boredom" - l'ennui - est une humeur organisée et défensive et une structure psychique.

Masud R. Khan, préface à Fragment d'une analyse

mercredi 17 décembre 2014

On peut dire, sans trop d'exagération, que la persona est ce que quelqu'un n'est pas en réalité, mais ce que lui-même et les autres pensent qu'il est.

Carl Gustav Jung, L'âme et le soi

mardi 16 décembre 2014

Ecologique (PNL)

Qui est cohérent avec le fonctionnement global d'une personne ou d'un système et respecte son équilibre.

Alain Cayrol et Josiane de Saint-Paul, Derrière la magie

lundi 15 décembre 2014

Psychothérapie de soutien

Séances individuelles destinées à apporter une écoute empathique, une guidance, un soutien et la facilitation d'une alliance par un soignant soigneusement désigné.

Yvonne Burnand, Antonio Andreoli et al., Psychiatric Services, 53, 2002

vendredi 12 décembre 2014

La reconnaissance réciproque risque de ne jamais en finir avec la méconnaissance au sens de déni de la reconnaissance.

Paul Ricœur, Parcours de la reconnaissance

jeudi 11 décembre 2014

Ainsi la découverte de base de la psychothérapie me semble, si nos observations ont une valeur quelconque, que nous n'avons pas à avoir peur d'être "seulement" Homo sapiens.

Carl R. Rogers, Le développement de la personne

mercredi 10 décembre 2014

Quand on aime, l’amour est trop grand pour pouvoir être contenu tout entier en nous ; il irradie vers la personne aimée, rencontre en elle une surface qui l’arrête, le force à revenir vers son point de départ ; et c’est ce choc en retour de notre propre tendresse que nous appelons les sentiments de l’autre et qui nous charme plus qu’à l’aller, parce que nous ne connaissons pas qu’elle vient de nous.

Marcel Proust, A la recherche du temps perdu

mardi 9 décembre 2014

Les cas qui sont consacrés dès le départ à des objectifs scientifiques et qui sont traités en conséquence s'en ressentent dans leurs résultats ; alors que les cures les plus efficaces sont celles où l'on procède, pour ainsi dire, sans aucun objectif en vue, où l'on se laisse surprendre quand ils prennent une tournure nouvelle et que l'on aborde l'esprit ouvert, libre de tout présupposé.

Sigmund Freud, Conseils aux médecins sur le traitement psychanalytique

vendredi 5 décembre 2014

Les pulsions

C'est une structure à la limite entre psyché et soma qui implique une mesure du travail de la psyché du fait de ses connexions au corps ;

C'est une excitation permanente qui peut seulement s'arrêter par gratification ;

La pulsion est liée à l'expérience de base plaisir - déplaisir, et organise le désir, les souhaits, les fantasmes ;

Le plus souvent, la pulsion a besoin d'un objet pour sa satisfaction ;

Elle représente l'expérience (la pulsion est représentative) de l'excitation corporelle et s'exprime par des représentations : principalement la représentation de chose ou d'objet et la représentation de mot. Les deux sont combinées dans le concept de représentant.

André Green, Jouer avec Winnicott

mercredi 3 décembre 2014

Si deux personnes se trouvent seules ensemble de façon répétée, une sorte de lien émotionnel se développera entre elles.

Phyllis Greenacre, Journal of the American Psychoanalytic Association (1954)

mardi 2 décembre 2014

Hypertélie

De hyper, trop et de télie, le but = le dépassement du but recherché.

Un exemple classique en est le développement excessif des défenses des mammouths (recourbées vers l'intérieur) qui ont fini par leur perforer la mâchoire au lieu de les protéger.

Serge Ginger, Psychothérapie : état des lieux in L'art d'aider (II), Revue de la psychologie de la motivation, n° 35, juin 2003

lundi 1 décembre 2014

Autonomie (AT)

Pas de définition précise ici, l'autonomie s'acquiert avec la sortie de notre scénario de vie.

Trois composants de l'autonomie :

  • conscience claire
  • spontanéité
  • aptitude à l'intimité

Ian Stewart et Vann Joines, Manuel d'analyse transactionnelle