jeudi 30 juin 2016

Héraclite dit quelque part que tout passe et que rien ne demeure ; et, comparant les existants au flux d'un fleuve, il dit que l'on ne saurait entrer deux fois dans le même fleuve.

Platon, Cratyle

mercredi 29 juin 2016

Celui qui tente d'apprendre dans des livres le noble jeu des échecs ne tarde pas à découvrir que, seules, les manœuvres de début et de la fin permettent de donner de ce jeu une description schématique complète, tandis que son immense complexité dès après le début de la partie, s'oppose à toute description. Ce n'est qu'en étudiant assidûment la façon de jouer des maîtres en la matière que l'on peut combler les lacunes de son instruction. Les règles auxquelles reste soumise l'application pratique du traitement analytique comportent les mêmes restrictions.

Sigmund Freud, La technique psychanalytique

mardi 28 juin 2016

Pour étayer ma thèse, je voudrais me référer aux réflexions de Hans-Jürgen Wirth sur le concept de trauma collectif et d’identité collective. Par identité collective, Wirth entend l’aspect de notre identité qui se réfère au collectif auquel nous nous sentons appartenir et qui, pour nos valeurs, nos convictions et nos émotions, revêt une signification centrale. Cette identité collective peut être blessée et traumatisée, même quand l’individu n’a pas directement été blessé physiquement ou psychiquement, c’est-à-dire que l’individu reste sain, mais qu’il est perturbé, voire traumatisé sur le plan de son identité collective. Toute identité durable est liée à une mémoire personnelle et collective, et à des souvenirs. Tandis que la mémoire personnelle est ancrée dans le cerveau et se maintient à travers les échanges sociaux auxquels la personne prend part, la mémoire collective n’a pas de substrat neuronal, et on en "hérite" sous une forme symbolique qui est objectivée par le truchement des mythes, textes, règles, lois, chansons entre autres, c’est-à-dire qu’elle est transmise de façon extéropsychique.

Ingo Rath, Les phases de développement de l'analyse transactionnelle, d'Éric Berne à nos jours

lundi 27 juin 2016

On n'est pas un bon analyste parce qu'on a eu une bonne analyse, ni à l'abri de l'erreur parce qu'on connaît ses points faibles.

Thomas Szasz, L'éthique de la psychanalyse

vendredi 24 juin 2016

Winnicott apporte une contribution essentielle concernant la sensibilité parentale avec l'affirmation souvent mal comprise et quelque peu paradoxale selon laquelle l'état d'être en relation avec autrui naît à partir de l'expérience d'être seul en présence d'une autre personne (Winnicott 1958).

Peter Fonagy, Théorie de l'attachement et psychanalyse

jeudi 23 juin 2016

C'est en voyant un moustique se poser sur ses testicules qu'on réalise que tous les problèmes ne peuvent pas se résoudre par la violence.

Proverbe chinois

lundi 20 juin 2016

En attendant, tenez pour acquis que la vie sexuelle ou, comme nous le disons, la fonction de la libido, loin de surgir toute faite, loin même de se développer, en restant semblable à elle-même, traverse une série de phases successives entre lesquelles il n’existe aucune ressemblance, qu’elle présente par conséquent un développement qui se répète plusieurs fois, à l’instar de celui qui s’étend de la chrysalide au papillon.

Sigmund Freud, Conférences d'introduction à la psychanalyse

vendredi 17 juin 2016

Plus je traite de malades, plus s'enracine en moi la conviction que le médecin ne contribue que pour une part infirme à la guérison de ses patients ; c'est le malade qui se guérit lui-même et le devoir du médecin, du psychanalyste comme des autres, consiste à deviner la ruse momentanément employée par le ça pour pouvoir rester malade. Car c'est une erreur de croire que le malade se rend chez son médecin pour se faire soigner. Il n'y a qu'une partie de son ça disposée à guérir, l'autre s'entête dans la maladie et guette sournoisement l'occasion d'obliger le médecin à lui nuire.

Georg Groddeck, Le livre du ça

jeudi 16 juin 2016

Ce sont les δαίμωυ καί τΰχη qui déterminent le destin de tout être humain, rarement voire jamais, l'une seulement de ces deux forces.

Sigmund Freud, La technique psychanalytique

mercredi 15 juin 2016

[...] mais je place la recherche de la vérité au-dessus de tout, car elle seule peut nous lier sans regret et nous faire aimer les uns les autres sans crainte de trahison.

Michel Juffé, Sigmund Freud - Benedictus de Spinoza, Correspondance 1676-1938

mardi 14 juin 2016

Le fondement d'une structure saine et stable est certainement à rapporter à la fiabilité de la mère interne, mais cette capacité est elle-même soutenue par l'individu. Il est vrai que les gens passent leur vie à porter le réverbère sur lequel ils s'appuient, mais quelque part au commencement, il doit y avoir un réverbère qui tient tout seul, sinon il n'y a pas d'introjection de la fiabilité.

Donald W. Winnicott, Lettres vives

lundi 13 juin 2016

Un arbre qui tombe fait plus de bruit qu'une forêt qui pousse.

Proverbe africain

vendredi 10 juin 2016

Si c'est avec les yeux du coeur que l'on voit l'invisible, c'est avec le regard de la compassion que l'on accueille l'indicible.

Jacques Salomé, Un océan de tendresse

jeudi 9 juin 2016

La rupture avec soi est le plus court chemin pour aller à soi.

Christian Bobin, La part manquante

mercredi 8 juin 2016

Les sujets humains vont à des groupes de la même façon que dans leur sommeil ils rentrent en rêve. Au point de vue de la dynamique psychique, le groupe, c'est un rêve.

Didier Anzieu, le Moi-peau

mardi 7 juin 2016

La pathologie de la théorie c'est de la prendre pour la vérité.

Octave Mannoni, Un commencement qui n'en finit pas

lundi 6 juin 2016

Les paradoxes d'aujourd'hui sont les préjugés de demain.

Marcel Proust, Les Plaisirs et les Jours

vendredi 3 juin 2016

On ne peut s'empêcher de vieillir, mais on peut s'empêcher de devenir vieux.

Henri Matisse

jeudi 2 juin 2016

Souciez-vous de ce que les gens pensent et vous serez toujours leur prisonnier.

Lao-tseu, Tao Te King

mercredi 1 juin 2016

Connais ton masculin, garde ton féminin, deviens le ravin du monde.

Lao-tseu, Tao Te King