vendredi 30 septembre 2011

L'identification projective consiste dans le clivage par le patient d'une partie de sa personnalité et la projection de celle-ci dans un objet où elle s'installe, parfois en tant que persécuteur, laissant la psyché dont elle a été séparée appauvrie d'autant.

Wilfred R. Bion, Réflexion faite

jeudi 29 septembre 2011

Il y a des couches profondes du psychisme auxquelles on n'accède pas avec la technique d'association de mots, parce qu'elles se trouvent en deçà de la formulation linguistique.

Jacob Levy Moreno, Psychothérapie de groupe et psychodrame

mercredi 28 septembre 2011

Stanislas Tomkiewicz, qui a tenté deux fois de se suicider avant de devenir un grand psychiatre ; Jacques Salomé, qui s’est battu contre une tuberculose osseuse ; Patricia Corre, ancienne alcoolique… Pour son livre Plus fort que le destin, (Anne Carrière, 2002) notre collaboratrice Valérie Colin-Simard a recueilli neuf témoignages. A partir de ces histoires singulières, elle a repéré sept "pierres de reconstruction" qui leur ont permis de s’en sortir :

1. Abandonner son statut de victime, pour que le désir de revivre émerge.
2. Admettre l’impossibilité de s’en sortir seul.
3. Chercher de l’aide (réintégration professionnelle, aide psychologique, etc.)
4. Se réconcilier avec ses émotions, repérer ce que l’on aime et ce que l’on déteste pour pouvoir bâtir une nouvelle identité.
5. Retrouver le goût de la réalité en acceptant de replonger dans le quotidien (ménage, tri du courrier, etc.).
6. S’éloigner de son environnement d’origine, "paralysant", pour prendre le chemin d’une nouvelle et authentique autonomie.
7. Accéder à la spiritualité et trouver un nouveau sens à sa vie (tenir de nouvelles promesses, aider les autres, etc.).

Sonya Mellah, Comment ont-ils fait ? Psychologies Magazine n° 206, mars 2002

mardi 27 septembre 2011

Si le diagnostic vous échappe, c'est que le patient est probablement paranoïde.

Eric Berne, Principes de traitement psychothérapeutique en groupe

lundi 26 septembre 2011

Le grand élément éthique dans le travail psychanalytique est la vérité et encore la vérité, et ceci devrait suffire à la plupart des gens. Le courage et la vérité sont ce dont ils manquent le plus.

Sigmund Freud, Lettre à James Jackson Putnam du 30 mars 1914

dimanche 25 septembre 2011

Le jour où je me suis aimé pour de vrai,
j’ai compris qu’en toutes circonstances,
j’étais à la bonne place, au bon moment.
Et alors, j’ai pu me relaxer.
Aujourd’hui je sais que cela s’appelle… l’Estime de soi.

Le jour où je me suis aimé pour de vrai,
j’ai pu percevoir que mon anxiété et ma souffrance émotionnelle
n’étaient rien d’autre qu’un signal
lorsque je vais à l’encontre de mes convictions.
Aujourd’hui je sais que cela s’appelle… l’Authenticité.

Le jour où je me suis aimé pour de vrai,
J’ai cessé de vouloir une vie différente
et j’ai commencé à voir que tout ce qui m’arrive
contribue à ma croissance personnelle.
Aujourd’hui, je sais que cela s’appelle… la Maturité.

Le jour où je me suis aimé pour de vrai,
j’ai commencé à percevoir l’abus
dans le fait de forcer une situation ou une personne,
dans le seul but d’obtenir ce que je veux,
sachant très bien que ni la personne ni moi-même
ne sommes prêts et que ce n’est pas le moment…
Aujourd’hui, je sais que cela s’appelle… le Respect.

Le jour où je me suis aimé pour de vrai,
j’ai commencé à me libérer de tout ce qui n’était pas salutaire,
personnes, situations, tout ce qui baissait mon énergie.
Au début, ma raison appelait cela de l’égoïsme.
Aujourd’hui, je sais que cela s’appelle… l’Amour propre.

Le jour où je me suis aimé pour de vrai,
j’ai cessé d’avoir peur du temps libre
et j’ai arrêté de faire de grands plans,
j’ai abandonné les méga-projets du futur.
Aujourd’hui, je fais ce qui est correct, ce que j’aime
quand cela me plait et à mon rythme.
Aujourd’hui, je sais que cela s’appelle… la Simplicité.

Le jour où je me suis aimé pour de vrai,
j’ai cessé de chercher à avoir toujours raison,
et je me suis rendu compte de toutes les fois où je me suis trompé.
Aujourd’hui, j’ai découvert … l’Humilité.

Le jour où je me suis aimé pour de vrai,
j’ai cessé de revivre le passé et de me préoccuper de l’avenir.
Aujourd’hui, je vis au présent, là où toute la vie se passe.
Aujourd’hui, je vis une seule journée à la fois.
Et cela s’appelle… la Plénitude.

Le jour où je me suis aimé pour de vrai,
j’ai compris que ma tête pouvait me tromper et me décevoir.
Mais si je la mets au service de mon cœur,
elle devient une alliée très précieuse !
Tout ceci, c’est… le Savoir vivre.

Kim et Alison Mc Millen, When I love myself enough

samedi 24 septembre 2011

Lorsque nous voyons souffrir quelqu'un, nous saisissons volontiers l'occasion offerte de prendre possession de lui. C'est là, par exemple, ce que fait l'homme charitable et compatissant, lui aussi croit éprouver de l'amour dès qu'il désire une nouvelle possession et il y trouve du plaisir comme à l'appel d'une nouvelle conquête.

Friedrich Nietzsche, Le Gai Savoir

vendredi 23 septembre 2011

L'exercice du langage nécessite l'existence de trois personnes, non de deux seulement.

Tzevtan Todorov, "Freud sur l'énonciation", Langages n° 17, 1970 pp. 34-41

jeudi 22 septembre 2011


On pourrait presque dire qu'une hystérie est une œuvre d'art déformée, qu'une névrose obsessionnelle est une religion déformée, et un délire paranoïaque, un système philosophique déformé.

Sigmund Freud, Totem et tabou

mercredi 21 septembre 2011

Il est commode de pouvoir être chaos pour commencer.

Paul Klee

mardi 20 septembre 2011

Rien n'est plus difficile à faire admettre à un patient que l'existence d'un plaisir inconscient dans la douleur.

André Green, Pourquoi les pulsions de destruction ou de mort ?

lundi 19 septembre 2011

Time and the hour run through the roughest day.

Le temps et les heures avancent à travers la plus mauvaise journée.

William Shakespeare, Macbeth (I.3.146-147)

dimanche 18 septembre 2011

Lorsque vous êtes joyeux, sondez votre coeur, et vous découvrirez que ce qui vous donne de la joie n'est autre que ce qui causait votre tristesse.
Lorsque vous êtes tristes, examinez de nouveau votre coeur. Vous verrez qu'en vérité vous pleurez sur ce qui fit vos délices.

Khalil Gibran, Le prophète

samedi 17 septembre 2011

A Marija

Qui supporte son mari
et son étrange profession

Theodor Reik, Ecouter avec la troisième oreille

vendredi 16 septembre 2011


Chaque fois qu'il y a du grandiose, il y a de la souffrance derrière.

Jean-Marc Henriot

jeudi 15 septembre 2011

Le mode de pensée qui a généré un problème ne peut être celui qui va le résoudre.

Albert Einstein

mercredi 14 septembre 2011

Je préfère rendre l'espoir possible plutôt que de rendre le désespoir convaincant.

Amory Lovins

mardi 13 septembre 2011

Le temps n'aide pas à oublier mais seulement à s'habituer.

Agnès Ledig, Juste avant le bonheur

lundi 12 septembre 2011


Peut-être quelqu'un devient-il adulte lorsqu'il a enfin intériorisé le personnage de son père ?

Jean-Marie Apostolidès, La vie secrète du père de Tintin, Hors-série de l'Express n° 5, décembre 2009

dimanche 11 septembre 2011

Chaque intervention doit être considérée à partir de huit points de vue : les résistances du patient, ses défenses, son transfert, ses jeux psychologiques, ses symptômes, ses atouts, ses buts thérapeutiques et vos buts thérapeutiques.

Eric Berne, Principes de traitement psychothérapeutique en groupe

samedi 10 septembre 2011

Si nous ne dormons pas c'est pour guetter l'aurore. Qui prouvera qu'enfin nous vivons au présent.

Robert Desnos, Etat de veille

vendredi 9 septembre 2011


Il n'y a pas plus œdipiens que les [psychanalystes] français. Ils restent très attachés au complexe et à son dépassement. Leur modèle freudien reste dur comme du roc. Je crois pourtant que la psychanalyse étrangère s'est recentrée sur l'identification à autrui, les effets d'empathie, le partage. Hors de France, beaucoup ne parlent plus d'Oedipe. Pour moi, Oedipe, c'est le petit enfant qui se demande ce que font ses parents ensemble, quel est leur secret. Il peut avoir des fantasmes avec le papa ou la maman, mais ce qui se passe entre eux reste un mystère. Il n'a pas les outils conceptuels pour le penser. Oedipe n'est pas un interdit, c'est un impensable.

Daniel Widlöcher, propos recueillis par Jean-François Marmion, Le Cercle psy n° 1, juin/juillet/août 2011

jeudi 8 septembre 2011


En nous attachant à une école théorique, nous faisons partie d’une famille, nous sommes moins seuls face aux incertitudes qui nous assaillent tous les jours. (...) L’idéal serait de tenir dans le même respect que les nôtres les théories des autres ; cela nous permettrait de mieux percevoir les limites de nos propres modèles et leur prégnance.

Joyce McDougall, Quelles valeurs pour la psychanalyse ?

mercredi 7 septembre 2011

Nous naissons pour ainsi dire provisoirement quelque part ; c'est peu à peu que nous composons en nous le lieu de notre origine, pour y naître après coup, et chaque jour plus définitivement.

Rainer Maria Rilke, Lettres milanaises, 23 janvier 1923

mardi 6 septembre 2011

Nous nous sommes rendu compte que nombre de thérapeutes sont d'accord sur le fait que le "profil du client typique" est en train de changer. En bref, lorsque Berne publia ses premiers écrits, ce client typique était censé être un individu inhibé, prisonnier des règles et nécessitant le "solvant" symbolique qu'était la thérapie pour assouplir les limites de son scénario. A l'aube du XXIe siècle, le "client type" est quelqu'un qui n'a pas besoin de "solvant" mais plutôt d'une "colle forte" : c'est-à-dire, une façon d'intégrer et de construire son sens de soi dans le monde. Nous avons tous deux reconnu que nos clients semblent fréquemment souffrir d'un trouble du sens de soi, avec souvent des désordres de nature "borderline" et/ou narcissique et que l'étiologie sous-jacente à ces processus reflétait des traits schizoïdes afférents à ces zones du soi dissimulées ou en quelque sorte séquestrées.

Helena Hargaden et Charlotte Sills, L'analyse transactionnelle : une perspective relationnelle

lundi 5 septembre 2011

A présent je voudrais vous proposer mes réflexions sur l’évolution de la psychanalyse pendant ces dernières décennies : mon hypothèse est que nous voyons au sein de la psychanalyse le même mouvement que dans notre société. Je vous rappelle que nous appelons notre ère « postmoderne » et ceci un peu partout dans le monde depuis le début des années 80. La post-modernité, dont on parle en sociologie, politique, art, architecture, littérature et philosophie, se caractérise par la fin des méta-récits émancipatoires et des repères utopistes de la modernité. La pensée post-moderne récuse toute conception d’une vérité universelle religieuse, politique ou philosophique. La science dans une société post-moderne renonce à son idéal normatif de réalité et de vérité au profit de la prévisibilité des résultats. L’activité humaine tend à se justifier par le paradigme général de la résolution de problème. Ainsi la communication et la négociation remplacent les préconceptions religieuses, mythiques, philosophiques, morales ou politiques d’avant. Les critiques de la pensée post-moderne lui reprochent que son attitude profondément anti-idéologiste en faveur de la libre circulation des idées, des informations, de la marchandise, des identités, constituerait elle-même une idéologie.

Susann Heenen-Wolff, De la loi symbolique à la capacité narrative : changement de paradigme en psychanalyse ? Revue belge de psychanalyse n° 47

dimanche 4 septembre 2011

La sagesse est de ne pas s'agglomérer, mais dans la création et la nature communes, de trouver notre nombre, notre réciprocité, nos différences, notre passage, notre vérité, et ce peu de désespoir qui en est l'aiguillon et le mouvant brouillard.

René Char, La parole en archipel

samedi 3 septembre 2011

Wir haben die Kunst, damit wir nicht an der Wahrheit zugrunde geben.

Nous avons l'art, grâce auquel nous ne serons pas détruits par la vérité.

Friedrich Nietzsche, La volonté de puissance

vendredi 2 septembre 2011


Il vaut mieux penser le changement que changer le pansement.

Pierre Dac

jeudi 1 septembre 2011

Nous avons tendance à oublier que nous sommes bien plus habitués à l'analyse que le patient.

Wilfred R. Bion, Séminaires cliniques