Être surdoué est peut-être finalement, d'abord penser avec son cœur, bien avant de penser avec sa tête.
Jeanne Siaud-Facchin, Trop intelligent pour être heureux ?
Je voudrais parfois entrer dans une maison au hasard, m’asseoir dans la cuisine et demander aux habitants de quoi ils ont peur, ce qu'ils espèrent et s'ils comprennent quelque chose à notre présence commune sur terre. On m'a assez dressé pour que je retienne cet élan qui pourtant me semble le plus naturel du monde.
Christian Bobin, Ressusciter
[...] contrairement à ce que la vulgate contemporaine nous clame, on ne sait jamais vraiment ce qu’on veut, enfin si, une chose, son contraire et ni l’une ni l’autre. Arrangeons-nous avec ça pour prendre des décisions que l’on qualifiera après-coup comme rationnelles !
Marcel Sanguet, « Je suis désolé madame », Blog consacré à la série "En thérapie", site des éditions Erès
Je suis comme je suis
Je suis faite pour plaire
Et n'y puis rien changer
Mes lèvres sont trop rouges
Mes dents trop bien rangées
Mon teint beaucoup trop clair
Mes cheveux trop foncés
Et puis après ?
Qu'est-ce que ça peut vous faire ?
Je suis comme je suis
Je plais à qui je plais
Je suis comme je suis
Je suis faite comme ça
Quand j'ai envie de rire
Oui, je ris aux éclats
J'aime celui qui m'aime
Est-ce ma faute à moi
Si ce n'est pas le même
Que j'aime chaque fois ?
Je suis comme je suis
Je suis faite comme ça
Que voulez-vous de plus ?
Que voulez-vous de moi ?
Qu'est-ce que ça peut vous faire
Ce qui m'est arrivé ?
Oui, j'ai aimé quelqu'un
Et quelqu'un m'a aimée
Comme les enfants qui s'aiment
Simplement savent aimer
Aimer, aimer
Pourquoi me questionner ?
Je suis là pour vous plaire
Et n'y puis rien changer
Je suis comme je suis
Je suis faite comme ça
Quand j'ai envie de rire
Oui, je ris aux éclats
J'aime celui qui m'aime
Est-ce ma faute à moi
Si ce n'est pas le même
Que j'aime chaque fois?
Je suis comme je suis
Je suis faite comme ça
Que voulez-vous de plus ?
Que voulez-vous de moi ?
Chanson de Juliette Gréco, Paroles de Jacques Prévert
La part à la fois gravide et lourde, éthéré et onirique de la réalité humaine (et peut-être de la réalité du monde) a été prise en charge par l'irrationnel, part maudite, part bénie où la poésie gorgeait et dégorgeait ses essences, qui, filtrées et distillées un jour, pourraient et devraient s'appeler science.
Edgar Morin, Introduction à la pensée complexe