jeudi 24 décembre 2020

Il y a des jours, des mois, des années interminables où il ne se passe presque rien. Il y a des minutes et des secondes qui contiennent tout un monde.

Jean d'Ormesson, Voyez comme on danse

mercredi 23 décembre 2020

Que la force me soit donnée de supporter ce qui ne peut être changé et le courage de changer ce qui peut l'être mais aussi la sagesse de distinguer l'un de l'autre.

Marc-Aurèle

mardi 22 décembre 2020

Dans les personnes que nous aimons, il y a, immanent à elles, un certain rêve que nous ne savons pas toujours distinguer mais que nous poursuivons.

Marcel Proust, Le temps retrouvé

lundi 21 décembre 2020

Et puis il y a ceux qu'on aime. Une poignée. Les fils de soie qui nous retiennent au monde.

Michel Onfray, Le deuil de la mélancolie

vendredi 18 décembre 2020

L'amour est un rêve à deux.

Björk

jeudi 17 décembre 2020

Le centrage constitue dans mon expérience, le sommet jamais dépassé du développement, lequel se caractérise parce qu'il coïncide dans la pratique avec l'effet thérapeutique maximum.

Carl Gustav Jung, Les racines de la conscience

mercredi 16 décembre 2020

Tuer l'infans, selon la compréhension que je propose, signifie tuer un autre en soi, occire cette part de soi résignée à demeurer mutique, faute de recevoir de réponse adéquate à ses tentatives de sollicitations de l'entourage.

Nathalie de Kernier, Le suicide

mardi 15 décembre 2020

Il n'y a qu'un problème philosophique vraiment sérieux : c'est le suicide. Juger que la vie vaut ou ne vaut pas la peine d'être vécue, c'est répondre à la question fondamentale de la philosophie.

Albert Camus, Le Mythe de Sisyphe

lundi 14 décembre 2020

J'aime à parler, pourvu que je contredise.

Jules Renard, Journal, 31 janvier 1908

jeudi 10 décembre 2020

Le masochisme érogène, plaisir de l'excitation sexuelle, est à la base des masochismes féminin et moral. Le masochisme féminin ne concerne pas spécifiquement la femme et est connu au travers de fantasmes masculins. Le masochisme moral est révélé par des conduites dictées par la culpabilité inconsciente. Je postule que ces conduites, ou symptômes, sont l'épiphénomène d'une faillite du masochisme érogène primaire intricateur des pulsions décrit par Freud en 1924 [...].

Marilia Aisenstein, Désir, douleur, pensée

mercredi 9 décembre 2020

La seule industrie française qui ne connaisse pas le sous-emploi est la méchanceté.

Albert Camus

mardi 8 décembre 2020

Vingt-quatre heures à la fois.

Adage des Alcooliques Anonymes

lundi 7 décembre 2020

Les qualités de l'objet sexuel, nous les nommerons : excitantes.

Sigmund Freud, Trois essais sur la théorie sexuelle

vendredi 4 décembre 2020

J'ai souvent pensé à des formules qui exprimeraient le mécanisme du progrès humain et les changements historiques. Elle pourraient être les suivantes :

    La Réalité - les Rêves = l'Animal

    La Réalité + les Rêves = un Mal de cœur (habituellement appelé Idéalisme)

    La Réalité - l'Humour = le Réalisme (aussi appelé Conservatisme)

    Les Rêves - l'Humour = le Fanatisme

    Les Rêves + l'Humour = la Fantaisie

    La Réalité + les Rêves + l'Humour = la Sagesse

Ainsi la sagesse, ou le plus haut type de pensée, consiste à atténuer nos rêves, ou notre idéalisme, par le sens de l'humour, appuyé sur la réalité elle-même.

Lin Yutang, l'Importance de vivre

jeudi 3 décembre 2020

Sur ce sentiment inconnu, dont l'ennui, la douceur m'obsèdent, j'hésite à apposer le nom, le beau nom grave de tristesse.

Françoise Sagan, Bonjour tristesse

mercredi 2 décembre 2020

On se sert des couleurs, mais on peint avec le sentiment.

Jean Chardin

mardi 1 décembre 2020

Je fais reculer la mort à force de vivre, de souffrir, de me tromper, de risquer, de donner et de perdre.

Anaïs Nin, Vénus Erotica

lundi 30 novembre 2020

Avec ce masque riant que vous me connaissez, je cache à l’intérieur le chagrin, l’amertume, et une tristesse qui s’attache au cœur comme un vampire.

Gustave Courbet, Lettre à Alfred Bruyas

vendredi 27 novembre 2020

Et si l'on peut te prendre ce que tu possèdes, qui peut te prendre ce que tu donnes ?

Antoine de Saint-Exupéry

jeudi 26 novembre 2020

Si tu rencontres une pensée simple, tue-la !

André Green, Seminari romani, 1995

mercredi 25 novembre 2020

Il faut beaucoup de temps - disons, une ou deux décennies de pratique clinique à plein temps - avant d'acquérir, en tant qu'analystes, une maturité qui nous permette de parler avec chacun de nos patients d'une voix tout à fait propre, d'une manière qui ne s'adresse finalement qu'à ce patient précis, à ce moment précis de la conversation analytique avec lui. Il faut avoir profondément intégré la technique psychanalytique avant d'être en mesure de l'“oublier”, c'est-à-dire de la redécouvrir par soi-même.

Thomas H. Ogden, Redécouvrir la psychanalyse

mardi 24 novembre 2020

Nutrisco et extinguo.

Je nourris et j'éteins.

Devise de François 1er

lundi 23 novembre 2020

Hâte-toi de choisir un jour digne d’éclore.

Paul Valéry, Air de Sémiramis

vendredi 20 novembre 2020

Chaque homme doit inventer son chemin.

Jean-Paul Sartre, Les Mouches

jeudi 19 novembre 2020

La définition la plus simple de l'angoisse serait de dire qu'il s'agit d'une peur enkystée, un abcès de peur qui dure depuis un passé qui semble oublié (la petite enfance), et que le temps ne guérit en aucune manière.

Christian Jeanclaude, Freud et la question de l'angoisse

mercredi 18 novembre 2020

C'est la nuit qu'il est beau de croire à la lumière,
D'espérer en ses rêves les plus éphémères,
Lorsqu'on n'en n'a plus le courage,
Ni même l'envie davantage.

Edmond Rostand, Chantecler

mardi 17 novembre 2020

Un jour, dit la légende, il y eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux terrifiés, atterrés, observaient impuissants le désastre. Seul le petit colibri s’activait, allant chercher quelques gouttes avec son bec pour les jeter sur le feu. Après un moment, le tatou, agacé par cette agitation dérisoire, lui dit : "Colibri ! Tu n’es pas fou ? Ce n’est pas avec ces gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu ! "

Et le colibri lui répondit : "Je le sais, mais je fais ma part."

Sagesse amérindienne

lundi 16 novembre 2020

La foi, c'est la confiance que les choses peuvent arriver même si vous ne savez pas comment.

Aurore Roegiers, Espoir

vendredi 13 novembre 2020

Je me souviens d'une cascade au fond des grottes. Quelqu'un que je connaissais, un ami nommé Robert Desnos, parlait. Il avait retrouvé à la faveur d'un sommeil étrange plusieurs secrets perdus de tous. Il parlait. Mais ce qui s'appelle parler. Il parlait comme on ne parle pas. La grande mer commune se trouvait du coup dans la chambre, qui était n'importe quelle chambre avec ses ustensiles étonnés.

Louis Aragon, Traité du style

jeudi 12 novembre 2020

C'est parce qu'il y a un vrai danger, de vrais échecs, une vraie damnation terrestre, que les mots de “victoire”, de “sagesse” ou de “joie” ont un sens.

Simone de Beauvoir, Pour une morale de l'ambiguïté

mardi 10 novembre 2020

On est capable d’avoir de l’empathie pour de la douleur physique mais c’est plus rare pour de la douleur psychique.

Fayçal Mouaffak, Covid-19 en France : "derrière la vague épidémique, la vague psychiatrique", Ouest-France, 4 novembre 2020

lundi 9 novembre 2020

Le corps sans les mots c'est effrayant
Mais les mots sans le corps,
C'est pire !

Catherine Potel, Du contre-transfert corporel

vendredi 6 novembre 2020

La parole est soudaine et c'est un dieu qui tremble.

Guillaume Apollinaire, La Victoire

jeudi 5 novembre 2020

La grande, la seule originalité de l'amour est de rendre le bonheur indistinct du malheur.

Emil Cioran, Aveux et anathèmes

mercredi 4 novembre 2020

Je me suis demandé si une réflexion sur le dialogue ne doit pas comprendre le moment où le patient se met à parler à lui-même parce que les forces qui sont à l’œuvre en lui se reconfigurent et engendrent en lui un réalité nouvelle. Quel rapport entre le dialogue thérapeutique et ce monologue qui, le moment venu, prend le relais ? Quel rapport, d’autre part, entre ce monologue-là et le phénomène plus général de la pensée et de son expression langagière ?

Jean-François Billeter, Le dialogue thérapeutique

mardi 3 novembre 2020

Moins on s'occupe du contre-transfert, plus il s'occupe de vous.

Jacques André, L'inconscient est politiquement incorrect

lundi 2 novembre 2020

Il faut être plus grands, malgré nous.

Napoléon, Maximes et pensées

vendredi 30 octobre 2020

L'humour est le plus court chemin d'un homme à un autre.

Georges Wolinski

jeudi 29 octobre 2020

Un seul remède, si l'on en peut user : aimer plus fort qu'on ne souffre. 

Jean Rostand, Les pensées d'un biologiste

mercredi 28 octobre 2020

Les hommes n'ayant pu guérir la mort, la misère, l'ignorance, il se sont avisés, pour se rendre heureux, de n'y point penser.

Blaise Pascal, Les Pensées

mardi 27 octobre 2020

On ne coupe pas l'arbre pour avoir le fruit.

Proverbe français

lundi 26 octobre 2020

Chaque pas est une victoire.

Lao-tseu Tao Te King

vendredi 23 octobre 2020

Ecrire c'est agir.

François Mauriac

jeudi 22 octobre 2020

Passons maintenant en contexte freudien : la résistance à la satisfaction de la pulsion, née de la censure psychique, fait en sorte que ce qui vient à l'esprit de l'analysant ne soit jamais le refoulé même, mais seulement quelque chose qui s'en approche, dit Freud, « sur le mode d'une allusion », nach Art einer Anspielung. Dès lors qu'un désir ne peut s'exprimer directement, il ne peut plus le faire, en effet, au stade indiciel du symptôme, que de façon détournée : un conflit d'ambivalence ne pouvant être liquidé sur la même personne, ce désir fera ainsi l'objet d'un contournement - Umgang - sur un objet substitutif (du père au cheval, chez le petit Hans). Tout le langage du symptôme est donc, de la façon dont nous le décrit Freud, une façon prudente et stratégique de s'écarter de l'objet du désir censuré pour ne cesser ensuite de pouvoir venir rôder et « jouer autour, à proximité :  ad-lusio. Et ce, d'autant plus librement, échappant au contrôle, que ce symptôme s'en est d'abord ostensiblement écarté ; c'est-à-dire qu'il s'est mis à l'abri d'une telle vigilance par cet éloignement même.

François Jullien, Cinq concepts proposés à la psychanalyse

mercredi 21 octobre 2020

De l'homme à l'homme vrai, le chemin passe par l'homme fou.

Michel Foucault, Histoire de la folie à l'âge classique

mardi 20 octobre 2020

Gentil n'a qu'un œil.

Proverbe français

lundi 19 octobre 2020

Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point.

Blaise Pascal, Pensées

vendredi 16 octobre 2020

Celui-ci, à juste titre, repousse la radiesthésie, la métapsychie, l’astrologie ; mais en repoussant de même la psychanalyse, il fait voir que rien n’est plus rare que le discernement dans la négation.

Jean Rostand, Pensées d’un biologiste

jeudi 15 octobre 2020

La passion est encore ce qui aide le mieux à vivre. 

Emile Zola, Correspondance (1887-1890)

mercredi 14 octobre 2020

L'amour, tout agréable qu'il est, plaît encore plus par les manières dont il se montre que par lui-même.

François de La Rochefoucauld, Maximes

mardi 13 octobre 2020

 ... et la fesse ne se remuscle jamais.

Claire Bretécher, Agrippine

lundi 12 octobre 2020

La capacité d’être seul est la capacité d’aimer. Cela peut vous sembler paradoxal, mais c’est le cas. C’est une vérité existentielle : seules les personnes capables d’être seules sont capables d’aimer, de partager, d’aller profondément à la rencontre d’une autre personne – sans posséder l’autre, sans devenir dépendantes de l’autre, sans réduire l’autre à une chose, et sans devenir accro à l’autre.

Osho

vendredi 9 octobre 2020

Je suis ce que je cherche.

Denis Marquet, Aimez à l'infini

jeudi 8 octobre 2020

En rêvant que le hasard devient providence.

France Gall, La seule chose qui compte, paroles de Michel Berger

mercredi 7 octobre 2020

Il est temps de comprendre davantage pour avoir moins peur.

Marie Curie

mardi 6 octobre 2020

Prolonger l'incertitude, c'était prolonger l'espoir.

Charlotte Brontë, Jane Eyre

lundi 5 octobre 2020

L’interprétation du narrateur du rêve précède celle de l’analyste, qui renonce à sa supposée prérogative et prend le parti du refoulé, soutenant le travail de pensée de l’analysant face au déplaisir.

Maurice Dayan, Le rêve nous pense-t-il ?

vendredi 2 octobre 2020

Toute vie est bien entendu un processus de démolition.

Francis Scott Fitzgerald, La fêlure

jeudi 1 octobre 2020

Le chemin est le but.

Chögyam Trungpa

mercredi 30 septembre 2020

Faute de pouvoir voir clair, nous voulons, à tout le moins, voir clairement les obscurités.

Sigmund Freud, Inhibition, symptôme et angoisse

mardi 29 septembre 2020

Qui n'a pas connu l'absence ne sait rien de l'amour. Qui a connu l'absence a pris connaissance de son néant - de cette connaissance lointaine qui fait trembler les bêtes à l'approche de leur mort.

Christian Bobin, Une petite robe de fête

lundi 28 septembre 2020

Ce n'est pas très compliqué d'écrire, disait Thomas Bernhard, il suffit d'incliner la tête et de laisser tomber tout ce qu'il y a dedans sur une feuille de papier.

Emmanuel Carrère, Yoga

vendredi 25 septembre 2020

Se laisser aimer, c'est aimer déjà.

Henry de Montherlant

jeudi 24 septembre 2020

Je ne suis rien, je le sais, mais je compose mon rien avec un petit morceau de tout.

Victor Hugo, Le Rhin, lettres à un ami, Lettre XXVIII

mercredi 23 septembre 2020

Je voudrais soutenir que demain la psychanalyse pourrait être peut-être un des rares lieux préservés pour le changement et la surprise, c'est à dire : pour une vie.

Julia Kristeva, À quoi bon la psychanalyse en temps de détresse qui s'ignore ?

mardi 22 septembre 2020

La résistance de l'analysé provient de son moi [...] Il faut se libérer de l'idée erronée selon laquelle on aurait affaire, lorsqu'on combat les résistances, à la résistance de l'inconscient.

Sigmund Freud, Au-delà du principe de plaisir

lundi 21 septembre 2020

Tous les hommes meurent un jour mais peu d’entre eux vivent vraiment.

William Wallace (Mel Gibson), Braveheart, scénario de Randall Wallace

vendredi 18 septembre 2020

En vérité, je ne voyage pas, moi, pour atteindre un endroit précis, mais pour marcher : simple plaisir de voyager.

Robert Louis Stevenson, Voyage avec un âne dans les Cévennes

jeudi 17 septembre 2020

Il est grand temps de rallumer les étoiles.

Guillaume Apollinaire

mercredi 16 septembre 2020

Personne n'est exempt de dire des fadaises. Le malheur est de les dire curieusement.

Montaigne, Les Essais, III, 1

mardi 15 septembre 2020

Il est donné à très peu d'esprits de découvrir que les choses et les êtres existent.

Simone Weil, Correspondance (Le bruit du temps)

lundi 14 septembre 2020

Or, la première découverte fondamentale de la psychanalyse c'est que les symptômes névrotiques doivent être expliqués historiquement comme des effets de stades dépassés, et plus précisément infantiles, notamment par le fait que certaines représentations liées à des pulsions caractéristiques de ces stades, bien que refoulées hors du conscient, n'en restent pas moins actives.

Pierre Pellegrin, Introduction à Le Malaise dans la culture de Sigmund Freud

vendredi 11 septembre 2020

Un homme qui cultive son jardin, comme le souhaitait Voltaire.
Celui qui est reconnaissant à la musique d’exister.
Celui qui découvre avec bonheur une étymologie.
Deux employés qui dans un café du Sud jouent une modeste partie d’échecs.
Le céramiste qui médite une couleur et une forme.
Le typographe qui compose bien cette page, qui peut-être ne lui plaît pas.
Une femme et un homme qui lisent les derniers tercets d’un certain chant.
Celui qui caresse un animal endormi.
Celui qui justifie ou cherche à justifier le mal qu’on lui a fait.
Celui qui est reconnaissant à Stevenson d’exister.
Celui qui préfère que les autres aient raison.
Tous ceux-là, qui s’ignorent, sauvent le monde.

Jorge Luis Borges, Les Justes

jeudi 10 septembre 2020

Charles de Foucauld, lorsqu'il se réveillait la nuit, peu importe à quelle heure, avait pour principe de se lever et de considérer que la journée était commencée - façon radicale de traiter l'insomnie.

Emmanuel Carrère, Yoga

mercredi 9 septembre 2020

Prenez quelques feuilles de papier et écrivez pendant trois jours sans tricherie ni hypocrisie, tout ce qui vous passe par la tête. Écrivez ce que vous pensez de vous-même, de vos femmes, de la guerre contre les Turcs, de Goethe, du procès criminel de Fonk, du Jugement Dernier, de vos supérieurs, et après ces trois jours vous serez hors de vous d’émerveillement des nouvelles idées inouïes que vous aurez eues.

Ludwig Börne, L’Art de devenir un écrivain original en trois jours

mardi 8 septembre 2020

C'est à la fois très simple... Et très compliqué !

Hergé, Capitaine Haddock, Tintin au pays de l'or noir

lundi 7 septembre 2020

La visée de l'art n'est pas la décharge momentanée d'une sécrétion d'adrénaline mais la construction patiente, sur la durée d'une vie entière, d'un état de quiétude et d'émerveillement.

Glenn Gould

vendredi 4 septembre 2020

L’amour s’extorque tout autant qu’il se mérite, se mendie ou s’attend. Ce qu’en son nom chacun inflige aux autres ou à soi-même lui semble depuis toujours pleinement légitime. L’amour est un crime parfait !

Jean-Claude Lavie, L'amour est un crime parfait

jeudi 3 septembre 2020

Vous ne pouvez pas empêcher les oiseaux du malheur de voler au-dessus de vos têtes, mais vous pouvez les empêcher de faire leur nid dans vos cheveux.

Proverbes chinois

mercredi 2 septembre 2020

De nombreuses personnes se font une fausse idée du bonheur. On ne l’atteint pas en satisfaisant ses désirs, mais en se vouant à un but louable.

Helen Keller, Journal

mardi 1 septembre 2020

J'ai servi la beauté. Y a-t-il au monde chose plus grande ?

Sappho

vendredi 31 juillet 2020

Être un homme, c'est bien. Mais il y a encore mieux : être humain.

Jules Romains

jeudi 30 juillet 2020

Il n'y a qu'une route vers le bonheur c'est de renoncer aux choses qui ne dépendent pas de notre volonté.

Epictète

mercredi 29 juillet 2020

Tous les rêveurs sont [...] d'insupportables plaisantins, et cela par nécessité, parce qu'ils se trouvent dans l'embarras et que la voie directe leur est fermée.

Sigmund Freud, Lettre à Wilhelm Fliess du 11 septembre 1899

mardi 28 juillet 2020

Rien, au regard de la psychanalyse, ne peut être tenu pour futile, dérisoire, absurde, insignifiant - ou rebutant ; tout, au contraire, fait signe et sens. [...] pour la psychanalyse, rien n'est rebut, tout fait rébus. Ce qui revient à dire que le déchet n'existe pas, que tout élément de réalité, et l'humaine réalité par-dessus tout, s'offre comme un ensemble de signes apparents capables de révéler, à l'aide de combinaisons réglées, un sens caché, des sens cachés - une multitude de sens cachés. Avec Freud donc, le rebut, sous toutes ses formes, fait une mémorable entrée dans le domaine du savoir et de l'analyse rationnelle, avec toutes les implications qu'un tel événement comporte.

Roger Dadoun, Sigmund Freud

vendredi 24 juillet 2020

Chacun recèle en lui une forêt vierge, une étendue de neige où nul oiseau n'a laissé son empreinte.

Virginia Woolf, De la maladie

jeudi 23 juillet 2020

Ne confondez pas le sombre avec l'obscur. L'obscur accepte l'idée de bonheur ; le sombre accepte l'idée de grandeur.

Victor Hugo, Philosophie prose

mercredi 22 juillet 2020

Vivez, ah ! Vivez donc, et qu’importe la suite ! N’ayez pas de remords. Vous n’êtes pas Juge.

Blaise Cendrars, Bourlinguer

mardi 21 juillet 2020

Savez-vous ce que cela veut dire, être devant le néant ? Savez-vous ce que cela veut dire ? Et pourtant ce néant n’est qu’une méprise européenne : le Nirvana indien n’est pas le néant mais l’au-delà de tous les contraires. Ce n’est nullement un divertissement voluptueux comme on l’admet si volontiers en Europe, mais une vue dernière, surhumaine, une vue qu’on imagine à peine, glacée où tout est résumé.

Propos de Sigmund Freud recueillis par Bruno Goetz, Souvenirs sur Sigmund Freud

lundi 20 juillet 2020

Lâcher prise, c’est accepter ses limites, c’est arrêter de se battre au détriment de son équilibre, de son intégrité et de sa liberté.

Nathalie Dinh

vendredi 10 juillet 2020

Le rêver procède sans l’appui d’un je pense, sans objet ni projet. Il ne juge pas, ne subsume pas au moyen de catégories l’expérience qui advient, ne se représente pas un quelconque ensemble de prédicats ou de relations.

Maurice Dayan, Le rêve nous pense-t-il ?

jeudi 9 juillet 2020

La réalité laisse beaucoup à l'imagination.

John Lennon

mercredi 8 juillet 2020

L'imagination est amie de l'avenir.

Rivarol, L'Esprit de Rivarol

mardi 7 juillet 2020

L’université n’est pas une usine à fabriquer des diplômes, à la façon des usines à saucisses qui fabriquent des saucisses. C’est le lieu où une chance est donnée à des hommes de devenir qui ils sont vraiment.

Simon Leys, Le Studio de l'inutilité

lundi 6 juillet 2020

L'amitié est un abri qui protège de la douleur d'aimer.

J.-B. Pontalis, Le songe de Monomotapa

vendredi 3 juillet 2020

L'amour est toujours devant vous. Aimez !

André Breton, Le surréalisme et la peinture

jeudi 2 juillet 2020

Puissiez-vous vivre des temps intéressants.

Sagesse chinoise

mercredi 1 juillet 2020

Aimer c'est agir.

Victor Hugo

mardi 30 juin 2020

L’oiseau a son nid, l’araignée sa toile, et l’homme l’amitié.

William Blake, Le Mariage du Ciel et de l'Enfer

lundi 29 juin 2020

Un voyage de mille lieues commence toujours par un pas.

Lao-tseu, Tao Te King

vendredi 26 juin 2020

C'est d'âme qu'il faut changer, non de climat.

Sénèque, Lettres à Lucilius

jeudi 25 juin 2020

Une femme amena un jour son jeune garçon au Mahatma Gandhi et lui demanda :
« Mahatma-ji, dites-lui de ne plus manger de sucre.
- Veuillez revenir dans trois jours », dit Gandhi.
Trois jours après, la femme revient avec son fils, et Gandhi dit au garçon :
« Cesse de manger du sucre. »
La femme demanda :
« Pourquoi nous fallait-il attendre trois jours pour que vous lui disiez cela ? »
Et le Mahatma répondit :
« Il y a trois jours, je mangeais moi-même encore du sucre. »

Eric Edelmann, Le sourire de la sagesse

mardi 23 juin 2020

On ne peut marcher en regardant les étoiles quand on a une pierre dans son soulier.

Sagesse chinoise

lundi 22 juin 2020

À Wilfred Bion

Toute ma gratitude pour avoir permis à mon Moi de se réunifier avec mon moi... et pour m'encourager à jouer avec ses idées autant qu'avec les miennes.

James S. Grotstein, Un rayon d'intense obscurité

vendredi 19 juin 2020

Que ta vision soit à chaque instant nouvelle. Le sage est celui qui s'étonne de tout.

André Gide, Les nourritures terrestres

jeudi 18 juin 2020

Vivez, si m'en croyez, n'attendez à demain : Cueillez dès aujourd'hui les roses de la vie.

Pierre de Ronsard, Sonnets pour Hélène

mercredi 17 juin 2020

Pour se frayer un sentier nouveau, il faut être capable de s'égarer.

Jean Rostand, Inquiétudes d'un biologiste

mardi 16 juin 2020

La psychanalyse se doit de postuler trois niveaux en interaction : celui de l'inconscient individuel, celui de la résonance fantasmatique groupale et celui des représentations collectives.

Didier Anzieu

lundi 15 juin 2020

Car le feu qui me brûle est celui qui m’éclaire.

Etienne de La Boétie, Sonnet XV

vendredi 12 juin 2020

Science sans conscience n’est que ruine de l’âme.

François Rabelais, Pantagruel

jeudi 11 juin 2020

Et ceux qui ne font rien ne se trompent jamais.

Théodore de Banville, Odes funambulesques

mercredi 10 juin 2020

Voici [...] notre pacte avec les névrosés : sincérité absolue contre discrétion absolue. Notre rôle ne sera-t-il pas celui d'un confesseur mondain ? Non, car la différence est considérable. Nous ne demandons pas au patient de dire ce qu'il sait, ce qu'il dissimule à autrui, mais aussi ce qu'il ne sait pas.

Sigmund Freud, Abrégé de psychanalyse

mardi 9 juin 2020

Sa conclusion a été qu'il était urgent de ne pas résister à l'appel de la sérénité.

Patrick Sébastien au cours d'un conversation avec Philippe Léotard, Même que ça s'peut pas !

lundi 8 juin 2020

Durant la mue le serpent est aveugle.

Bernard Werber, Le souffle des Dieux

vendredi 5 juin 2020

Avec les années, j'ai appris que, quand on prend une décision, la peur s'en va. Savoir ce qu'on a à faire éradique la peur.

Rosa Parks

jeudi 4 juin 2020

Quelqu'un qui ne laisse pas la réalité déranger ses rêves est un sage.

Christiane Singer, La mort viennoise

mercredi 3 juin 2020

Ce qui compte c'est d'être humain et simple. Non, ce qui compte, c'est d'être vrai et alors tout s'y inscrit, l'humanité et la simplicité. Et quand donc suis-je plus vrai que lorsque je suis le monde ? Je suis comblé avant d'avoir désiré. L'éternité est là et moi je l'espérais. Ce n'est plus d'être heureux que je souhaite maintenant, mais seulement d'être conscient.

Albert Camus, L'envers et l'endroit

mardi 2 juin 2020

Vivre, c'est se transformer dans l'incomplet.

Paul Valéry, Études philosophiques : une vue de Descartes

vendredi 29 mai 2020

Je crois qu'un artiste, c'est quelqu'un qui a mal aux autres.

Jacques Brel

jeudi 28 mai 2020

Parce que le temps passé à ruminer le mal qu'on te fait n'est que tu temps perdu que tu ferais mieux d'employer à fabriquer le bien que tu te dois. Et surtout parce que le destin te couvre de cicatrices pour en faire des blessures de guerre. Et c'est avec les plus profondes qu'on récolte les plus belles médailles. Je dois mes plus beaux moments à mes plus mauvais. Parce que même englué dans le pire de mon présent, j'ai toujours eu confiance dans la suite.

Patrick Sébastien, Le vrai goût des tomates mûres

mercredi 27 mai 2020

L'habitude est la volonté de commencer à se répéter soi-même.

Gaston Bachelard, L'intuition de l'instant

mardi 26 mai 2020

La dépression [n'est] pas le mal de "ceux qui manquent de volonté".

Céline Curiol, Un quinze août à Paris

lundi 25 mai 2020

Aimer, c’est trouver sa richesse hors de soi.

Alain, Eléments de philosophie

vendredi 22 mai 2020

Savoir se contenter de ce que l'on a, c'est être riche.

Lao-tseu, Tao Te King

mercredi 20 mai 2020

Le courage est un muscle comme les autres : il faut l'exercer de temps en temps pour ne pas en perdre l'usage.

Anne Dandurand, Un cœur qui craque

mardi 19 mai 2020

L'avenir n'est jamais que du présent à mettre en ordre. Tu n'as pas à le prévoir, mais à le permettre.

Antoine de Saint-Exupéry, Citadelle

lundi 18 mai 2020

La vie est courte, mais on s'ennuie quand même.

Jules Renard, Journal, 24 mai 1902

vendredi 15 mai 2020

Le bonheur est souvent la seule chose qu'on puisse donner sans l'avoir et c'est en le donnant qu'on l'acquiert.

Voltaire

jeudi 14 mai 2020

Une pas assez constante pensée de la mort n’a donné pas assez de prix au plus petit instant de ta vie.

André Gide, Les Nourritures terrestres

mercredi 13 mai 2020

La liberté est un muscle comme les autres.

Olivier Dubois

mardi 12 mai 2020

Un non venu de ses convictions les plus profondes est meilleur et plus grand qu'un oui dit seulement pour faire plaisir, ou pire, pour s'éviter des ennuis.

Gandhi

lundi 11 mai 2020

Risque-toi sur la branche, c'est là qu'est le fruit.

Vieux proverbe

jeudi 7 mai 2020

On peut aussi bâtir quelque chose de beau avec les pierres qui entravent le chemin.

Johann Wolfgang von Goethe, Maximes et réflexions

mercredi 6 mai 2020

Choisir, c'est se priver du reste.

André Gide

mardi 5 mai 2020

Que se passerait-il si nous étions assez fous et sages de danser nos vies au lieu de simplement les construire ?

Roger Garaudy, Danser sa vie

lundi 4 mai 2020

En ce qui concerne les délires quelques analyses nous ont appris que la folie y est employée comme une pièce qu’on colle là où initialement s’était produite une faille dans la relation du moi au monde extérieur. Si la solution du conflit avec le monde extérieur ne nous apparaît pas encore avec plus de netteté qu’elle ne le fait maintenant, c’est que dans le tableau clinique de la psychose les manifestations du processus pathogène sont souvent recouvertes par celles d’une tentative de guérison ou de reconstruction.

Sigmund Freud, Névrose, psychose et perversion

jeudi 30 avril 2020

C'est à l'endroit où l'eau est la plus profonde qu'elle est le plus calme.

William Shakespeare, Henri VI

mercredi 29 avril 2020

Travail du rêve, travail du deuil, travail de la création ont en commun qu'ils constituent des phases de crise pour l'appareil psychique, et comme dans toute crise il y a un bouleversement intérieur, une mise en question des structures acquises, une régression à des sources inemployées et c'est la fabrication hâtive d'un nouvel équilibre, le dépassement créateur.

Didier Anzieu, Le Corps de l'œuvre. Essais psychanalytiques sur le travail créateur

mardi 28 avril 2020

Dire comme Winnicott, même avec humour, qu'on peut être aussi créatif en faisant cuire des œufs sur le plat que Schumann composant une sonate, vous ne trouvez pas ça un peu abusif ? Si j'exprime une émotion, je ne crée rien pour autant. Je crains que Winnicott ne soit là un peu dupe de son amour pour l'enfant (et la mère). Cela dit - et là encore je récuse le concept mais reconnais la chose -, en parlant de créativité Winnicott nous rappelle que le monde de nos perceptions est lettre morte tant qu'il n'est pas animé par un regard.

J.-B. Pontalis, Paradoxes de l'effet Winnicott

lundi 27 avril 2020

Ce qui me bouleverse, ce n'est pas que tu m'aies menti, c'est que désormais, je ne pourrai plus te croire.

Friedrich Nietzsche, Par-delà le bien et le mal

vendredi 24 avril 2020

La solitude n'est pas guérie par la compagnie humaine. Elle est guérie par le contact avec la réalité.

Anthony De Mello, Quand la conscience s'éveille

jeudi 23 avril 2020

Mieux on remplit sa vie, moins on craint de la perdre.

Alain, Propos sur le bonheur

mercredi 22 avril 2020

Ne cherchez pas à suivre les pas des maîtres, cherchez ce qu'ils ont cherché.

Matsuo Bashô

mardi 21 avril 2020

La vie a beaucoup plus d'imagination que nous.

François Truffaut, Les Films de ma vie

lundi 20 avril 2020

À tous la vie donne tout, mais la plupart l'ignorent.

Jorge Luis Borges, Le Livre de sable

vendredi 17 avril 2020

Ce n'est pas la même chose de parler du taureau et d'être dans l'arène.

Proverbe espagnol

jeudi 16 avril 2020

Je suis toujours étonné de voir le peu de liberté que chacun s'autorise, cette manière de coller sa respiration à la vitre des conventions, et la buée que cela donne, l'empêchement de vivre, d'aimer.

Christian Bobin, La plus que vive

mercredi 15 avril 2020

La danse n'est pas un miroir de la vie, elle est une participation à la vie, une libération de la vie par le mouvement. L'art n'est pas fait pour être compris, c'est-à-dire réduit à des conceptions et à des mots, mais pour être vécu.

Roger Garaudy, Danser sa vie

mardi 14 avril 2020

On ne supporte pas toujours bien les larmes qu'on fait verser.

Marcel Proust, À la recherche du temps perdu

vendredi 10 avril 2020

L'éprouvé de la solitude s'incurve, pour conclure, en un sentiment omniprésent d'esseulement qui se révèle être presque une connaissance lucide de notre condition d'êtres séparés, rejetés d'un paradis qui était pourtant un enfer, mais que notre surmoi ne cesse d'idéaliser pour mieux nous convaincre que nous sommes en dette de l'impossible.

Julia Kristeva, Le génie féminin, II. Melanie Klein

jeudi 9 avril 2020

Ce qui nous fait vivre ou mourir, c'est de sentir... ou ne pas sentir autour de nous, l'âme des autres.

Maurice Zundel, Recherche du Dieu inconnu

mercredi 8 avril 2020

Chi trova un amico, trova un tesoro.

Qui trouve un ami, trouve un trésor.

Proverbe italien

mardi 7 avril 2020

Le temps est le plus sage de tous les conseillers.

Périclès in Vies parallèles des hommes illustres de Plutarque

lundi 6 avril 2020

Nous rions, nous trinquons. En nous défilent les blessés,
Les meurtris ; nous leur devons mémoire et vie. Car vivre,
C’est savoir que tout instant de vie est rayon d’or
Sur une mer de ténèbres, c’est savoir dire merci.

François Cheng, Enfin le royaume

vendredi 3 avril 2020

L'esprit et le corps sont une seule et même chose, qui est conçue tantôt sous l'attribut de la pensée, tantôt sous l'attribut de l'étendue.

Baruch Spinoza, Éthique, III (« Des affects »), prop. 2

jeudi 2 avril 2020

Vous qui pénétrez dans mon cœur, ne faites pas attention au désordre.

Jean Rochefort, Nous irons tous au paradis

mercredi 1 avril 2020

La psychanalyse n'est pas le prolongement de la confession, elle en est plutôt le contre-pied : se confesser c'est dire ce que l'on ne sait que trop et que l'on voudrait garder caché, enfouir au plus profond. Parler en analyse c'est prendre le risque de dire ce que l'on ne sait pas et qui, paradoxalement, est le plus profond de soi-même, si ce n'est que « soi-même » l'ignore.

Jacques André, Paroles d'hommes

mardi 31 mars 2020

Nous passons et perdons bien trop souvent notre vie à marcher dans l'ombre de notre Soi ultime en déshérence.

James S. Grotstein, Un rayon d'intense obscurité

lundi 30 mars 2020

La gratitude est un second plaisir, qui en prolonge un premier : comme un écho de joie à la joie éprouvée, comme un bonheur en plus pour un plus de bonheur.

André Comte-Sponville, Petit traité des grandes vertus

vendredi 27 mars 2020

Mon plus grand luxe est de n’avoir à me justifier auprès de personne.

Karl Lagerfeld

jeudi 26 mars 2020

La psychanalyse navigue entre deux écueils, le premier d'élever l'Inconscient au niveau d'une transcendance ignorante des variations culturelles et temporelles ; le second de ramener la réalité psychique au simple enregistrement du monde environnant. D'un côté un universalisme abstrait qui se condamne à dénier les différences culturelles et les bouleversements historiques ; de l'autre un empirisme éparpillé, devenu aveugle aux constantes.

Jacques André, Paroles d'hommes

mercredi 25 mars 2020

Inquiète est la tête qui porte une couronne !

William Shakespeare, Henri IV

mardi 24 mars 2020

Il y a toujours un tiers qui s’occupe d’interpréter le corps : c’est le temps.

Gilles Barbier

lundi 23 mars 2020

Le bout du tunnel n'est pas loin, pour le voir il suffit de se retourner.

Patrick Sébastien, J'ai déplacé l'éléphant

vendredi 20 mars 2020

Vous juger par vos échecs c'est jeter le blâme sur les saisons pour leur inconsistance.

Khalil Gibran, Le Prophète

jeudi 19 mars 2020

La bêtise insiste toujours, on s'en apercevrait si l'on ne pensait pas toujours à soi.

Albert Camus, La peste

mercredi 18 mars 2020

La passivité opposée à l'activité, voilà le champ restreint de nos réflexions.

Maurice Blanchot, L'écriture du désastre

mardi 17 mars 2020

Jamais nous ne sommes davantage privés de protection contre la souffrance que lorsque nous aimons, jamais nous ne sommes davantage dans le malheur et la détresse que lorsque nous avons perdu l'objet aimé ou son amour.

Sigmund Freud, Le malaise dans la culture

lundi 16 mars 2020

Si tu vois tout en gris, déplace l'éléphant.

Proverbe indien

vendredi 13 mars 2020

Il existe une autre catégorie de malades psychiques, en apparence très proches des psychotiques, je veux parler de l'immense foule des névrosés gravement atteints. Les causes aussi bien que les mécanismes pathogéniques de leur maladie doivent être identiques ou tout au moins très semblables à ceux des psychotiques. Mais leur moi, malgré tout, s'est révélé plus résistant, moins désorganisé. En dépit de leurs troubles et des dommages qui en résultent, un grand nombre de ces malades restent encore dans la vie réelle et se montrent parfois disposés à accepter notre aide. C'est leur cas qui doit nous intéresser et nous verrons jusqu'à quel point et par quelles voies nous pourrons les "guérir".

Sigmund Freud, Abrégé de psychanalyse

jeudi 12 mars 2020

Ecouter et entendre comme on écoute dans la psychanalyse c'est faire en quelque sorte du rêve le "prisme" des mots qui en recueille la vitalité et qui en diffracte les figures.

Pierre Fédida, Le site de l'étranger

mercredi 11 mars 2020

En dehors de l'enfance et de l'oubli, il n'y a que la grâce qui puisse vous consoler d'exister.

Eugène Ionesco, Journal en miettes

mardi 10 mars 2020

La pensée du suicide est une puissante consolation. Elle aide à bien passer plus d'une mauvaise nuit.

Friedrich Nietzsche, Par-delà le bien et le mal

lundi 9 mars 2020

La solitude, comme je l'entends, ne signifie pas condition misérable mais plutôt royauté secrète, incommunicabilité profonde mais connaissance plus ou moins obscure d'une inattaquable singularité.

Jean Genet, L’atelier d’Alberto Giacometti

vendredi 6 mars 2020

Ce qui fait la force d'un homme, c'est sa douceur.

Simonetta Greggio, La douceur des hommes

jeudi 5 mars 2020

Que de gens ont voulu se suicider, et se sont contentés de déchirer leur photographie !

Jules Renard, Journal, 29 décembre 1889

mercredi 4 mars 2020

Françoise Héritier appelle « inceste du deuxième type » un rapport sexuel indirect qui réunit deux consanguins par l'intermédiaire d'un partenaire commun, à l'exemple d'une fille qui, couchant avec son beau-père, « touche» sexuellement sa propre mère.

Jacques André, Psychanalyse, vie quotidienne

mardi 3 mars 2020

La théorie du refoulement est la pierre d'angle sur laquelle repose tout l'édifice de la psychanalyse et même la pièce la plus essentielle de celui-ci…

Sigmund Freud, Pour une histoire du mouvement psychanalytique

lundi 2 mars 2020

Je ne sais pas ce qui est beau mais je sais ce que j'aime et je trouve ça amplement suffisant.

Boris Vian

vendredi 28 février 2020

Quels que soient l'individu et l'époque, l'inconscient est cette part inconciliable de la vie psychique qui heurte les exigences du moi et dont celui-ci se débarrasse par refoulement, déni ou clivage.

Jacques André, L'inconscient est politiquement incorrect

jeudi 27 février 2020

Pourquoi l'homme ne peut-il pas accepter l'amour physique de l'homme, même lorsqu'il se sent très fortement lié à lui sur le plan psychique ?

Lettre de Sigmund Freud à Stephan Zweig, 4 septembre 1926

mercredi 26 février 2020

Il n'y a pas de marche qui, un jour, ne finit pas.

Ahmadou Kourouma, En attendant le vote des bêtes sauvages

mardi 25 février 2020

J'ai trouvé mon ikigai !

[Ikigai (生き甲斐) est l'équivalent japonais de la "joie de vivre" et de la "raison d'être"]

William Réjault, C'est l'histoire d'un zèbre

lundi 24 février 2020

Penser au lendemain, se fixer un but, avoir des préférences, tout cela suppose la croyance à la liberté, même si l'on assure parfois ne pas la ressentir.

Albert Camus, Le mythe de Sisyphe

vendredi 21 février 2020

Guérir, c'est se donner de nouvelles normes de vie, parfois supérieures aux anciennes.

Georges Canguilhem, Le Normal et le pathologique

lundi 17 février 2020

Agis comme si la maxime de ton action devait être érigée par ta volonté en loi universelle de la nature.

Emmanuel Kant, Fondements de la métaphysique des mœurs

vendredi 14 février 2020

Si tu regardes longtemps dans l'abîme, l'abîme regarde aussi en toi.

Friedrich Nietzsche, Par-delà le bien et le mal

jeudi 13 février 2020

La plus haute forme de la sagesse est la bonté.

Proverbe yiddish

mercredi 12 février 2020

Langage de l’Infantile

Dans l’écoute assistée des cures analytiques d’enfants, j’ai maintes occasions de réfléchir à la difficulté, pour l’adulte, de retrouver un contact authentique avec le langage de l’enfant pour se laisser guider par lui vers le travail de communication de l’analyse. Le langage spontané de l’enfant est plus infiltré par les processus primaires que ne l’est le langage habituel de l’adulte ; il s’entre-tisse davantage avec le jeu et l’action dans la vie quotidienne et, a fortiori, dans l’analyse, ce qui contribue à le maintenir en contact étroit avec les composantes fantasmatiques et représentatives du processus de pensée. Or comme je l’ai développé dans le premier chapitre de cet ouvrage, il ne faut pas sous-estimer la valeur d’excitation sexuelle que constitue, pour l’adulte, le langage enfantin.
Face à une telle séduction, l’adulte n’aura pas toujours le choix des moyens pour se défendre : sa névrose guidera ses réactions contre-transférentielles, qu’il lui sera plus facile encore de rationaliser que dans une cure d’adulte, en projetant sur l’enfant sa propre ignorance maladroite.
Par exemple, Freud prend la peine d’intégrer dans son récit de la cure le récit du père de Hans quant à l’admiration exprimée par le petit garçon devant la blancheur du torse paternel. Cependant, personne ne semble repérer, derrière cette admiration narcissisante pour le père, le désarroi éprouvé par l’enfant à propos de la perte du sein maternel désormais consacré à sa petite sœur, et la tentative évidente de déplacement sur le père d’un investissement du premier objet maternel. On constate là l’effet de refoulement à l’œuvre dans le contre-transfert : l’analyste rapporte un matériel dont il ignore qu’il ignore le sens – en l’occurrence, la valence maternelle homosexuelle du transfert.

Florence Guignard, Au vif de l'infantile, aujourd'hui

mardi 11 février 2020

Il y a des trains sans première classe, mais il n'y a pas de tunnel sans bout.

Patrick Sébastien, Le bonheur n'est pas interdit

lundi 10 février 2020

À travers le renoncement, la vie commence.

Amelia Barr

jeudi 30 janvier 2020

U fuiri è vriogna ma è sarvamentu 'i vita.

Fuir est honteux mais parfois ça sauve une vie.

Proverbe sicilien

mercredi 29 janvier 2020

Ce qu'on est contribue plus à notre bonheur que ce qu'on a.

Arthur Schopenhauer

mardi 28 janvier 2020

La différenciation constitue l'essence même et la condition sine qua non du conscient.

Carl Gustav Jung, Dialectique du Moi et de l'inconscient

lundi 27 janvier 2020

C'est le fonds qui manque le moins.

Jean de la Fontaine, Le laboureur et ses enfants

vendredi 24 janvier 2020

On m’a rapporté qu’un jour Malraux interrogea un vieux prêtre, pour savoir ce qu’il retenait de toute une vie de confesseur, quelle leçon il tirait de cette longue familiarité avec le secret des âmes… Le vieux prêtre lui répondit : « Je vous dirai deux choses : la première, c’est que les gens sont beaucoup plus malheureux qu’on ne le croit ; la seconde, c’est qu’il n’y a pas de grandes personnes. » C’est beau, non ? Le secret, c’est qu’il n’y a pas de secret. Nous sommes ces petits enfants égoïstes et malheureux, pleins de peur et de colère…

André Comte-Sponville, L'amour, la solitude

jeudi 23 janvier 2020

Je n'ai jamais rencontré d'homme si ignorant qu'il n'eût quelque chose à m'apprendre.

Galilée

mercredi 22 janvier 2020

Quand une personne qui se croit importante se présente devant vous, demandez-lui d'abord où est sa douleur.

Léon Bloy

mardi 21 janvier 2020

Tout s'apprend, même tomber.

Guillaume Il

lundi 20 janvier 2020

Il faut savoir accueillir ta douleur, car tu apprendras d'elle.

Ovide

vendredi 10 janvier 2020

Il y a plus de raison dans ton corps que dans ta meilleure sagesse.

Friedrich Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra

jeudi 9 janvier 2020

Car j'ai beaucoup pensé au suicide entre 1975 et 1980. Mais j'ai fini par croire qu'il ne faut pas mourir de désespoir. Au contraire. Il faut en vivre. Comme un stoïcien. Ou même comme un chrétien (...) Il faut vivre à tout prix. Et se nourrir de désespoir plutôt que de vouloir toujours en mourir.

Alberto Moravia, à propos de son roman "1934"

mercredi 8 janvier 2020

Nous nous entêtons à affirmer que le temps n'est rien s'il ne s'y passe rien.

Gaston Bachelard, L'Intuition de l'instant

mardi 7 janvier 2020

Il y a un seul plaisir, celui d'être vivant, tout le reste est misère.

Cesare Pavese, Le Métier de vivre

lundi 6 janvier 2020

S'il pouvait penser, le cœur s'arrêterait.

Fernando Pessoa, Le livre de l'intranquillité