mercredi 20 mai 2015

Créer une œuvre, c'est reconstituer en soi, à l'occasion de la création, l'objet aimé, détruit, perdu.

Didier Anzieu, Julien Gracq. Les figures de la position dépressive et le procès de la symbolisation

mardi 19 mai 2015

Idéal du Moi

Terme employé par Freud dans le cadre de sa deuxième théorie de l'appareil psychique : instance de la personnalité résultant de la convergence du narcissisme (idéalisation du moi) et des identifications aux parents, à leurs substituts et aux idéaux collectifs. En tant qu'instance différenciée, l'idéal du moi constitue un modèle auquel le sujet cherche à se conformer.

Jean Laplanche et J.-B. Pontalis, Vocabulaire de la psychanalyse

lundi 18 mai 2015

Das menschliche Leben zerfällt in zwei Hälften, in der ersten wünscht man sich die zweite herbei, und in der zweiten wünscht man sich die erste zurück.

La vie humaine se divise en deux moitiés : dans la première, on souhaite que la seconde vienne ; et dans la seconde, on souhaite que la première revienne.

Kuno Fischer

vendredi 15 mai 2015

Que puis-je savoir ?
Que dois-je faire ?
Que m'est-il permis d'espérer ?

Emmanuel Kant, Critique de la raison pure

jeudi 14 mai 2015

« Les faits psychiques ont un sens » écrivait Freud dans un de ses plus anciens ouvrages. Cela voulait dire qu'aucune conduite n'est, dans l'homme, le simple résultat de quelque mécanisme corporel, qu'il n'y a pas, dans le comportement, un centre spirituel et une périphérie d'automatisme, et que tous nos gestes participent à leur manière à cette unique activité d'explicitation et de signification qui est nous-mêmes. Au moins autant qu'à réduire les superstructures à des infrastructures instinctives, Freud s'efforce à montrer qu'il n'y a pas d'« inférieur » ni de « bas » dans la vie humaine. On ne saurait donc être plus loin d'une explication « par le bas ». Au moins autant qu'il explique la conduite par une fatalité héritée de l'enfance, Freud montre dans l'enfance une vie adulte prématurée, et par exemple dans les conduites sphinctériennes de l'enfant un premier choix de ses rapports de générosité ou d'avarice avec autrui. Au moins autant qu'il explique le psychologique par le corps, il montre la signification psychologique du corps, sa logique secrète ou latente. [...] Avec la psychanalyse, l'esprit passe dans le corps comme inversement le corps passe dans l'esprit.

Maurice Merleau-Ponty, Signes

mercredi 13 mai 2015

Le transfert est une image d'Épinal où le psychanalyste cherche des personnages cachés.

Didier Anzieu, Mon A.B.C.daire

mardi 12 mai 2015

Ce qui ressort en effet à l'évidence de son [Winnicott] livre Jeu et réalité, ce qui ne cesse de s'y dire, sous une forme qui prend parfois le risque de la naïveté, c'est qu'il ne suffit pas de ne pas souffrir de symptômes, d'avoir des relations sexuelles satisfaisantes, de rêver la nuit et d'être actif le jour pour se sentir être et vivre.

J.-B. Pontalis, Perdre de vue

lundi 11 mai 2015

Nous savons depuis longtemps que nous devons nous attendre également aux mêmes complexes et aux même conflits chez tous les gens sains et normaux. Nous nous sommes même habitués à supposer chez tout homme civilisé une certaine dose de refoulement des motions perverses, d'érotisme anal, homosexualité et autres, ainsi qu'une part de complexe paternel et maternel, et d'autres complexes encore, tout comme l'analyse élémentaire d'un corps organique nous pouvons déceler en toute certitude les éléments : carbone, oxygène, hydrogène, azote et un peu de soufre. Ce qui distingue les uns des autres les corps organiques, c'est la proportion quantitative de ces éléments et la constitution des liaisons qu'ils établissent entre eux. Ce dont il s'agit chez les normaux et les névrosés, ce n'est donc pas l'existence de ces complexes et conflits, mais la question de savoir si ceux-ci sont devenus pathogènes, et en ce cas quels mécanismes ils ont mis en oeuvre.

Sigmund Freud, Résultats, idées, problèmes T. I

mardi 5 mai 2015

Peut-être est-ce le néant qui est le vrai et tout notre rêve est-il inexistant, mais alors nous sentons qu’il faudra que ces phrases musicales, ces notions qui existent par rapport à lui, ne soient rien non plus. Nous périrons, mais nous avons pour otages ces captives divines qui suivront notre chance. Et la mort avec elles a quelque chose de moins amer, de moins inglorieux, peut-être de moins probable.

Marcel Proust, A la recherche du temps perdu

lundi 4 mai 2015

Il faut habiter longtemps ce que conte le conteur avant d'y entendre vraiment quelque chose. Ne vous souciez pas d'interprétation. Celui qui cherche à expliquer le conte avec ses idées, c'est le dernier des cuistres, le saboteur de la relation humaine.

Maurice Bellet, L'écoute