mercredi 31 janvier 2018

Fernando Urribarri - Pour finir, le voudrais vous demander de résumer le noyau des questions abordées dans Théâtres du corps.

Joyce McDougall - Dans cet ouvrage, j'essaie de comprendre le genre de messages qui circulent à double sens, entre la psyché et le soma, et de conceptualiser la façon dont on pourrait travailler cela dans la relation analytique.

Joyce McDougall, Après Lacan : le retour à la clinique. Entretiens et introduction par Fernando Urribarri

mardi 30 janvier 2018

Si un élève vous dit qu’il n’aime pas lire, il ne sait pas ce qu’il dit. Si vous le croyez, il est foutu. Et vous aussi comme professeur.

Daniel Pennac

lundi 29 janvier 2018

L'art lave notre âme de la poussière du quotidien.

Pablo Picasso

vendredi 26 janvier 2018

Le positif nous est donné dès la naissance, le négatif, c’est à nous de le faire.

Franz Kafka, Journal

jeudi 25 janvier 2018

Prenons en considération la genèse psychique des représentations religieuses. Celles-ci, qui se donnent pour des dogmes, ne sont pas des précipités d’expériences ni des résultats d’une pensée, ce sont des illusions, des accomplissements des désirs les plus anciens, les plus forts, les plus urgents de l’humanité ; le secret de leur force est la force de ces désirs.

Sigmund Freud, l'avenir d'une illusion

mercredi 24 janvier 2018

20 ans

On n'est pas là pour payer les dettes
On a tous connu nos martyrs
On se contente de chaque miette
De chaque seconde, de chaque soupir

Il n’y a pas grand-chose que l’on regrette
Où l’on ne veut plus se souvenir
On a bravé tant de tempêtes
Qu’on ne s’est même pas vu grandir

Dis-moi que la vie est encore plus belle
Quand on a plus vingt ans
Est-ce qu’on peut encore toucher le ciel
Quand on plus vingt ans
Donne-moi des monts et des merveilles
Comme si j’avais vingt ans
Est-ce qu’on t’appeler mademoiselle
Tu as toujours vingt ans

On joue toujours avec les allumettes
Avec les flammes, avec le désir
On n'a qu’une envie, qu’une requête
De rire comme si on allait jamais mourir
On a passé l’âge d’être bête
Pas celui de se faire éblouir
Chaque journée est une conquête
Qu’il faut abattre d’un sourire

Dis-moi que la vie est encore plus belle
Quand on a plus vingt ans
Est-ce qu’on peut encore toucher le ciel
Quand on plus vingt ans
Donne-moi des monts et des merveilles
Comme si j’avais vingt ans
Est-ce qu’on peut t’appeler mademoiselle
Tu as toujours vingt ans
Toujours vingt ans
Toujours vingt ans

On est venu à bout de la bête
Et des nuits qui devaient rétrécir
On ne battra jamais en retraite
On a encore tant de choses à offrir

Johnny Hallyday, album "L'attente", texte de Christophe Miossec

mardi 23 janvier 2018

Quoi qu'il en soit, nous devons être prudents, quand nous parlons d'un "psychosomatique", d'un "obsessionnel", d'un "homosexuel"... Tout cela ne veut rien dire ; ce qui doit nous intéresser, c'est la singularité, ce qu'il y a d'unique dans la personne.

Joyce McDougall, Après Lacan : le retour à la clinique. Entretiens et introduction par Fernando Urribarri

lundi 22 janvier 2018

Fernando Urribarri - A propos des processus tertiaires dans le processus analytique, je pensais au rôle central que vous leur attribuez pour définir votre "pensée clinique".

André Green - En effet, la pensée clinique a deux dimensions. L'une correspond au travail de l'analyste dans le cadre. L'autre, à la pensée qui surgit de l'expérience, vis-à-vis de laquelle il prend ses distances, réflexivement, pour en rendre compte, pour rendre compte des raisons de l'inconscient. C'est une pensée mobilisée par l'angoisse, par le contre-transfert, qui opère dans l'écriture et dans la communication analytique. J'ai signalé que, même si elle ne fait pas de référence directe à la clinique, elle est capable d'éveiller la résonance avec l'expérience clinique du lecteur.

André Green, Après Lacan : le retour à la clinique. Entretiens et introduction par Fernando Urribarri

vendredi 19 janvier 2018

Comment peut-on apprendre à se connaître soi-même ? Par la méditation, jamais, mais bien par l'action.

Gandhi

jeudi 18 janvier 2018

Quand on sait ce qu'on va dire, on écrit platement.

Alain

mercredi 17 janvier 2018

La fonction sexuelle était présente dès le début, commençait par s'étayer sur les autres fonctions vitales et prenait ensuite son indépendance à leur égard ; il lui fallait accomplir une évolution longue et compliquée, avant de devenir ce qui était connu comme la vie sexuelle normale de l'adulte.

Sigmund Freud, Sigmund Freud présenté par lui-même

mardi 16 janvier 2018

Je dis que le temps de l'analyse est le temps de l'infans. La création géniale de Freud de la méthode et du dispositif cherche à faire passer par le langage l'expérience de l'infans (celui qui n'a pas de langage).

J.-B. Pontalis, Après Lacan : le retour à la clinique. Entretiens et introduction par Fernando Urribarri

lundi 15 janvier 2018

Durant les dernières décennies, la clinique psychanalytique a vu son principal centre d'intérêt se déplacer des névroses dites classiques aux troubles des personnalités limites. Ce changement a été accompagné d'un désintérêt pour la sexualité au profit du fonctionnement du moi ou des relations d'objet. En fait, ni les troubles du moi, ni les relations d'objet régressives ne devraient être séparés de la sexualité et de ses vicissitudes.

André Green, La clinique psychanalytique contemporaine

vendredi 12 janvier 2018

La conception freudienne de la sexualité s'appuie principalement sur l'hypothèse de "pulsions" sexuelles innées, agissantes dès la naissance et tout au long de l'enfance. Comment ces pulsions en viennent-elles à s'attacher à des objets ? Cette question a toujours été très centrale dans l'œuvre de Freud, bien qu'il lui ait donné des réponses incomplètes et parfois contradictoires. Certains de ses continuateurs ont par la suite attaché une importance croissante à la "relation d'objet".

Michèle Perron-Borelli, Les fantasmes

jeudi 11 janvier 2018

On n'a jamais bien vu le monde si l'on n'a pas rêvé ce que l'on voyait.

Gaston Bachelard, La poétique de la rêverie

mercredi 10 janvier 2018

La question de l'intersubjectivité pose le problème de la reconnaissance et de l'articulation de deux espaces psychique hétérogènes dotés chacun de logique propre.

René Kaës, Le groupe et le sujet du groupe

mardi 9 janvier 2018

- Que faites-vous ?
- Moi ? Je suis psychiatre.
- Ah oui ?
- Je travaille sur le délire paranoïde.
- Racontez-moi.
- Il n'y a pas grand chose à dire. Je travaille surtout en Europe et j'ai écrit de nombreux articles psychanalytiques. J'ai beaucoup étudié. J'ai travaillé avec Freud à Vienne. Mais on a différé sur le concept d'envie du pénis. Freud voulait le limiter à la femme.

Woody Allen, Zelig

lundi 8 janvier 2018

Cure psychanalytique

Des déceptions amoureuses à répétition, une orientation sexuelle hésitante, une aphonie qui surgit chaque fois qu'il faut parler en public, un mal de vivre indéfinissable, une érection vacillante, une mère débordante, un père qui ne vous a jamais aimé, la mort d'un très proche, un enfant que l'on arrive pas à faire, un dégoût de la sexualité, une addiction à la sexualité qui ne laisse de place pour rein d'autre, une maladie somatique grave, l'aggravation de l'angoisse malgré la suppression réussie d'une phobie par une psychothérapie comportementale, une dépressivité qui gâche toutes les entreprises, une jalousie qui ne connaît pas de repos, un livre qu'on ne parvient plus à écrire, n'avoir jamais rencontré quelqu'un qui vous écoute... le recours à la psychanalyse se confond avec l'expérience humaine. Le malheur peut paraître venir du dehors - "l'enfer, c'est les autres" -, on a cependant l'intuition d'y être pour quelque chose ; qu'il faut changer pour que ça change. Sans le savoir, on vient en analyse pour changer le passé, en réécrire le récit, découvrir la haine derrière l'amour affiché (ou l'inverse), la secrète satisfaction derrière le déplaisir, une prison que l'on ne veut pas quitter. Parmi les risques que l'on court, il y a celui de devenir un peu plus libre qu'auparavant.

Jacques André, Les 100 mots de la psychanalyse

vendredi 5 janvier 2018

Cela ne m’intéresse pas de savoir quel est ton métier.
Ce que je veux savoir, c’est ce qui te tient à cœur.
Si tu oses rêver accomplir tes désirs.
Si tu es prêt à paraître fou par amour ou pour tes rêves.
Pour l’aventure d’être vivant.

Je veux savoir si tu as touché le cœur de ta tristesse.
Si tu t’es ouvert suite aux épreuves de la vie.
Ou si tu t’es desséché et fermé par peur de la douleur.

Je veux savoir si tu peux expérimenter ta douleur.
Ou la mienne sans chercher à la cacher.
À la diminuer ou à la solutionner.

Je veux savoir si tu peux entrer dans la joie, la mienne ou la tienne.
Si tu peux danser sauvagement.
Et laisser l’extase te remplir jusqu’au bout des doigts.
Sans opposer de limites humaines et sans penser être prudent ou réaliste.
Cela ne m’intéresse pas de savoir si l’histoire que tu me racontes est vraie.

Ce que je veux savoir, c’est si tu peux décevoir quelqu’un d’autre afin de rester vrai envers toi-même.
Si tu peux supporter l’accusation d’être un traitre et ne pas trahir ta propre âme.
Je veux savoir si tu as suffisamment de foi pour être digne de confiance.
Je veux savoir si tu sais voir la beauté même si ce n’est pas beau tous les jours…

Texte amérindien

jeudi 4 janvier 2018

Savoir
Et se dire que l'on ne sait pas
Est bien.
Ne pas savoir
Et se dire que l'on sait
Conduit à la difficulté.

Lao-tseu, Tao Te King, LXXI (traduction Ma Kou)

mercredi 3 janvier 2018

Ceux qui vivent du traitement des malades mentaux doivent s'efforcer de faire quelque chose pour eux.

Sigmund Freud, La technique psychanalytique

mardi 2 janvier 2018

Je vous souhaite des rêves à n’en plus finir et l’envie furieuse d’en réaliser quelques-uns. Je vous souhaite d’aimer ce qu’il faut aimer et d’oublier ce qu’il faut oublier. Je vous souhaite des passions, je vous souhaite des silences. Je vous souhaite des chants d’oiseaux au réveil et des rires d’enfants. Je vous souhaite de respecter les différences des autres, parce que le mérite et la valeur de chacun sont souvent à découvrir. Je vous souhaite de résister à l’enlisement, à l’indifférence et aux vertus négatives de notre époque. Je vous souhaite enfin de ne jamais renoncer à la recherche, à l’aventure, à la vie, à l’amour, car la vie est une magnifique aventure et nul de raisonnable ne doit y renoncer sans livrer une rude bataille. Je vous souhaite surtout d’être vous, fier de l’être et heureux, car le bonheur est notre destin véritable.

Jacques Brel, le 1er Janvier 1968