mardi 28 juin 2016

Pour étayer ma thèse, je voudrais me référer aux réflexions de Hans-Jürgen Wirth sur le concept de trauma collectif et d’identité collective. Par identité collective, Wirth entend l’aspect de notre identité qui se réfère au collectif auquel nous nous sentons appartenir et qui, pour nos valeurs, nos convictions et nos émotions, revêt une signification centrale. Cette identité collective peut être blessée et traumatisée, même quand l’individu n’a pas directement été blessé physiquement ou psychiquement, c’est-à-dire que l’individu reste sain, mais qu’il est perturbé, voire traumatisé sur le plan de son identité collective. Toute identité durable est liée à une mémoire personnelle et collective, et à des souvenirs. Tandis que la mémoire personnelle est ancrée dans le cerveau et se maintient à travers les échanges sociaux auxquels la personne prend part, la mémoire collective n’a pas de substrat neuronal, et on en "hérite" sous une forme symbolique qui est objectivée par le truchement des mythes, textes, règles, lois, chansons entre autres, c’est-à-dire qu’elle est transmise de façon extéropsychique.

Ingo Rath, Les phases de développement de l'analyse transactionnelle, d'Éric Berne à nos jours