Ce que j'aime, dans la psychanalyse, c'est la déception : on se serait cru plus intéressant. De là une amertume (dont Freud, je crois, ne s'est jamais remis), qui m'a toujours paru le goût même de la vérité. J'aime la psychanalyse comme j'aime la bière peut-être, et pour les mêmes raisons : ce goût de mort et de réel. Déception, donc, et vérité.
André Comte-Sponville, Une éducation philosophique