Cette relation non verbale née jadis dans le silence de l'indéterminé, de l'indéfini ne peut retrouver vie que dans le silence et c'est parce que certains silences me sont apparus au cours de l'analyse comme une condition nécessaire à l'éclosion d'un état intérieur confusément ressenti par le malade comme une sorte d'équivalent de l'état d'union parfaite et totale auquel il aspire inconsciemment. Si l'on veut, il atteint autrement et plus directement l'objet dans le silence que par la parole, car celle-ci butte sans cesse contre l'évidence de l'éloignement de l'objet.
Sacha Nacht, Guérir avec Freud
dimanche 16 décembre 2012
dimanche 9 décembre 2012
... quand le petit garçon aperçoit de prime abord la région génitale de la petite fille, il se conduit de manière irrésolue, peu intéressé avant tout ; il ne voit rien ou bien par un déni il atténue sa perception, cherche des informations qui permettent de l'accorder à ce qu'il espère. Ce n'est que plus tard, lorsqu'une menace de castration a pris de l'influence sur lui, que cette observation devient pour lui pleine de signification: s'il se la remémore ou s'il la répète, il est la proie d'une terrible tempête émotionnelle et se met à croire à la réalité d'une menace dont il se riait jusqu'alors.
Sigmund Freud, Quelques conséquences psychiques de la différence anatomique entre les sexes
samedi 8 décembre 2012
vendredi 7 décembre 2012
lundi 3 décembre 2012
On peut dire qu’une fantaisie flotte en quelque sorte en trois temps, les trois moments de notre activité représentative. Le travail psychique se rattache à une impression, une occasion dans le présent qui a été en mesure de réveiller un des grands désirs de l’individu ; à partir de là, il se reporte sur le souvenir d’une expérience antérieure, la plupart du temps infantile, au cours de laquelle ce désir était accompli ; et il crée maintenant une situation rapportée à l’avenir, qui se présente comme l’accomplissement de ce désir, précisément le rêve diurne ou la fantaisie, qui porte désormais sur lui les traces de son origine à partir de l’occasion et du souvenir. Passé, présent, avenir donc, comme enfilés sur les cordeaux du désir qui les traverse.
Sigmund Freud, Le créateur littéraire et la fantaisie
Sigmund Freud, Le créateur littéraire et la fantaisie
dimanche 2 décembre 2012
Là où "l'ombre de l'objet tombe sur le moi" s'indique la trace de l'échec historique du moi à trouver son reflet dans l'objet, s'indique l'échec de la fonction réflexive de l'objet, c’est là où l'objet ne réfléchit pas le sujet que plane son ombre.
René Roussillon, Pluralité de l'appropriation subjective
René Roussillon, Pluralité de l'appropriation subjective
jeudi 29 novembre 2012
lundi 26 novembre 2012
dimanche 25 novembre 2012
J'ai introduit les termes d'objet transitionnel et de phénomènes transitionnels pour désigner l'aire intermédiaire d'expérience qui se situe entre le pouce et l'ours en peluche, entre l'érotisme oral et la véritable relation d'objet, entre l'activité créative primaire et la projection de ce qui a été introjecté, entre l'ignorance primaire de la dette et la reconnaissance de celle-ci.
Donald W. Winnicott, Objets transitionnels et phénomènes transitionnels
Donald W. Winnicott, Objets transitionnels et phénomènes transitionnels
vendredi 23 novembre 2012
jeudi 22 novembre 2012
Ce n'est donc jamais une seule signification qui serait réellement présente à l'esprit, et donc par conséquent l'interprétation serait vraie ou fausse, mais toujours un ensemble partiellement actualisé de significations, dont l'interprétation n'est vraie ou fausse que si elle tient compte de leurs relations potentielles.
Pierre-Henri Castel, Introduction à "l'Interprétation du rêve" de Sigmund Freud
Pierre-Henri Castel, Introduction à "l'Interprétation du rêve" de Sigmund Freud
mercredi 21 novembre 2012
mardi 20 novembre 2012
Psychanalyste, c’est une fonction. Pas un être. Ce n’est pas une identité. J’espère par exemple ne pas l’être avec mes proches, ne pas les bombarder d’interprétations plus ou moins sauvages. Et puis, même parfois dans mon cabinet, je ne le suis pas toujours non plus. Quand j’étais psychanalyste débutant, je me demandais ce que je faisais là : de quel droit ? Je dis souvent que se prendre pour un analyste est le commencement de l’imposture. Et si j’ai réussi à le devenir, c’est bien parce que je ne me suis pas pris pour un analyste.
J.-B. Pontalis, Entretien donné à Psychologies Magazine
J.-B. Pontalis, Entretien donné à Psychologies Magazine
lundi 19 novembre 2012
Le moment du vécu et le moment de la signification ne coïncident pas. Ce qui est signifié au moment du vécu est pour ainsi dire en souffrance, en attente de signification. Le moment de la signification est toujours rétroactif. Si une signification paraît dans la remémoration avoir coïncidé avec le vécu, le plus souvent il s'agit d'une élaboration ultérieure, rapportée au vécu initial. Celui-ci s'accompagne d'une « signification » tout autre, était en quelque sorte cadré par une « théorie sexuelle » qui en rendait compte. On pourrait presque avancer que vécu et signification s'appellent l'un l'autre sans jamais se rejoindre. Le vécu court après la signification sans jamais la trouver. La signification est acquise quand le vécu est à jamais perdu.
André Green, Le discours vivant
André Green, Le discours vivant
mercredi 14 novembre 2012
lundi 12 novembre 2012
dimanche 11 novembre 2012
L'Œdipe n'est plus un mythe, mais un complexe, c'est-à-dire un micro-système. Il est la structure qui fait communiquer les structures de l'individu et celles de la société (...). L'Œdipe organise les pulsions qui l'organisent en retour, comme il organise la culture et est organisée par elle.
André Green, Le mythe : un objet transitionnel collectif in La Déliaison
André Green, Le mythe : un objet transitionnel collectif in La Déliaison
vendredi 9 novembre 2012
dimanche 4 novembre 2012
samedi 3 novembre 2012
jeudi 1 novembre 2012
Le passage de l'identification narcissique (projective) à l’identification introjective est conditionné par l’élaboration de la position dépressive, dont la réussite sous la prédominance des pulsions libidinales permet de renoncer au recours massif à l’identification projective avec l'objet qui était auparavant utilisée pour dénier la reconnaissance de la séparation avec les angoisses qui l'accompagnent.
Jean Bégoin, Présentation : quelques repères sur l'évaluation du concept d'identification
Jean Bégoin, Présentation : quelques repères sur l'évaluation du concept d'identification
mercredi 31 octobre 2012
mardi 30 octobre 2012
dimanche 28 octobre 2012
[...] le contre-transfert n'apparaît pas directement à la conscience mais se manifeste comme signe à décrypter ni repéré ni compris d'emblée, surgissant sous forme d'affects, de sentiments, d’associations de représentations, de fantasmes, d'images, d'images, de lapsus, d'actes manqués, de rêves, de métaphores ou comparaisons inattendues, tous rejetons de l’inconscient ou expression directes de celui-ci - certains affects. Il se situe à l'opposé des représentations conscientes et des affects dont l'objet est d'emblée conscient.
Louise de Urtubey, Le travail de contre-transfert
Louise de Urtubey, Le travail de contre-transfert
jeudi 25 octobre 2012
mercredi 24 octobre 2012
Le surmoi de l’enfant ne s’édifie pas d’après le modèle des parents mais d’après le surmoi parental ; il se remplit du même contenu, il devient porteur de la tradition, de toutes les valeurs à l’épreuve du temps qui se sont perpétuées de cette manière de génération en génération.
Sigmund Freud, Nouvelles conférences d'introduction à la psychanalyse
Sigmund Freud, Nouvelles conférences d'introduction à la psychanalyse
mardi 23 octobre 2012
lundi 22 octobre 2012
Le moi se forme pour une bonne part à partir d’identifications qui remplacent des investissements abandonnés par le ça, et que les premières de ces identifications se comportent régulièrement comme une instance particulière dans le moi, s’opposent au moi comme sur-moi, tandis que le moi une fois renforcé peut plus tard se montrer plus résistant face à l’influence de telles identifications. Le sur-moi doit sa position particulière dans le moi ou par rapport au moi à un facteur qui doit être apprécié de deux côtés : premièrement, il est la première identification qui se soit produite tant que le moi était encore faible, et deuxièmement, il est l’héritier du complexe d’Œdipe et a donc introduit dans le moi les objets de la plus haute importance.
Sigmund Freud, Le moi et le ça
Sigmund Freud, Le moi et le ça
dimanche 21 octobre 2012
jeudi 18 octobre 2012
mercredi 17 octobre 2012
Durant les dernières décennies, la clinique psychanalytique a vu son principal centre d’intérêt se déplacer des névroses dites classiques aux troubles des personnalités limites. Ce changement a été accompagné d’un désintérêt pour la sexualité au profit du fonctionnement du moi ou des relations d’objet. En fait, ni les troubles du moi, ni les relations d’objet régressives ne devraient être séparés de la sexualité et de ses vicissitudes.
André Green, La Clinique psychanalytique contemporaine
André Green, La Clinique psychanalytique contemporaine
mardi 16 octobre 2012
L’analyste lui-même est également soumis à la situation infantile dont il fait partie. En fait, la situation infantile à laquelle il est exposé contient un facteur infantile plus important encore, l’analysé qui régresse. Le Moi de l’analyste est aussi scindé en une part qui observe et une part qui éprouve. L’analyste a l’expérience de sa minutieuse analyse personnelle et sait ce qui l’attend, et, de surcroît, à l’inverse de son analysé, se trouve dans une situation d’autorité. Alors que c’est le travail de l’analysé que de s’adapter par la régression à la situation infantile, il incombe à l’analyste de résister à une adaptation de cet ordre. Alors que l’analysé doit faire l’expérience du passé et observer le présent, l’analyste doit éprouver le présent et observer le passé ; il doit résister à toute tendance intérieure à la régression. S’il devient la victime de sa propre technique et éprouve le passé au lieu de l’observer, il est sujet à une contre-résistance. Le phénomène du contre-transfert peut être très bien décrit en paraphrasant la formule de Fenichel : l’analyste déforme le passé par référence au présent.
Ida Mac Alpine, The development of the transference
lundi 15 octobre 2012
... On se rend compte à quel point le travail psychique fourni par l’analyste est compliqué, en vérité. On laisse agir sur soi les associations libres du patient et en même temps on laisse sa propre fantaisie jouer avec ce matériel associatif ; entre-temps on compare les connexions nouvelles avec les résultats antérieurs de l’analyse sans négliger, fût-ce un seul instant, la prise en compte et la critique de ses tendances propres.
Sándor Ferenczi, Élasticité de la technique psychanalytique
Sándor Ferenczi, Élasticité de la technique psychanalytique
jeudi 11 octobre 2012
mardi 9 octobre 2012
lundi 8 octobre 2012
dimanche 7 octobre 2012
En fin de compte, le complexe d'OEdipe connaît trois types d'identification : a) l’identification au rival, permettant la compensation de l'investissement et qui s'effectue sur le modèle de l’identification hystérique autour d'une qualité émotionnelle commune qui demeure inconsciente ; b) l’identification régressive sur le mode de l'objet perdu, renoncement à l'investissement sexuel de l'objet par identification à cet objet ; c) l’identification progressive et "maturante", dans laquelle coexistent identification et investissement dans l'espace triangulaire.
Jean-Luc Donnet et Jean-Pierre Pinel, Le problème de l’identification chez Freud
Jean-Luc Donnet et Jean-Pierre Pinel, Le problème de l’identification chez Freud
mercredi 3 octobre 2012
mardi 2 octobre 2012
Victoire
Pourquoi autant de gens sont-ils attirés par la chaleur rassurante de la défaite? Peut-être parce qu'une défaite ne peut être que le prélude à un revirement alors que la victoire tend à nous encourager à garder le même comportement. La défaite est novatrice, la victoire est conservatrice. Tous les humains sentent confusément cette vérité. Beaucoup parmi les plus intelligents sont ainsi tentés de réussir non pas la plus belle victoire mais la plus belle défaite.
Hannibal fit demi-tour devant Rome offerte.
César insista pour aller aux ides de mars.
L'armée écossaise de Jacques 1er refusa d'entrer dans Londres qu'elle avait pourtant conquise. Napoléon annonça la retraite à Waterloo alors que la bataille était probablement gagnée. Et que dire de toutes ces stars du show business qui tout à coup tombent dans l'alcool, la drogue, ou le suicide sans aucune raison logique. Ils n'arrivaient pas à supporter la gloire, ils ont donc sciemment organisé leur défaite.
Tirons leçon de ces expériences passées. Derrière beaucoup de soi-disant réussites, il n'y a qu'une volonté de se hisser au plus haut plongeoir pour bien se planter de manière spectaculaire.
Bernard Werber, Encyclopédie du savoir relatif et absolu
Pourquoi autant de gens sont-ils attirés par la chaleur rassurante de la défaite? Peut-être parce qu'une défaite ne peut être que le prélude à un revirement alors que la victoire tend à nous encourager à garder le même comportement. La défaite est novatrice, la victoire est conservatrice. Tous les humains sentent confusément cette vérité. Beaucoup parmi les plus intelligents sont ainsi tentés de réussir non pas la plus belle victoire mais la plus belle défaite.
Hannibal fit demi-tour devant Rome offerte.
César insista pour aller aux ides de mars.
L'armée écossaise de Jacques 1er refusa d'entrer dans Londres qu'elle avait pourtant conquise. Napoléon annonça la retraite à Waterloo alors que la bataille était probablement gagnée. Et que dire de toutes ces stars du show business qui tout à coup tombent dans l'alcool, la drogue, ou le suicide sans aucune raison logique. Ils n'arrivaient pas à supporter la gloire, ils ont donc sciemment organisé leur défaite.
Tirons leçon de ces expériences passées. Derrière beaucoup de soi-disant réussites, il n'y a qu'une volonté de se hisser au plus haut plongeoir pour bien se planter de manière spectaculaire.
Bernard Werber, Encyclopédie du savoir relatif et absolu
lundi 1 octobre 2012
Tout guerrier de la lumière a eu peur de s'engager dans le combat.
Tout guerrier de la lumière a trahi et menti par le passé.
Tout guerrier de la lumière a déjà perdu la foi en l'avenir.
Tout guerrier de la lumière a souffert pour des choses sans importance.
Tout guerrier de la lumière a douté d'être un guerrier de la lumière.
Tout guerrier de la lumière a manqué à ses obligations spirituelles.
Tout guerrier de la lumière a dit oui quand il voulait dire non.
Tout guerrier de la lumière a blessé quelqu'un qu'il aimait.
C'est pour cela qu'il est un guerrier de la lumière ; parce qu'il est passé par toutes ces expériences et n'a pas perdu l'espoir de devenir meilleur.
Paulo Coelho, Manuel du guerrier de la lumière
Tout guerrier de la lumière a trahi et menti par le passé.
Tout guerrier de la lumière a déjà perdu la foi en l'avenir.
Tout guerrier de la lumière a souffert pour des choses sans importance.
Tout guerrier de la lumière a douté d'être un guerrier de la lumière.
Tout guerrier de la lumière a manqué à ses obligations spirituelles.
Tout guerrier de la lumière a dit oui quand il voulait dire non.
Tout guerrier de la lumière a blessé quelqu'un qu'il aimait.
C'est pour cela qu'il est un guerrier de la lumière ; parce qu'il est passé par toutes ces expériences et n'a pas perdu l'espoir de devenir meilleur.
Paulo Coelho, Manuel du guerrier de la lumière
dimanche 30 septembre 2012
samedi 29 septembre 2012
vendredi 28 septembre 2012
- Le plus important, ce sont les petits soleils, ajouta Théodore. - Les petits soleils ? - Les petits soleils de chaque jour. Un sourire, un mot d'encouragement, un échange, un petit plaisir ou un grand, tout ce qui nous rend heureux, joyeux, vivants. Tous les petits soleils qui illuminent nos journées, à côté desquels il ne faut surtout pas passer.
Ondine Khayat, Les petits soleils de chaque jour
mercredi 26 septembre 2012
mardi 25 septembre 2012
Cela exige que l’analyste ne ferme plus la porte à cette folie, qu’il consente à l’accueillir et à la partager en l’analysant. Pour ce faire, il faut reconnaître à l’affect toute sa portée. C’est-à-dire laisser le champ libre aux affects dans leurs aspects les moins ordinaires et les moins raisonnables, les plus contradictoires et les plus complexes. Subir la charge de la passion du transfert est sans doute exténuant, c’est le prix à payer, par l’analyste, pour la marche de l’analyse. Inutile de dire que le contre-transfert est ici en première ligne.
André Green, Le discours vivant
lundi 24 septembre 2012
Jusqu'au DSM-IV-TR inclus (2000), on estimait toutefois qu'être triste à la suite du deuil d'un proche depuis moins de deux mois était normal, et n'avait absolument pas à être rangé dans les états dépressifs. A partir de 2013, dans la nouvelle édition de ce manuel, ça ne sera même plus le cas : le chagrin, même normal (il est plutôt logique d'être très triste suite au décès d'un proche) sera pathologisé. Les endeuillés pourront donc être des dépressifs comme les autres...
Sarah Chiche, De la mélancolie à la dépression sévère in L'histoire des troubles mentaux, Les grands dossiers des Sciences humaines n° 28
Sarah Chiche, De la mélancolie à la dépression sévère in L'histoire des troubles mentaux, Les grands dossiers des Sciences humaines n° 28
dimanche 23 septembre 2012
La défense, d'une façon générale porte sur l’excitation interne (pulsion) et électivement sur telle des représentations (souvenirs ou fantasmes) auxquelles celle-ci est liée, sur telle situation capable de déclencher cette excitation dans la mesure où elle est incompatible avec cet équilibre, et de ce fait, déplaisante pour le moi. Les affects déplaisants, motifs ou signaux de la défense peuvent être objets de celle-ci.
Jean Laplanche et J.-B. Pontalis, Vocabulaire de la psychanalyse
Jean Laplanche et J.-B. Pontalis, Vocabulaire de la psychanalyse
samedi 22 septembre 2012
vendredi 21 septembre 2012
mardi 18 septembre 2012
lundi 17 septembre 2012
dimanche 16 septembre 2012
samedi 15 septembre 2012
La pulsion est donc un des concepts de la démarcation entre le psychique et le somatique. L'hypothèse la plus simple et la commode sur la nature des pulsions serait qu'elles ne possèdent aucune qualité par elles-mêmes, mais qu'elles ne doivent être considérées que comme mesure du travail demandé à la vie psychique.
Sigmund Freud, Métapsychologie
Sigmund Freud, Métapsychologie
vendredi 14 septembre 2012
jeudi 13 septembre 2012
lundi 10 septembre 2012
Un jour, un chien plein de sagesse passa près de chats rassemblés.
S'en étant approché, il vit que les chats, très occupés, ne lui prêtaient pas attention; il s'arrêta alors.
Du milieu de l'assemblée se leva un grand chat, à l'air grave. Il regarda les autres et dit alors: " Frères prions! Quand vous aurez prié, et prié encore, alors, plus de doute, en vérité, il pleuvra des souris."
Le chien, entendant cela, rit dans son coeur et s'éloigna en disant: "Ô chats aveugles et insensés, n'est-il pas écrit - et n'ai-je pas appris comme mes pères avant moi - qu'en réponse aux prières, aux actes de foi, aux supplications, il ne pleut pas des souris, mais des os!"
Khalil Gibran, Le Fou
S'en étant approché, il vit que les chats, très occupés, ne lui prêtaient pas attention; il s'arrêta alors.
Du milieu de l'assemblée se leva un grand chat, à l'air grave. Il regarda les autres et dit alors: " Frères prions! Quand vous aurez prié, et prié encore, alors, plus de doute, en vérité, il pleuvra des souris."
Le chien, entendant cela, rit dans son coeur et s'éloigna en disant: "Ô chats aveugles et insensés, n'est-il pas écrit - et n'ai-je pas appris comme mes pères avant moi - qu'en réponse aux prières, aux actes de foi, aux supplications, il ne pleut pas des souris, mais des os!"
Khalil Gibran, Le Fou
dimanche 9 septembre 2012
samedi 8 septembre 2012
Résumons : absence de contradiction, processus primaires (mobilité des investissements), atemporalité et remplacement de la réalité extérieure par la réalité psychique sont les caractères que nous pouvons nous attendre à trouver dans les processus appartenant au système Ics.
Sigmund Freud, Métapsychologie
Sigmund Freud, Métapsychologie
vendredi 7 septembre 2012
Homéostasie
Toute forme de vie est en recherche d'homéostasie.
"Homéostasie" signifie équilibre entre milieu intérieur et milieu extérieur.
Toute structure vivante fonctionne en homéostasie. L'oiseau a des os creux pour voler. Le chameau a des réserves d'eau pour survivre dans le désert. Le caméléon change la pigmentation de sa peau pour passer inaperçu de ses prédateurs.
Ces espèces, comme tant d'autres, se sont maintenues jusqu'à nos jours en s'adaptant à tous les bouleversements de leur milieu ambiant. Celles qui ne surent pas s'harmoniser avec le monde extérieur ont disparu.
L'homéostasie est la capacité d'autorégulation de nos organes par rapport aux contraintes extérieures.
On est toujours surpris de constater à quel point un simple individu peut endurer les épreuves les plus rudes et y adapter son organisme. Durant les guerre, circonstances où l'homme est contraint de se surpasser pour survivre, on a vu des gens qui n'avaient jusque là connu que confort et tranquillité se mettre sans rechigner au régime eau et pain sec. En quelques jours, les citadins perdus en montagne apprennent à reconnaître les plantes comestibles, à chasser et manger des animaux qui leur avaient toujours répugné: taupes, araignées, souris, serpents…
"Robinson Crusoe" de Daniel Defoe ou "L'Ile mystérieuse" de Jules Verne sont des livres à la gloire de la capacité d'homéostasie de l'être humain.
Tous, nous sommes en perpétuelle recherche de l'homéostasie parfaite car nos cellules ont déjà cette préoccupation. Elles convoitent en permanence un maximum de liquide nutritif à la meilleure température et sans agression de substance toxique. Mais quand elles n'en disposent pas, elles s'adaptent. C'est ainsi que les cellules du foie d'un ivrogne sont mieux accoutumées à assimiler l'alcool que celles d'un abstinent. Les cellules des poumons d'un fumeur fabriqueront des résistances à la nicotine. Le roi Mithridate avait même entraîné son corps à supporter l'arsenic.
Plus le milieux extérieur est hostile, plus il oblige la cellule ou l'individu à développer des talents inconnus.
Bernard Werber, Encyclopédie du savoir relatif et absolu
Toute forme de vie est en recherche d'homéostasie.
"Homéostasie" signifie équilibre entre milieu intérieur et milieu extérieur.
Toute structure vivante fonctionne en homéostasie. L'oiseau a des os creux pour voler. Le chameau a des réserves d'eau pour survivre dans le désert. Le caméléon change la pigmentation de sa peau pour passer inaperçu de ses prédateurs.
Ces espèces, comme tant d'autres, se sont maintenues jusqu'à nos jours en s'adaptant à tous les bouleversements de leur milieu ambiant. Celles qui ne surent pas s'harmoniser avec le monde extérieur ont disparu.
L'homéostasie est la capacité d'autorégulation de nos organes par rapport aux contraintes extérieures.
On est toujours surpris de constater à quel point un simple individu peut endurer les épreuves les plus rudes et y adapter son organisme. Durant les guerre, circonstances où l'homme est contraint de se surpasser pour survivre, on a vu des gens qui n'avaient jusque là connu que confort et tranquillité se mettre sans rechigner au régime eau et pain sec. En quelques jours, les citadins perdus en montagne apprennent à reconnaître les plantes comestibles, à chasser et manger des animaux qui leur avaient toujours répugné: taupes, araignées, souris, serpents…
"Robinson Crusoe" de Daniel Defoe ou "L'Ile mystérieuse" de Jules Verne sont des livres à la gloire de la capacité d'homéostasie de l'être humain.
Tous, nous sommes en perpétuelle recherche de l'homéostasie parfaite car nos cellules ont déjà cette préoccupation. Elles convoitent en permanence un maximum de liquide nutritif à la meilleure température et sans agression de substance toxique. Mais quand elles n'en disposent pas, elles s'adaptent. C'est ainsi que les cellules du foie d'un ivrogne sont mieux accoutumées à assimiler l'alcool que celles d'un abstinent. Les cellules des poumons d'un fumeur fabriqueront des résistances à la nicotine. Le roi Mithridate avait même entraîné son corps à supporter l'arsenic.
Plus le milieux extérieur est hostile, plus il oblige la cellule ou l'individu à développer des talents inconnus.
Bernard Werber, Encyclopédie du savoir relatif et absolu
jeudi 6 septembre 2012
mercredi 5 septembre 2012
mardi 4 septembre 2012
lundi 3 septembre 2012
dimanche 2 septembre 2012
samedi 1 septembre 2012
vendredi 27 juillet 2012
mercredi 25 juillet 2012
Ce que nous appelons "moi" est un costume d'arlequin composé d'histoires rapportées, d'étoffes empruntées. C'est un vêtement pauvre, mal cousu. Parfois il se déchire et va dans la folie - et quand il tient, c'est toujours par miracle. Nous ne sommes soudain faits que d'une seule pièce que par la chance d'une voix qui nous appelle en nous aimant. Nommer d'amour fait venir l'unique au monde.
Christian Bobin, Mozart et la pluie
Christian Bobin, Mozart et la pluie
lundi 23 juillet 2012
Quand nous avons dépassé les savoirs
Alors nous avons la connaissance
La raison fût une aide
La raison est l'entrave
Quand nous avons dépassé les velléités
Alors nous avons le pouvoir
L'effort fût une aide
L'effort est l'entrave
Quand nous avons dépassé les jouissances
Alors nous avons la béatitude
Le désir fût une aide
Le désir est l'entrave
Quand nous avons dépassé l'individualisation
Alors nous sommes des personnes réelles
Le moi fût une aide
Le moi est l'entrave
Quand nous dépasserons l'humanité
Alors nous serons l'homme
L'animal fût une aide
L'animal est l'entrave
Sri Aurobindo et Georges Moustaki, Aphorismes
Alors nous avons la connaissance
La raison fût une aide
La raison est l'entrave
Quand nous avons dépassé les velléités
Alors nous avons le pouvoir
L'effort fût une aide
L'effort est l'entrave
Quand nous avons dépassé les jouissances
Alors nous avons la béatitude
Le désir fût une aide
Le désir est l'entrave
Quand nous avons dépassé l'individualisation
Alors nous sommes des personnes réelles
Le moi fût une aide
Le moi est l'entrave
Quand nous dépasserons l'humanité
Alors nous serons l'homme
L'animal fût une aide
L'animal est l'entrave
Sri Aurobindo et Georges Moustaki, Aphorismes
jeudi 19 juillet 2012
mardi 17 juillet 2012
samedi 14 juillet 2012
Il faut toujours se méfier quand on évoque une pensée qui viendrait "après" Freud, car Freud a écrit vingt gros volumes plus la correspondance, etc. ; et il a dit énormément de choses et, à mon avis, en cherchant bien, on y trouve à peu près tout formulé.
René Roussillon, Transitionnel et réflexivité
René Roussillon, Transitionnel et réflexivité
vendredi 13 juillet 2012
jeudi 12 juillet 2012
mercredi 11 juillet 2012
Il est utile de postuler l'existence, pour l'enfant immature, de deux mères que j'appelerai la mère-objet et la mère-environnement. Je n'ai nullement le désir d'inventer des noms qui deviendront des étiquettes et prendront éventuellement un sens rigide et gênant, mais dans ce contexte, il me paraît possible d'utiliser ces termes : "mère-objet" et "mère-environnement" pour décrire la grande différence qui existe, aux yeux du nourrisson, entre deux aspects des soins infantiles : la mère qui est un objet ou détient l'objet partiel propre à satisfaire les besoins immédiats, et la mère qui est une personne veillant à écarter l'imprévisible et qui, d'une façon active, soigne et dirige.
Donald W. Winnicott, Elaboration de la capacité de sollicitude
Donald W. Winnicott, Elaboration de la capacité de sollicitude
mardi 3 juillet 2012
Hiérarchie chez les rats
Une expérience a été effectuée sur des rats. Pour étudier leur aptitude à nager, un chercheur du laboratoire de biologie comportementale de la faculté de Nancy, Didier Desor, en a réuni six dans une cage dont l'unique issue débouchait sur une piscine qu'il leur fallait traverser pour atteindre une mangeoire distribuant les aliments. On a rapidement constaté que les six rats n'allaient pas chercher leur nourriture en nageant de concert. Des rôles sont apparus qu'ils s'étaient ainsi répartis: deux nageurs exploités, deux non nageurs exploiteurs, un nageur autonome et un non nageur souffre-douleur.
Les deux exploités allaient chercher la nourriture en nageant sous l'eau. Lorsqu'ils revenaient à la cage, les deux exploiteurs les frappaient et leur enfonçaient la tête sous l'eau jusqu'à ce qu'ils lâchent leur magot. Ce n'est qu'après avoir nourri les deux exploiteurs que les deux exploités soumis pouvaient se permettre de consommer leur propre croquette. Les exploiteurs ne nageaient jamais, ils se contentaient de rosser les nageurs pour être nourris.
L'autonome était un nageur assez robuste pour ramener sa nourriture et passer les exploiteurs pour se nourrir de son propre labeur. Le souffre-douleur, enfin, était incapable de nager et incapable d'effrayer les exploités, alors il ramassait les miettes tombées lors des combats. La même structure-deux exploités, deux exploiteurs, un autonome et un souffre-douleur ñse retrouva dans les vingt cages où l'expérience fut reconduite.
Pour mieux comprendre ce mécanisme de hiérarchie, Didier Desor plaça six exploiteurs ensemble. Ils se battirent toute la nuit. Au matin, ils avaient recréée les mêmes rôles. Deux exploiteurs, deux exploités, un souffre douleur, un autonome. Et on a obtenu encore le même résultats en réunissant six exploités dans une même cage, six autonomes, ou six souffre douleur.
Puis l'expérience a été reproduite avec une cage plus grande contenant deux cents individus. Ils se sont battus toute la nuit, le lendemain il y avait trois rats crucifiés dont les autres avaient arraché la peau. Moralité: plus la société est nombreuse plus la cruauté envers les souffre douleur augmente. Parallèlement, les exploiteurs de la cage des deux cents entretenaient une hiérarchie de lieutenants afin de répercuter leur autorité sans même qu'ils aient besoin de se donner le mal de terroriser les exploités.
Autre prolongation de cette recherche, les savants de Nancy ont ouvert par la suite les crânes et analysés les cerveaux. Or les plus stressés n'étaient ni les souffre-douleur, ni les exploités, mais les exploiteurs. Ils devaient affreusement craindre de perdre leur statut privilégié et d'être obligés d'aller un jour au travail.
Se pourrait-il que pour chaque espèce animale il existe une sorte de grille d'organisation spécifique. Quels que soient les individus choisis, dès qu'ils sont plus de deux, ils s'empressent de tenter de reproduire cette grille pour s'y intégrer. Peut-être que l'espèce humaine est tributaire elle aussi d'une telle grille. Et quel que soit le gouvernement anarchiste, despotique, monarchiste, républicain ou démocratique, nous retombions dans une répartition similaire des hiérarchies. Seules changent l'appellation et le mode de désignation des exploiteurs.
Bernard Werber, Encyclopédie du savoir relatif et absolu
Une expérience a été effectuée sur des rats. Pour étudier leur aptitude à nager, un chercheur du laboratoire de biologie comportementale de la faculté de Nancy, Didier Desor, en a réuni six dans une cage dont l'unique issue débouchait sur une piscine qu'il leur fallait traverser pour atteindre une mangeoire distribuant les aliments. On a rapidement constaté que les six rats n'allaient pas chercher leur nourriture en nageant de concert. Des rôles sont apparus qu'ils s'étaient ainsi répartis: deux nageurs exploités, deux non nageurs exploiteurs, un nageur autonome et un non nageur souffre-douleur.
Les deux exploités allaient chercher la nourriture en nageant sous l'eau. Lorsqu'ils revenaient à la cage, les deux exploiteurs les frappaient et leur enfonçaient la tête sous l'eau jusqu'à ce qu'ils lâchent leur magot. Ce n'est qu'après avoir nourri les deux exploiteurs que les deux exploités soumis pouvaient se permettre de consommer leur propre croquette. Les exploiteurs ne nageaient jamais, ils se contentaient de rosser les nageurs pour être nourris.
L'autonome était un nageur assez robuste pour ramener sa nourriture et passer les exploiteurs pour se nourrir de son propre labeur. Le souffre-douleur, enfin, était incapable de nager et incapable d'effrayer les exploités, alors il ramassait les miettes tombées lors des combats. La même structure-deux exploités, deux exploiteurs, un autonome et un souffre-douleur ñse retrouva dans les vingt cages où l'expérience fut reconduite.
Pour mieux comprendre ce mécanisme de hiérarchie, Didier Desor plaça six exploiteurs ensemble. Ils se battirent toute la nuit. Au matin, ils avaient recréée les mêmes rôles. Deux exploiteurs, deux exploités, un souffre douleur, un autonome. Et on a obtenu encore le même résultats en réunissant six exploités dans une même cage, six autonomes, ou six souffre douleur.
Puis l'expérience a été reproduite avec une cage plus grande contenant deux cents individus. Ils se sont battus toute la nuit, le lendemain il y avait trois rats crucifiés dont les autres avaient arraché la peau. Moralité: plus la société est nombreuse plus la cruauté envers les souffre douleur augmente. Parallèlement, les exploiteurs de la cage des deux cents entretenaient une hiérarchie de lieutenants afin de répercuter leur autorité sans même qu'ils aient besoin de se donner le mal de terroriser les exploités.
Autre prolongation de cette recherche, les savants de Nancy ont ouvert par la suite les crânes et analysés les cerveaux. Or les plus stressés n'étaient ni les souffre-douleur, ni les exploités, mais les exploiteurs. Ils devaient affreusement craindre de perdre leur statut privilégié et d'être obligés d'aller un jour au travail.
Se pourrait-il que pour chaque espèce animale il existe une sorte de grille d'organisation spécifique. Quels que soient les individus choisis, dès qu'ils sont plus de deux, ils s'empressent de tenter de reproduire cette grille pour s'y intégrer. Peut-être que l'espèce humaine est tributaire elle aussi d'une telle grille. Et quel que soit le gouvernement anarchiste, despotique, monarchiste, républicain ou démocratique, nous retombions dans une répartition similaire des hiérarchies. Seules changent l'appellation et le mode de désignation des exploiteurs.
Bernard Werber, Encyclopédie du savoir relatif et absolu
lundi 2 juillet 2012
dimanche 1 juillet 2012
La psychanalyse s'est développée comme une forme très spécialisée du jeu mise au service de la communication avec soi-même et avec les autres.... Il serait bon de rappeler constamment à l'analyste non seulement ce qu'il doit à Freud, mais aussi ce que nous devons à cette chose naturelle et universelle, le jeu.
Donald W. Winnicott, Jeu et réalité. L'espace potentiel
Donald W. Winnicott, Jeu et réalité. L'espace potentiel
vendredi 29 juin 2012
Ma propre analyse n'a pas pu aller assez en profondeur parce que mon analyste avec sa ferme détermination d'être en bonne santé et son antipathie pour les faiblesses et les anomalies, n'a pas pu me suivre dans cette profondeur et a commencé trop tôt avec "l'éducatif".
Sándor Ferenczi, Journal clinique, 17 mars 1932
Sándor Ferenczi, Journal clinique, 17 mars 1932
jeudi 28 juin 2012
La vertu de patience, c'est supporter les tourments intérieurs de nos insatisfactions par rapport à l'idéal auquel on aspire. C'est aussi endurer d'être persécuté ou vilipendé parce qu'on pratique du mieux qu'on peut l'idéal auquel on aspire. Pour endurer les insatisfactions intérieures, il faut mettre toute sa confiance dans son destin.
Denis Kengan Robert, Introduction au Shobogenzo Zuimonki : Etre zen selon Dogen
Denis Kengan Robert, Introduction au Shobogenzo Zuimonki : Etre zen selon Dogen
mercredi 27 juin 2012
mardi 26 juin 2012
La marque d’une intelligence de premier plan est qu’elle est capable de se fixer sur deux idées contradictoires sans pour autant perdre la possibilité de fonctionner. On devrait par exemple pouvoir comprendre que les choses sont sans espoir et cependant être décidé à les changer.
Francis Scott Fitzgerald, La Fêlure
Francis Scott Fitzgerald, La Fêlure
vendredi 22 juin 2012
mercredi 20 juin 2012
Le complexe de castration s’enracine dans la sexualité infantile. Il est relatif, le plus souvent, aux fantasmes de castration que l’enfant imagine subir de la part de personnages investis d’autorité, comme punition pour avoir été porté à la recherche du plaisir en s’accordant des caresses mises en œuvre à l’insu des parents pour se procurer une jouissance et stimuler surtout des imaginations qui sont au centre des pratiques masturbatoires.
André Green, Le complexe de castration
André Green, Le complexe de castration
mardi 19 juin 2012
lundi 18 juin 2012
dimanche 17 juin 2012
vendredi 15 juin 2012
jeudi 14 juin 2012
mercredi 13 juin 2012
mardi 12 juin 2012
lundi 11 juin 2012
dimanche 10 juin 2012
Le setting, cadre de l'analyse, reproduit les techniques premières les plus primitives de maternage. Il invite à la régression en raison de sa stabilité. La régression d'un patient est un retour organisé à une dépendance primitive ou double dépendance. Le patient et le cadre se fondent dans la situation originelle heureuse du narcissisme primaire. Le progrès à partir du narcissisme primaire démarre à nouveau, avec le vrai self en mesure de faire face à des situations de carence de l'environnement sans avoir recours à l'organisation des défenses qui utilisent un faux self pour protéger le vrai self.
Donald W. Winnicott, Les aspects métapsychologiques et cliniques de la régression au sein de la situation analytique
Donald W. Winnicott, Les aspects métapsychologiques et cliniques de la régression au sein de la situation analytique
mercredi 6 juin 2012
lundi 4 juin 2012
mercredi 30 mai 2012
Winnicott ne disait pas autre chose lorsqu'il parlait de ces patients à qui il fallait apprendre à jouer avant de pouvoir utiliser leur jeu dans une perspective analytique. Cela implique de la part du thérapeute une capacité à jouer, c'est-à-dire à utiliser avec plaisir le modèle théorique qui l'inspire pour fabriquer des récits avec son patient. Cela implique aussi une certaine spontanéité créatrice et une capacité à se dégager d'attitudes stéréotypées, qui caricaturent la psychanalyse et qui sont utilisées de manière phobique, comme un faux-self professionnel, pour se protéger du contact interpersonnel. Cela implique enfin ce que Winnicott, encore lui, appelait la capacité de survivre, une garantie de la permanence du cadre, de sa régularité et de sa fiabilité. Beaucoup de qualités pour une seule personne ! Mais l'expérience montre qu'on peut les rencontrer et les développer par une formation appropriée.
Jacques Hochmann, Intersubjectivité, empathie et narration dans le processus psychothérapique
Jacques Hochmann, Intersubjectivité, empathie et narration dans le processus psychothérapique
mardi 29 mai 2012
lundi 28 mai 2012
dimanche 27 mai 2012
Nous arrivons à comprendre (à interpréter) le rêve, en admettant que le souvenir qu'il nous laisse après notre réveil n'est pas son processus véritable mais seulement une façade derrière laquelle se dissimule celui-ci. Nous distinguons ainsi dans le rêve un contenu manifeste et des pensées latentes. Le processus grâce auquel ces dernières se transforment en contenu manifeste s'appelle le travail du rêve. L'étude de celui-ci nous offre un excellent exemple de la façon dont un matériel inconscient du ça, originaire et refoulé, s'impose au moi, devient préconscient, puis, par suite de l'opposition du moi, subit les modifications que nous avons appelées déformations du rêve. Il n'existe aucun caractère du rêve qui ne se puisse expliquer de cette façon.
Sigmund Freud, Abrégé de psychanalyse
Sigmund Freud, Abrégé de psychanalyse
samedi 26 mai 2012
Quand nous sommes devenus capables, dans la profondeur de notre inconscient, d'éliminer jusqu'à un certain point les griefs, et de clarifier les sentiments que nous portons à nos parents, que nous leur avons pardonné les frustrations qu'ils nous ont fait endurer, alors nous pouvons être en paix avec nous-mêmes et nous sommes capables d'aimer les autres dans le véritable sens du terme.
Melanie Klein et Joan Riviere, L'amour et la haine
Melanie Klein et Joan Riviere, L'amour et la haine
vendredi 25 mai 2012
« Mais je n'ai nulle envie d'aller chez les fous », fit remarquer Alice.
« Oh ! vous ne sauriez faire autrement, dit le Chat : ici, tout le monde est fou. Je suis fou. Vous êtes folle. »
« Comment savez-vous que je suis folle ? » demanda Alice.
« Il faut croire que vous l'êtes, répondit le Chat ; sinon, vous ne seriez pas venue ici. »
Lewis Carroll, Les Aventures d'Alice au Pays des Merveilles
« Oh ! vous ne sauriez faire autrement, dit le Chat : ici, tout le monde est fou. Je suis fou. Vous êtes folle. »
« Comment savez-vous que je suis folle ? » demanda Alice.
« Il faut croire que vous l'êtes, répondit le Chat ; sinon, vous ne seriez pas venue ici. »
Lewis Carroll, Les Aventures d'Alice au Pays des Merveilles
jeudi 24 mai 2012
mercredi 23 mai 2012
Quand le bébé sent que ses pulsions et fantasmes destructeurs se dirigent vers la personne totale de son objet aimé, la culpabilité apparaît dans toute sa force et, avec elle, le besoin, impossible à assouvir, de réparer, de préserver, de faire revivre l'objet aimé "endommagé".
Melanie Klein, Développements de la psychanalyse
Melanie Klein, Développements de la psychanalyse
mardi 22 mai 2012
lundi 21 mai 2012
mercredi 16 mai 2012
Le porte voix est celui qui, dans le groupe, à un certain moment, dit quelque chose, et ce quelque chose est le signe d'un processus groupal qui, jusqu'à ce moment, est demeuré latent ou implicite, comme caché à l'intérieur de la totalité du groupe. Comme signe, ce que révèle le porte-voix doit être décodé c’est-à-dire qu'il faut lui enlever son aspect implicite. De cette manière il est décodé par le groupe - particulièrement par le coordinateur - qui indique la signification de cet aspect [implicite]. Le porte-voix n'a pas conscience d'énoncer quelque chose de la signification groupale qui a cours à ce moment-là, mais plutôt il énonce ou fait quelque chose qu'il vit comme lui étant propre.
Enrique Pichon-Rivière, El concepto de Portavoz, cité par René Kaës in Un singulier pluriel
Enrique Pichon-Rivière, El concepto de Portavoz, cité par René Kaës in Un singulier pluriel
mardi 15 mai 2012
Le rêve est ce théâtre où le rêveur est à la fois la scène, l'acteur, le souffleur, le régisseur, l'auteur et le critique. Cette vérité si simple forme la base de cette conception de la signification onirique que j'ai désignée sous le terme d'interprétation sur le plan du sujet.
Carl Gustav Jung, L'homme à la découverte de son âme
lundi 14 mai 2012
dimanche 13 mai 2012
samedi 12 mai 2012
vendredi 11 mai 2012
jeudi 10 mai 2012
mercredi 9 mai 2012
mardi 8 mai 2012
[...] Souvenez-vous en dans les moments les plus difficiles, là où précisément vous commencez à avoir une mauvaise image de vous, là où vous commencez à sentir quelques symptômes qui vous assaillent. Souvenez-vous alors qu'il y a peut-être lieu de chercher au-delà de vous, même en vous, quelque trace de quelque chose d'une génération d'avant, qui serait venue comme cela, à travers le regard de l'autre, venue se déposer sur votre moi, ou se déposer sur votre fonctionnement intérieur pour y laisser une trace.
René Roussillon, Formes et de l'Œdipe. Cours de psychologie clinique, L3, 2006
René Roussillon, Formes et de l'Œdipe. Cours de psychologie clinique, L3, 2006
lundi 7 mai 2012
dimanche 6 mai 2012
mercredi 2 mai 2012
mardi 1 mai 2012
lundi 30 avril 2012
L'analyse nous découvre une autre particularité de ces échanges compliqués entre contenu du rêve et idée latente. A côté de ces fils divergents, qui partent de chacun des détails du rêve, il en existe d'autres qui partent des idées latentes et vont en divergeant vers le contenu du rêve ; de manière qu'une seule idée latente peut être représentée par plusieurs éléments, et qu'entre le contenu manifeste du rêve et son contenu latent il se forme un réseau complexe de fils entrecroisés.
Sigmund Freud, Le rêve et son interprétation
Sigmund Freud, Le rêve et son interprétation
samedi 28 avril 2012
jeudi 26 avril 2012
mercredi 25 avril 2012
mardi 24 avril 2012
lundi 23 avril 2012
samedi 21 avril 2012
vendredi 20 avril 2012
jeudi 19 avril 2012
mercredi 18 avril 2012
mardi 17 avril 2012
dimanche 15 avril 2012
samedi 14 avril 2012
vendredi 13 avril 2012
La psychanalyse nous a donné de nouveaux outils pour comprendre combien la relation à l'autre n'est pas donnée d'emblée mais se devait de passer par de nécessaires étapes en lien avec ce que cet "autre" nous fait vivre. Or ces étapes sont toutes marquées par des paradoxes : l'enfant ne pourra intérioriser une présence de sa mère que dans ses moments d'absence ; pour pouvoir se séparer de l'autre, il faut accepter de s'identifier à lui ; accéder à une authentique solitude suppose d'être avec quelqu'un, présent en soi ; n'accède à la désillusion féconde que celui qui a pu vivre auparavant la plénitude de l'illusion ; n'accède à la réelle autonomie que celui qui a pu goûter une dépendance heureuse, et, en retour, ne pourra s'accepter dépendant de l'autre que celui qui a conquis une indépendance intérieure, etc. Ainsi aucune attitude n'est juste par elle-même ; elle ne le devient que dans la tension maintenue en soi par l'attitude opposée.
Nicole Jeammet, Après Freud, en quel Dieu croire ? Christus n° 197, janvier 2003
Nicole Jeammet, Après Freud, en quel Dieu croire ? Christus n° 197, janvier 2003
jeudi 12 avril 2012
Si la psychanalyse dépend résolument de l'emploi qui est fait du langage, la parole et la pensée réflexive ne sauraient suffire à soutenir une expérience analytique créatrice. [...] La participation de l'analyste au rêver de l'expérience auparavant inrêvable est un moyen d'atteindre une fin : le développement par le patient de sa capacité à rêver son expérience par lui-même.
Thomas H. Ogden, Cet art qu'est la psychanalyse
Thomas H. Ogden, Cet art qu'est la psychanalyse
mercredi 11 avril 2012
mardi 10 avril 2012
lundi 9 avril 2012
Les thérapies contemporaines se situent sur un large spectre. Au bout du spectre, l'ambition de passer du symptôme à la disparition du symptôme ; à l'autre, l'ambition de passer du symptôme à la structure inconsciente. Au bout du spectre, la mise en silence du symptôme ; à l'autre l'effort de faire parler la souffrance. Ce qui est toujours contradictoire avec les grands courants de la civilisation qui préfèrent le silence à l'élaboration de ce qui nous divise et nous fait souffrir. C'est à chacun de décider quoi faire avec sa façon de souffrir.
Darian Leader, "Vers une planète des psys", Psychologie Magazine, septembre 2003
Darian Leader, "Vers une planète des psys", Psychologie Magazine, septembre 2003
dimanche 8 avril 2012
En fait, sans rien renier de l'action opérante des élaborations interprétatives, onto- et phylogénétiques, tout clinicien se met ainsi à l’abri des mésinterprétations possibles […]. C’est grâce à Sándor [Ferenczi] que dans ma propre pratique j’ai été amené à faire plus volontiers usage des « foncteurs de vérité » de type conjonctif et non causal, par exemple :
- Tu parles de mariage parce que ta mère t’en parle sans cesse et t’en a toujours parlé…
Cela est une causale.
- Tu parles de mariage… Qui, dans ton entourage, parle de mariage ?
- Ma mère, répond Samia.
La seconde intervention est une conjonctive, non une causale. Elle est également confrontative.
L’intérêt de cette technique repose sur le désir de déjouer l’erreur : une même cause pouvant provoquer des effets différents, il est parfois hasardeux d’inférer une cause à partir d’un effet déterminé. La conjonctive peut être juste quand la causale est fausse.
Autrement dit, sur le plan de la logique de l’inconscient, il ne suffit pas que P soit vrai pour que je sois en droit d’affirmer que P est la conséquence de q. On a dit beaucoup de sottises sur les causes des névroses et des psychoses, en utilisant à tort des « foncteurs de vérité » comme : à cause de, afin de, dans le but de, etc.
Ferenczi à montré que l’attitude confrontative permet d’éviter le recours à des explications dont l’histoire ultérieure de la psychanalyse a montré qu’elles pouvaient être abusivement généralisées.
Prenant ici le parti de Ferenczi, je citerai quelques exemples d’assertions péremptoires et sidérantes :
1. « dans toute famille où quelqu’un souffre de psoriasis il y a eu un enfant mort… » (Michèle Montreley).
2. « Les enfants nains sont des enfants qui , inconsciemment , refusent de grandir… » (Ginette Raimbault).
3. « L’anxiété est à l’origine de coliques idiopathiques chez l’enfant… » (Léon Kreisler).
4. « Les désir de mort d’une mère sont à l’origine de l’autisme de son bébé… ».
5. « L’anorexique refuse ses repas parce que manger c’est absorber l’angoisse de sa mère… » (F. Dolto).
Heureusement, Piera Aulagnier s’est violemment insurgée contre de telles généralités, dans La violence de l’interprétation.
[…]
Certaines interprétations – notamment celles de Rank – parurent à Sándor d’une témérité burlesque et sacrilège.
Or, précisément, la confrontation ne présente pas de tels inconvénients. Les opérateurs thérapeutiques confrontatifs représentent un état de choses comme pouvant être réalisé par le patient, et ne relèvent ni d’une étiologie ni d’une sémantique du désir. Ils ne sont par porteurs, dans le transfert, des significations symboliques que surdétermine la série de traumas subis par un individu.
De ce fait, le sens d’un questionnement en séance est défini, non en référence au contenu manifeste ou latent des fantasmes ou représentations mentales d’un analysant, mais en fonction de ce que l’on nomme en linguistique pragmatique un « état de choses » lié aux conditions à remplir pour qu’il soit satisfait.
Claude Lorin, Sándor Ferenczi, de la médecine à la psychanalyse
- Tu parles de mariage parce que ta mère t’en parle sans cesse et t’en a toujours parlé…
Cela est une causale.
- Tu parles de mariage… Qui, dans ton entourage, parle de mariage ?
- Ma mère, répond Samia.
La seconde intervention est une conjonctive, non une causale. Elle est également confrontative.
L’intérêt de cette technique repose sur le désir de déjouer l’erreur : une même cause pouvant provoquer des effets différents, il est parfois hasardeux d’inférer une cause à partir d’un effet déterminé. La conjonctive peut être juste quand la causale est fausse.
Autrement dit, sur le plan de la logique de l’inconscient, il ne suffit pas que P soit vrai pour que je sois en droit d’affirmer que P est la conséquence de q. On a dit beaucoup de sottises sur les causes des névroses et des psychoses, en utilisant à tort des « foncteurs de vérité » comme : à cause de, afin de, dans le but de, etc.
Ferenczi à montré que l’attitude confrontative permet d’éviter le recours à des explications dont l’histoire ultérieure de la psychanalyse a montré qu’elles pouvaient être abusivement généralisées.
Prenant ici le parti de Ferenczi, je citerai quelques exemples d’assertions péremptoires et sidérantes :
1. « dans toute famille où quelqu’un souffre de psoriasis il y a eu un enfant mort… » (Michèle Montreley).
2. « Les enfants nains sont des enfants qui , inconsciemment , refusent de grandir… » (Ginette Raimbault).
3. « L’anxiété est à l’origine de coliques idiopathiques chez l’enfant… » (Léon Kreisler).
4. « Les désir de mort d’une mère sont à l’origine de l’autisme de son bébé… ».
5. « L’anorexique refuse ses repas parce que manger c’est absorber l’angoisse de sa mère… » (F. Dolto).
Heureusement, Piera Aulagnier s’est violemment insurgée contre de telles généralités, dans La violence de l’interprétation.
[…]
Certaines interprétations – notamment celles de Rank – parurent à Sándor d’une témérité burlesque et sacrilège.
Or, précisément, la confrontation ne présente pas de tels inconvénients. Les opérateurs thérapeutiques confrontatifs représentent un état de choses comme pouvant être réalisé par le patient, et ne relèvent ni d’une étiologie ni d’une sémantique du désir. Ils ne sont par porteurs, dans le transfert, des significations symboliques que surdétermine la série de traumas subis par un individu.
De ce fait, le sens d’un questionnement en séance est défini, non en référence au contenu manifeste ou latent des fantasmes ou représentations mentales d’un analysant, mais en fonction de ce que l’on nomme en linguistique pragmatique un « état de choses » lié aux conditions à remplir pour qu’il soit satisfait.
Claude Lorin, Sándor Ferenczi, de la médecine à la psychanalyse
samedi 7 avril 2012
... la transformation des pensées en images visuelles peut être une suite de l'attraction que le souvenir visuel, qui cherche à reprendre vie, exerce sur les pensées coupées de la conscience et luttant pour s'exprimer. D'après cette conception, le rêve serait le substitut de la scène infantile modifiée par transfert sur le récent. La scène infantile ne peut parvenir à se réaliser à nouveau ; elle doit se contenter de reparaître sous forme de rêve.
Sigmund Freud, L'interprétation des rêves
Sigmund Freud, L'interprétation des rêves
vendredi 6 avril 2012
jeudi 5 avril 2012
mercredi 4 avril 2012
mardi 3 avril 2012
lundi 2 avril 2012
dimanche 1 avril 2012
samedi 31 mars 2012
Pour prendre congé
Le dépouillement, sans l'ascèse
La vérité, sans l'éloquence
La compréhension, sans le savoir
Le renoncement, sans la résignation
L'amour, sans la conjonction douloureuse de deux masochismes
Le vin vieux, dans des outres nouvelles
La joie, par de grands moments
L'humilité de reconnaître sa misère mêlée aux vestiges de sa grandeur
La maîtrise des pensées, non des autres
L'esprit, avec la chair et le coeur
La pesanteur, avec la grâce
L'intrépidité, sans l’intempérance
La folie, sans son éloge
L'idée claire et distincte, sans la séparer du terroir de sensations confuses d'où elle prend corps.
Didier Anzieu, Le penser : du Moi-peau au Moi-pensant
Le dépouillement, sans l'ascèse
La vérité, sans l'éloquence
La compréhension, sans le savoir
Le renoncement, sans la résignation
L'amour, sans la conjonction douloureuse de deux masochismes
Le vin vieux, dans des outres nouvelles
La joie, par de grands moments
L'humilité de reconnaître sa misère mêlée aux vestiges de sa grandeur
La maîtrise des pensées, non des autres
L'esprit, avec la chair et le coeur
La pesanteur, avec la grâce
L'intrépidité, sans l’intempérance
La folie, sans son éloge
L'idée claire et distincte, sans la séparer du terroir de sensations confuses d'où elle prend corps.
Didier Anzieu, Le penser : du Moi-peau au Moi-pensant
vendredi 30 mars 2012
jeudi 29 mars 2012
Mettez votre mémoire de côté ; mettez de côté le temps futur de votre désir ; oubliez-les tous les deux, ce que vous saviez aussi bien que ce que vous voulez, pour laisser la place à une nouvelle idée. Une pensée, une idée non revendiquée, peut flotter autour de la pièce à la recherche d'un foyer. Parmi celles-ci il peut y en avoir une à vous qui semble sortir de votre ventre, ou venant du dehors de vous, à savoir du patient.
Wilfred R. Bion cité par Patrick Casement, A l'écoute du patient
Wilfred R. Bion cité par Patrick Casement, A l'écoute du patient
mercredi 28 mars 2012
L'intelligence n'est pas affaire de diplômes. Elle peut aller avec mais ce n'est pas son élément premier. L'intelligence est la force, solitaire, d'extraire du chaos de sa propre vie la poignée de lumière suffisante pour éclairer un peu plus loin que soi - vers l'autre là-bas, comme nous égaré dans le noir.
Christian Bobin, L'inespérée
Christian Bobin, L'inespérée
mardi 27 mars 2012
Qu'est-ce qu'un groupe réussi ? Pour l'instant, j'opterai pour la définition la plus simple. Si, un mois après la séparation du groupe, un certain nombre de participants pensent que ce fut une expérience dénuée de sens, peu heureuse, ou une expérience préjudiciable dont ils se remettent avec peine, alors ce ne fut certainement pas pour eux un groupe réussi. Si, par contre, la majeure partie ou la totalité des membres pensent encore que ce fut une expérience qui en valait la peine et qui a accéléré leur propre développement alors, dans mon esprit, on peut lui accoler l'étiquette de groupe réussi.
Carl R. Rogers, Les groupes de rencontre
Carl R. Rogers, Les groupes de rencontre
lundi 26 mars 2012
dimanche 25 mars 2012
Le Martien est un homme qui observe les évènements sans idées préconçues ; son point de vue est celui d'un regard neuf. Comme les enfants, le Martien aime les contes de fées. il les écoute attentivement. Il ne proteste pas quand le loup se met à parler, même s'il n'a jamais rencontré de loup doué de parole. A part lui, il se demande bien à quels gens il arrive de rencontrer des loups qui parlent. Bien d'autres questions lui viennent à l'esprit. Pourquoi la mère se débarrasse-t-elle du petit Chaperon Rouge pour la journée ? Pourquoi l'envoie-t-elle à travers bois, sans l'avertir de ne pas parler aux loups ? Pourquoi le petit Chaperon Rouge donne-t-il sans hésiter l'adresse de sa grand-mère au loup ? Pourquoi Grand-Mère vit-elle seule au milieu des bois ? Pourquoi le petit Chaperon Rouge grimpe-t-il dans le lit de la Grand-Mère ? le Martien en demeure éberlué. Il se fait philosophe. Il tire la morale de cette histoire : les loups doivent se méfier des petites filles au regard innocent.
Raymond Hostie, Analyse transactionnelle : l'âge adulte
Raymond Hostie, Analyse transactionnelle : l'âge adulte
samedi 24 mars 2012
jeudi 22 mars 2012
mardi 20 mars 2012
La situation de groupe, dont Freud a comparé les effets à ceux de l'hypnose, mobilise chez ses membres deux types d'identification imaginaire : l’identification au moniteur, au chef, au père, à l'idéal du moi ; l’identification plus archaïque, introjective, des participants les uns aux autres. Les techniques de groupe non directives mettent rapidement en question les identifications imaginaires personnelles et obligeant les participants à les abandonner, au prix d'une angoisse de "casse", d'une peur de changer, du sentiment d'un risque de tomber fou. Si le moniteur a une réaction contre-transférentielle d'affolement devant ce danger, s'il donne des interprétations individuelles aux participants les plus perturbés par cette perte de leurs repères identificatoires habituels et inconscients, il leur confirme cette perte comme réelle et irréparable et il les précipite dans la décompensation qu'il voulait leur éviter. Ceci fonde d'ailleurs la règle énoncée par Ezriel selon laquelle l'interprétation a à être donnée au groupe, non à un individu.
Didier Anzieu, Dynamique et processus de groupe in Pratique de la psychothérapie de groupe (Pierre-Bernard Schneider, Dir.)
Didier Anzieu, Dynamique et processus de groupe in Pratique de la psychothérapie de groupe (Pierre-Bernard Schneider, Dir.)
lundi 19 mars 2012
Permettez-moi de donner quelques-unes des raisons pour lesquelles une mère hait son petit enfant, même un garçon :
L'enfant n'est pas de sa propre conception (mentale).
L'enfant n'est pas celui du jeu de l'enfance, l'enfant du père, l'enfant du frère, etc.
L'enfant n'est pas produit par magie.
L'enfant est un danger pour son corps pendant la grossesse et à la naissance.
L'enfant représente une interférence dans sa vie privée, un défi à l'occupation antérieure. Dans une plus ou moins large mesure, une mère a le sentiment que sa mère à elle exige un enfant, de sorte que son enfant est produit pour se concilier sa mère.
L'enfant blesse ses mamelons même en têtant car téter c'est mâcher.
Il est cruel, la traite comme moins que rien, en domestique sans gages, en esclave.
Elle doit l'aimer lui, ses excréments et tout, au moins au début, jusqu'à ce qu'il ait des doutes sur lui-même.
Il essaye de lui faire mal, il la mord de temps à autre, tout cela par amour.
Il montre la désillusion qu'il ressent à son égard.
Son amour brûlant est un amour de garde-manger, de sorte qu'il faut qu'il soit protégé des coïncidences, il faut que la vie se déroule à son rythme et tout cela exige de sa mère un travail minutieux constant. Par exemple, il ne faut pas qu'elle soit anxieuse lorsqu'elle le tient, etc.
D'abord, il ne sait pas tout ce qu'elle fait ou ce qu'elle se sacrifie pour lui. Et surtout il ne peut pas laisser place à la haine de sa mère.
Il est soupçonneux, refuse sa bonne nourriture et la fait douter d'elle-même, mais il mange bien avec sa tante.
Après une matinée épouvantable avec lui, elle sort et il sourit à un étranger qui dit : "Comme il est gentil".
Si elle lui fait défaut au début, elle sait qu'il le lui fera payer à perpétuité.
Il l'excite mais la frustre - elle ne doit pas le manger ni avoir un commerce sexuel avec lui.
Donald W. Winnicott, La haine dans le contre-transfert
L'enfant n'est pas de sa propre conception (mentale).
L'enfant n'est pas celui du jeu de l'enfance, l'enfant du père, l'enfant du frère, etc.
L'enfant n'est pas produit par magie.
L'enfant est un danger pour son corps pendant la grossesse et à la naissance.
L'enfant représente une interférence dans sa vie privée, un défi à l'occupation antérieure. Dans une plus ou moins large mesure, une mère a le sentiment que sa mère à elle exige un enfant, de sorte que son enfant est produit pour se concilier sa mère.
L'enfant blesse ses mamelons même en têtant car téter c'est mâcher.
Il est cruel, la traite comme moins que rien, en domestique sans gages, en esclave.
Elle doit l'aimer lui, ses excréments et tout, au moins au début, jusqu'à ce qu'il ait des doutes sur lui-même.
Il essaye de lui faire mal, il la mord de temps à autre, tout cela par amour.
Il montre la désillusion qu'il ressent à son égard.
Son amour brûlant est un amour de garde-manger, de sorte qu'il faut qu'il soit protégé des coïncidences, il faut que la vie se déroule à son rythme et tout cela exige de sa mère un travail minutieux constant. Par exemple, il ne faut pas qu'elle soit anxieuse lorsqu'elle le tient, etc.
D'abord, il ne sait pas tout ce qu'elle fait ou ce qu'elle se sacrifie pour lui. Et surtout il ne peut pas laisser place à la haine de sa mère.
Il est soupçonneux, refuse sa bonne nourriture et la fait douter d'elle-même, mais il mange bien avec sa tante.
Après une matinée épouvantable avec lui, elle sort et il sourit à un étranger qui dit : "Comme il est gentil".
Si elle lui fait défaut au début, elle sait qu'il le lui fera payer à perpétuité.
Il l'excite mais la frustre - elle ne doit pas le manger ni avoir un commerce sexuel avec lui.
Donald W. Winnicott, La haine dans le contre-transfert
dimanche 18 mars 2012
Si l'on parvient à ramener ce qui est refoulé au conscient - cela suppose que des résistances considérables ont été surmontées - alors le conflit psychique né de cette réintégration et que le malade voulait éviter, peut trouver sous la direction du médecin une meilleure solution que celle du refoulement.
Sigmund Freud, Cinq leçons sur la psychanalyse
Sigmund Freud, Cinq leçons sur la psychanalyse
samedi 17 mars 2012
vendredi 16 mars 2012
jeudi 15 mars 2012
mercredi 14 mars 2012
mardi 13 mars 2012
dimanche 11 mars 2012
La racine latine du mot « responsabilité » laisse découvrir sa signification : capacité de répondre, de réagir.
Un guerrier responsable a été capable d’observer et de s’entraîner. Il a été capable, y compris, d’être « irresponsable » : parfois il s’est laissé porter par la situation et n’a pas réagi.
Mais il a appris les leçons ; il a pris position, il a écouté un conseil, il a eu l’humilité d’accepter de l’aide.
Un guerrier responsable n’est pas celui qui porte sur ses épaules le poids du monde ; c’est celui qui parvient à affronter les défis du moment présent.
Un guerrier responsable a été capable d’observer et de s’entraîner. Il a été capable, y compris, d’être « irresponsable » : parfois il s’est laissé porter par la situation et n’a pas réagi.
Mais il a appris les leçons ; il a pris position, il a écouté un conseil, il a eu l’humilité d’accepter de l’aide.
Un guerrier responsable n’est pas celui qui porte sur ses épaules le poids du monde ; c’est celui qui parvient à affronter les défis du moment présent.
Paulo Coelho, Manuel du guerrier de la lumière
samedi 10 mars 2012
En outre, l'analyste n'entend pas seulement avec son oreille - fût-ce la troisième - mais avec son corps tout entier. Il est sensible non seulement aux paroles mais aussi aux intonations de la voix, aux suspensions du récit, aux silences et à toute l'expression émotionnelle du patient. Sans la dimension de l'affect, l'analyse est une entreprise vaine et stérile. Sans le partage avec les émotions du patient, l'analyste n’est qu'un robot-interprète qui ferait mieux de changer de métier avant qu'il ne soit tard.
André Green, La déliaison
André Green, La déliaison
vendredi 9 mars 2012
jeudi 8 mars 2012
mercredi 7 mars 2012
mardi 6 mars 2012
Sur le plan descriptif, le jeu [en analyse transactionnelle] est un système récurrent de transactions souvent répétitives, superficiellement plausibles, à motivation cachée, en langage plus familier, une série de "coups" présentant un piège ou "truc".
Gérard Chandezon et Antoine Lancestre, L'analyse transactionnelle
Gérard Chandezon et Antoine Lancestre, L'analyse transactionnelle
lundi 5 mars 2012
dimanche 4 mars 2012
Il faut qu'une mère puisse tolérer de haïr son enfant sans rien y faire. Elle ne peut lui exprimer sa haine. Si, par crainte de ce qu'elle peut faire, elle ne peut pas haïr comme il convient lorsque son enfant lui fait mal, elle a recours au masochisme et je pense que c'est à l'origine de la théorie erronée du masochisme naturel chez les femmes.
Donald W. Winnicott, La haine dans le contre-transfert
Donald W. Winnicott, La haine dans le contre-transfert
samedi 3 mars 2012
vendredi 2 mars 2012
jeudi 1 mars 2012
Lorsque l'on dit que le premier objet est le sein, le mot "sein" est utilisé, à mon sens, pour désigner la technique du maternage aussi bien que l'organe lui-même. Il n'est pas impossible à une mère d'être une mère suffisamment bonne (tel que je la définis) même si elle nourrit l'enfant au biberon.
A condition de ne pas oublier le sens large du mot sein, et d'inclure aussi la technique maternelle dans la signification globale du terme, on peut dire qu'il y a un rapport entre la formulation du premier développement d'après Melanie Klein et la conception d'Anna Freud. La seule différence qui subsiste est d'ordre chronologique, de peu d'importance en fait puisqu'elle disparaîtra automatiquement avec le temps.
Donald W. Winnicott, Objets transitionnels et phénomènes transitionnels
A condition de ne pas oublier le sens large du mot sein, et d'inclure aussi la technique maternelle dans la signification globale du terme, on peut dire qu'il y a un rapport entre la formulation du premier développement d'après Melanie Klein et la conception d'Anna Freud. La seule différence qui subsiste est d'ordre chronologique, de peu d'importance en fait puisqu'elle disparaîtra automatiquement avec le temps.
Donald W. Winnicott, Objets transitionnels et phénomènes transitionnels
mercredi 29 février 2012
lundi 27 février 2012
samedi 25 février 2012
vendredi 24 février 2012
mercredi 22 février 2012
mardi 21 février 2012
Le contrat narcissique a comme signataire l’enfant et le groupe. L’investissement de l’enfant par le groupe anticipé sur celui du groupe par l’enfant. […] Dès sa venue au monde, le groupe investit l’infans en tant que voix future à laquelle il demandera de répéter les énoncés d’une voix morte et de garantir ainsi la permanence qualitative et quantitative d’un corps qui s’autorégénérerait de manière continue. Quant à l’enfant, il demandera, en contrepartie de son investissement du groupe et de ses modèles, qu’on lui assure le droit à occuper une place indépendante du seul verdict parental, qu’on lui offre un modèle idéal que les autres ne peuvent renier, sans par là même renier les lois de l’ensemble, qu’on lui permette de garder l’illusion d’une persistance atemporelle projetée sur l’ensemble et, avant tout, sur le projet de l’ensemble que ses successeurs sont supposés reprendre et préserver.
Piera Aulagnier, La violence de l'interprétation
Piera Aulagnier, La violence de l'interprétation
lundi 20 février 2012
dimanche 19 février 2012
Le psychisme humain repose sur trois principaux piliers : la sexualité infantile, la parole et les liens intersubjectifs. Tel est le postulat de mes recherches, et je suppose qu'il peut être partagé par de nombreux psychanalystes. J'ajoute que ces trois piliers de fondation sont en étroite relation : la longue dépendance initiale du nouveau-né, due à de sa prématuration à la naissance, en est le lieu géométrique, elle infléchit sa sexualité, ses liens et son accès à la parole et au langage. La parole et le langage viennent à l'infans (celui qui ne parle pas) marqués par le refoulement de sa sexualité infantile et par les conditions intersubjectives dans lesquelles son environnement premier - la mère - les lui apporte en lui transmettant ses propres contenus inconscients et son propre refoulement : ces conditions sont à la fois subjectives (la psyché maternelle) et intersubjectives (la rencontre entre celle-ci et celle de l'infans). Corrélativement, le lien intersubjectif s'inscrit dans la sexualité et dans la parole et il les marque de ses effets. Sexualité, parole et lien concourent de manière distincte et fondamentale à la formation de l'inconscient du sujet et à la construction de son Je. Du même mouvement, ces trois piliers concourent à la formation de la réalité psychique inconsciente du lien intersubjectif.
René Kaës, Un singulier pluriel
René Kaës, Un singulier pluriel
samedi 18 février 2012
Pensée onirique de la veille : la pensée est une potentialité de la psyché qui n’est pas présente d’emblée. Elle est le fruit de divers processus que l’on pourrait schématiser ainsi : éléments bêta (β) -> éléments alpha (a) -> pensée onirique de la veille -> pensée. Les éléments β, à savoir les données sensorielles et les émotions dénuées de sens, peuvent être évacuées par identification projective en tant que « vécus bruts » mais ne peuvent être disponibles à la pensée. Pour cela, il est nécessaire que la fonction a les transforme en éléments β, leur donnant un sens. Cela est possible pour le nourrisson grâce à la rencontre avec une mère qui, par sa capacité d’élaboration mentale et affective, reçoit, contient et donne sens aux expériences. Ces éléments a pourront être mémorisés, devenir inconscients, servir aux matériaux du rêve. Ils constituent par leur mise en séquence la pensée onirique de la veille. A. Ferro considère ces éléments a comme les éléments psychiques élémentaires, sorte de briques de la pensée inconsciente de la veille et de briques des pensées tout court. La pensée onirique de la veille, constituée par cette mise en séquence des éléments a, s’effectue, instant par instant, lors de toute activité diurne. Cette pensée onirique de la veille n’est pas formée à partir de symboles préfixés mais elle est conçue comme une synthèse en images (essentiellement visuelles), unique, poétique, du perçu-vécu, propre à chaque instant de relation à soi et au monde.
Diana Messina Pizzutti, Entretien avec Antonino Ferro
Diana Messina Pizzutti, Entretien avec Antonino Ferro
vendredi 17 février 2012
jeudi 16 février 2012
Introjection
Tandis que le paranoïaque expulse de son moi les tendances devenues déplaisantes, le névrosé cherche la solution en faisant entrer dans son moi la plus grande partie possible de son monde extérieur, en en faisant l'objet de fantasmes inconscients. On peut donc donner à ce processus, en contraste avec la projection, le nom d'introjection.
Sándor Ferenczi, Introjection et transfert
Tandis que le paranoïaque expulse de son moi les tendances devenues déplaisantes, le névrosé cherche la solution en faisant entrer dans son moi la plus grande partie possible de son monde extérieur, en en faisant l'objet de fantasmes inconscients. On peut donc donner à ce processus, en contraste avec la projection, le nom d'introjection.
Sándor Ferenczi, Introjection et transfert
mercredi 15 février 2012
mardi 14 février 2012
lundi 13 février 2012
dimanche 12 février 2012
Il y a une tendance étonnante chez certains psychanalystes à penser que la référence au monde du bébé relève d'une forme de psychologie expérimentale de bas étage qui ne mériterait pas d'être prise en compte en psychanalyse, c'est là gravement méconnaître la clinique du bébé et de l'émergence de la subjectivité.
René Roussillon, Le concept du maternel primaire
René Roussillon, Le concept du maternel primaire
samedi 11 février 2012
vendredi 10 février 2012
jeudi 9 février 2012
mercredi 8 février 2012
C'est en ce double mouvement que l'individu et le groupe s'articulent : intériorisation des normes et des valeurs et individuation toujours inachevée, laissant en chacun de nous la marque incorporée de processus primaires, de pulsions archaïques partagés dans l'indistinction, la fusion, la symbiose, par les membres d'un groupe à leur insu.
Jean Claude Rouchy, Le groupe, espace analytique
Jean Claude Rouchy, Le groupe, espace analytique
mardi 7 février 2012
lundi 6 février 2012
Le concept de collusion
Un jeu commun inavoué, gardé mutuellement secret, entre deux ou plusieurs partenaires, sur la base d'un conflit profond de même nature qui n'a pas été résolu. Le conflit fondamental non résolu est exprimé dans des rôles différents qui font naître l’impression de l'un des partenaires est exactement le contraire de l'autre, alors qu'il ne s'agit là que de variantes polarisées du même comportement.
Jürg Willi, La relation de couple. Le concept de collusion
Un jeu commun inavoué, gardé mutuellement secret, entre deux ou plusieurs partenaires, sur la base d'un conflit profond de même nature qui n'a pas été résolu. Le conflit fondamental non résolu est exprimé dans des rôles différents qui font naître l’impression de l'un des partenaires est exactement le contraire de l'autre, alors qu'il ne s'agit là que de variantes polarisées du même comportement.
Jürg Willi, La relation de couple. Le concept de collusion
dimanche 5 février 2012
Les gros cailloux
Debout, devant ce groupe d'élites (qui était prêt à noter tout ce que l'expert allait enseigner), le vieux prof les regarda un par un, lentement, puis leur dit : "Nous allons réaliser une expérience".
De dessous la table qui le séparait de ses élèves, le vieux prof sortit un immense pot "Mason" d'un gallon (pot de verre de plus de quatre litres) qu'il posa délicatement en face de lui. Ensuite, il sortit environ une douzaine de cailloux à peu près gros comme des balles de tennis et les plaça délicatement, un par un, dans le grand pot. Lorsque le pot fut rempli jusqu'au bord et qu'il fut impossible d'y ajouter un caillou de plus, il leva lentement les yeux vers ses élèves et leur demanda :
"Est-ce que ce pot est plein ?".
Tous répondirent "Oui".
Il attendit quelques secondes et ajouta : "Vraiment ?".
Alors, il se pencha de nouveau et sortit de sous la table un récipient rempli de gravier. Avec minutie, il versa ce gravier sur les gros cailloux puis brassa légèrement le pot. Les morceaux de gravier s'infiltrèrent entre les cailloux, jusqu'au fond du pot. Le vieux prof leva de nouveau les yeux vers son auditoire et redemanda :
"Est-ce que ce pot est plein ?".
Cette fois, ses brillants élèves commençaient à comprendre son manège.
L'un deux répondit : "Probablement pas !"
"Bien !" répondit le vieux prof.
Il se pencha de nouveau et cette fois, sorti de sous la table une chaudière de sable. Avec attention, il versa le sable dans le pot. Le sable alla remplir les espaces entre les gros cailloux et le gravier. Encore une fois, il demanda :
"Est-ce que ce pot est plein ?"
Cette fois, sans hésiter et en chœur, les brillants élèves répondirent : "Non !"
"Bien !" répondit le vieux prof.
Et comme s'y attendaient ses prestigieux élèves, il prit le pichet d'eau qui était sur la table et remplit le pot jusqu'à ras bord. Le vieux prof leva les yeux vers son groupe et demanda :
"Quelle grande vérité nous démontre cette expérience ?"
Pas fou, le plus audacieux des élèves, songeant au sujet de ce cours, répondit :
"Cela démontre que même lorsque l'on croit que notre agenda est complètement rempli, si on le veut vraiment, on peut y ajouter plus de rendez-vous, plus de choses à faire."
"Non, répondit le vieux prof. Ce n'est pas cela. La grande vérité que nous démontre cette expérience est la suivante : Si on ne met pas les gros cailloux en premier dans le pot, on ne pourra jamais les faire entrer tous, ensuite".
Il y eut un profond silence, chacun prenant conscience de l'évidence de ces propos. Le vieux prof leur dit alors :
"Quels sont les gros cailloux dans votre vie ? Votre santé ? Votre famille ? Vos amis ? Réaliser vos rêves ? Faire ce que vous aimez ? Apprendre ? Défendre une cause ? Se relaxer ? Prendre le temps ? Ou... tout autre chose ?... Ce qu'il faut retenir, c'est l'importance de mettre ses gros cailloux en premier dans sa vie, sinon on risque de ne pas réussir sa vie. Si on donne priorité aux peccadilles, on remplira sa vie de peccadilles et on n'aura plus suffisamment de temps précieux à consacrer aux éléments importants de sa vie. Alors, n'oubliez pas de vous poser à vous-même la question : quels sont les gros cailloux dans ma vie ? Ensuite, mettez-les en premier dans votre pot".
D'un geste amical de la main, le vieux professeur salua son auditoire et lentement quitta la salle.
samedi 4 février 2012
vendredi 3 février 2012
jeudi 2 février 2012
L'apport rafraîchissant de la seconde cybernétique
À ce moment, le courant de la seconde cybernétique, avec ses apports très enrichissants, commence à se déployer. Il faudra toutefois attendre la dernière décade du 20ème siècle pour qu’il ait quelque effet sur les relations entre la psychanalyse et la systémique, mais le climat commence à s’adoucir : qui dit alors systémique, ne dit plus nécessairement anti-sujet, anti-émotion, anti-récit. Avec la notion de système auto-poïétique, renvoyant à une organisation interne du système, la « boîte noire » se trouve à nouveau et officiellement ouverte. Très brièvement, car ils sont archi-connus des lecteurs, rappelons trois apports essentiels de la cybernétique de second ordre : ils nous permettront de mieux réaliser comment certaines connivences vont désormais être possibles entre la psychanalyse et la systémique.
Dès les années 70, des biologistes systémiciens (encore eux), tels que Maturana & Varela (1980), vont insister sur la complexité des systèmes vivants. Relevant l’imprédictibilité de leur évolution, prenant en compte leur inscription dans le temps (« Ce n’est pas nous qui engendrons la flèche du temps. Bien au contraire, nous sommes ses enfants », Prigogine & Stengers, 1979), au point de prêter à chaque cellule vivante une « identité mémoriale », ces scientifiques en viennent à parler de systèmes « auto-poïétiques », « auto-organisés », ou selon l’expression de von Foerster (1981) de « machines non triviales ». Ils visent par ces termes la capacité pour les systèmes vivants, observés dans leur évolution selon un temps diachronique, de générer leurs propres composantes, selon des schémas internes qui leur sont spécifiques. Ils ne sont pas régulés par des « instructions informatives » provenant de l’environnement avec lequel ils sont toutefois en « couplage structurel ». Les notions de « mythe familial », d’« absolu cognitif », de « carte du monde », auxquelles Neuburger (1996), Caillé (1995), Elkaïm (1995) nous ont rendus sensibles dans le champ de la clinique, attestent d’une dimension « invisible » du système.
Cette importance accordée à l’« intérieur » du système va dès lors permettre de mieux comprendre comment dans un système, chaque élément qui le compose a son « autonomie » et l’acquiert selon une dynamique de différenciation. C’est là un apport complémentaire de la cybernétique de second ordre. L’élément n’est plus réduit à ses seuls comportements observables qui alimentent les interactions d’un système. Il est pensé comme disposant d’une vie propre, acquérant une autonomie en lien avec son système d’appartenance, lui-même soumis à un ordre croissant de complexité. En d’autres termes, sa différenciation évolutive va de pair avec celle de son système d’appartenance. Ce qui a pour conséquence que dans un groupe familial, par exemple, chaque membre pourra être reconnu dans sa singularité en fonction de son histoire et de sa trajectoire.
Enfin, à un niveau plus épistémologique, la valeur intrinsèque reconnue à chaque système, comme à chacun de ses éléments constitutifs, génère une compréhension plus élargie de la causalité circulaire. Celle-ci va intégrer désormais l’observateur ou le thérapeute qui, forts de leur propre organisation, sont censés interagir avec le « système observé » et donc l’influencer. Ce n’est plus ce dernier qui est la seule cible d’observation d’interactions circulaires. En prenant au sérieux la part active de l’observateur ou du thérapeute dans ce qu’il observe et ressent – posture exprimée souvent par l’énoncé : « L’observateur entre dans l’univers de son observation » –, on passe d’une épistémologie de la description à une épistémologie de la construction. En termes de processus thérapeutique, on est alors amené tout naturellement à s’interroger sur l’implication personnelle du thérapeute dans le « système observant », implication déterminée par son positionnement aussi bien cognitif que socio-émotionnel.
Nicolas Duruz, Entre psychanalyse et systémique : est-ce que mon cœur balance ?
À ce moment, le courant de la seconde cybernétique, avec ses apports très enrichissants, commence à se déployer. Il faudra toutefois attendre la dernière décade du 20ème siècle pour qu’il ait quelque effet sur les relations entre la psychanalyse et la systémique, mais le climat commence à s’adoucir : qui dit alors systémique, ne dit plus nécessairement anti-sujet, anti-émotion, anti-récit. Avec la notion de système auto-poïétique, renvoyant à une organisation interne du système, la « boîte noire » se trouve à nouveau et officiellement ouverte. Très brièvement, car ils sont archi-connus des lecteurs, rappelons trois apports essentiels de la cybernétique de second ordre : ils nous permettront de mieux réaliser comment certaines connivences vont désormais être possibles entre la psychanalyse et la systémique.
Dès les années 70, des biologistes systémiciens (encore eux), tels que Maturana & Varela (1980), vont insister sur la complexité des systèmes vivants. Relevant l’imprédictibilité de leur évolution, prenant en compte leur inscription dans le temps (« Ce n’est pas nous qui engendrons la flèche du temps. Bien au contraire, nous sommes ses enfants », Prigogine & Stengers, 1979), au point de prêter à chaque cellule vivante une « identité mémoriale », ces scientifiques en viennent à parler de systèmes « auto-poïétiques », « auto-organisés », ou selon l’expression de von Foerster (1981) de « machines non triviales ». Ils visent par ces termes la capacité pour les systèmes vivants, observés dans leur évolution selon un temps diachronique, de générer leurs propres composantes, selon des schémas internes qui leur sont spécifiques. Ils ne sont pas régulés par des « instructions informatives » provenant de l’environnement avec lequel ils sont toutefois en « couplage structurel ». Les notions de « mythe familial », d’« absolu cognitif », de « carte du monde », auxquelles Neuburger (1996), Caillé (1995), Elkaïm (1995) nous ont rendus sensibles dans le champ de la clinique, attestent d’une dimension « invisible » du système.
Cette importance accordée à l’« intérieur » du système va dès lors permettre de mieux comprendre comment dans un système, chaque élément qui le compose a son « autonomie » et l’acquiert selon une dynamique de différenciation. C’est là un apport complémentaire de la cybernétique de second ordre. L’élément n’est plus réduit à ses seuls comportements observables qui alimentent les interactions d’un système. Il est pensé comme disposant d’une vie propre, acquérant une autonomie en lien avec son système d’appartenance, lui-même soumis à un ordre croissant de complexité. En d’autres termes, sa différenciation évolutive va de pair avec celle de son système d’appartenance. Ce qui a pour conséquence que dans un groupe familial, par exemple, chaque membre pourra être reconnu dans sa singularité en fonction de son histoire et de sa trajectoire.
Enfin, à un niveau plus épistémologique, la valeur intrinsèque reconnue à chaque système, comme à chacun de ses éléments constitutifs, génère une compréhension plus élargie de la causalité circulaire. Celle-ci va intégrer désormais l’observateur ou le thérapeute qui, forts de leur propre organisation, sont censés interagir avec le « système observé » et donc l’influencer. Ce n’est plus ce dernier qui est la seule cible d’observation d’interactions circulaires. En prenant au sérieux la part active de l’observateur ou du thérapeute dans ce qu’il observe et ressent – posture exprimée souvent par l’énoncé : « L’observateur entre dans l’univers de son observation » –, on passe d’une épistémologie de la description à une épistémologie de la construction. En termes de processus thérapeutique, on est alors amené tout naturellement à s’interroger sur l’implication personnelle du thérapeute dans le « système observant », implication déterminée par son positionnement aussi bien cognitif que socio-émotionnel.
Nicolas Duruz, Entre psychanalyse et systémique : est-ce que mon cœur balance ?
mercredi 1 février 2012
Le roi sage
Un roi, puissant et sage à la fois, gouvernait jadis la ville de Wirani. Ses sujets le craignaient pour sa puissance et l'aimait pour sa sagesse. Au coeur de cette ville, il y avait un puits dont l'eau était fraîche et cristalline. Tous les habitants de la ville en buvaient, même le roi et ses courtisans; car il n'y avait pas là d'autre puits. Une nuit, alors que tout le monde dormait, une sorcière pénétra dans la ville et laissa tomber dans le puits septs gouttes d'un liquide étrange en disant : "Tous ceux qui, à présent, boiront de ce puits deviendront fou." Le lendemain, tous les habitants de la ville, excepté le roi et son chambellan, burent de cette eau et devinrent fous, comme la sorcière l'avait prédit. Et tout le long de ce jour-à, les habitants de la ville cheminaient dans les rues étroites et sur les places de marché en chuchotant les uns aux autres : "Le roi est fou. Notre roi et son chambellan ont perdu la raison; nous refusons d'être gouvernés par un roi fou. Il faut le détrôner." Ce soir-là, le roi fit remplir un gobelet doré de l'eau du puits. Et quand on le lui présenta, il y but longuement et le donna à son chambellan qui fit de même. Grande fut la réjouisance du peuple dans la ville lointaine de Wirani : le roi et son chambellan avaient, en effet, recouvré la raison.
Khalil Gibran, Le fou
Un roi, puissant et sage à la fois, gouvernait jadis la ville de Wirani. Ses sujets le craignaient pour sa puissance et l'aimait pour sa sagesse. Au coeur de cette ville, il y avait un puits dont l'eau était fraîche et cristalline. Tous les habitants de la ville en buvaient, même le roi et ses courtisans; car il n'y avait pas là d'autre puits. Une nuit, alors que tout le monde dormait, une sorcière pénétra dans la ville et laissa tomber dans le puits septs gouttes d'un liquide étrange en disant : "Tous ceux qui, à présent, boiront de ce puits deviendront fou." Le lendemain, tous les habitants de la ville, excepté le roi et son chambellan, burent de cette eau et devinrent fous, comme la sorcière l'avait prédit. Et tout le long de ce jour-à, les habitants de la ville cheminaient dans les rues étroites et sur les places de marché en chuchotant les uns aux autres : "Le roi est fou. Notre roi et son chambellan ont perdu la raison; nous refusons d'être gouvernés par un roi fou. Il faut le détrôner." Ce soir-là, le roi fit remplir un gobelet doré de l'eau du puits. Et quand on le lui présenta, il y but longuement et le donna à son chambellan qui fit de même. Grande fut la réjouisance du peuple dans la ville lointaine de Wirani : le roi et son chambellan avaient, en effet, recouvré la raison.
Khalil Gibran, Le fou
mardi 31 janvier 2012
Un guerrier de la lumière se décourage souvent.
Il pense que rien ne parviendra à susciter l'émotion qu'il espérait. Il passe des après-midi ou des nuits entières à tenir une position conquise, sans qu'aucun événement nouveau vienne raviver son enthousiasme.
Ses amis commentent: "peut-être sa lutte est-elle déjà terminée".
Le guerrier ressent douleur et confusion en écoutant ces paroles parce qu'il sait qu'il n'est pas parvenu là où il voulait. Mais il est têtu, et il n'abandonne pas ce qu'il a décidé de faire.
Alors, au moment où il s'y attend le moins, une porte s'ouvre.
Paulo Coelho, Manuel du guerrier de la lumière
Il pense que rien ne parviendra à susciter l'émotion qu'il espérait. Il passe des après-midi ou des nuits entières à tenir une position conquise, sans qu'aucun événement nouveau vienne raviver son enthousiasme.
Ses amis commentent: "peut-être sa lutte est-elle déjà terminée".
Le guerrier ressent douleur et confusion en écoutant ces paroles parce qu'il sait qu'il n'est pas parvenu là où il voulait. Mais il est têtu, et il n'abandonne pas ce qu'il a décidé de faire.
Alors, au moment où il s'y attend le moins, une porte s'ouvre.
Paulo Coelho, Manuel du guerrier de la lumière
lundi 30 janvier 2012
La théorie de la représentation, comme Freud le dit implicitement mais pas explicitement, a le mérite d'englober sous son chef trois données tout a fait hétérogènes : d'une part ce qu'il appelle le représentant psychique de la pulsion, d'autre part la représentation de chose, d'objet, et enfin la représentation de mot. Il y a là trois champs qui vont mettre en confrontation trois types de données : d'une part le corps, d'autre part le monde, et enfin autrui.
André Green, Un psychanalyste engagé
André Green, Un psychanalyste engagé
dimanche 29 janvier 2012
Plusieurs types de rationalité coexistent dans l'esprit humain et s'interpénètrent mutuellement. [...] La sagesse ne consiste pas à déclarer que la folie est condamnable, mais à reconnaître que, chez le plus sage, il y a encore beaucoup de folie, et que c'est peut-être une folie de vouloir être sage à tout prix.
André Green, La folie privée
André Green, La folie privée
vendredi 27 janvier 2012
Par processus tertiaires j'entends les processus qui mettent en relation les processus primaires et les processus secondaires de telle façon que les processus primaires limitent la saturation des processus secondaires et les processus secondaires celle des processus primaires.
André Green, Propédeutique : la métapsychologie revisitée
André Green, Propédeutique : la métapsychologie revisitée
jeudi 26 janvier 2012
mercredi 25 janvier 2012
mardi 24 janvier 2012
lundi 23 janvier 2012
dimanche 22 janvier 2012
samedi 21 janvier 2012
vendredi 20 janvier 2012
L'aliénation, contrairement à la psychose, comporte et préserve un état de totale méconnaissance de la part de l'aliéné concernant l'accident survenu à sa pensée. En d'autres termes, "l'aliénation" est un concept qui n'est pensable que par un observateur extérieur. Le psychotique peut ignorer le terme "psychose" mais il lui reste possible de penser l'état de dépendance, d'exclusion, de conflit, de mutilation, imposé à son activité de pensée. L'aliénation présuppose un vécu non nommable, non percevable par celui qui le vit.
Piera Aulagnier, Les destins du plaisir, aliénation, amour, passion
Piera Aulagnier, Les destins du plaisir, aliénation, amour, passion
jeudi 19 janvier 2012
mardi 17 janvier 2012
lundi 16 janvier 2012
dimanche 15 janvier 2012
samedi 14 janvier 2012
Si notre regard portait au-delà des limites de la connaissance, et même plus loin que le halo de nos pressentiments, peut-être recueillerions-nous avec plus de confiance encore nos tristesses que nos joies. Elles sont des aubes nouvelles où l'inconnu nous visite.
Rainer Maria Rilke, Lettres à un jeune poète
Rainer Maria Rilke, Lettres à un jeune poète
vendredi 13 janvier 2012
mercredi 11 janvier 2012
mardi 10 janvier 2012
lundi 9 janvier 2012
dimanche 8 janvier 2012
Femme phallique, mère phallique
Femme fantasmatiquement pourvue d'un phallus. une telle image peut prendre deux formes principales selon que la femme est représentée soit comme porteuse d'un phallus externe ou d'un attribut phallique soit comme ayant conservé à l'intérieur d'elle-même le phallus masculin.
Jean Laplanche et J.-B. Pontalis, Vocabulaire de la psychanalyse
Jean Laplanche et J.-B. Pontalis, Vocabulaire de la psychanalyse
vendredi 6 janvier 2012
jeudi 5 janvier 2012
Le complexe d'Oedipe est le problème de la sexualité infantile, et, dans toutes les sociétés, il n'est rien d'autre que cela. Le problème est pourtant le même, quelle que soit la manière de le résoudre. Il consiste dans le fait que la différenciation sexuelle entre fille et garçon inscrit dans la vie émotionnelle une construction symbolique des rapports personnels, et que l'analyse de cette construction fait apparaître une borne affective de l'éthique fondée sur le rapport de l'être humain à son origine. Telle est la situation problématique de l'enfance humaine. Tout le reste, tout ce qui se raconte dans les fantasmes n'est que réponse à cette situation problématique, la réponse étant variable suivant chaque individu (fût-ce à l'intérieur d'une même culture).
Marie-Cécile et Edmond Ortigues, Oedipe africain
Marie-Cécile et Edmond Ortigues, Oedipe africain
mercredi 4 janvier 2012
mardi 3 janvier 2012
lundi 2 janvier 2012
dimanche 1 janvier 2012
C’est en quoi la relation duelle, dont on a beaucoup parlé, est insuffisante. Je ne dis pas qu'elle n'existe pas mais je dis qu'elle est une illusion, parce que Winnicott a dit : "Un bébé ça n'existe pas", et après je dis : "un bébé et une maman, ça n'existe pas." Parce que s'il n'y a pas de papa dans la tête de la maman ça ne bouge pas, ça tourne en rond dans la circularité et dans la clôture.
André Green, La cure parlante et le langage
André Green, La cure parlante et le langage
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