L'analyse nous découvre une autre particularité de ces échanges compliqués entre contenu du rêve et idée latente. A côté de ces fils divergents, qui partent de chacun des détails du rêve, il en existe d'autres qui partent des idées latentes et vont en divergeant vers le contenu du rêve ; de manière qu'une seule idée latente peut être représentée par plusieurs éléments, et qu'entre le contenu manifeste du rêve et son contenu latent il se forme un réseau complexe de fils entrecroisés.
Sigmund Freud, Le rêve et son interprétation
samedi 28 avril 2012
jeudi 26 avril 2012
mercredi 25 avril 2012
mardi 24 avril 2012
lundi 23 avril 2012
samedi 21 avril 2012
vendredi 20 avril 2012
jeudi 19 avril 2012
mercredi 18 avril 2012
mardi 17 avril 2012
dimanche 15 avril 2012
samedi 14 avril 2012
vendredi 13 avril 2012
La psychanalyse nous a donné de nouveaux outils pour comprendre combien la relation à l'autre n'est pas donnée d'emblée mais se devait de passer par de nécessaires étapes en lien avec ce que cet "autre" nous fait vivre. Or ces étapes sont toutes marquées par des paradoxes : l'enfant ne pourra intérioriser une présence de sa mère que dans ses moments d'absence ; pour pouvoir se séparer de l'autre, il faut accepter de s'identifier à lui ; accéder à une authentique solitude suppose d'être avec quelqu'un, présent en soi ; n'accède à la désillusion féconde que celui qui a pu vivre auparavant la plénitude de l'illusion ; n'accède à la réelle autonomie que celui qui a pu goûter une dépendance heureuse, et, en retour, ne pourra s'accepter dépendant de l'autre que celui qui a conquis une indépendance intérieure, etc. Ainsi aucune attitude n'est juste par elle-même ; elle ne le devient que dans la tension maintenue en soi par l'attitude opposée.
Nicole Jeammet, Après Freud, en quel Dieu croire ? Christus n° 197, janvier 2003
Nicole Jeammet, Après Freud, en quel Dieu croire ? Christus n° 197, janvier 2003
jeudi 12 avril 2012
Si la psychanalyse dépend résolument de l'emploi qui est fait du langage, la parole et la pensée réflexive ne sauraient suffire à soutenir une expérience analytique créatrice. [...] La participation de l'analyste au rêver de l'expérience auparavant inrêvable est un moyen d'atteindre une fin : le développement par le patient de sa capacité à rêver son expérience par lui-même.
Thomas H. Ogden, Cet art qu'est la psychanalyse
Thomas H. Ogden, Cet art qu'est la psychanalyse
mercredi 11 avril 2012
mardi 10 avril 2012
lundi 9 avril 2012
Les thérapies contemporaines se situent sur un large spectre. Au bout du spectre, l'ambition de passer du symptôme à la disparition du symptôme ; à l'autre, l'ambition de passer du symptôme à la structure inconsciente. Au bout du spectre, la mise en silence du symptôme ; à l'autre l'effort de faire parler la souffrance. Ce qui est toujours contradictoire avec les grands courants de la civilisation qui préfèrent le silence à l'élaboration de ce qui nous divise et nous fait souffrir. C'est à chacun de décider quoi faire avec sa façon de souffrir.
Darian Leader, "Vers une planète des psys", Psychologie Magazine, septembre 2003
Darian Leader, "Vers une planète des psys", Psychologie Magazine, septembre 2003
dimanche 8 avril 2012
En fait, sans rien renier de l'action opérante des élaborations interprétatives, onto- et phylogénétiques, tout clinicien se met ainsi à l’abri des mésinterprétations possibles […]. C’est grâce à Sándor [Ferenczi] que dans ma propre pratique j’ai été amené à faire plus volontiers usage des « foncteurs de vérité » de type conjonctif et non causal, par exemple :
- Tu parles de mariage parce que ta mère t’en parle sans cesse et t’en a toujours parlé…
Cela est une causale.
- Tu parles de mariage… Qui, dans ton entourage, parle de mariage ?
- Ma mère, répond Samia.
La seconde intervention est une conjonctive, non une causale. Elle est également confrontative.
L’intérêt de cette technique repose sur le désir de déjouer l’erreur : une même cause pouvant provoquer des effets différents, il est parfois hasardeux d’inférer une cause à partir d’un effet déterminé. La conjonctive peut être juste quand la causale est fausse.
Autrement dit, sur le plan de la logique de l’inconscient, il ne suffit pas que P soit vrai pour que je sois en droit d’affirmer que P est la conséquence de q. On a dit beaucoup de sottises sur les causes des névroses et des psychoses, en utilisant à tort des « foncteurs de vérité » comme : à cause de, afin de, dans le but de, etc.
Ferenczi à montré que l’attitude confrontative permet d’éviter le recours à des explications dont l’histoire ultérieure de la psychanalyse a montré qu’elles pouvaient être abusivement généralisées.
Prenant ici le parti de Ferenczi, je citerai quelques exemples d’assertions péremptoires et sidérantes :
1. « dans toute famille où quelqu’un souffre de psoriasis il y a eu un enfant mort… » (Michèle Montreley).
2. « Les enfants nains sont des enfants qui , inconsciemment , refusent de grandir… » (Ginette Raimbault).
3. « L’anxiété est à l’origine de coliques idiopathiques chez l’enfant… » (Léon Kreisler).
4. « Les désir de mort d’une mère sont à l’origine de l’autisme de son bébé… ».
5. « L’anorexique refuse ses repas parce que manger c’est absorber l’angoisse de sa mère… » (F. Dolto).
Heureusement, Piera Aulagnier s’est violemment insurgée contre de telles généralités, dans La violence de l’interprétation.
[…]
Certaines interprétations – notamment celles de Rank – parurent à Sándor d’une témérité burlesque et sacrilège.
Or, précisément, la confrontation ne présente pas de tels inconvénients. Les opérateurs thérapeutiques confrontatifs représentent un état de choses comme pouvant être réalisé par le patient, et ne relèvent ni d’une étiologie ni d’une sémantique du désir. Ils ne sont par porteurs, dans le transfert, des significations symboliques que surdétermine la série de traumas subis par un individu.
De ce fait, le sens d’un questionnement en séance est défini, non en référence au contenu manifeste ou latent des fantasmes ou représentations mentales d’un analysant, mais en fonction de ce que l’on nomme en linguistique pragmatique un « état de choses » lié aux conditions à remplir pour qu’il soit satisfait.
Claude Lorin, Sándor Ferenczi, de la médecine à la psychanalyse
- Tu parles de mariage parce que ta mère t’en parle sans cesse et t’en a toujours parlé…
Cela est une causale.
- Tu parles de mariage… Qui, dans ton entourage, parle de mariage ?
- Ma mère, répond Samia.
La seconde intervention est une conjonctive, non une causale. Elle est également confrontative.
L’intérêt de cette technique repose sur le désir de déjouer l’erreur : une même cause pouvant provoquer des effets différents, il est parfois hasardeux d’inférer une cause à partir d’un effet déterminé. La conjonctive peut être juste quand la causale est fausse.
Autrement dit, sur le plan de la logique de l’inconscient, il ne suffit pas que P soit vrai pour que je sois en droit d’affirmer que P est la conséquence de q. On a dit beaucoup de sottises sur les causes des névroses et des psychoses, en utilisant à tort des « foncteurs de vérité » comme : à cause de, afin de, dans le but de, etc.
Ferenczi à montré que l’attitude confrontative permet d’éviter le recours à des explications dont l’histoire ultérieure de la psychanalyse a montré qu’elles pouvaient être abusivement généralisées.
Prenant ici le parti de Ferenczi, je citerai quelques exemples d’assertions péremptoires et sidérantes :
1. « dans toute famille où quelqu’un souffre de psoriasis il y a eu un enfant mort… » (Michèle Montreley).
2. « Les enfants nains sont des enfants qui , inconsciemment , refusent de grandir… » (Ginette Raimbault).
3. « L’anxiété est à l’origine de coliques idiopathiques chez l’enfant… » (Léon Kreisler).
4. « Les désir de mort d’une mère sont à l’origine de l’autisme de son bébé… ».
5. « L’anorexique refuse ses repas parce que manger c’est absorber l’angoisse de sa mère… » (F. Dolto).
Heureusement, Piera Aulagnier s’est violemment insurgée contre de telles généralités, dans La violence de l’interprétation.
[…]
Certaines interprétations – notamment celles de Rank – parurent à Sándor d’une témérité burlesque et sacrilège.
Or, précisément, la confrontation ne présente pas de tels inconvénients. Les opérateurs thérapeutiques confrontatifs représentent un état de choses comme pouvant être réalisé par le patient, et ne relèvent ni d’une étiologie ni d’une sémantique du désir. Ils ne sont par porteurs, dans le transfert, des significations symboliques que surdétermine la série de traumas subis par un individu.
De ce fait, le sens d’un questionnement en séance est défini, non en référence au contenu manifeste ou latent des fantasmes ou représentations mentales d’un analysant, mais en fonction de ce que l’on nomme en linguistique pragmatique un « état de choses » lié aux conditions à remplir pour qu’il soit satisfait.
Claude Lorin, Sándor Ferenczi, de la médecine à la psychanalyse
samedi 7 avril 2012
... la transformation des pensées en images visuelles peut être une suite de l'attraction que le souvenir visuel, qui cherche à reprendre vie, exerce sur les pensées coupées de la conscience et luttant pour s'exprimer. D'après cette conception, le rêve serait le substitut de la scène infantile modifiée par transfert sur le récent. La scène infantile ne peut parvenir à se réaliser à nouveau ; elle doit se contenter de reparaître sous forme de rêve.
Sigmund Freud, L'interprétation des rêves
Sigmund Freud, L'interprétation des rêves
vendredi 6 avril 2012
jeudi 5 avril 2012
mercredi 4 avril 2012
mardi 3 avril 2012
lundi 2 avril 2012
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