Ce que nous faisons en analyse, c'est, à mon avis, donner à ceux qui viennent nous voir la possibilité d'accroître leur sentiment de liberté. De quelle manière ? En libérant les forces présentes en eux-mêmes, afin qu'il profitent de la vie non comme des gens terrorisés cherchant la sécurité à tout prix, ni comme des pécheurs repentis, mais comme des êtres humains qui sont inhibés par quelque chose qui les fait aller de l'avant, en quête de ce qu'ils valorisent. L'analyse devrait développer leur capacité à investir quelque chose. Nous n'avons pas à leur dire quoi, ils le découvriront... En d'autres mots, l'analyse devrait améliorer ce que le patient a déjà, ou lui donner la possibilité de découvrir que la vie vaut la peine d'être vécue.
(traduction Ana de Staal)
André Green, entretien avec Lesley Cadwell, New Formations n° 26, 1995
mardi 23 décembre 2014
Le symptôme arrive tout d’abord dans la vie mentale du patient comme un hôte indésirable ; il n’a aucune raison de l’accueillir. Et c’est bien pour cela qu’avec le temps il peut s’évanouir si aisément, comme de son propre gré. Au départ, il n’est d’aucune utilité pour la gestion interne du mental mais souvent il parvient secondairement à s’en trouver une : l’un ou l’autre flux mental, ou quoi que ce soit, trouve expédient de s’en servir. De cette manière, le symptôme obtient une fonction secondaire et, pour ainsi dire, s’inscruste dans la vie mentale du patient.
Sigmund Freud, Fragment d'une analyse d'hystérie, Dora
Sigmund Freud, Fragment d'une analyse d'hystérie, Dora
lundi 22 décembre 2014
La Croix : Depuis vingt ans d’exercice, qu’est-ce qui vous marque le plus ?
L’attachement des patients à leur souffrance. Certes, ils demandent de l’aide et veulent être libérés au plus vite de leurs symptômes. Mais si, par magie, cela pouvait être le cas, ils s’effondreraient aussitôt, car la plupart sont attachés à leurs souffrances et aux mécanismes de défense qu’ils ont mis en place pour s’épargner une angoisse bien pire. D’où les résistances inconscientes qu’ils opposent au travail analytique par crainte du vide.
Anne-Marie Saunal, La Croix du 12 septembre 2013
L’attachement des patients à leur souffrance. Certes, ils demandent de l’aide et veulent être libérés au plus vite de leurs symptômes. Mais si, par magie, cela pouvait être le cas, ils s’effondreraient aussitôt, car la plupart sont attachés à leurs souffrances et aux mécanismes de défense qu’ils ont mis en place pour s’épargner une angoisse bien pire. D’où les résistances inconscientes qu’ils opposent au travail analytique par crainte du vide.
Anne-Marie Saunal, La Croix du 12 septembre 2013
vendredi 19 décembre 2014
jeudi 18 décembre 2014
Ennuyer (boring) et ennui (boredom) chez Winnicott
L'hypothèse que je vais développer ici c'est que "boring" - ennuyer, engendrer l'ennui - a la qualité de la tendance antisociale ce qui sous-entend une demande et un espoir, alors que "boredom" - l'ennui - est une humeur organisée et défensive et une structure psychique.
Masud R. Khan, préface à Fragment d'une analyse
L'hypothèse que je vais développer ici c'est que "boring" - ennuyer, engendrer l'ennui - a la qualité de la tendance antisociale ce qui sous-entend une demande et un espoir, alors que "boredom" - l'ennui - est une humeur organisée et défensive et une structure psychique.
Masud R. Khan, préface à Fragment d'une analyse
mercredi 17 décembre 2014
mardi 16 décembre 2014
lundi 15 décembre 2014
vendredi 12 décembre 2014
jeudi 11 décembre 2014
mercredi 10 décembre 2014
Quand on aime, l’amour est trop grand pour pouvoir être contenu tout entier en nous ; il irradie vers la personne aimée, rencontre en elle une surface qui l’arrête, le force à revenir vers son point de départ ; et c’est ce choc en retour de notre propre tendresse que nous appelons les sentiments de l’autre et qui nous charme plus qu’à l’aller, parce que nous ne connaissons pas qu’elle vient de nous.
Marcel Proust, A la recherche du temps perdu
Marcel Proust, A la recherche du temps perdu
mardi 9 décembre 2014
Les cas qui sont consacrés dès le départ à des objectifs scientifiques et qui sont traités en conséquence s'en ressentent dans leurs résultats ; alors que les cures les plus efficaces sont celles où l'on procède, pour ainsi dire, sans aucun objectif en vue, où l'on se laisse surprendre quand ils prennent une tournure nouvelle et que l'on aborde l'esprit ouvert, libre de tout présupposé.
Sigmund Freud, Conseils aux médecins sur le traitement psychanalytique
Sigmund Freud, Conseils aux médecins sur le traitement psychanalytique
vendredi 5 décembre 2014
Les pulsions
C'est une structure à la limite entre psyché et soma qui implique une mesure du travail de la psyché du fait de ses connexions au corps ;
C'est une excitation permanente qui peut seulement s'arrêter par gratification ;
La pulsion est liée à l'expérience de base plaisir - déplaisir, et organise le désir, les souhaits, les fantasmes ;
Le plus souvent, la pulsion a besoin d'un objet pour sa satisfaction ;
Elle représente l'expérience (la pulsion est représentative) de l'excitation corporelle et s'exprime par des représentations : principalement la représentation de chose ou d'objet et la représentation de mot. Les deux sont combinées dans le concept de représentant.
André Green, Jouer avec Winnicott
C'est une structure à la limite entre psyché et soma qui implique une mesure du travail de la psyché du fait de ses connexions au corps ;
C'est une excitation permanente qui peut seulement s'arrêter par gratification ;
La pulsion est liée à l'expérience de base plaisir - déplaisir, et organise le désir, les souhaits, les fantasmes ;
Le plus souvent, la pulsion a besoin d'un objet pour sa satisfaction ;
Elle représente l'expérience (la pulsion est représentative) de l'excitation corporelle et s'exprime par des représentations : principalement la représentation de chose ou d'objet et la représentation de mot. Les deux sont combinées dans le concept de représentant.
André Green, Jouer avec Winnicott
mercredi 3 décembre 2014
mardi 2 décembre 2014
Hypertélie
De hyper, trop et de télie, le but = le dépassement du but recherché.
Un exemple classique en est le développement excessif des défenses des mammouths (recourbées vers l'intérieur) qui ont fini par leur perforer la mâchoire au lieu de les protéger.
Serge Ginger, Psychothérapie : état des lieux in L'art d'aider (II), Revue de la psychologie de la motivation, n° 35, juin 2003
De hyper, trop et de télie, le but = le dépassement du but recherché.
Un exemple classique en est le développement excessif des défenses des mammouths (recourbées vers l'intérieur) qui ont fini par leur perforer la mâchoire au lieu de les protéger.
Serge Ginger, Psychothérapie : état des lieux in L'art d'aider (II), Revue de la psychologie de la motivation, n° 35, juin 2003
lundi 1 décembre 2014
jeudi 27 novembre 2014
La conscience et l'inconscient ne se synthétisent pas en un tout quand l'un est opprimé et endommagé par l'autre. Si tant est qu'ils doivent mutuellement se combattre, que ce soit au moins en un combat loyal, avec les mêmes droits de part et d'autre, tous deux étant des aspects de la vie. La conscience devrait protéger sa raison et ses possibilités d'autodéfense, et la vie chaotique de l'inconscient devrait aussi avoir la possibilité de suivre sa propre pente dans les limites où cela nous est supportable. Cela signifierait simultanément la lutte loyale et la collaboration sincère. C'est là du moins ce que devrait manifestement être la vie humaine, le vieux jeu de l'enclume et du marteau. Le fer battu entre les deux est soudé en une unité indestructible, je veux dire en un "individu". Tel est à peu près ce que j'appelle le "processus d'individuation".
Carl Gustav Jung, La Guérison psychologique
Carl Gustav Jung, La Guérison psychologique
mercredi 26 novembre 2014
Axiomatique de la communication
Paul Watzlawick, Janet Helmick-Beavin et Don D. Jackson, Une logique de la communication
- On ne peut pas ne pas communiquer.
- Toute communication présente deux aspects: le contenu et la relation, tels que le second englobe le premier et par la suite est une métacommunication.
- La nature d'une relation dépend de la ponctuation des séquences de communication entre les partenaires.
- Les être humains usent de deux modes de communication : digital et analogique. Le langage digital possède une syntaxe logique très complexe et très commode, mais manque d'une sémantique appropriée à la relation. Par contre, le langage analogique possède bien la sémantique, mais non la syntaxe appropriée à une définition non-équivoque de la nature des relations.
- Tout échange de communication est symétrique ou complémentaire, selon qu'il se fonde sur l'égalité ou la différence.
Paul Watzlawick, Janet Helmick-Beavin et Don D. Jackson, Une logique de la communication
mardi 25 novembre 2014
Système réticulé activateur
C'est le mécanisme de sélection de votre esprit. N'oubliez pas que votre esprit conscient ne peut se concentrer que sur un faible nombre de chose à la fois, de sorte que votre cerveau dépense beaucoup d'énergie pour déterminer à quoi il n'accordera pas son attention. Il y a d'innombrables stimuli qui nous bombardent en ce moment même, mais notre cerveau les élimine presque tous et ne se concentre que sur ce qu'il croit être important. Par conséquent, votre système réticulé activateur est directement responsable de la part de réalité qui compose votre expérience consciente.
Anthony Robbins, L'éveil de votre puissance intérieure
C'est le mécanisme de sélection de votre esprit. N'oubliez pas que votre esprit conscient ne peut se concentrer que sur un faible nombre de chose à la fois, de sorte que votre cerveau dépense beaucoup d'énergie pour déterminer à quoi il n'accordera pas son attention. Il y a d'innombrables stimuli qui nous bombardent en ce moment même, mais notre cerveau les élimine presque tous et ne se concentre que sur ce qu'il croit être important. Par conséquent, votre système réticulé activateur est directement responsable de la part de réalité qui compose votre expérience consciente.
Anthony Robbins, L'éveil de votre puissance intérieure
lundi 24 novembre 2014
Les cinq modes d'action de l'analyse classique
- suggestion ;
- abréaction ;
- manipulation ;
- exposition à de nouvelles expériences, "expériences émotionnelles correctives" (Alexander) et "apprendre par l'expérience" (Bion) ;
- insight par clarification, éventuellement aidée par l'interprétation.
vendredi 21 novembre 2014
Synchronicité
Terme forgé par Jung pour exprimer une coïncidence significative ou une correspondance :
a) entre une évènement psychique et un évènement physique qui ne sont pas causalement reliés l'un à l'autre. De tels phénomènes synchronistiques se produisent, par exemple, quand des phénomènes intérieurs (rêves, visions, prémonitions) semblent avoir une correspondance dans la réalité extérieure : l'image intérieure ou la prémonition s'est montrée "vraie".
b) entre des rêves, des idées analogues ou identiques se présentant simultanément à différents endroits. Ni les unes ni les autres de ces manifestations ne peuvent s'expliquer par la causalité. Elles semblent plutôt être en relation avec des processus archétypiques de l'inconscient.
Carl Gustav Jung, Ma vie, souvenirs, rêves et pensées
Terme forgé par Jung pour exprimer une coïncidence significative ou une correspondance :
a) entre une évènement psychique et un évènement physique qui ne sont pas causalement reliés l'un à l'autre. De tels phénomènes synchronistiques se produisent, par exemple, quand des phénomènes intérieurs (rêves, visions, prémonitions) semblent avoir une correspondance dans la réalité extérieure : l'image intérieure ou la prémonition s'est montrée "vraie".
b) entre des rêves, des idées analogues ou identiques se présentant simultanément à différents endroits. Ni les unes ni les autres de ces manifestations ne peuvent s'expliquer par la causalité. Elles semblent plutôt être en relation avec des processus archétypiques de l'inconscient.
Carl Gustav Jung, Ma vie, souvenirs, rêves et pensées
lundi 17 novembre 2014
La confidentialité, selon moi, est beaucoup plus que la discrétion. Cela correspond au fait que le patient confie et se réapproprie quelque chose qu'il nous a confié. La mise au grand jour de cela peut être un acte relativement grave de dépossession. En ce sens, la confidentialité n'est pas le simple équivalent du secret professionnel auquel est soumis tout médecin. Car l'outil de travail du médecin n'est pas son appareil psychique et l'objet du soin n'est pas l'appareil psychique de l'autre. Le terme de dépossession correspond précisément à l'effet que peut produire le fait de rendre public ce qui est le plus privé comme si c'était la propriété de l'analyste.
Laurence Kahn, Fiction et vérité freudiennes, entretiens avec Michel Enaudeau
Laurence Kahn, Fiction et vérité freudiennes, entretiens avec Michel Enaudeau
lundi 10 novembre 2014
jeudi 6 novembre 2014
mercredi 5 novembre 2014
Une psychanalyse qui est étroitement reliée aux réalités de la vie quotidienne, qui pénètre dans les profondeurs de la souffrance des êtres humains, n’a rien à craindre pour l’avenir et s’épanouira. […] Toutefois, la psychanalyse ne retiendra l’attention du public que dans la mesure où elle parle vraiment de la condition humaine, et dans la mesure où les gens se rendent compte que le psychanalyste ne doit pas être juste un professionnel avec une théorie – un psychotechnicien –, mais un être humain avec une expérience croissante dans la compréhension, capable d’aider les autres dans leurs luttes pour devenir des personnes réelles vivant avec leurs semblables des vies ayant du sens.
(traduction Christian Raguet)
Harry Guntrip, The promise of psychoanalysis
(traduction Christian Raguet)
Harry Guntrip, The promise of psychoanalysis
lundi 3 novembre 2014
La psychanalyse est donc bien plus qu’un procédé technique – c’est une façon de vivre éclairée par des valeurs sur ce qui constitue une bonne vie. Parmi celles-ci, je mettrais l’accent sur une passion pour la vérité d’une relation authentique, combinée à de la compassion et du respect envers les autres, ce qui, pour moi, s’exprime le mieux dans la valeur centrale d’être humain : une qualité caractérisée par la courtoisie, la bonté et la considération, ainsi que la compassion et la bienveillance.
Warren Colman, Réflexions sur le savoir et l'expérience
Warren Colman, Réflexions sur le savoir et l'expérience
vendredi 31 octobre 2014
Freud ne renonce jamais au terme de guérison, jamais. Et ce, pour une raison extrêmement simple, c'est que l'on peut avancer, se fourvoyer, la guérison - pas la suppression du symptôme - mais la guérison... l'horizon de la guérison est ce qui seul permet d'apprécier la rencontre avec un fragment de vérité de la réalité psychique du patient. C'est quelque chose à quoi Freud ne cesse de se référer. Les analystes ne sont pas du tout intéressés à parler de guérison en tant que guérison du symptôme, parce que la productivité de la cure réside aussi dans la productivité de nouveaux symptômes. Cela suppose que l'analyste ne cherche pas à apaiser ou à faire disparaître le symptôme, à calmer le trouble puisque celui-ci est le territoire même de l'analyse. Les symptômes, anciens ou nouveaux, s'avancent eux aussi, fragment par fragment, sur le devant de la scène psychique - ce sont les termes de Freud à propos de la maladie s'avançant, morceau par morceau, dans le champ de la cure - et c'est fragment par fragment qu'ils vont être déliés.
Laurence Kahn, Fiction et vérité freudiennes, entretiens avec Michel Enaudeau
Laurence Kahn, Fiction et vérité freudiennes, entretiens avec Michel Enaudeau
mercredi 29 octobre 2014
Redéfinitions
Désignent les façons de méconnaître la réalité en répondant à côté, en pinaillant, en se mettant en rivalité artificielle, en jouant des rôles de persécuteur, sauveur, victime, en généralisant ou en rêvant de vouloir tout changer (grandiosité).
Dominique Chalvin, Les nouveaux outils de l'analyse transactionnelle.
Désignent les façons de méconnaître la réalité en répondant à côté, en pinaillant, en se mettant en rivalité artificielle, en jouant des rôles de persécuteur, sauveur, victime, en généralisant ou en rêvant de vouloir tout changer (grandiosité).
Dominique Chalvin, Les nouveaux outils de l'analyse transactionnelle.
jeudi 16 octobre 2014
Le terme puer aeternus ou "enfant éternel" sert souvent, en psychologie, à décrire une certaine forme de névrose chez l'homme, dont la principale caractéristique est un blocage dans l'âge adolescent par suite d'une relation trop forte à la mère. Selon l'exposé de Carl Gustav Jung dans son article sur la signification de l'archétype de la mère, les éléments marquants en sont l'homosexualité et le donjuanisme ainsi que, d'une manière générale, un lien affectif très ténu avec les femmes du même âge. On est, par ailleurs, en présence de tous les autres traits typiques de l'adolescence, à savoir la tendance à mener une vie provisoire tout en s'adonnant à des fantasmes qui dépeignent la vie créatrice sous sa "couleur" véritable.
Marie-Louise Von Franz, L'expérience du praticien
Marie-Louise Von Franz, L'expérience du praticien
lundi 13 octobre 2014
Un scénario de vie est composé des éléments suivants :
* les injonctions. Il y en a 12 dont N'existe pas, Ne sois pas un enfant, Ne grandis pas, Ne sois pas intime... ;
* les prescriptions ou mini-scénarios : Sois Fort, Sois Parfait, Fais Effort, Fais Plaisir, Dépêche-Toi ;
* le programme qui indique comment mettre en place les injonctions et les prescriptions. Le programme est montré par le parent du même sexe ;
* la décision prise par l'enfant pour satisfaire désirs et envies propres et intégrer les contraintes senties.
Il y a plusieurs types de scénarios :
- gagnant, non-gagnant ou perdant ;
- jamais, toujours, jusqu'à ce que, après, sans cesse ou sans but ;
- sans joie, sans amour ou sans plaisir.
On désigne par "harmatique" un scénario avec une fin tragique.
Gérard Chandezon & Antoine Lancestre, L'analyse transactionnelle
* les injonctions. Il y en a 12 dont N'existe pas, Ne sois pas un enfant, Ne grandis pas, Ne sois pas intime... ;
* les prescriptions ou mini-scénarios : Sois Fort, Sois Parfait, Fais Effort, Fais Plaisir, Dépêche-Toi ;
* le programme qui indique comment mettre en place les injonctions et les prescriptions. Le programme est montré par le parent du même sexe ;
* la décision prise par l'enfant pour satisfaire désirs et envies propres et intégrer les contraintes senties.
Il y a plusieurs types de scénarios :
- gagnant, non-gagnant ou perdant ;
- jamais, toujours, jusqu'à ce que, après, sans cesse ou sans but ;
- sans joie, sans amour ou sans plaisir.
On désigne par "harmatique" un scénario avec une fin tragique.
Gérard Chandezon & Antoine Lancestre, L'analyse transactionnelle
mercredi 8 octobre 2014
Une nouvelle expression infiltre depuis quelque années le langage psychanalytique. Elle est horrible, et elle est partout : c'est le "transféro-contretransférentiel". Elle est horrible pas seulement pour l'oreille, mais en quelque sorte pour l’œil : on dirait des Japonais qui, se faisant la courbette, seraient comme pris dans un même lumbago.
L'expression est également affreuse pour la joie de penser : elle est particulièrement réductrice du terrain intermédiaire, de la langue intermédiaire, de ses ratés, de ses blancs, que l'analyse et le patient sont en train d'inventer pour atteindre ce qui n'avait pas eu de lieu psychique et qui va arriver dans l'analyse pour la première fois, comme une nouveauté absolue. Au lieu de cela, le contre-transfert, dans le bloc où on le tient collé au transfert, est devenu, comme le disait Pierre Fédida, une technique de la communication intersubjective. Pour ainsi dire, une hygiène relationnelle. De véritables politiques institutionnelles se constituent là-dessus, et on est loin de ce que Freud entendait sous le mot, lorsqu'il l'a inventé et qu'il s'agissait de l'envie de l'analyste de répondre à la passion amoureuse de quelqu'un qui ne va pas bien. Mais il n'y a pas de position hygiénique dans l'analyse : il y a des moments de la cure où l'analyste voudrait combler les lacunes de sa propre mémoire grâce au transfert du patient, et d'autres moments où il est sur la défensive : dans les deux cas, il empêche de reconnaître le "monde à part" d'où émane le transfert.
Michel Gribinski et Josef Ludin, Dialogue sur la nature du transfert
L'expression est également affreuse pour la joie de penser : elle est particulièrement réductrice du terrain intermédiaire, de la langue intermédiaire, de ses ratés, de ses blancs, que l'analyse et le patient sont en train d'inventer pour atteindre ce qui n'avait pas eu de lieu psychique et qui va arriver dans l'analyse pour la première fois, comme une nouveauté absolue. Au lieu de cela, le contre-transfert, dans le bloc où on le tient collé au transfert, est devenu, comme le disait Pierre Fédida, une technique de la communication intersubjective. Pour ainsi dire, une hygiène relationnelle. De véritables politiques institutionnelles se constituent là-dessus, et on est loin de ce que Freud entendait sous le mot, lorsqu'il l'a inventé et qu'il s'agissait de l'envie de l'analyste de répondre à la passion amoureuse de quelqu'un qui ne va pas bien. Mais il n'y a pas de position hygiénique dans l'analyse : il y a des moments de la cure où l'analyste voudrait combler les lacunes de sa propre mémoire grâce au transfert du patient, et d'autres moments où il est sur la défensive : dans les deux cas, il empêche de reconnaître le "monde à part" d'où émane le transfert.
Michel Gribinski et Josef Ludin, Dialogue sur la nature du transfert
mardi 7 octobre 2014
La réflexion [d'aujourd'hui] s'applique moins à l'analyse des patients névrosés qu'à un travail pratiqué avec des patients schizoïdes, états-limites et narcissiques (les individus qui soit ne peuvent pas parler, soit sont si méfiants qu'ils n'osent pas le faire) ; il nous faut attacher une importance différente aux diverses règles qui régissent la pratique de la psychanalyse.
Christopher Bollas, Les forces de la destinée
Christopher Bollas, Les forces de la destinée
lundi 6 octobre 2014
Ce mot "transfert" nous est utile lorsque nous voulons parler de psychanalyse, mais, dans l'analyse, nous devons pouvoir voir, sentir ou deviner la chose elle-même. J'ignore ce qui est lié à quoi et je me concentre sur cette "chose entre" : ce lien est le "transfert".
Wilfred R. Bion, Entretiens psychanalytiques
Wilfred R. Bion, Entretiens psychanalytiques
vendredi 3 octobre 2014
jeudi 2 octobre 2014
N'oublions pas que le tout premier meurtre de l'humanité, Caïn tuant Abel, est un fratricide… À mon sens, il y a d'ailleurs plus de société fratricides que de sociétés parricides. À l'opposé existe la notion de fraternité…
J'en arrive à penser, avec Flaubert : « La fraternité, une des plus belles inventions de l'hypocrisie sociale »… En revanche je crois en la fraternisation, à ces moments forts où l'on se reconnaît comme de vrais frères, comme ces trêves de Noël entre adversaires dans les tranchées de la guerre de Quatorze. Mais ça ne dure pas.
J'en arrive à penser, avec Flaubert : « La fraternité, une des plus belles inventions de l'hypocrisie sociale »… En revanche je crois en la fraternisation, à ces moments forts où l'on se reconnaît comme de vrais frères, comme ces trêves de Noël entre adversaires dans les tranchées de la guerre de Quatorze. Mais ça ne dure pas.
Entretien avec J.-B. Pontalis sur le site gallimard.fr
mercredi 1 octobre 2014
lundi 29 septembre 2014
vendredi 26 septembre 2014
jeudi 25 septembre 2014
Ce que je veux montrer ici, c'est qu'au début - heureusement pour nous - Freud s'est intéressé non pas au besoin du malade de régresser dans l'analyse, mais à ce qui se passe dans la régression analytique, lorsque la régression n'est pas nécessaire ; lorsqu'il est possible de considérer comme acquis dans l'anamnèse du malade le travail de la mère et l'adaptation primitive du milieu.
Donald W. Winnicott, Les aspects métapsychologiques et cliniques de la régression au sein de la situation analytique
Donald W. Winnicott, Les aspects métapsychologiques et cliniques de la régression au sein de la situation analytique
mercredi 24 septembre 2014
mardi 23 septembre 2014
lundi 22 septembre 2014
jeudi 18 septembre 2014
Le transfert, pour le profane, c'est quoi ? C'est généralement le fait que le patient assimile (par "mésalliance") son père, sa mère à la personne de l'analyste, revit l'amour ou le non-amour qu'il a reçu de ses parents ou leur a donné. Comme toute idée reçue, cette idée n'est pas fausse. D'ailleurs, bien des analystes la reprennent telle quelle à leur compte. Mais elle cache ce qu'il y a d'étrange et d'étranger dans le transfert, sa "folie", en analyse.
Michel Gribinski et Josef Ludin, Dialogue sur la nature du transfert
Michel Gribinski et Josef Ludin, Dialogue sur la nature du transfert
mercredi 17 septembre 2014
mardi 16 septembre 2014
lundi 15 septembre 2014
Les énoncés de base du modèle de l'appareil psychique groupal :
1. Il n'y a pas seulement collection d'individus, mais groupe, avec des phénomènes spécifiques, lorsque s'est opérée entre les individus constituant ce groupe une construction psychique commune et partagée. L'appareil psychique groupal est le moyen de cette construction et il est le résultat d'un certain arrangement combinatoire des psychés ;
2. L'appareil psychique groupal accomplit un travail spécifique ; il lie, assemble, accorde entre elles et conflictualise des parts de de la psyché individuelle mobilisées pour construire le groupe ;
3. L'appareil psychique groupal n'est pas l'extrapolation de l'appareil psychique individuel, il est une structure indépendante des psychés qu'il assemble selon ses lois propres, il possède sa propre organisation et son propre fonctionnement. Les processus qui gouvernent la réalité psychique commune et partagée sont tributaires d'une logique différente de celle qui gouverne l'individu ;
4. C'est un tel appareillage qui constitue la réalité psychique de et dans le groupe. Celle-ci s'organise selon des modalités ou le "commun" et le "partage" prévalent sur le "privé" et le "différent" ;
5. L'appareil psychique individuel se forme, pour une part, dans cet appareillage, il en procède et s'y transforme, il s'en différencie et, dans certaines conditions, il acquiert son autonomie propre.
René Kaës, Un singulier pluriel
jeudi 11 septembre 2014
mercredi 10 septembre 2014
mardi 9 septembre 2014
Je rêve... d'une pensée de jour qui serait rêvante, non pas rêveuse mais rêvante... La pensée rêvante que j'appelle de mes vœux puiserait dans le rêve la force d'être irréfléchie, inconvenante, de s'avancer à ses risques et périls, comme un somnambule. Le langage peut-il être à la mesure de son exigence ? J'en doute : il est soumis à trop de contraintes, syntaxiques, logiques ; il veut être compris.
J.-B. Pontalis, Fenêtres
J.-B. Pontalis, Fenêtres
lundi 8 septembre 2014
La reconstruction de l'histoire, de la préhistoire, est fondamentale, mais la manière dont celle-ci s'effectue n'en n'est pas moins fondamentale. L'histoire, l'historicité, l'historisation, se transmettent dans un jeu signifiant avec la réalité historique, leur vérité dépend aussi bien de la réalité qu'elles cernent que du jeu qu'elles introduisent et grâce auquel ce à quoi la réalité historique a confronté le sujet trouve à se représenter et à se subjectiviser.
René Roussillon, Agonie, clivage et symbolisation
René Roussillon, Agonie, clivage et symbolisation
jeudi 4 septembre 2014
Le dispositif dans lequel évoluent l'analyste et l'analysant est un dispositif toujours potentiellement soumis à des effets de débordement par les enjeux intersubjectifs dans lesquels l'un et l'autre sont, à leur insu, en rapport profond.
Le transfert et le contre-transfert ne consistent pas seulement dans les termes d'opérations de délestage ou de charge des investissements dans la psyché d'un autre, d'une extension topique qui au-dehors serait le réceptacle de l’irreprésentable du dedans, la délégation de traitement des représentations non refoulées à un autre. A cette perspective il conviendrait sans doute de substituer la problématique d'une résonance et d'une interférence des topiques, avec des espaces communs et des dispositifs intersubjectifs de gestion des économies et des dynamiques psychiques.
René Kaës, Un singulier pluriel
Le transfert et le contre-transfert ne consistent pas seulement dans les termes d'opérations de délestage ou de charge des investissements dans la psyché d'un autre, d'une extension topique qui au-dehors serait le réceptacle de l’irreprésentable du dedans, la délégation de traitement des représentations non refoulées à un autre. A cette perspective il conviendrait sans doute de substituer la problématique d'une résonance et d'une interférence des topiques, avec des espaces communs et des dispositifs intersubjectifs de gestion des économies et des dynamiques psychiques.
René Kaës, Un singulier pluriel
mardi 2 septembre 2014
lundi 1 septembre 2014
L'analyse n'opère que par la voie du langage et ne peut que passer par le filtre des mots, même quand on veut réserver la place des facteurs non verbaux (ou préverbaux) qui ne prennent sens que par rapport aux précédents. Et pourtant, ce que vise l'analyse est une réalité psychique dont la nature est étrangère au langage, qui cependant sera modifiée par l'interprétation qui, elle aussi, est "une suite de mots".
André Green, La déliaison
André Green, La déliaison
vendredi 29 août 2014
jeudi 28 août 2014
mercredi 27 août 2014
mardi 26 août 2014
lundi 25 août 2014
vendredi 22 août 2014
J'ai recours à la notion de métacadre, ou cadre du cadre, pour rendre compte du fait que tout cadre est lui-même cadré par un cadre qui le contient, le soutient, l'empiète ou l'entrave. Cette notion est fort utile pour comprendre les rapports entre le cadre psychanalytique de la cure, le cadre psychanalytique de la supervision et le cadre psychanalytique de l'institution psychanalytique.
René Kaës, Un singulier pluriel
René Kaës, Un singulier pluriel
jeudi 21 août 2014
J'ai distingué six fonctions du cadre.
- La première est la fonction contenante décrite par Bleger lorsqu'il dit que le cadre est "récepteur de la symbiose", contient la "partie psychotique de la personnalité". A l'intérieur de cette première fonction, nous pouvons distinguer la contenance comme réceptacle ou comme contrainte, le dépôt, soit pure et simple consignation, soit lieu où l'on entrepose certains objets pour les conserver ou mettre à l'abri, et la crypte, qui reçoit le caché et l’archaïque.
- La deuxième fonction, de limitation, assure la distinction entre le "moi" et le "non-moi". Le cadre est le garant des limites du sujet, de son espace corporel et psychique.
- La troisième fonction du cadre est transitionnelle : frontière entre le moi et le non-moi, le cadre articule le dedans et le dehors, le cadre participe de cet espace qu'a conceptualisé Winnicott, où règnent la paradoxalité et l'indécidabilité. Trouvé-créé, le cadre n'est ni subjectivement conçu, ni objectivement perçu. Un des problèmes conséquents est celui du maintien de la dimension contractuelle du cadre confronté avec celui de son adéquation et de son aménagement. Ce problème définit en partie le contenu de ce que j'ai nommé analyse transitionnelle.
- Le cadre accomplit une quatrième fonction d'adossement et d'étayage, sur le modèle de l'appui sur l'objet d’arrière-plan ; les travaux de J. Grostein, J. Sandler et G. Haag ont mis en évidence le rôle de cet objet dans la formation du sentiment de sécurité et d'identité.
- La cinquième fonction est celle du "conteneur" : elle correspond à la fonction de figuration et de transformation des représentations d'objets et des affects en représentation de mots qui sont rendues possibles par le cadre.
- Lorsque ces cinq conditions sont remplies, le cadre peut exercer une sixième fonction, symbolisante, condition majeure de la formation de la pensée.
René Kaës, Un singulier pluriel
- La première est la fonction contenante décrite par Bleger lorsqu'il dit que le cadre est "récepteur de la symbiose", contient la "partie psychotique de la personnalité". A l'intérieur de cette première fonction, nous pouvons distinguer la contenance comme réceptacle ou comme contrainte, le dépôt, soit pure et simple consignation, soit lieu où l'on entrepose certains objets pour les conserver ou mettre à l'abri, et la crypte, qui reçoit le caché et l’archaïque.
- La deuxième fonction, de limitation, assure la distinction entre le "moi" et le "non-moi". Le cadre est le garant des limites du sujet, de son espace corporel et psychique.
- La troisième fonction du cadre est transitionnelle : frontière entre le moi et le non-moi, le cadre articule le dedans et le dehors, le cadre participe de cet espace qu'a conceptualisé Winnicott, où règnent la paradoxalité et l'indécidabilité. Trouvé-créé, le cadre n'est ni subjectivement conçu, ni objectivement perçu. Un des problèmes conséquents est celui du maintien de la dimension contractuelle du cadre confronté avec celui de son adéquation et de son aménagement. Ce problème définit en partie le contenu de ce que j'ai nommé analyse transitionnelle.
- Le cadre accomplit une quatrième fonction d'adossement et d'étayage, sur le modèle de l'appui sur l'objet d’arrière-plan ; les travaux de J. Grostein, J. Sandler et G. Haag ont mis en évidence le rôle de cet objet dans la formation du sentiment de sécurité et d'identité.
- La cinquième fonction est celle du "conteneur" : elle correspond à la fonction de figuration et de transformation des représentations d'objets et des affects en représentation de mots qui sont rendues possibles par le cadre.
- Lorsque ces cinq conditions sont remplies, le cadre peut exercer une sixième fonction, symbolisante, condition majeure de la formation de la pensée.
René Kaës, Un singulier pluriel
mercredi 20 août 2014
Il ne suffit pas de déceler les processus inconscients qui opèrent au sein d'un groupe, quelle que soit l'ingéniosité dont on sache alors faire preuve : tant qu'on place hors du champ de l'analyse l'image même du groupe, avec les fantasmes et les valeurs qu'elle porte, on élude en fait toute question sur la fonction inconsciente du groupe.
J.-B. Pontalis, Le petit groupe comme objet
J.-B. Pontalis, Le petit groupe comme objet
lundi 18 août 2014
Ce que Freud a pensé du rêve ne décrit pas toutes les expériences oniriques dont peut rendre compte la psychanalyse. Le rêve n'est plus envisagé aujourd'hui seulement comme réalisation hallucinatoire d'un désir et comme voie royale d'accès à l'inconscient. Si nous continuons à comprendre le rêve à l'intérieur de l'espace de la réalité intrapsychique où il est nécessairement produit par un rêveur singulier, l'étude de ses conditions internes, de ses processus, de ses contenus et de son sens montre que le rêve est aussi une expérience créatrice, réparatrice, transformatrice.
René Kaës, Un singulier pluriel
René Kaës, Un singulier pluriel
mercredi 16 juillet 2014
mardi 15 juillet 2014
mercredi 9 juillet 2014
mardi 8 juillet 2014
lundi 7 juillet 2014
Non seulement la gamme de patients est très étendue, mais aussi la gamme de fonctionnements chez n'importe quel patient, celui-ci pouvant au fil des semaines ou des mois, voire au cours d'une seule séance, se révéler tour à tour ou simultanément névrosé, psychotique et "normal", se situer psychiquement sur plusieurs niveaux, tantôt glissant imperceptiblement d'un niveau à l'autre, tantôt passant brusquement de l'un à l'autre selon qu'une interprétation adéquate, ou qu'un événement quelconque en lui, ou venant empiéter de l'extérieur, soulage l'angoisse présente, fait céder une défense ou met au jour une nouvelle couche de matériel ainsi que l'angoisse qui lui est inhérente.
Margaret I. Little, Le transfert dans les états limites in Des états limites. L'alliance thérapeutique
Margaret I. Little, Le transfert dans les états limites in Des états limites. L'alliance thérapeutique
mardi 1 juillet 2014
lundi 30 juin 2014
mercredi 25 juin 2014
Chacun s’accroche à ce qu’il croit être, bien qu’en fait il ne cesse de devenir, à la fois à distance et à proximité de son propre inconscient. Mais la passion narcissique, si répandue soit-elle chez les adultes (sous des formes naïves ou rationalisées), n’est évidemment pas étrangère à l’infantile inconscient, source de toute croyance en la pérennité de soi. Ce narcissisme secondaire, “retiré aux objets” perdus ou abandonnés, est le dernier témoin des amours et des haines enfantines, dont la trace est la trame du refoulé oublié.
Maurice Dayan, Dire et devenir
Maurice Dayan, Dire et devenir
mardi 24 juin 2014
mercredi 18 juin 2014
mardi 17 juin 2014
Nous ne nous sommes jamais targués, vous le savez, de posséder des connaissances et un pouvoir achevés, complets ; comme jadis, nous sommes toujours disposés à admettre les imperfections de nos vues, à y intégrer des nouvelles notions et à modifier notre technique afin de la perfectionner.
Sigmund Freud, Les voies nouvelles de la thérapeutique psychanalytique
Sigmund Freud, Les voies nouvelles de la thérapeutique psychanalytique
jeudi 12 juin 2014
mercredi 11 juin 2014
Et la statistique ? Est-ce une science ? On peut l'utiliser pour prouver que la réponse à une certaine question est la bonne ; mais c'est la question de qui ? Et de qui est la réponse ? ... La statistique ne pourrait pas rendre compte de ces changements-là (ceux d'un patient évoluant dans son analyse).
Donald W. Winnicott, Psychanalyse et science, amies ou simples relations ? in Conversations ordinaires
Donald W. Winnicott, Psychanalyse et science, amies ou simples relations ? in Conversations ordinaires
jeudi 5 juin 2014
mercredi 4 juin 2014
La référence au travail de la séance montre bien que nous ne cessons d'avoir en tête la préoccupation de suivre, au fur et à mesure que celle-ci progresse, l'expression d'un processus de transformations incessant selon les relations de l'intrapsychique et de l'intersubjectif, et selon le double angle du transfert sur la parole et du transfert sur l'objet.
André Green, Idées directrices pour une psychanalyse contemporaine
André Green, Idées directrices pour une psychanalyse contemporaine
mardi 3 juin 2014
lundi 2 juin 2014
vendredi 23 mai 2014
mercredi 21 mai 2014
mardi 20 mai 2014
lundi 19 mai 2014
vendredi 16 mai 2014
mercredi 14 mai 2014
mardi 13 mai 2014
C'est à partir de la représentation que travaille le moi, c'est le tissu des représentations liées les unes aux autres, ou au contraire soigneusement isolées les unes des autres, que nous voyons fonctionner dans le discours de nos patients.
Paul Denis, Les pulsions. Les grands concepts de la psychologie clinique
Paul Denis, Les pulsions. Les grands concepts de la psychologie clinique
lundi 12 mai 2014
vendredi 9 mai 2014
mercredi 7 mai 2014
mardi 6 mai 2014
Caminante no hay camino [Toi qui marche, il n'existe pas de chemin]
Todo pasa y todo queda, [Tout passe et tout reste,]
pero lo nuestro es pasar, [mais le propre de l'homme est de passer,]
pasar haciendo caminos, [passer en faisant des chemins,]
caminos sobre el mar. [des chemins sur la mer.]
Nunca perseguí la gloria, [Je n'ai jamais cherché la gloire,]
ni dejar en la memoria [ni cherché à laisser dans la mémoire]
de los hombres mi canción; [des hommes ma chanson ;]
yo amo los mundos sutiles, [j'aime les mondes subtils,]
ingrávidos y gentiles, [légers et aimables,]
como pompas de jabón. [comme des bulles de savon.]
Me gusta verlos pintarse [J'aime les voir se peindre]
de sol y grana, volar [de soleil et de rouge, voler]
bajo el cielo azul, temblar [sous le ciel bleu, trembler]
súbitamente y quebrarse... [soudainement et se rompre...]
Nunca perseguí la gloria. [Je n'ai jamais cherché la gloire.]
Caminante, son tus huellas [Toi qui marche, ce sont tes traces]
el camino y nada más; [qui font le chemin, rien d'autre ;]
caminante, no hay camino, [toi qui marche, il n'existe pas de chemin,]
se hace camino al andar. [le chemin se fait en marchant.]
Al andar se hace camino [En marchant on fait le chemin]
y al volver la vista atrás [et lorsqu'on se retourne]
se ve la senda que nunca [on voit le sentier que jamais]
se ha de volver a pisar. [on n'empruntera à nouveau.]
Caminante no hay camino [Toi qui marche, il n'existe pas de chemin]
sino estelas en la mar... [si ce n'est le sillage dans la mer...]
Hace algún tiempo en ese lugar [Il fut un temps dans ce lieu]
donde hoy los bosques se visten de espinos [où aujourd'hui les bois s'habillent d'épines]
se oyó la voz de un poeta gritar [on entendit la voix d'un poète crier]
"Caminante no hay camino, ["Toi qui marche, il n'existe pas de chemin,]
se hace camino al andar..." [le chemin se fait en marchant..."]
Golpe a golpe, verso a verso... [Coup après coup, vers après vers...]
Murió el poeta lejos del hogar. [Le poète mourut loin de chez lui.]
Le cubre el polvo de un país vecino. [Il est recouvert de la poussière d'un pays voisin.]
Al alejarse le vieron llorar. [En s'éloignant on le vit pleurer.]
"Caminante no hay camino, [Toi qui marche, il n'existe pas de chemin,]
se hace camino al andar..." [le chemin se fait en marchant...]
Golpe a golpe, verso a verso... [Coup après coup, vers après vers...]
Cuando el jilguero no puede cantar. [Quand le chardonneret ne peut chanter]
Cuando el poeta es un peregrino, [Quand le poète est un pèlerin,]
cuando de nada nos sirve rezar. [quand il ne sert à rien de prier.]
"Caminante no hay camino, ["Toi qui marche, il n'existe pas de chemin,]
se hace camino al andar..." [le chemin se fait en marchant..."]
Golpe a golpe, verso a verso. [Coup après coup, vers après vers.]
Antonio Machado, Campos de Castilla [Champs de Castille]
Todo pasa y todo queda, [Tout passe et tout reste,]
pero lo nuestro es pasar, [mais le propre de l'homme est de passer,]
pasar haciendo caminos, [passer en faisant des chemins,]
caminos sobre el mar. [des chemins sur la mer.]
Nunca perseguí la gloria, [Je n'ai jamais cherché la gloire,]
ni dejar en la memoria [ni cherché à laisser dans la mémoire]
de los hombres mi canción; [des hommes ma chanson ;]
yo amo los mundos sutiles, [j'aime les mondes subtils,]
ingrávidos y gentiles, [légers et aimables,]
como pompas de jabón. [comme des bulles de savon.]
Me gusta verlos pintarse [J'aime les voir se peindre]
de sol y grana, volar [de soleil et de rouge, voler]
bajo el cielo azul, temblar [sous le ciel bleu, trembler]
súbitamente y quebrarse... [soudainement et se rompre...]
Nunca perseguí la gloria. [Je n'ai jamais cherché la gloire.]
Caminante, son tus huellas [Toi qui marche, ce sont tes traces]
el camino y nada más; [qui font le chemin, rien d'autre ;]
caminante, no hay camino, [toi qui marche, il n'existe pas de chemin,]
se hace camino al andar. [le chemin se fait en marchant.]
Al andar se hace camino [En marchant on fait le chemin]
y al volver la vista atrás [et lorsqu'on se retourne]
se ve la senda que nunca [on voit le sentier que jamais]
se ha de volver a pisar. [on n'empruntera à nouveau.]
Caminante no hay camino [Toi qui marche, il n'existe pas de chemin]
sino estelas en la mar... [si ce n'est le sillage dans la mer...]
Hace algún tiempo en ese lugar [Il fut un temps dans ce lieu]
donde hoy los bosques se visten de espinos [où aujourd'hui les bois s'habillent d'épines]
se oyó la voz de un poeta gritar [on entendit la voix d'un poète crier]
"Caminante no hay camino, ["Toi qui marche, il n'existe pas de chemin,]
se hace camino al andar..." [le chemin se fait en marchant..."]
Golpe a golpe, verso a verso... [Coup après coup, vers après vers...]
Murió el poeta lejos del hogar. [Le poète mourut loin de chez lui.]
Le cubre el polvo de un país vecino. [Il est recouvert de la poussière d'un pays voisin.]
Al alejarse le vieron llorar. [En s'éloignant on le vit pleurer.]
"Caminante no hay camino, [Toi qui marche, il n'existe pas de chemin,]
se hace camino al andar..." [le chemin se fait en marchant...]
Golpe a golpe, verso a verso... [Coup après coup, vers après vers...]
Cuando el jilguero no puede cantar. [Quand le chardonneret ne peut chanter]
Cuando el poeta es un peregrino, [Quand le poète est un pèlerin,]
cuando de nada nos sirve rezar. [quand il ne sert à rien de prier.]
"Caminante no hay camino, ["Toi qui marche, il n'existe pas de chemin,]
se hace camino al andar..." [le chemin se fait en marchant..."]
Golpe a golpe, verso a verso. [Coup après coup, vers après vers.]
Antonio Machado, Campos de Castilla [Champs de Castille]
lundi 5 mai 2014
mercredi 30 avril 2014
mardi 29 avril 2014
lundi 28 avril 2014
vendredi 25 avril 2014
A mesure qu'un enfant grandit, il faut dresser des barrières de plus en plus nettes aux exigences que l'enfant a le droit d'imposer à sa mère. Qui établira cette limite ? [...] C'est au père d'intervenir pour prendre la défense de sa femme. Il a des droits lui aussi. Il voudrait que sa femme retrouve une existence indépendante. Il tient aussi à l'avoir un peu pour lui, même si, au bout du compte, cela exige d'exclure des enfants. Au bout du compte, c'est le père qui met le holà. [...] C'est en intervenant de cette manière qu'il prend de l'importance aux yeux de son enfant.
Donald W. Winnicott, Conseils aux parents
Donald W. Winnicott, Conseils aux parents
jeudi 24 avril 2014
mercredi 23 avril 2014
L'acceptation de processus psychiques inconscients, la reconnaissance de la doctrine de la résistance et du refoulement, la prise en considération de la sexualité et du complexe d'Oedipe sont les contenus principaux de la psychanalyse et les fondements de la théorie, et qui n'est pas en mesure de souscrire à tous ne devrait pas compter parmi les psychanalystes.
Sigmund Freud, Psychanalyse et théorie de la libido
Sigmund Freud, Psychanalyse et théorie de la libido
mardi 22 avril 2014
vendredi 18 avril 2014
Aujourd'hui, j'ai très clairement vu la non-nécessité absolue qu'une séance soit autre chose qu'une séance de plein droit. Le "progrès" pourrait alors vouloir dire qu'au lieu de produire un fait en six mois, le patient arrive à produire six faits en une séance. Et, bref, il devient une personnalité multi-dimensionnelle - une identité physique à trois dimensions, et une identité psychique multi-dimensionnelle.
Wilfred R. Bion, Cogitations, note de mars 1970
Wilfred R. Bion, Cogitations, note de mars 1970
jeudi 17 avril 2014
À méditer sur l'enfant que nous fûmes, par-delà toute histoire de famille, après avoir dépassé la zone des regrets, après avoir dépassé les mirages de la nostalgie, nous atteignons une enfance anonyme, pur foyer de vie, vie première, vie humaine première. Et cette vie est en nous - soulignons-le encore -, reste en nous.
Gaston Bachelard, La poétique de la rêverie
Gaston Bachelard, La poétique de la rêverie
mercredi 16 avril 2014
L'ermite tourne le dos à ce monde, il ne veut plus rien avoir à faire avec lui. Mais on peut aller plus loin, on peut vouloir le refaire, à sa place en édifier un autre, dans lequel les traits plus insupportables se trouvent extirpés et remplacés par d'autres dans le sens des souhaits propres. Celui qui, dans une indignation désespérée, s'engage sur cette voie vers le bonheur n'obtiendra en règle générale rien ; la réalité effective est trop forte pour lui.
Sigmund Freud, Malaise dans la civilisation
Sigmund Freud, Malaise dans la civilisation
lundi 14 avril 2014
jeudi 10 avril 2014
mercredi 9 avril 2014
mardi 8 avril 2014
lundi 7 avril 2014
L'homme est parfois une bête (et non pas un simple vivant), dépravé et sexuel. Il est souvent un Léviathan à l'animalité cruelle ; et plus souvent encore il est les deux. Mais ce renvoi à l'animalité est purement idéologique : il nous permet de nous décharger de notre inconscient en l'attribuant au non-humain en nous qui serait tapi au fond de nous, alors qu'en réalité, c'est l'homme qui a créé ce non-humain bestial, ce ça.
Jean Laplanche, La sexualité humaine. Biologisme et biologie
Jean Laplanche, La sexualité humaine. Biologisme et biologie
jeudi 3 avril 2014
mercredi 2 avril 2014
mardi 1 avril 2014
lundi 31 mars 2014
vendredi 28 mars 2014
jeudi 27 mars 2014
mercredi 26 mars 2014
La différence la plus caractéristique entre notre vie érotique et celle de l'Antiquité consiste en ce que, dans l'Antiquité, l'accent était mis sur la pulsion, alors que nous le mettons sur l'objet. Pendant l'Antiquité on glorifiait la pulsion, et cette pulsion ennoblissait l'objet, de si petite valeur qu'il fût ; tandis que dans les temps modernes, nous méprisons l'activité sexuelle en elle-même et ne l'excusons en quelque sorte que par suite des qualités que nous retrouvons dans son objet.
Sigmund Freud, Trois essais sur la théorie de la sexualité
Sigmund Freud, Trois essais sur la théorie de la sexualité
mardi 25 mars 2014
lundi 24 mars 2014
vendredi 21 mars 2014
mercredi 19 mars 2014
On voit facilement comment la prédilection singulière de la mémoire du rêve pour ce qui est indifférent et de ce fait négligé dans les expériences vécues du jour devait conduire la plupart du temps à méconnaître d'une façon générale la dépendance du rêve par rapport à la vie diurne et ensuite rendre pour le moins difficile la démonstration de celle-ci dans chaque cas isolé.
Sigmund Freud, L'interprétation du rêve
Sigmund Freud, L'interprétation du rêve
lundi 17 mars 2014
jeudi 13 mars 2014
mercredi 12 mars 2014
mardi 11 mars 2014
Mais le progrès de la connaissance ne tolère pas non plus de rigidité dans les définitions. Comme l'exemple de la physique l'enseigne de manière éclatante, même les "concepts fondamentaux" qui ont été fixés dans des définitions subissent un constant changement de contenu.
Sigmund Freud, Pulsions et destins des pulsions
Sigmund Freud, Pulsions et destins des pulsions
vendredi 7 mars 2014
jeudi 6 mars 2014
mercredi 5 mars 2014
mardi 4 mars 2014
Le sentiment de culpabilité est l'angoisse liée au concept d'ambivalence et il implique un certain degré d'intégration dans le moi individuel qui permet le maintien d'une représentation de l'objet en même temps que l'idée de sa destruction.
Donald W. Winnicott, Agressivité, culpabilité et réparation
Donald W. Winnicott, Agressivité, culpabilité et réparation
mardi 25 février 2014
La vie en société n'a pas seulement pour objet de nous fournir les choses dont nous avons besoin. Elle a une autre fonction, tout aussi vitale : faire que les gens existent, tout simplement.
François Flahaut, "L'économisme : ce dogme qui met la société au service du capitalisme", Télérama n° 2791, 9 juillet 2003
François Flahaut, "L'économisme : ce dogme qui met la société au service du capitalisme", Télérama n° 2791, 9 juillet 2003
jeudi 20 février 2014
mardi 18 février 2014
Je n'admets pas l'idée qu'il y ait des cas psychanalytiques simples. J'ai entendu ce genre d'affirmation : "On ne devrait soumettre aux étudiants que des cas simples." Cela n'a aucun sens. Je n'ai jamais rencontré ni entendu parler d'un cas simple... Jamais ! D'un certain point de vue, je préférerais vous voir suivre une supervision horrible et compliquée plutôt que conduire une analyse horrible et compliquée. Donc, je vous en prie, apportez-nous ici les pires aspects d'une situation, puisque nous ne sommes pas dans la situation elle-même.
Wilfred R. Bion, Séminaires cliniques
Wilfred R. Bion, Séminaires cliniques
mardi 11 février 2014
lundi 10 février 2014
vendredi 7 février 2014
mercredi 5 février 2014
lundi 3 février 2014
vendredi 31 janvier 2014
jeudi 30 janvier 2014
mardi 28 janvier 2014
vendredi 24 janvier 2014
jeudi 23 janvier 2014
mercredi 22 janvier 2014
mardi 21 janvier 2014
vendredi 17 janvier 2014
jeudi 16 janvier 2014
L'empêchement le plus sérieux à dépasser l'impasse thérapeutique, et peut-être la contribution la plus commune de la part du thérapeute au développement d'une impasse, réside dans les difficultés du thérapeute à l'égard de sa propre honte.
Lynne Jacobs, Honte et défenses contre la honte. Ombre sur le dialogue thérapeutique, Cahiers de Gestalt-thérapie n° 7
Lynne Jacobs, Honte et défenses contre la honte. Ombre sur le dialogue thérapeutique, Cahiers de Gestalt-thérapie n° 7
mercredi 15 janvier 2014
La mère qui sort à peine d'une expérience éreintante, a une tâche extrêmement difficile. Elle doit être au fait d'une sorte de puissance par rapport à laquelle ni le sein gonflé ni le sein au repos n'est exactement approprié. Elle est en cela grandement aidée par la puissance génitale de son homme.
Donald W. Winnicott, La nature humaine
Donald W. Winnicott, La nature humaine
mardi 14 janvier 2014
lundi 13 janvier 2014
dimanche 12 janvier 2014
mardi 7 janvier 2014
Participation altéro-centrée
C'est la capacité innée de vivre, généralement hors conscience, de ce qu'un autre vit. C'est un acte non volontaire de vécu comme si votre centre d'orientation et votre point de vue étaient centrés en l'autre. ce n'est pas une forme de savoir sur l'autre, mais plutôt une participation à l'expérience de l'autre. c'est la capacité intersubjective fondamentale qui rend possible l'imitation, l'empathie, la sympathie, la contagion émotionnelle et l'identification. Si elle est innée, cette capacité grandit et s'affine au cours du développement.
Daniel N. Stern, Le moment présent en psychothérapie
C'est la capacité innée de vivre, généralement hors conscience, de ce qu'un autre vit. C'est un acte non volontaire de vécu comme si votre centre d'orientation et votre point de vue étaient centrés en l'autre. ce n'est pas une forme de savoir sur l'autre, mais plutôt une participation à l'expérience de l'autre. c'est la capacité intersubjective fondamentale qui rend possible l'imitation, l'empathie, la sympathie, la contagion émotionnelle et l'identification. Si elle est innée, cette capacité grandit et s'affine au cours du développement.
Daniel N. Stern, Le moment présent en psychothérapie
L'épiscénario est une version condensée du scénario d'une personne, comprenant obligatoirement la finale tragique, qu'elle essaie de "refiler" à quelqu'un d'autre comme elle le ferait d'une pomme de terre trop brûlante pour être tenue en main. La victime est choisie parmi ceux qu'elle peut influencer par des transactions Enfant-Enfant : par exemple, son enfant, son conjoint, un patient, un étudiant, un autre membre d'un groupe sans leader.
Fanita English, Analyse transactionnnelle et émotions
Fanita English, Analyse transactionnnelle et émotions
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