La confidentialité, selon moi, est beaucoup plus que la discrétion. Cela correspond au fait que le patient confie et se réapproprie quelque chose qu'il nous a confié. La mise au grand jour de cela peut être un acte relativement grave de dépossession. En ce sens, la confidentialité n'est pas le simple équivalent du secret professionnel auquel est soumis tout médecin. Car l'outil de travail du médecin n'est pas son appareil psychique et l'objet du soin n'est pas l'appareil psychique de l'autre. Le terme de dépossession correspond précisément à l'effet que peut produire le fait de rendre public ce qui est le plus privé comme si c'était la propriété de l'analyste.
Laurence Kahn, Fiction et vérité freudiennes, entretiens avec Michel Enaudeau