Empathie
On sait que Freud s'y est intéressé dans Psychologie des masses et analyse du moi, sous le terme de Einfühlung, le "mécanismes qui seul rend possible une prise de position à l'égard d'une autre vie psychique" Ferenczi aussi. Mais ce fut R. R. Greenson (1959) le premier à donner une place majeure à l'empathie (L'empathie et ses phases diverses", Congrès international de psychanalyse, 1959, repris in Revue française de psychanalyse, 1961, n° 4-5-6). Daniel Wildlöcher (1996, Les nouvelles cartes de la psychanalyse), en décrivant les possibilités et les limites de l'empathie, pense que le concept, emprunté à la psychologie, n'est pas propre à la découverte de l'inconscient. Il souligne que, dans la technique de Kohut, "l'écoute empathique" est privilégiée au détriment de l'interprétation. Critique à l'esprit de la "communication intersubjective", D. Widlöcher préfère la notion de "copensée", entendant par là non pas une réciprocité des interprétations entre analyste et analysant, mais "l'existence d'une construction commune du sens à partir d'une expérience psychique partagée ; partage du travail interprétatif et non réciprocité".
César et Sara Botella, Figurabilité et régrédience. Revue française de psychanalyse 2001/4, volume 65