Pour des raisons psychologiques, culturelles, mais aussi pour des raisons liées aux effets de la dépression, on a souvent tendance à penser qu'il serait préférable de "s'en sortir par soi-même", que se faire soigner serait une "facilité", qu'il s'agirait d'une victoire de plus sur la dépression.
Ministère de la santé, Guide
lundi 23 décembre 2019
vendredi 20 décembre 2019
jeudi 19 décembre 2019
mercredi 18 décembre 2019
Luca Nicoli — L’un de mes patients, élève d’une école de psychothérapie, explique à son enseignant qu’il a choisi de faire sa thérapie obligatoire avec un analyste qui utilise le divan et la réaction de son enseignant l’a glacé : « Mais le divan est démodé ! » La première question que je vous pose est presque rhétorique : le divan est-il démodé ?
Antonino Ferro — Moi, j’aurais envie de dire : essayons et nous verrons ! Si je devais donner une indication à l’un de mes petits-fils, je lui dirais que l’analyse ne dépend pas du lieu où l’on se place, mais de la manière dont deux personnes fonctionnement psychiquement ensemble. Tout comme le fait de s’allonger sur le divan ne confère pas le statut d’« analyse », le fait de ne pas s’allonger sur un divan ne lui ôte pas non plus. J’ai eu des patients dans les positions les plus étranges : il y a par exemple l’histoire de cette patiente qui ne voulait absolument pas s’allonger sur le divan et avec laquelle nous avons fait tout de même une longue période d’analyse. Nous nous voyions quatre fois par semaine en face-à-face, car elle se sentait trop persécutée à l’idée de ne pas contrôler la situation, mes réactions, les émotions que je pouvais avoir. Après un certain temps je lui ai dit : « Écoutez, moi, je me fatigue à rester ainsi, 50 minutes figé à nous regarder, si ça ne vous dérange pas, je me tourne… » Alors je me suis tourné dans mon fauteuil – qui a des roulettes – et, à partir de là, la patiente arrivait, s’asseyait et je lui tournais le dos. Cela a marché quelques mois, puis elle a évoqué le fait qu’il lui fallait déménager, qu’il était temps de changer, qu’elle voulait avoir une maison plus confortable, etc. Il me semblait évident qu’elle parlait d’un déménagement à faire dans notre analyse. Lorsque vint le jour convenu pour notre « déménagement », moi je m’attendais évidemment qu’elle prenne place sur le divan et que je puisse occuper mon fauteuil d’analyste, mais non : en arrivant, elle prit place sur mon fauteuil !... Et là j’aurais pu faire mille choses, donner sept mille interprétations en tous genres… Or, sans hésiter une seconde, je me suis allongé sur le divan, et nous nous sommes embarqués pour d’autres longs mois de travail analytique, moi sur le divan, elle derrière, dans mon fauteuil. Je signalais maintes fois à la patiente qu’elle ne savait pas ce qu’elle perdait, car c’était bien plus confortable de rester allongé sur le divan. Jusqu’au jour où elle fit un rêve dans lequel sa secrétaire occupait arbitrairement la place qui était la sienne. Quelques semaines après, elle me parlait à nouveau de déménagement et finalement celui-là fut le bon ; j’ai enfin occupé mon fauteuil d’analyste et la patiente s’est allongée sur le divan. Ce manège nous avait pris deux ans, mais cela ne nous a pas empêchés de faire un véritable travail d’analyse, une analyse tout à fait normale. L’important, c’est de savoir jouer.
Antonino Ferro, Pensées d'un psychanalyste irrévérencieux
Antonino Ferro — Moi, j’aurais envie de dire : essayons et nous verrons ! Si je devais donner une indication à l’un de mes petits-fils, je lui dirais que l’analyse ne dépend pas du lieu où l’on se place, mais de la manière dont deux personnes fonctionnement psychiquement ensemble. Tout comme le fait de s’allonger sur le divan ne confère pas le statut d’« analyse », le fait de ne pas s’allonger sur un divan ne lui ôte pas non plus. J’ai eu des patients dans les positions les plus étranges : il y a par exemple l’histoire de cette patiente qui ne voulait absolument pas s’allonger sur le divan et avec laquelle nous avons fait tout de même une longue période d’analyse. Nous nous voyions quatre fois par semaine en face-à-face, car elle se sentait trop persécutée à l’idée de ne pas contrôler la situation, mes réactions, les émotions que je pouvais avoir. Après un certain temps je lui ai dit : « Écoutez, moi, je me fatigue à rester ainsi, 50 minutes figé à nous regarder, si ça ne vous dérange pas, je me tourne… » Alors je me suis tourné dans mon fauteuil – qui a des roulettes – et, à partir de là, la patiente arrivait, s’asseyait et je lui tournais le dos. Cela a marché quelques mois, puis elle a évoqué le fait qu’il lui fallait déménager, qu’il était temps de changer, qu’elle voulait avoir une maison plus confortable, etc. Il me semblait évident qu’elle parlait d’un déménagement à faire dans notre analyse. Lorsque vint le jour convenu pour notre « déménagement », moi je m’attendais évidemment qu’elle prenne place sur le divan et que je puisse occuper mon fauteuil d’analyste, mais non : en arrivant, elle prit place sur mon fauteuil !... Et là j’aurais pu faire mille choses, donner sept mille interprétations en tous genres… Or, sans hésiter une seconde, je me suis allongé sur le divan, et nous nous sommes embarqués pour d’autres longs mois de travail analytique, moi sur le divan, elle derrière, dans mon fauteuil. Je signalais maintes fois à la patiente qu’elle ne savait pas ce qu’elle perdait, car c’était bien plus confortable de rester allongé sur le divan. Jusqu’au jour où elle fit un rêve dans lequel sa secrétaire occupait arbitrairement la place qui était la sienne. Quelques semaines après, elle me parlait à nouveau de déménagement et finalement celui-là fut le bon ; j’ai enfin occupé mon fauteuil d’analyste et la patiente s’est allongée sur le divan. Ce manège nous avait pris deux ans, mais cela ne nous a pas empêchés de faire un véritable travail d’analyse, une analyse tout à fait normale. L’important, c’est de savoir jouer.
Antonino Ferro, Pensées d'un psychanalyste irrévérencieux
mardi 17 décembre 2019
lundi 16 décembre 2019
vendredi 13 décembre 2019
jeudi 12 décembre 2019
mardi 10 décembre 2019
Différence entre l’esprit de géométrie et l’esprit de finesse.
En l’un les principes sont palpables mais éloignés de l’usage commun, de sorte qu’on a peine à tourner la tête de ce côté‑là, manque d’habitude. Mais pour peu qu’on l’y tourne, on voit les principes à plein, et il faudrait avoir tout à fait l’esprit faux pour mal raisonner sur des principes si gros qu’il est presque impossible qu’ils échappent.
Mais dans l’esprit de finesse les principes sont dans l’usage commun et devant les yeux de tout le monde. On n’a que faire de tourner la tête ni de se faire violence, il n’est question que d’avoir bonne vue. Mais il faut l’avoir bonne, car les principes sont si déliés et en si grand nombre, qu’il est presque impossible qu’il n’en échappe. Or l’omission d’un principe mène à l’erreur. Ainsi il faut avoir la vue bien nette pour voir tous les principes, et ensuite l’esprit juste pour ne pas raisonner faussement sur des principes connus.
Tous les géomètres seraient donc fins s’ils avaient la vue bonne, car ils ne raisonnent pas faux sur les principes qu’ils connaissent. Et les esprits fins seraient géomètres s’ils pouvaient plier leur vue vers les principes inaccoutumés de géométrie.
Ce qui fait donc que de certains esprits fins ne sont pas géomètres, c’est qu’ils ne peuvent du tout se tourner vers les principes de géométrie. Mais ce qui fait que des géomètres ne sont pas fins, c’est qu’ils ne voient pas ce qui est devant eux et qu’étant accoutumés aux principes nets et grossiers de géométrie, et à ne raisonner qu’après avoir bien vu et manié leurs principes, ils se perdent dans les choses de finesse où les principes ne se laissent pas ainsi manier. On les voit à peine, on les sent plutôt qu’on ne les voit, on a des peines infinies à les faire sentir à ceux qui ne les sentent pas d’eux‑mêmes. Ce sont choses tellement délicates, et si nombreuses, qu’il faut un sens bien délicat et bien net pour les sentir et juger droit et juste selon ce sentiment, sans pouvoir le plus souvent le démontrer par ordre comme en géométrie, parce qu’on n’en possède pas ainsi les principes, et que ce serait une chose infinie de l’entreprendre. Il faut tout d’un coup voir la chose d’un seul regard, et non pas par progrès de raisonnement, au moins jusqu’à un certain degré. Et ainsi il est rare que les géomètres soient fins et que les fins soient géomètres, à cause que les géomètres veulent traiter géométriquement ces choses fines et se rendent ridicules, voulant commencer par les définitions et ensuite par les principes, ce qui n’est pas la manière d’agir en cette sorte de raisonnement. Ce n’est pas que l’esprit ne le fasse mais il le fait tacitement, naturellement et sans art, car l’expression en passe tous les hommes, et le sentiment n’en appartient qu’à peu d’hommes.
Et les esprits fins au contraire, ayant ainsi accoutumé à juger d’une seule vue, sont si étonnés quand on leur présente des propositions où ils ne comprennent rien, et où pour entrer il faut passer par des définitions et des principes si stériles, qu’ils n’ont point accoutumé de voir ainsi en détail, qu’ils s’en rebutent et s’en dégoûtent.
Mais les esprits faux ne sont jamais ni fins ni géomètres.
Les géomètres qui ne sont que géomètres ont donc l’esprit droit, mais pourvu qu’on leur explique bien toutes choses par définitions et principes ; autrement ils sont faux et insupportables, car ils ne sont droits que sur les principes bien éclaircis.
Et les fins qui ne sont que fins ne peuvent avoir la patience de descendre jusque dans les premiers principes des choses spéculatives et d’imagination qu’ils n’ont jamais vues dans le monde, et tout à fait hors d’usage.
Blaise Pascal, Pensées
En l’un les principes sont palpables mais éloignés de l’usage commun, de sorte qu’on a peine à tourner la tête de ce côté‑là, manque d’habitude. Mais pour peu qu’on l’y tourne, on voit les principes à plein, et il faudrait avoir tout à fait l’esprit faux pour mal raisonner sur des principes si gros qu’il est presque impossible qu’ils échappent.
Mais dans l’esprit de finesse les principes sont dans l’usage commun et devant les yeux de tout le monde. On n’a que faire de tourner la tête ni de se faire violence, il n’est question que d’avoir bonne vue. Mais il faut l’avoir bonne, car les principes sont si déliés et en si grand nombre, qu’il est presque impossible qu’il n’en échappe. Or l’omission d’un principe mène à l’erreur. Ainsi il faut avoir la vue bien nette pour voir tous les principes, et ensuite l’esprit juste pour ne pas raisonner faussement sur des principes connus.
Tous les géomètres seraient donc fins s’ils avaient la vue bonne, car ils ne raisonnent pas faux sur les principes qu’ils connaissent. Et les esprits fins seraient géomètres s’ils pouvaient plier leur vue vers les principes inaccoutumés de géométrie.
Ce qui fait donc que de certains esprits fins ne sont pas géomètres, c’est qu’ils ne peuvent du tout se tourner vers les principes de géométrie. Mais ce qui fait que des géomètres ne sont pas fins, c’est qu’ils ne voient pas ce qui est devant eux et qu’étant accoutumés aux principes nets et grossiers de géométrie, et à ne raisonner qu’après avoir bien vu et manié leurs principes, ils se perdent dans les choses de finesse où les principes ne se laissent pas ainsi manier. On les voit à peine, on les sent plutôt qu’on ne les voit, on a des peines infinies à les faire sentir à ceux qui ne les sentent pas d’eux‑mêmes. Ce sont choses tellement délicates, et si nombreuses, qu’il faut un sens bien délicat et bien net pour les sentir et juger droit et juste selon ce sentiment, sans pouvoir le plus souvent le démontrer par ordre comme en géométrie, parce qu’on n’en possède pas ainsi les principes, et que ce serait une chose infinie de l’entreprendre. Il faut tout d’un coup voir la chose d’un seul regard, et non pas par progrès de raisonnement, au moins jusqu’à un certain degré. Et ainsi il est rare que les géomètres soient fins et que les fins soient géomètres, à cause que les géomètres veulent traiter géométriquement ces choses fines et se rendent ridicules, voulant commencer par les définitions et ensuite par les principes, ce qui n’est pas la manière d’agir en cette sorte de raisonnement. Ce n’est pas que l’esprit ne le fasse mais il le fait tacitement, naturellement et sans art, car l’expression en passe tous les hommes, et le sentiment n’en appartient qu’à peu d’hommes.
Et les esprits fins au contraire, ayant ainsi accoutumé à juger d’une seule vue, sont si étonnés quand on leur présente des propositions où ils ne comprennent rien, et où pour entrer il faut passer par des définitions et des principes si stériles, qu’ils n’ont point accoutumé de voir ainsi en détail, qu’ils s’en rebutent et s’en dégoûtent.
Mais les esprits faux ne sont jamais ni fins ni géomètres.
Les géomètres qui ne sont que géomètres ont donc l’esprit droit, mais pourvu qu’on leur explique bien toutes choses par définitions et principes ; autrement ils sont faux et insupportables, car ils ne sont droits que sur les principes bien éclaircis.
Et les fins qui ne sont que fins ne peuvent avoir la patience de descendre jusque dans les premiers principes des choses spéculatives et d’imagination qu’ils n’ont jamais vues dans le monde, et tout à fait hors d’usage.
Blaise Pascal, Pensées
lundi 9 décembre 2019
vendredi 6 décembre 2019
Quand je me protège ainsi, tout prêt à me convaincre que les autres sont des patients accrochés à leur maladie et que moi, bien calé dans mon fauteuil, j'ai cessé depuis belle lurette d'être un patient, je ne suis plus un analyste. J'ai oublié que ces hommes, ces femmes me soignent à leur manière. Me soignent en ouvrant des brèches dans ma "normalité". L'analyse est peut-être, avec l'amour, la seule expérience qui vous emporte "hors de soi".
J.-B. Pontalis, Fenêtres
J.-B. Pontalis, Fenêtres
jeudi 5 décembre 2019
mercredi 4 décembre 2019
lundi 2 décembre 2019
vendredi 29 novembre 2019
Je critique la manière dont les sociétés contemporaines envisagent la tristesse à la manière d'un objet de management. On n'a jamais autant parlé de fragilité, de vulnérabilité, mais on ne nous a par ailleurs jamais autant enjoints d'être actifs, réconciliés avec la vie, productifs. L'injonction au « travail de deuil » est révélatrice : comme s'il fallait conjurer la perte par une activité de tous les instants. Parce qu'elle reconnaît la perte, la consolation, c'est l'antirésilience. Elle s'oppose à l'idée selon laquelle n'importe quel trauma pourrait être dépassé par le retour de l'organisme à ses propriétés initiales. L'impératif de la résilience est une restauration du passé, comme si rien n'avait changé après le deuil ou le chagrin. Comme si le choc de la perte n'était pas un événement qui transforme le sujet... L'inconsolé, lui, est constitué par sa perte ; il reconnaît que quelque chose a disparu et que cette chose lui manque. Il a conscience qu'il ne retrouvera pas l'ordre ancien et qu'il ne doit pas chercher à le retrouver. C'est parce que nous acceptons d'être constitués par nos pertes passées que nous pouvons nous ouvrir à l'avenir.
Michaël Fœssel, entretien avec Juliette Cerf pour Télérama, "L'homme ? Un être à consoler sans modération"
Michaël Fœssel, entretien avec Juliette Cerf pour Télérama, "L'homme ? Un être à consoler sans modération"
mercredi 27 novembre 2019
mardi 26 novembre 2019
Le respect du cadre n'oblige pas l'analyste à une rigidité opératoire purement répétitive supposant des détails techniques réglés une fois pour toutes ; le cadre découle des principes de la Règle fondamentale ; il exige la réserve et l'indépendance de l'analyste, sa neutralité attentive (davantage que "bienveillante").
Jean Bergeret, Aux trois registres de la psychanalyse
Jean Bergeret, Aux trois registres de la psychanalyse
lundi 25 novembre 2019
Dans son extraordinaire essai On Not Being Able To Paint paru en 1957, Marion Milner, analysant les obstacles psychiques qui entravent sa propre créativité artistique, parvient à une conclusion qui me touche chaque fois que je la relis. D'après la psychanalyste britannique, un excès de logique formelle dans l'appréhension de l'environnement social, qu'il intervienne momentanément ou tout au long de la vie d'une personne, s'oppose à à l'évolution et à l'adaptation que permet, à l'inverse, une pensée "réflective" (reflective thinking). Comprendre : une pensée qui autorise la rêverie telle qu'elle se manifeste notamment au travers de l'activité artistique. Grâce à cette forme de pensée flottante, qui permet de s'extraire de la distinction entre ce qui est moi et ce qui ne l'est pas (the "me" and the "not-me"), ce qui m'est propre ou ne l'est pas, pourra être trouvé un passage vers une nouvelle représentation symbolique du vécu.
Céline Curiol, Un quinze août à Paris, histoire d'une dépression
Céline Curiol, Un quinze août à Paris, histoire d'une dépression
vendredi 22 novembre 2019
Ne le dites à nul autre qu'au sage,
Car la foule est prompte à l'insulte.
Je veux louer le vivant
Qui aspire à mourir dans la flamme.
Dans la fraîcheur des nuits d'amour,
Où tu reçus la vie, où tu la donnas,
Te saisit un sentiment étrange
Quand luit le flambeau silencieux.
Tu ne restes plus enfermé
Dans l'ombre ténébreuse
Et un désir nouveau t'entraîne
Vers un plus haut hyménée.
Nulle distance ne te rebute,
Tu accours en volant, fasciné
Et enfin, amant de la lumière,
Te voilà, ô papillon consumé.
Et tant que tu n'as pas compris
Ce : « Meurs et deviens »
Tu n'es qu'un hôte obscur
Sur la terre ténébreuse.
Johann Wolfgang von Goethe, Divan occidental-oriental, Nostalgie bienheureuse
Car la foule est prompte à l'insulte.
Je veux louer le vivant
Qui aspire à mourir dans la flamme.
Dans la fraîcheur des nuits d'amour,
Où tu reçus la vie, où tu la donnas,
Te saisit un sentiment étrange
Quand luit le flambeau silencieux.
Tu ne restes plus enfermé
Dans l'ombre ténébreuse
Et un désir nouveau t'entraîne
Vers un plus haut hyménée.
Nulle distance ne te rebute,
Tu accours en volant, fasciné
Et enfin, amant de la lumière,
Te voilà, ô papillon consumé.
Et tant que tu n'as pas compris
Ce : « Meurs et deviens »
Tu n'es qu'un hôte obscur
Sur la terre ténébreuse.
Johann Wolfgang von Goethe, Divan occidental-oriental, Nostalgie bienheureuse
jeudi 21 novembre 2019
mercredi 20 novembre 2019
mardi 19 novembre 2019
lundi 18 novembre 2019
vendredi 15 novembre 2019
Les théologies, les philosophies, les histoires des tribus et des nations, les sciences mêmes sont soumises à l'universelle nécessité de se trouver ou de s'inventer des frontières sûres et connues, soustraites à la discussion et leur servant de cadre. Credo, personnages éponymes ou totémiques "in illo tempore", hypothèses de base ou axiomes, il y a toujours quelque part une surface ou un point réfléchissant qui fonde ce que nous appelons précisément la réflexion théorique.
Jean Guillaumin, Entre blessure et cicatrice, le destin du négatif dans la psychanalyse
Jean Guillaumin, Entre blessure et cicatrice, le destin du négatif dans la psychanalyse
jeudi 14 novembre 2019
J'en suis venu à la conclusion que l'organisme, tel qu'il est représenté à l'intérieur de son propre cerveau, est un précurseur biologiquement vraisemblable de ce qui finit par devenir le mystérieux sentiment de soi. Les racines profondes du Soi, y compris du Soi élaboré qui recouvre l'identité et la personnalité, doivent se trouver dans l'ensemble des dispositifs du cerveau qui, de façon continue et non-consciente, maintiennent l'état du corps dans les limites étroites et la relative stabilité nécessaire à la survie.
Antonio Damasio, Le sentiment même de soi
Antonio Damasio, Le sentiment même de soi
mercredi 13 novembre 2019
vendredi 8 novembre 2019
mercredi 6 novembre 2019
mercredi 30 octobre 2019
Comment percevez-vous la psychanalyse ?
Une approche scientifique et rigoureuse de la vie psychique humaine. Freud a de suite décelé une seconde conscience, l'inconscient, chez l'être humain. On en connaît les effets : nos rêves, nos lapsus, nos pulsions, etc. Le psychanalyste est alors celui qui prend la parole au sérieux, qui permet aux patients de s'écouter parler. Longtemps, des approches similaires étaient réservées à la religion et parfois à la magie. Ce qui conférait à l'interprétation des paroles un caractère soit sublimé par une vue élevée de l'esprit, soit péjoratif. Il fallait un champ d'étude pour l'approcher.
Interview du Pr. Pascal-Henri Keller dans le journal Centre Presse, 3 mars 2019
Une approche scientifique et rigoureuse de la vie psychique humaine. Freud a de suite décelé une seconde conscience, l'inconscient, chez l'être humain. On en connaît les effets : nos rêves, nos lapsus, nos pulsions, etc. Le psychanalyste est alors celui qui prend la parole au sérieux, qui permet aux patients de s'écouter parler. Longtemps, des approches similaires étaient réservées à la religion et parfois à la magie. Ce qui conférait à l'interprétation des paroles un caractère soit sublimé par une vue élevée de l'esprit, soit péjoratif. Il fallait un champ d'étude pour l'approcher.
Interview du Pr. Pascal-Henri Keller dans le journal Centre Presse, 3 mars 2019
mardi 29 octobre 2019
De la dépression, il est possible de sortir, comme d'un trou, comme d'un piège. Pour apprendre ensuite à demeurer vigilant. Je ne prétendrai pas avoir ici circonscris le problème de la dépression. Ces pages sont le fruit d'une tentative de retour sur soi, qui m'a aidée et vous aidera peut-être à comprendre. Dans cette perspective s'est inscrite mon ambition : écrire le livre que j'aurais aimé lire lorsque ma vie en dépendait.
Céline Curiol, Un quinze août à Paris, histoire d'une dépression
Céline Curiol, Un quinze août à Paris, histoire d'une dépression
lundi 28 octobre 2019
Quand on demande [...] à quelles conditions un psychanalyste peut s’autoriser à traiter des faits sociaux ou esthétiques – question qui ne concerne pas les seuls psychanalystes –, est-on aussi éloigné qu’on le croit du souci de déterminer, selon des critères précis, les cas qui seraient ou non justiciables d’un traitement psychanalytique – question qui, elle, relèverait de la seule compétence des psychanalystes ? Il s’agit bien dans les deux circonstances de fixer des limites au champ psychanalytique, de décider de ce qui, par nature, lui échappe.
J.-B. Pontalis, Bornes ou confins ? Aux limites de l'analysable
J.-B. Pontalis, Bornes ou confins ? Aux limites de l'analysable
vendredi 25 octobre 2019
jeudi 24 octobre 2019
mercredi 23 octobre 2019
mardi 22 octobre 2019
Il m’est arrivé, quand se précise l’engagement d’une cure, de faire face à l’angoisse d’un analysant qui pourrait se formuler ainsi : « Qu’est-ce que je risque ? Où tout cela va-t-il me mener ? » Et moi, sinon de lui répondre, au moins de ne pas ajouter à son angoisse le silence de celui qui n’entend pas, j’ai dit : « Le risque... devenir un peu plus libre qu’avant ».
Jacques André, éditorial du Carnet/Psy n° 218
Jacques André, éditorial du Carnet/Psy n° 218
lundi 21 octobre 2019
Je pourrais parler de la fin de l'analyse. Elle est la fin du transfert. Fin d'un monde comme m'a dit quelqu'un en analyse. Fin de l'enfance, vraiment fin de l'enfance. Fin de la possibilité de faire de l'analyste ce qu'on veut et pour le psychanalyste de faire du patient ce qu'il veut. Le transfert, le contre-transfert tombent dans le vide.
Georges Favez, Psychanalyste, où es-tu ?
Georges Favez, Psychanalyste, où es-tu ?
vendredi 18 octobre 2019
Ce qui est bouleversant, c'est que quand tout est détruit, il n'y a pas la mort et le vide comme on le croirait, pas du tout. Je vous le jure. Quand il n'y a plus rien, il n'y a que l'Amour. Il n'y a plus que l'Amour. Tous les barrages craquent. C'est la noyade, l'immersion. L'amour n'est pas un sentiment. C'est la substance même de la création. [...]
Je croyais jusqu'alors que l'amour était reliance, qu'il nous reliait les uns aux autres. Mais cela va beaucoup plus loin ! Nous n'avons pas même à être reliés : nous sommes à l'intérieur les uns des autres. C'est cela le plus grand vertige... de l'autre côté du pire t'attend l'Amour. Il n'y a en vérité rien à craindre. Oui, c'est la bonne nouvelle que je vous apporte.
Christiane Singer, Derniers fragments d'un long voyage
Je croyais jusqu'alors que l'amour était reliance, qu'il nous reliait les uns aux autres. Mais cela va beaucoup plus loin ! Nous n'avons pas même à être reliés : nous sommes à l'intérieur les uns des autres. C'est cela le plus grand vertige... de l'autre côté du pire t'attend l'Amour. Il n'y a en vérité rien à craindre. Oui, c'est la bonne nouvelle que je vous apporte.
Christiane Singer, Derniers fragments d'un long voyage
jeudi 17 octobre 2019
mercredi 16 octobre 2019
mardi 15 octobre 2019
On ne peut attendre de l'analysant d'accepter le revécu de son enfance que si l'analyste est préparé à accepter complètement sa paternité, à accepter complètement d'aimer un nouvel enfant et à se battre pour une enfance nouvelle et meilleure en faisant appel à toutes les forces psychiques disponibles.
Heinrich Racker, Etudes sur la technique psychanalytique
Heinrich Racker, Etudes sur la technique psychanalytique
lundi 14 octobre 2019
jeudi 10 octobre 2019
Deuil du bébé
A l’âge de huit mois, le bébé connaît une angoisse particulière que les pédiatres nomment « l’angoisse du neuvième mois ». Chaque fois que sa mère s’en va, il croit qu’elle ne reviendra plus jamais, Cette crainte suscite parfois des crises de larmes et les symptômes de l’angoisse.
C’est à cet âge que le bébé comprend qu’il y a des choses dans ce monde qui se passent et qu’il ne domine pas. Le « deuil du bébé » s’explique par la prise de conscience de son autonomie par rapport à sa mère. Il doit faire le deuil de la symbiose, accepter la séparation. Le bébé et sa maman ne sont pas irrémédiablement liés, donc on peut se retrouver seul, on peut être en contact avec des « étrangers qui ne sont pas maman » (est considéré comme étranger tout ce qui n’est pas maman et, à la rigueur, papa).
Il faudra attendre que le bébé atteigne l’âge de dix-huit mois pour qu’il accepte la disparition momentanée de sa mère. La plupart des autres angoisses que l’être humain connaîtra plus tard jusqu’à sa vieillesse peur de la solitude, peur de la perte d’un être cher, peur des étrangers, etc., découleront de cette première détresse.
Bernard Werber, Encyclopédie du savoir relatif et absolu
A l’âge de huit mois, le bébé connaît une angoisse particulière que les pédiatres nomment « l’angoisse du neuvième mois ». Chaque fois que sa mère s’en va, il croit qu’elle ne reviendra plus jamais, Cette crainte suscite parfois des crises de larmes et les symptômes de l’angoisse.
C’est à cet âge que le bébé comprend qu’il y a des choses dans ce monde qui se passent et qu’il ne domine pas. Le « deuil du bébé » s’explique par la prise de conscience de son autonomie par rapport à sa mère. Il doit faire le deuil de la symbiose, accepter la séparation. Le bébé et sa maman ne sont pas irrémédiablement liés, donc on peut se retrouver seul, on peut être en contact avec des « étrangers qui ne sont pas maman » (est considéré comme étranger tout ce qui n’est pas maman et, à la rigueur, papa).
Il faudra attendre que le bébé atteigne l’âge de dix-huit mois pour qu’il accepte la disparition momentanée de sa mère. La plupart des autres angoisses que l’être humain connaîtra plus tard jusqu’à sa vieillesse peur de la solitude, peur de la perte d’un être cher, peur des étrangers, etc., découleront de cette première détresse.
Bernard Werber, Encyclopédie du savoir relatif et absolu
mardi 8 octobre 2019
Le thérapeute est :
- Celui qui chaque jour s'efforce de mieux connaître ses imperfections.
- Celui qui a cessé d'attendre des autres la solution à ses problèmes, donc qui a cessé d'être un enfant geignard.
- Celui qui, sorti de la culpabilité infantile, assume la responsabilité de ses paroles et de ses actes.
- Celui qui, ayant exploré "l'étranger" en lui, est en mesure de respecter l'étrange chez l'autre.
- Celui qui, par son corps, ses pensées, ses paroles, rayonne l'espérance.
- Celui qui trouve dans tous les événements de sa vie, et en particulier dans les circonstances douloureuses, l'occasion d'accéder à une plus grande lumière, une chance pour un progrès intérieur.
- Celui qui, par un détachement, un dépouillement du "vieil homme", découvre chaque jour le bonheur dans les choses les plus simples.
Paul Montangerand, La voix du cœur, chemin du thérapeute
- Celui qui chaque jour s'efforce de mieux connaître ses imperfections.
- Celui qui a cessé d'attendre des autres la solution à ses problèmes, donc qui a cessé d'être un enfant geignard.
- Celui qui, sorti de la culpabilité infantile, assume la responsabilité de ses paroles et de ses actes.
- Celui qui, ayant exploré "l'étranger" en lui, est en mesure de respecter l'étrange chez l'autre.
- Celui qui, par son corps, ses pensées, ses paroles, rayonne l'espérance.
- Celui qui trouve dans tous les événements de sa vie, et en particulier dans les circonstances douloureuses, l'occasion d'accéder à une plus grande lumière, une chance pour un progrès intérieur.
- Celui qui, par un détachement, un dépouillement du "vieil homme", découvre chaque jour le bonheur dans les choses les plus simples.
Paul Montangerand, La voix du cœur, chemin du thérapeute
lundi 7 octobre 2019
vendredi 4 octobre 2019
mercredi 2 octobre 2019
mardi 1 octobre 2019
Si une chanson
Si une chanson a le pouvoir de faire oublier une seconde la douleur
Si une chanson a le pouvoir de faire communier tout le monde en douceur
Alors il faut chanter
Alors il faut chanter
Si une chanson tombée du ciel, sortie d'une malle ou d'une armoire peut aider
Si cette chanson est de celles qui peuvent ramener l'espoir et la paix
Alors il faut chanter
Alors il faut chanter
Chanter de toutes ses forces
Chanter de tout son cœur
Être le rire qu'on a volé
Et l'insouciance enfuie
Être le jour qui est tombé
Sous les balles de la nuit
Chanter, chanter, chanter encore
Chanter de tout son corps
Prendre le chagrin dans ses mains
La joie évanouie
Être comme un rempart au destin
Au bonheur éconduit
Si dans la prison de la peine, une chanson peut se présenter au parloir
Si sans appeler à la haine, elle sait allumer une flamme dans le noir
Alors il faut chanter
Alors il faut chanter
Si une chanson a le pouvoir de faire oublier une seconde la douleur (alors il faut)
Si une chanson a le pouvoir de faire communier tout le monde en douceur (chanter, chanter)
Si une chanson a le pouvoir de faire oublier une seconde la douleur (alors il faut)
Si une chanson a le pouvoir de faire communier tout le monde en douceur (chanter)
Si une chanson a le pouvoir de faire oublier une seconde la douleur (chanter)
Si une chanson a le pouvoir de faire communier tout le monde en douceur
En douceur
Texte d'Emmanuelle Cosso, album "Aime la vie" de Florent Pagny
Si une chanson a le pouvoir de faire oublier une seconde la douleur
Si une chanson a le pouvoir de faire communier tout le monde en douceur
Alors il faut chanter
Alors il faut chanter
Si une chanson tombée du ciel, sortie d'une malle ou d'une armoire peut aider
Si cette chanson est de celles qui peuvent ramener l'espoir et la paix
Alors il faut chanter
Alors il faut chanter
Chanter de toutes ses forces
Chanter de tout son cœur
Être le rire qu'on a volé
Et l'insouciance enfuie
Être le jour qui est tombé
Sous les balles de la nuit
Chanter, chanter, chanter encore
Chanter de tout son corps
Prendre le chagrin dans ses mains
La joie évanouie
Être comme un rempart au destin
Au bonheur éconduit
Si dans la prison de la peine, une chanson peut se présenter au parloir
Si sans appeler à la haine, elle sait allumer une flamme dans le noir
Alors il faut chanter
Alors il faut chanter
Si une chanson a le pouvoir de faire oublier une seconde la douleur (alors il faut)
Si une chanson a le pouvoir de faire communier tout le monde en douceur (chanter, chanter)
Si une chanson a le pouvoir de faire oublier une seconde la douleur (alors il faut)
Si une chanson a le pouvoir de faire communier tout le monde en douceur (chanter)
Si une chanson a le pouvoir de faire oublier une seconde la douleur (chanter)
Si une chanson a le pouvoir de faire communier tout le monde en douceur
En douceur
Texte d'Emmanuelle Cosso, album "Aime la vie" de Florent Pagny
lundi 30 septembre 2019
jeudi 19 septembre 2019
lundi 16 septembre 2019
jeudi 12 septembre 2019
mercredi 11 septembre 2019
lundi 9 septembre 2019
vendredi 6 septembre 2019
jeudi 5 septembre 2019
mercredi 4 septembre 2019
vendredi 7 juin 2019
Je crois d'ailleurs que l'amitié, comme l'amour dont elle participe, demande presqu'autant d'art qu'une figure de danse réussie. Il y faut beaucoup d'élan et beaucoup de retenue, beaucoup d'échanges et de paroles et beaucoup de silences. Et surtout beaucoup de respect.
Marguerite Yourcenar, Les Yeux ouverts
Marguerite Yourcenar, Les Yeux ouverts
jeudi 6 juin 2019
mercredi 5 juin 2019
La beauté du doute
D'où vient le bonheur, où poussent les rêves
La lueur de nos coeurs quand le jour se lève
Où se cache l'amour quand il dort ?
Il y a tant de choses qu'on ignore
Est-ce-qu'il faut choisir une vie sans ratures
Ou écrire sans relire, suivre l'aventure
Le futur nous joue des accords
Qu'on ne peut pas connaître encore
Il m'a fallut des voyages et des mirages pour être sûr de moi
Aujourd'hui je sais que je ne sais pas
Ne me demande pas où se trouve le droit chemin
Même si chacun a le sien personne ne connaît sa route
Et c'est la beauté du doute
Si tu perds un combat, donne à ta vie d'autres chances
Personne ne connaît d'avance tous les parfums que l'on goûte
Et c'est la beauté du doute
Où vont nos prières, où fini le ciel
Qui écoute le long des routes quand nos voix se mêlent ?
On chante une mélodie fragile
On avance perdus dans la file
Le passé nous suit, on le voit de loin
Bien caché, est-ce-qu'il sait ce qu'il y a demain ?
Il nous faut renoncer parfois
Pour trouver le meilleur en soi
Il t'en faudra des errances
Des nuits qui dansent
Pour comprendre à la fin
Qu'on ne connaît jamais son destin
Ne me demande pas où se trouve le droit chemin
Même si chacun à le sien personne ne connaît sa route
Et c'est la beauté du doute
Si tu perds un combat, donne a ta vie d'autres chances
Personne ne connaît d'avance tous les parfums que l'on goûte
Et c'est la beauté du doute
Rien ne sert de savoir
Les couleurs de nos villes, les douleurs ou les envies
On comprendra plus tard
Ce que nous dit aujourd'hui
Je ne connais pas l'histoire
Mon parchemin je l'écris sur une page infinie
Ce que j'écrirai demain
Je n'en sais rien
Ne me demande pas où se trouve le droit chemin
Même si chacun a le sien personne ne connaît sa route
Et c'est la beauté du doute
Si tu perds un combat, donne à ta vie d'autres chances
Personne ne connaît d'avance tous les parfums que l'on goûte
Et c'est la beauté du doute
Ne me demande pas où se trouve le droit chemin
Même si chacun a le sien personne ne connaît sa route
Et c'est la beauté du doute
Si tu perds un combat, donne à ta vie d'autres chances
Personne ne connaît d'avance tous les parfums que l'on goûte
Et c'est la beauté du doute
Texte de Nazim Khaled, album "Le présent d'abord" de Florent Pagny
D'où vient le bonheur, où poussent les rêves
La lueur de nos coeurs quand le jour se lève
Où se cache l'amour quand il dort ?
Il y a tant de choses qu'on ignore
Est-ce-qu'il faut choisir une vie sans ratures
Ou écrire sans relire, suivre l'aventure
Le futur nous joue des accords
Qu'on ne peut pas connaître encore
Il m'a fallut des voyages et des mirages pour être sûr de moi
Aujourd'hui je sais que je ne sais pas
Ne me demande pas où se trouve le droit chemin
Même si chacun a le sien personne ne connaît sa route
Et c'est la beauté du doute
Si tu perds un combat, donne à ta vie d'autres chances
Personne ne connaît d'avance tous les parfums que l'on goûte
Et c'est la beauté du doute
Où vont nos prières, où fini le ciel
Qui écoute le long des routes quand nos voix se mêlent ?
On chante une mélodie fragile
On avance perdus dans la file
Le passé nous suit, on le voit de loin
Bien caché, est-ce-qu'il sait ce qu'il y a demain ?
Il nous faut renoncer parfois
Pour trouver le meilleur en soi
Il t'en faudra des errances
Des nuits qui dansent
Pour comprendre à la fin
Qu'on ne connaît jamais son destin
Ne me demande pas où se trouve le droit chemin
Même si chacun à le sien personne ne connaît sa route
Et c'est la beauté du doute
Si tu perds un combat, donne a ta vie d'autres chances
Personne ne connaît d'avance tous les parfums que l'on goûte
Et c'est la beauté du doute
Rien ne sert de savoir
Les couleurs de nos villes, les douleurs ou les envies
On comprendra plus tard
Ce que nous dit aujourd'hui
Je ne connais pas l'histoire
Mon parchemin je l'écris sur une page infinie
Ce que j'écrirai demain
Je n'en sais rien
Ne me demande pas où se trouve le droit chemin
Même si chacun a le sien personne ne connaît sa route
Et c'est la beauté du doute
Si tu perds un combat, donne à ta vie d'autres chances
Personne ne connaît d'avance tous les parfums que l'on goûte
Et c'est la beauté du doute
Ne me demande pas où se trouve le droit chemin
Même si chacun a le sien personne ne connaît sa route
Et c'est la beauté du doute
Si tu perds un combat, donne à ta vie d'autres chances
Personne ne connaît d'avance tous les parfums que l'on goûte
Et c'est la beauté du doute
Texte de Nazim Khaled, album "Le présent d'abord" de Florent Pagny
mardi 4 juin 2019
lundi 3 juin 2019
lundi 27 mai 2019
mardi 21 mai 2019
Profession : diapason
J’invite les surefficients mentaux à prendre avec résignation et fatalisme leur mission sur terre : ils sont des diapasons. Avec ce système de valeur absolu, ce regard clairvoyant, quoi qu’ils fassent, ils ne peuvent pas ne pas donner le la, un la très pur. Alors, les gens qui s’en approchent, comme autant d’instruments de musique, ont ainsi la possibilité de vérifier qu’ils sonnent juste et au besoin de se réaccorder. Il y a alors plusieurs cas de figures : soit la personne sonne juste. Elle est authentique, sincère et saine. Alors, côtoyer un surefficient mental est pour elle un vrai bonheur. Soit la personne est désaccordée. Cette rencontre est pour elle une opportunité précieuse de s’en rendre compte et une réelle chance d’évoluer. [...] Et puis il y a ceux qui détestent la musique et qui sont ravis de jouer sournoisement faux pour embêter l’orchestre, tout en faisant semblant d’être justes. Ceux-là détestent évidemment ces diapasons, qu’il faut à toutes fins empêcher de résonner !
Christel Petitcollin, Je pense trop
J’invite les surefficients mentaux à prendre avec résignation et fatalisme leur mission sur terre : ils sont des diapasons. Avec ce système de valeur absolu, ce regard clairvoyant, quoi qu’ils fassent, ils ne peuvent pas ne pas donner le la, un la très pur. Alors, les gens qui s’en approchent, comme autant d’instruments de musique, ont ainsi la possibilité de vérifier qu’ils sonnent juste et au besoin de se réaccorder. Il y a alors plusieurs cas de figures : soit la personne sonne juste. Elle est authentique, sincère et saine. Alors, côtoyer un surefficient mental est pour elle un vrai bonheur. Soit la personne est désaccordée. Cette rencontre est pour elle une opportunité précieuse de s’en rendre compte et une réelle chance d’évoluer. [...] Et puis il y a ceux qui détestent la musique et qui sont ravis de jouer sournoisement faux pour embêter l’orchestre, tout en faisant semblant d’être justes. Ceux-là détestent évidemment ces diapasons, qu’il faut à toutes fins empêcher de résonner !
Christel Petitcollin, Je pense trop
lundi 20 mai 2019
Au début du XXIe siècle, un nombre important d'Américains et d'Européens s'étaient détournés de l'introspection. En l'espace d'une décennie, le pays se mit à ingérer sur ordonnance des médicaments qui devaient aider les gens à se déconnecter du sens intrinsèque de leur angoisse et de leur dépression, et à perdre contact avec les idées que contenaient ces affects. Parce qu'ils voulaient une existence plus sûre, moins déconcertante au quotidien, les gens tournèrent le dos à leur propre subjectivité. Ils renoncèrent à avoir un esprit.
Christopher Bollas, Sens et mélancolie
Christopher Bollas, Sens et mélancolie
vendredi 17 mai 2019
mercredi 15 mai 2019
La psychologie moderne ne peux rien ajouter à la formule classique selon laquelle le bonheur est "la modération en tout" ; elle peut seulement ajouter que la modération dans les exigences du surmoi est aussi essentielle que la modération dans toutes les autres choses.
Sigmund Freud & William C. Bullit, Le président T. W. Wilson
Sigmund Freud & William C. Bullit, Le président T. W. Wilson
mardi 14 mai 2019
L’efficacité des psychothérapies psychanalytiques a largement été décrite comme un « enchevêtrement causal » ou « disentangling causality », (Leichsenring et al., 2015), cependant, la difficulté à comprendre son processus n’empêche pas les constats positifs : oui, aujourd’hui, les méta-analyses montrent que les psychothérapies psychanalytiques sont efficientes à court terme, autant que les autres, mais encore plus efficaces à long terme.
Marie-Frédérique Bacqué, Des nouvelles de la psychanalyse à l'université
Marie-Frédérique Bacqué, Des nouvelles de la psychanalyse à l'université
lundi 13 mai 2019
vendredi 10 mai 2019
jeudi 9 mai 2019
mardi 7 mai 2019
jeudi 25 avril 2019
Syngué sabour [sɛ̃ge sabur] n.f. (du perse syngue « pierre », et sabour « patiente »). Pierre de patience. Dans la mythologie perse, il s'agit d'une pierre magique que l'on pose devant soi pour déverser sur elle ses malheurs, ses souffrances, ses douleurs, ses misères... On lui confie tout ce que l'on n'ose pas révéler aux autres... Et la pierre écoute, absorbe comme une éponge tous les mots, tous les secrets jusqu'à ce qu'un beau jour elle éclate... Et ce jour-là on est délivré.
Atiq Rahimi, Syngué sabour. Pierre de patience
Atiq Rahimi, Syngué sabour. Pierre de patience
mercredi 24 avril 2019
mardi 23 avril 2019
D'après Fédida ["Des bienfaits de la dépression"], la plainte du déprimé traduit dans sa répétition incoercible, une véritable "dépendance au psychique". Même si, formulée de cette façon à votre intention, cette expression n'a l'air de rien, elle nous rappelle cette vérité : au même titre que bien des déprimés, nous savons que nous pensons. C'est seulement, en vous découvrant vous-mêmes à ce point dépendant de votre propre pensée pour exister, qu'il vous arrive de ressentir, vis-à-vis d'elle, une amertume parfois terrible. On pourrait d'ailleurs comparer cette amertume à celle que l'on vouerait à toute personne qui prétendrait nous asservir autant. Fédida suggère qu'il n'est donc pas mauvais signe, en soi, qu'un humain se préoccupe de sa pensée, même à l'excès, puisqu'il lui doit de se savoir humain. Il y a mieux encore. Le malheur de penser succédant au plaisir de se savoir penser : voilà le destin de tous les humains. La conséquence se déduit d'elle-même : prétende stopper radicalement une telle dynamique est insensé. Affirmant que par nature, la dépressivité "appartient à la vie psychique", Fédida en fait également "la maladie de l'humain", au sens où il est impossible d'être humain sans l'avoir éprouvée. Non seulement vous n'êtes pas un malade pour le psychanalyste, mais à ses yeux, votre plainte témoigne au contraire de ce qui fait de nous des êtres humains : être en mesure de savoir et de dire, à soi-même comme à autrui, que nous pensons.
Pascal-Henri Keller, Lettre ouverte au déprimé
Pascal-Henri Keller, Lettre ouverte au déprimé
vendredi 19 avril 2019
Et si, lorsqu'un patient disait avoir subi un traumatisme infantile, son médecin l'invitait à en parler lors de sa prochaine visite, quel qu'en soit le motif ? Cela changerait-il quelque chose ?
[...] Malgré quelques refus, les médecins se rendirent compte que la plupart des patients étaient heureux de pouvoir s'épancher. Certains leur dirent avoir été victimes de négligence, d'autres d'abus sexuels, d'autres encore avaient été battus par leurs parents. La plupart ne s'étaient jamais demandé si ces événements pouvaient avoir un quelconque impact sur leur état de santé actuel, mais le simple fait de leur poser la question les invitait à y réfléchir.
Johann Hari, Chaque dépression a un sens
[...] Malgré quelques refus, les médecins se rendirent compte que la plupart des patients étaient heureux de pouvoir s'épancher. Certains leur dirent avoir été victimes de négligence, d'autres d'abus sexuels, d'autres encore avaient été battus par leurs parents. La plupart ne s'étaient jamais demandé si ces événements pouvaient avoir un quelconque impact sur leur état de santé actuel, mais le simple fait de leur poser la question les invitait à y réfléchir.
Johann Hari, Chaque dépression a un sens
jeudi 18 avril 2019
mercredi 17 avril 2019
Nous avons atteint le point où nous ne croyons plus ni en la valeur de la vie, ni au mandat éthique qui nous ordonne d’améliorer la condition humaine. Nous avons renoncé à nous-mêmes. Ce faisant, nous avons abandonné la quête d’un sens individuel ou collectif. Céder passivement à la corruption qui s’est répandue partout a transformé notre folie des grandeurs maniaque en dépression collective.
Nous avons changé.
Avec la perte du sentiment que les choses peuvent faire sens – la fin de l’idée que nos vies servent à quelque chose – le deuil est devenu mélancolie. Cette mélancolie nous met en colère contre les pertes subies. Inconsciemment, nous accusons tout ce qui semble nous avoir laissés tomber. Nous nous sentons abandonnés par les prédicats humanistes de la culture occidentale et par le réseau de systèmes de croyances qui semblaient offrir une vision progressiste de l’humanité.
Christopher Bollas, Sens et mélancolie
Nous avons changé.
Avec la perte du sentiment que les choses peuvent faire sens – la fin de l’idée que nos vies servent à quelque chose – le deuil est devenu mélancolie. Cette mélancolie nous met en colère contre les pertes subies. Inconsciemment, nous accusons tout ce qui semble nous avoir laissés tomber. Nous nous sentons abandonnés par les prédicats humanistes de la culture occidentale et par le réseau de systèmes de croyances qui semblaient offrir une vision progressiste de l’humanité.
Christopher Bollas, Sens et mélancolie
mardi 16 avril 2019
vendredi 12 avril 2019
- les vrais surdoués sont des personnes plus intelligentes, mais qui n’en font pas étalage ; il se sentent humbles et pas plus intelligents que les autres ; d’autres sont aussi intelligents qu’eux ;
- ils sont intuitifs, d’autres le sont aussi ;
- ils ont des valeurs, d’autres aussi ;
- ils sont curieux et passionnés de tout, d’autres également ;
- ils ont une mémoire d’éléphant, ce ne sont pas les seuls ;
- on les appelle œil de lynx, il n’y a pas qu’eux ;
- ils sont hypersensibles, certains le sont plus encore ;
- ils vont bien, nombre de nos congénères aussi.
En revanche, ils sont les seuls à être tout cela à la fois.
Et bien d’autres choses encore. Car, au-delà de ce portrait-robot, leur personnalité est propre à chacun d’entre eux.
Béatrice Millêtre, Le livre des vrais surdoués
jeudi 11 avril 2019
mercredi 10 avril 2019
mardi 9 avril 2019
lundi 8 avril 2019
Pour le surdoué, être totalement dans l’instant présent, synchronisé avec ses sensations, ses émotions, en prenant le plaisir simple du moment, est une mission quasi impossible. Le carpe diem des philosophes qui incite à profiter pleinement de ce que l’on vit dans l’ici et maintenant de la situation reste inaccessible. La méta-analyse du surdoué sur tous les moments vécus le prive de la possibilité d’être tranquillement acteur d’une scène, de se laisser paisiblement porter par le vécu immédiat. Il n’est jamais seulement acteur, il reste toujours aussi le spectateur. Ou même le commentateur de sa propre vie. Comme une voix off. C’est fatigant. Douloureux parfois. Frustrant souvent.
Jeanne Siaud-Facchin, Trop intelligent pour être heureux
Jeanne Siaud-Facchin, Trop intelligent pour être heureux
jeudi 4 avril 2019
mercredi 3 avril 2019
Les surefficients mentaux se bloquent face à l’idée d’être supérieurement intelligent. Tout au plus acceptent-ils l’idée d’une intelligence différente. Mais supérieure, non ! Car le paradoxe est le suivant : plus on est intelligent, plus on doute de l’être et moins on le sait. Alors, ils se débattent avec cette idée d’une intelligence exceptionnelle. Elle les choque même profondément. D’abord et avant tout parce qu’elle va à l’encontre de leurs valeurs d’égalité et de fraternité. Ensuite, s’admettre intellectuellement plus performant que la moyenne fait aussi violence à leur modestie. Enfin, il est plus confortable de se croire juste un peu hypersensible et décalé. Être si intelligent serait encore plus stigmatisant. Certains surefficients m’ont dit que cela confirmerait et rendrait définitif cet isolement qui les fait souffrir.
Christel Petitcollin, Je pense trop
Christel Petitcollin, Je pense trop
mardi 2 avril 2019
Mais je venais d'apprendre l'inverse : si tu veux être heureux, ne sois pas toi-même. Ne te focalise pas sur ce que tu vaux. C'est le fait de ne penser qu'à toi, toi, toi, qui t'a rendu si malheureux. Ne sois pas toi-même, sois nous. Pense collectif. Fais partie du groupe. Fais en sorte que le groupe aille bien. Tout que j'avais appris m'indiquait que la première étape vers le bonheur consistait à renverser les barrières de l'égo, à laisser notre histoire se mêler à celle des autres et réciproquement, à mettre en commun nos identités et à réaliser que nous n'avions jamais vraiment été nous-mêmes, ce héros triste et solitaire.
Non, ne soyez pas vous-mêmes. Tissez des liens avec tous ceux qui vous entourent. Faites partie d'un tout.
Johann Hari, Chaque dépression a un sens
Non, ne soyez pas vous-mêmes. Tissez des liens avec tous ceux qui vous entourent. Faites partie d'un tout.
Johann Hari, Chaque dépression a un sens
lundi 1 avril 2019
vendredi 29 mars 2019
jeudi 28 mars 2019
mardi 26 mars 2019
vendredi 22 mars 2019
jeudi 21 mars 2019
mercredi 20 mars 2019
Les psychothérapies qui technicisent – ou plutôt technologisent – le jeu et qui en font, ainsi, des moyens d’exploration de l’inconscient et des auxiliaires de communication se vident, du même coup, de la compréhension interne de leur propre projet et reposent sur un déni et un désaveu de l’enfance au profit d’une surestimation de l’enfant. Non seulement jouer n’y est pas possible mais son pouvoir est faussé d’une méconnaissance radicale de l’enjeu psychothérapique où jouer n’est pas différent de écouter et laisser, dans l’attention dite flottante, se créer et recréer cette parole qui transporte en retour – donne à disposer en son entendu – ce qu’elle a accueilli.
Pierre Fédida, L'absence
Pierre Fédida, L'absence
mardi 19 mars 2019
lundi 18 mars 2019
jeudi 14 mars 2019
mercredi 13 mars 2019
mardi 12 mars 2019
lundi 11 mars 2019
vendredi 8 mars 2019
J'ai été frappée par la croyance répandue parmi les candidats (analystes) que le contre-transfert n'est qu'une source de problèmes [...]. Ma thèse est que la réponse émotionnelle de l'analyste à son patient dans la situation analytique représente l'un des outils les plus importants pour son travail.
Paula Heimann, "Counter-Transference", in British Journal of Medical Psychology (1960)
Paula Heimann, "Counter-Transference", in British Journal of Medical Psychology (1960)
mercredi 6 mars 2019
mardi 5 mars 2019
Tout comme l'ensemble des images, des sentiments et des pulsions de l'analysant envers l'analyste, en tant qu'ils sont déterminés par son passé, est appelé névrose de transfert, de même l'ensemble des images, des sentiments et des pulsions de l'analyste envers l'analysant, en tant qu'il sont déterminés par son passé (comprenant son analyse), est appelé contre-transfert, et son expression pathologique pourrait être désigné comme névrose de contre-transfert.
Heinrich Racker, Etudes sur la technique psychanalytique
Heinrich Racker, Etudes sur la technique psychanalytique
lundi 4 mars 2019
vendredi 1 mars 2019
Ainsi procède l’analyse : dès qu’elle ouvre des routes dans l’inconscient du patient, son passé (dans ses aspects conscients et inconscients) est graduellement ravivé. Par là est renforcé son besoin de transférer les expériences, les relations objectales et les émotions initiales, et elles se focalisent sur l’analyste ; ce qui implique qu’aux prises avec les conflits et les angoisses réactivés, le patient fait usage des mêmes mécanismes et des mêmes défenses que dans les situations antérieures.
Melanie Klein, Les origines du transfert
Melanie Klein, Les origines du transfert
mercredi 27 février 2019
Il se peut que nous soyons tentés de dire : "Je suis américain", ou "britannique", ou "freudien", ou "jungien", ou "kleinien", ou n'importe quel label "respectable". Mais chaque psychanalyste doit avoir la hardiesse, et la ténacité qui va avec, d'insister sur le droit d'être soi-même et d'avoir son propre avis sur cette expérience étrange qui a lieu lorsqu'il saisit la présence de quelqu'un d'autre dans la pièce.
Wilfred R. Bion, Bion à New York et à São Paulo
Wilfred R. Bion, Bion à New York et à São Paulo
mardi 26 février 2019
vendredi 22 février 2019
jeudi 21 février 2019
J’entretiens six honnêtes serviteurs
(ils m’ont appris tout ce que je sais) ;
Ils s’appellent Quoi et Pourquoi, et Quand
Et Comment, et Où et Qui.
Je les ai envoyés par-delà mer et terre
Je les ai envoyés à l'est et à l'ouest ;
Mais après avoir travaillé pour moi,
Je leur ai, à tous, accordé du repos.
Rudyard Kipling, Histoires comme ça
(ils m’ont appris tout ce que je sais) ;
Ils s’appellent Quoi et Pourquoi, et Quand
Et Comment, et Où et Qui.
Je les ai envoyés par-delà mer et terre
Je les ai envoyés à l'est et à l'ouest ;
Mais après avoir travaillé pour moi,
Je leur ai, à tous, accordé du repos.
Rudyard Kipling, Histoires comme ça
mercredi 20 février 2019
mardi 19 février 2019
Une fois la tempête passée, tu te demanderas comment tu as fait pour la traverser, comment tu as fait pour survivre. Tu ne seras pas très sûr, en fait, qu’elle soit vraiment achevée. Mais sois certain d’une chose : une fois que tu auras essuyé cette tempête, tu ne seras plus le même. Tel est le sens de la tempête.
Haruki Murakami, Kafka sur le rivage
Haruki Murakami, Kafka sur le rivage
lundi 18 février 2019
Je ne trouvais pas vraiment ma place. Je me désintégrais devant les gens pour devenir ce qu'ils voulaient que je sois. Paradoxalement, je sentais tout le temps une intensité en moi. Je ne savais pas ce que c'était, mais elle continuait à s'accumuler, comme de l'eau derrière une digue. Plus tard, quand j'ai été vraiment dépressif et anxieux, la maladie m'a semblé être une accumulation de toute cette intensité ravalée. Une sorte de trop-plein. Comme si, lorsque vous ne parveniez pas à vous laisser être libre, votre moi entrait en force, envahissant votre esprit pour noyer toutes ces demi-versions ratées de vous-même.
Matt Haig, Rester en vie
Matt Haig, Rester en vie
jeudi 14 février 2019
mercredi 13 février 2019
mardi 12 février 2019
Rire souvent et sans restriction ; s'attirer le respect des gens intelligents et l'affection des enfants ; tirer profit des critiques de bonne foi et supporter les trahisons des amis supposés ; apprécier la beauté ; voir chez les autres ce qu'ils ont de meilleur ; laisser derrière soi quelque chose de bon, un enfant en bonne santé, un coin de jardin ou une société en progrès ; savoir qu'un être au moins respire mieux parce que vous êtes passé en ce monde ; voilà ce que j'appelle réussir sa vie.
Ralph Waldo Emerson
Ralph Waldo Emerson
lundi 11 février 2019
vendredi 8 février 2019
mercredi 6 février 2019
mardi 5 février 2019
lundi 4 février 2019
vendredi 1 février 2019
jeudi 31 janvier 2019
mercredi 30 janvier 2019
mardi 29 janvier 2019
J'aimerais que vous vous joigniez à moi et que vous essayiez d'atteindre les mêmes profondeurs d'ignorance auxquelles je suis parvenu, que vous vous efforciez de retrouver un état d'esprit qui soit, le plus possible, dénué d'idées préconçues, de théories, et ainsi de suite.
Wilfred R. Bion, À propos d'une citation de Freud
Wilfred R. Bion, À propos d'une citation de Freud
lundi 28 janvier 2019
vendredi 25 janvier 2019
La vie est beauté, admire-la.
La vie est félicité, profites-en.
La vie est un rêve, réalise-le.
La vie est un défi, relève-le.
La vie et un devoir, fais-le.
La vie est un jeu, joue-le.
La vie est précieuse, soigne-la bien.
La vie est richesse, conserve-la.
La vie est amour, jouis-en.
La vie est un mystère, pénètre-le.
La vie est une promesse, tiens-la.
La vie est tristesse, dépasse-la.
La vie est un hymne, chante-le.
La vie est un combat, accepte-le.
La vie est une tragédie, lutte avec elle.
La vie est une aventure, ose-la.
La vie est bonheur, mérite-le.
La vie est la vie, défends-la.
Mère Teresa
La vie est félicité, profites-en.
La vie est un rêve, réalise-le.
La vie est un défi, relève-le.
La vie et un devoir, fais-le.
La vie est un jeu, joue-le.
La vie est précieuse, soigne-la bien.
La vie est richesse, conserve-la.
La vie est amour, jouis-en.
La vie est un mystère, pénètre-le.
La vie est une promesse, tiens-la.
La vie est tristesse, dépasse-la.
La vie est un hymne, chante-le.
La vie est un combat, accepte-le.
La vie est une tragédie, lutte avec elle.
La vie est une aventure, ose-la.
La vie est bonheur, mérite-le.
La vie est la vie, défends-la.
Mère Teresa
jeudi 24 janvier 2019
D'autres rêves - le plus grand nombre, concédons-le - signifient vraiment ce qu'ils annoncent, ils n'ont subi aucune déformation par la censure. Ils sont l'expression de motions immorales, incestueuses et perverses ou de désirs meurtriers et sadiques. À certains de ces rêves, le rêveur réagit par un réveil plein d'angoisse...
Sigmund Freud, Quelques suppléments à l'ensemble de l'interprétation du rêve
Sigmund Freud, Quelques suppléments à l'ensemble de l'interprétation du rêve
mardi 22 janvier 2019
lundi 21 janvier 2019
N'hésitez pas à vous débarrasser de l'à-peu-près et à le remplacer par des choses parfaites, même si cela vous occasionne des frais que beaucoup de gens qualifierait de gaspillage. Le minimalisme coûte cher, mais c'est à ce prix que vous arriverez à vous contenter d'un strict minimum. C'est en faisant des erreurs de choix que l'on parvient à découvrir ce qui nous convient exactement. Et ce sont ces erreurs nos maîtres !
Dominique Loreau, L'art de la simplicité
Dominique Loreau, L'art de la simplicité
vendredi 18 janvier 2019
Etonnant, non ? Très franchement, je dois vous dire que je ne comprends pas le rapport entre ces injonctions ahurissantes et le bonheur. Si ce n'est que, si j'ai bien compris, quand les parents boivent, les enfants trinquent, qu'il ne faut pas envoyer de crotte de chien ni mentalement ni concrètement aux gens que l'on croise, et qu'il faut peindre en bleu les zèbres qui courent dans le métro ! Plus sérieusement, je pense qu'avec ce genre d'exercice - X choses à faire X fois (attention ! pas une de plus, pas une de moins), X choses à noter, qualités et défauts dont il faut dresser la liste, on est en plein catéchisme laïc. On ne récite plus 10 "Pater" ou 10 "Ave", on prend dix résolutions. Et les "faites ceci" et autres "Je pense à..." au mode indicatif, ont quelque chose de bougrement... impératif. En somme, c'est l'examen de conscience permanent, en version laïque. Qu'en pensez-vous ?
Jean-Loup Chiflet, Malheur au bonheur !
Jean-Loup Chiflet, Malheur au bonheur !
jeudi 17 janvier 2019
De là comprend-on que le "juste milieu", thème ennuyeux s'il en est et qu'on croirait relever de la sagesse des nations, sorte enfin de sa platitude. Il prend un relief inattendu. Il est, non pas banal, mais radical. Il ne consiste plus à se tenir dans un milieu frileux, peureux, à mi-chemin des opposés et redoutant l'excès ("point trop n'en faut", comme dit l'adage) : évitant donc prudemment de s'aventurer d'un côté comme de l'autre et d'affirmer fortement sa couleur. "Médiocrité" qui n'est pas "dorée", comme on l'a dit, mais qui est terne ; mais qui est grise. Non, le juste milieu, pour qui sait le penser avec rigueur (Wang Fuzhi), est de pouvoir faire l'un aussi bien que l'autre, c'est-à-dire d'être capable de l'un comme de l'autre extrême. C'est dans cet "égal" de cet égal accès à l'un comme l'autre qu'est le "mi-lieu".
François Jullien, Cinq concepts proposés à la psychanalyse
François Jullien, Cinq concepts proposés à la psychanalyse
mercredi 16 janvier 2019
mardi 15 janvier 2019
Nous avons tous connu des moments d'ambiguïté intolérable, des situations sans issue où l'on peut se sentir proche de la folie. À une raison s'oppose une autre raison, à une explication s'oppose une autre explication. "Un fou, disait Chesterton, c'est quelqu'un qui a tout perdu, sauf la raison." Si nous sommes capables d'accepter de ne pas comprendre, si nous ne voulons plus faire entrer le réel dans nos petites catégories, si nous suspendons notre jugement... ce moment d'absurdité et de folie peut être le moment d'un passage vers un sens au-delà de la raison, au-delà de la conscience ordinaire qui, elle, "pense toujours en s'opposant."
Jean-Yves Leloup, La sagesse qui guérit
Jean-Yves Leloup, La sagesse qui guérit
lundi 14 janvier 2019
jeudi 10 janvier 2019
mercredi 9 janvier 2019
Pour celui qui empathise, le patient incompris est une manière d'objet d'amour perdu qui satisfait un besoin. L'empathie peut alors apparaître comme un effort pour compenser, par restitution, une perte de contact et de communication. Dans cette ligne de pensée, j'ai l'impression que les gens qui ont tendance à être déprimés, font les meilleurs "empathisants".
Ralph R. Greenson, L'empathie et ses phases diverses, Revue française de psychanalyse vol. 25 n° 4-5-6, 1961
Ralph R. Greenson, L'empathie et ses phases diverses, Revue française de psychanalyse vol. 25 n° 4-5-6, 1961
mardi 8 janvier 2019
vendredi 4 janvier 2019
Il est peut-être temps de dire que le "secret " d’une bonne vie, c’est de se moquer du bonheur : ne jamais le chercher en tant que tel, l’accueillir sans se demander s’il est mérité ou contribue à l’édification du genre humain ; ne pas le retenir, ne pas regretter sa perte ; lui laisser son caractère fantasque qui lui permet de surgir au milieu des jours ordinaires ou de se dérober dans les situations grandioses. Bref, le tenir toujours et partout pour secondaire puisqu’il n’advient jamais qu’à propos d’autre chose.
Pascal Bruckner, L'Euphorie perpétuelle
Pascal Bruckner, L'Euphorie perpétuelle
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