Les psychothérapies qui technicisent – ou plutôt technologisent – le jeu et qui en font, ainsi, des moyens d’exploration de l’inconscient et des auxiliaires de communication se vident, du même coup, de la compréhension interne de leur propre projet et reposent sur un déni et un désaveu de l’enfance au profit d’une surestimation de l’enfant. Non seulement jouer n’y est pas possible mais son pouvoir est faussé d’une méconnaissance radicale de l’enjeu psychothérapique où jouer n’est pas différent de écouter et laisser, dans l’attention dite flottante, se créer et recréer cette parole qui transporte en retour – donne à disposer en son entendu – ce qu’elle a accueilli.
Pierre Fédida, L'absence