Les surefficients mentaux se bloquent face à l’idée d’être supérieurement intelligent. Tout au plus acceptent-ils l’idée d’une intelligence différente. Mais supérieure, non ! Car le paradoxe est le suivant : plus on est intelligent, plus on doute de l’être et moins on le sait. Alors, ils se débattent avec cette idée d’une intelligence exceptionnelle. Elle les choque même profondément. D’abord et avant tout parce qu’elle va à l’encontre de leurs valeurs d’égalité et de fraternité. Ensuite, s’admettre intellectuellement plus performant que la moyenne fait aussi violence à leur modestie. Enfin, il est plus confortable de se croire juste un peu hypersensible et décalé. Être si intelligent serait encore plus stigmatisant. Certains surefficients m’ont dit que cela confirmerait et rendrait définitif cet isolement qui les fait souffrir.
Christel Petitcollin, Je pense trop