C’est la capacité négative du psychanalyste “sans mémoire et sans désir” telle que décrite par Bion, qui permet à la conscience de ne pas être envahie par des données sensorielles, libère l’intuition et ouvre à l’ineffable de l’objet psychanalytique. [...] L’affirmation selon laquelle l’analyste doit s’abstenir d’expectative, de mémoire, de désir et de compréhension le laisse sans rien à quoi s’agripper, attitude qui est à la fois sa qualité essentielle, sa méthode et sa sauvegarde. Elle court-circuite et transcende ses besoins de contrôle en lui permettant de vivre l’impact de la réalité émotionnelle afin que celle-ci évolue véritablement pour se transformer en croissance.
Monica Horovitz, La vérité émotionnelle partagée, souce de consolation