Pour dire les choses aussi simplement que possible, quelqu'un qui s'adresse à un psychanalyste le fait pour se déprendre de l'emprise de certaines représentations inconscientes sur son existence. Non pas parce qu'il ne serait pas d'accord avec ces représentations : bien au contraire parce qu'il y consent trop - à son insu -, et que ce consentement - sans qu'il le sache - lui rend la vie impossible. En d'autres termes, ses expériences de vie mettent en crise les repères qui le constituent inconsciemment. Il y a donc discordance, jusqu'à la déchirure parfois.
Sabine Prokhoris, entretien avec Nathalie Dray, Les Inrockuptibles n° 454, août 2004