La capacité d'être seul n'est pas automatiquement acquise, même si l'individu est parfois effectivement seul. En fait, elle implique que l'individu ait été capable préalablement d'élaborer un monde interne, de retrouver un état de non-intégration psychique (c'est-à-dire de laisser-aller, de détente, en rapport avec l'aire intermédiaire). La capacité d'être seul devient possible si l'objet extérieur (au départ la mère) est introjecté, re-présenté par l'enfant ; elle est précédée par le paradoxe de "l'expérience d'être seul en présence de quelqu'un".
Madeleine Davis et David Wallbridge, Winnicott : introduction à son oeuvre