jeudi 3 octobre 2024

On considère que les troubles de la pensée se trouvent au premier plan dans les cas-limites mais on pourrait presque en dire autant des névroses. L'hystérique, dit Freud, souffre de réminiscences ; chez l'obsessionnel, la sexualisation et la toute-puissance de la pensée sont centrales. Toutefois, cela renvoie toujours aux « pensées de désir », à la libido et aux fantasmes érotiques. Dans les cas-limites, en revanche, la pensée est totalement accaparée par le travail du négatif (sur ce point, je me sens proche de l'idée du «- C» bionien). C'est la raison pour laquelle je soutiens que le travail analytique avec les structures non névrotiques doit chercher à favoriser un fonctionnement apparenté à celui de la névrose. Le but est de transformer le délire en jeu, la mort en absence.

André Green, Dialoguer avec André Green, de Fernando Urribarri