Ainsi le symptôme est chargé, peu à peu, de représenter d’importants intérêts, il devient un élément de l’auto-défense, il resserre toujours plus ses liens avec le moi, et lui devient indispensable. Il est bien rare que l’adoption d’un corps étranger puisse produire quelque chose de semblable. On pourrait d’ailleurs exprimer de façon exagérée l’importance de cette adaptation secondaire au symptôme, en disant que le moi, somme toute, ne crée le symptôme que pour jouir de ses avantages. Ce serait aussi juste ou aussi faux que de prétendre que le blessé de guerre s’est fait arracher une jambe par le tir de l’ennemi pour vivre ensuite de sa pension sans travailler.
Sigmund Freud, Inhibition, symptôme et angoisse