Le terme objet est employé ici dans le sens d'objet du désir, que lui a donné la psychanalyse. Il faut donc le prendre quasi grammaticalement comme l'objet d'une action émanée d'un sujet et non comme une chose ou un fait objectif. En ce sens, une personne est aussi un objet (d'amour ou de haine). La psychanalyse distingue l'objet externe, dans sa réalité commune mais aussi comme cible de projections personnelles qui peuvent le transformer, et l'objet interne, qui est une représentation en soi des objets externes. Ces objets internes, encore appelés "imagos", peuvent êtres figurés comme des personnes totales ou limitées à un objet partiel, une partie ou une fonction de l'objet total, symbolisée, par exemple, par un organe ou un produit : le sein, les fèces, le pénis. Ils peuvent encore être utilisés pour représenter une instance psychique, le surmoi ou l'idéal du moi, avec laquelle le moi entre en relation.
Jacques Hochmann, Une histoire de l'empathie