On l'appelle jeu de la bobine ou fort-da, depuis la découverte magistrale de Freud observant le jeu de contraires de son petit-fils et comprenant que l'enfant y découvre du sens. Cela peut se produire avec n'importe quel jeu de contraires, mais pour le petit-fils de Freud, c'est une bobine qu'il lance et ramène, qu'il fait alternativement disparaître et réapparaître. L'absence temporaire de la mère a plongé l'enfant dans le désespoir jusqu'à ce qu'il découvre, dans une illumination, que l'objet qui va et vient, entre absence et présence, peut mimer le mouvement de la mère, donc représenter celle-ci et qu'elle peut revenir « autrement ». C'est dans un insight, dans un état de transe, que lui apparaît le sens de l'objet : la bobine peut représenter sa mère et, même lorsque celle-ci est absente, le symbole reste là, bien présent, permettant à l'enfant de la retrouver autrement. Il a découvert le symbole, le sens.
France Schott-Billmann, La thérapie par le danse rythmée