Plus je traite de malades, plus s'enracine en moi la conviction que le médecin ne contribue que pour une part infirme à la guérison de ses patients ; c'est le malade qui se guérit lui-même et le devoir du médecin, du psychanalyste comme des autres, consiste à deviner la ruse momentanément employée par le ça pour pouvoir rester malade. Car c'est une erreur de croire que le malade se rend chez son médecin pour se faire soigner. Il n'y a qu'une partie de son ça disposée à guérir, l'autre s'entête dans la maladie et guette sournoisement l'occasion d'obliger le médecin à lui nuire.
Georg Groddeck, Le livre du ça