De toutes parts guette la solitude qui encercle l'homme et dévore ses heures.
Otto Gross
mercredi 26 septembre 2018
mardi 25 septembre 2018
lundi 24 septembre 2018
vendredi 21 septembre 2018
jeudi 20 septembre 2018
mercredi 19 septembre 2018
A quoi tu sers ?
Tu parles, parles, c'est facile, même sans y penser
Les mots, les mots sont immobiles, triés, rangés, classés
Laisse aller, laisse-les jouer
Se cogner, te séduire
"Sensualiser", te bouger
Quand ça veut plus rien dire
Swinguer les mots, les mots, sans ça
On va les rétrécir
Swinguer les mots, ne surtout pas
Toujours les réfléchir
Les mots, l'émo, l'émotion vient
Les mots font l'émotion
Coûte que coûte, écoute-les bien
Rythmer nos déraisons
Les sons, les sons, laissons-les rire
Faut pas les écouter
Juste pour éviter le pire
On va les déchaîner
A quoi tu sers, pourquoi t'es là ?
Qu'est-ce que t'espères, à quoi tu crois ?
Y'en a qui meurent, qui prient pour un morceau de terre
Y'en a qui risquent leur vie pour passer la frontière
Y'en a qui bronzent et d'autres s'font la peau plus claire
Certains s'effraient au fond quand d'autres font des affaires
Mais y a toujours la lune qui s'méfie du soleil
Et quand tout ça changera, c'est pas demain la veille
Certains smatchent ou labourent, d'autres soignent ou bien peignent
C'est à toi, c'est ton tour, qu'est-ce que t'as dans les veines ?
A quoi tu sers, pourquoi t'es fait ?
Terminus Terre, un seul ticket
Y'en a qui grimpent en l'air pour un peu plus d'silence
Y'en a qui vivent sous terre où ça hurle, où ça danse
Y'en a qui pointent des comptes quand d'autres comptent les points
Y'en a qui lèvent des croix pour ceux qui n'y croient pas
Y'en a qui pincent des cordes, y'en a qui frappent des peaux
Certains "import exportent" ou bien se jouent des mots
Y'en a qui s'font des billes quand d'autres tombent les filles
Certains ne donnent qu'aux hommes, mais d'autres n'aiment personne
Mais y a toujours la lune qui s'méfie du soleil
Et quand tout ça changera, c'est pas demain la veille
Y'en a qui courent une vie pour gagner deux dixièmes
A présent, c'est ton tour, qu'est-ce que tu nous amènes ?
A quoi tu sers, pourquoi t'es fait ?
T'as la lumière, et puis après ?
Jean-Jacques Goldman, Album "Entre gris clair et gris foncé"
Tu parles, parles, c'est facile, même sans y penser
Les mots, les mots sont immobiles, triés, rangés, classés
Laisse aller, laisse-les jouer
Se cogner, te séduire
"Sensualiser", te bouger
Quand ça veut plus rien dire
Swinguer les mots, les mots, sans ça
On va les rétrécir
Swinguer les mots, ne surtout pas
Toujours les réfléchir
Les mots, l'émo, l'émotion vient
Les mots font l'émotion
Coûte que coûte, écoute-les bien
Rythmer nos déraisons
Les sons, les sons, laissons-les rire
Faut pas les écouter
Juste pour éviter le pire
On va les déchaîner
A quoi tu sers, pourquoi t'es là ?
Qu'est-ce que t'espères, à quoi tu crois ?
Y'en a qui meurent, qui prient pour un morceau de terre
Y'en a qui risquent leur vie pour passer la frontière
Y'en a qui bronzent et d'autres s'font la peau plus claire
Certains s'effraient au fond quand d'autres font des affaires
Mais y a toujours la lune qui s'méfie du soleil
Et quand tout ça changera, c'est pas demain la veille
Certains smatchent ou labourent, d'autres soignent ou bien peignent
C'est à toi, c'est ton tour, qu'est-ce que t'as dans les veines ?
A quoi tu sers, pourquoi t'es fait ?
Terminus Terre, un seul ticket
Y'en a qui grimpent en l'air pour un peu plus d'silence
Y'en a qui vivent sous terre où ça hurle, où ça danse
Y'en a qui pointent des comptes quand d'autres comptent les points
Y'en a qui lèvent des croix pour ceux qui n'y croient pas
Y'en a qui pincent des cordes, y'en a qui frappent des peaux
Certains "import exportent" ou bien se jouent des mots
Y'en a qui s'font des billes quand d'autres tombent les filles
Certains ne donnent qu'aux hommes, mais d'autres n'aiment personne
Mais y a toujours la lune qui s'méfie du soleil
Et quand tout ça changera, c'est pas demain la veille
Y'en a qui courent une vie pour gagner deux dixièmes
A présent, c'est ton tour, qu'est-ce que tu nous amènes ?
A quoi tu sers, pourquoi t'es fait ?
T'as la lumière, et puis après ?
Jean-Jacques Goldman, Album "Entre gris clair et gris foncé"
mardi 18 septembre 2018
lundi 17 septembre 2018
vendredi 14 septembre 2018
jeudi 13 septembre 2018
mercredi 12 septembre 2018
mardi 11 septembre 2018
Et un orateur dit : "Parle-nous de la Liberté".
Et il répondit :
"A la porte de la cité et au coin du feu dans vos foyers je vous ai vus vous prosterner et adorer votre propre liberté,
Comme des esclaves qui s'humilient devant un tyran et bien qu'il les terrassent le glorifient.
Dans le jardin du temple et dans l'ombre de la citadelle j'ai vu les plus libres d'entre vous porter leur liberté comme un boulet à traîner.
Et en moi mon coeur saigna ; car vous ne pourrez être libre que si le désir de quérir la liberté devient un harnais pour vous, et si vous cessez de parler de liberté comme d'un but à atteindre et d'une fin en soi.
Vous ne serez réellement libre tant que vos jours ne seront pas chargés de soucis et que l'indigence et la souffrance ne pèseront pas sur vos nuits,
Mais plutôt lorsque votre vie sera ceint de ces contraintes et dès lors au-dessus d'elles vous vous élèverez, nu et délié.
Et comment pourriez-vous vous élever au-dessus de vos jours et de vos nuits si vous ne brisiez pas les chaînes que vous avez vous-même, à l'aube de votre esprit, attachées autour de votre midi ?
En vérité ce que vous appelez liberté est la plus solide de ces chaînes, même si ses maillons qui brillent au soleil et éblouissent vos yeux.
Et qu'est-ce que la liberté sinon des fragments de vous-même que vous cherchez à écarter pour devenir libre ?
Si vous croyez que la clé de la liberté se trouve derrière une loi injuste qu'il suffit d'abolir, dites-vous que cette loi a été inscrite de votre propre main sur votre propre front.
Vous ne pouvez l'effacer en brûlant tous vos livres de lois, ni même en lavant les fronts de vos juges, dussiez-vous y déverser la mer entière.
Et si vous pensez qu'en détrônant un despote, vous retrouverez votre liberté, voyez d'abord si son trône érigé en vous-même est bel et bien détruit.
Car nul tyran ne pourra dominer des sujets libres et fiers, que s'il existe déjà une tyrannie dans leur liberté et une honte dans leur fierté.
Et si vous cherchez à chasser vos soucis ou à dissiper vos craintes pour libérer ainsi votre esprit, sachez que vous-même les avez choisis avant que vous ne les ayez subis.
Et que le siège de votre frayeur est dans votre coeur et non point dans la main de celui qui vous fait peur.
En vérité tout ce qui se meut en vous est dans une constante semi-étreinte : ce qui vous terrifie et ce qui vous réjouit, ce que vous chérissez et ce que vous haïssez, ce que vous désirez saisir et ce que vous cherchez à fuir.
Vos actes sont des jeux d'ombres et de lumières en couples enlacés.
Toute ombre se dégrade, se fond et se meurt à l'arrivée d'une lumière,
Et quand l'ombre s'évanouit et n'est plus, toute lumière qui s'attarde derrière ses lisières devient alors une ombre pour une autre lumière.
Et ainsi quand votre liberté se désenchaîne devient elle-même les chaînes d'une plus grande liberté."
Khalil Gibran, Le prophète
Et il répondit :
"A la porte de la cité et au coin du feu dans vos foyers je vous ai vus vous prosterner et adorer votre propre liberté,
Comme des esclaves qui s'humilient devant un tyran et bien qu'il les terrassent le glorifient.
Dans le jardin du temple et dans l'ombre de la citadelle j'ai vu les plus libres d'entre vous porter leur liberté comme un boulet à traîner.
Et en moi mon coeur saigna ; car vous ne pourrez être libre que si le désir de quérir la liberté devient un harnais pour vous, et si vous cessez de parler de liberté comme d'un but à atteindre et d'une fin en soi.
Vous ne serez réellement libre tant que vos jours ne seront pas chargés de soucis et que l'indigence et la souffrance ne pèseront pas sur vos nuits,
Mais plutôt lorsque votre vie sera ceint de ces contraintes et dès lors au-dessus d'elles vous vous élèverez, nu et délié.
Et comment pourriez-vous vous élever au-dessus de vos jours et de vos nuits si vous ne brisiez pas les chaînes que vous avez vous-même, à l'aube de votre esprit, attachées autour de votre midi ?
En vérité ce que vous appelez liberté est la plus solide de ces chaînes, même si ses maillons qui brillent au soleil et éblouissent vos yeux.
Et qu'est-ce que la liberté sinon des fragments de vous-même que vous cherchez à écarter pour devenir libre ?
Si vous croyez que la clé de la liberté se trouve derrière une loi injuste qu'il suffit d'abolir, dites-vous que cette loi a été inscrite de votre propre main sur votre propre front.
Vous ne pouvez l'effacer en brûlant tous vos livres de lois, ni même en lavant les fronts de vos juges, dussiez-vous y déverser la mer entière.
Et si vous pensez qu'en détrônant un despote, vous retrouverez votre liberté, voyez d'abord si son trône érigé en vous-même est bel et bien détruit.
Car nul tyran ne pourra dominer des sujets libres et fiers, que s'il existe déjà une tyrannie dans leur liberté et une honte dans leur fierté.
Et si vous cherchez à chasser vos soucis ou à dissiper vos craintes pour libérer ainsi votre esprit, sachez que vous-même les avez choisis avant que vous ne les ayez subis.
Et que le siège de votre frayeur est dans votre coeur et non point dans la main de celui qui vous fait peur.
En vérité tout ce qui se meut en vous est dans une constante semi-étreinte : ce qui vous terrifie et ce qui vous réjouit, ce que vous chérissez et ce que vous haïssez, ce que vous désirez saisir et ce que vous cherchez à fuir.
Vos actes sont des jeux d'ombres et de lumières en couples enlacés.
Toute ombre se dégrade, se fond et se meurt à l'arrivée d'une lumière,
Et quand l'ombre s'évanouit et n'est plus, toute lumière qui s'attarde derrière ses lisières devient alors une ombre pour une autre lumière.
Et ainsi quand votre liberté se désenchaîne devient elle-même les chaînes d'une plus grande liberté."
Khalil Gibran, Le prophète
lundi 10 septembre 2018
vendredi 7 septembre 2018
jeudi 6 septembre 2018
La sexualité infantile
Par son investigation étiologique, la psychanalyse se mit en situation de s'occuper d'un thème dont l'existence avait été à peine présumée avant elle. On s'était habitué en science à faire commencer la vie sexuelle avec la puberté, et l'on avait jugé les manifestations de la sexualité infantile comme des signes rares de précocité anormale et de dégénérescence. Et voici que la psychanalyse dévoilait une abondance de phénomènes aussi singuliers que réguliers, par lesquels on se voyait contraint de faire coïncider le début de la fonction sexuelle chez l'enfant presque avec le commencement de la vie extra-utérine, et l'on se demanda avec étonnement comment il avait été possible de fermer les yeux sur tout cela. Les premières vues sur la sexualité infantile ont certes été acquises par l'investigation analytique d'adultes, et par conséquent affectées de tous les doutes et sources d'erreur qu'on pouvait attendre d'une rétrospection si tardive, mais lorsque plus tard (à partir de 1908) l'on commença d'analyser et d'observer sans préjugé des enfants eux-mêmes, on acquit la confirmation directe de tout le contenu concret de la nouvelle conception.
La sexualité infantile montrait à maints égards un autre tableau que celle des adultes et surprenait par de nombreux caractères relevant de ce qui était condamné chez les adultes comme « perversion ». Il fallut élargir le concept du sexuel jusqu'à ce qu'il englobe plus que la tendance à l'union des deux sexes dans l'acte sexuel ou à la provocation de sensations de plaisir particulières aux organes génitaux. Mais cet élargissement trouva sa récompense dans le fait qu'il devint possible de comprendre la vie sexuelle infantile, normale et perverse, à partir d'un ensemble.
L'investigation analytique conduite par l'auteur tomba tout d'abord dans l'erreur de surestimer largement la séduction comme source des manifestations sexuelles infantiles et germe de la formation de symptôme névrotique. On réussit à triompher de cette illusion lorsque se fit reconnaître dans la vie psychique des névrosés le rôle extraordinairement grand de l'activité fantasmatique, qui, pour la névrose, était manifestement plus déterminante que la réalité extérieure. C'est derrière ces fantasmes qu'apparut alors le matériel permettant de donner la description suivante du développement de la fonction sexuelle.
Sigmund Freud, "Psychanalyse" et "Théorie de la libido"
Par son investigation étiologique, la psychanalyse se mit en situation de s'occuper d'un thème dont l'existence avait été à peine présumée avant elle. On s'était habitué en science à faire commencer la vie sexuelle avec la puberté, et l'on avait jugé les manifestations de la sexualité infantile comme des signes rares de précocité anormale et de dégénérescence. Et voici que la psychanalyse dévoilait une abondance de phénomènes aussi singuliers que réguliers, par lesquels on se voyait contraint de faire coïncider le début de la fonction sexuelle chez l'enfant presque avec le commencement de la vie extra-utérine, et l'on se demanda avec étonnement comment il avait été possible de fermer les yeux sur tout cela. Les premières vues sur la sexualité infantile ont certes été acquises par l'investigation analytique d'adultes, et par conséquent affectées de tous les doutes et sources d'erreur qu'on pouvait attendre d'une rétrospection si tardive, mais lorsque plus tard (à partir de 1908) l'on commença d'analyser et d'observer sans préjugé des enfants eux-mêmes, on acquit la confirmation directe de tout le contenu concret de la nouvelle conception.
La sexualité infantile montrait à maints égards un autre tableau que celle des adultes et surprenait par de nombreux caractères relevant de ce qui était condamné chez les adultes comme « perversion ». Il fallut élargir le concept du sexuel jusqu'à ce qu'il englobe plus que la tendance à l'union des deux sexes dans l'acte sexuel ou à la provocation de sensations de plaisir particulières aux organes génitaux. Mais cet élargissement trouva sa récompense dans le fait qu'il devint possible de comprendre la vie sexuelle infantile, normale et perverse, à partir d'un ensemble.
L'investigation analytique conduite par l'auteur tomba tout d'abord dans l'erreur de surestimer largement la séduction comme source des manifestations sexuelles infantiles et germe de la formation de symptôme névrotique. On réussit à triompher de cette illusion lorsque se fit reconnaître dans la vie psychique des névrosés le rôle extraordinairement grand de l'activité fantasmatique, qui, pour la névrose, était manifestement plus déterminante que la réalité extérieure. C'est derrière ces fantasmes qu'apparut alors le matériel permettant de donner la description suivante du développement de la fonction sexuelle.
Sigmund Freud, "Psychanalyse" et "Théorie de la libido"
mercredi 5 septembre 2018
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